L'armée bissau-guinéenne a arrêté, jeudi soir, le Premier ministre Carlos Gomes Junior, puis le Président par intérim Raimundo Pereira, ainsi que plusieurs autres responsables politiques. Vendredi soir, c'est le chef de l'état-major, le général Antonio Indjai, qui a été arrêté.
Les putschistes ont proposé ensuite un gouvernement d'«union nationale».
Arrêtés en pleine élection présidentielle
L'état-major, qui contrôle la capitale, a justifié ce coup d'État, en dénonçant un «accord secret» conclu entre l'exécutif et l'Angola. «Cet accord vise à légitimer la présence de troupes étrangères, en l'occurrence la mission militaire angolaise en Guinée-Bissau, dans un souci de protéger le gouvernement en cas de crise», justifie l'armée. Ces arrestations se déroulent dans un contexte d'entre deux tours d'élections présidentielles. Quelques heures avant les troubles, l'opposition menée par l'ex-président Kumba Yala, qui est censé affronter le 29avril Carlos Gomes Junior, avait appelé au boycott de la présidentielle, et mis en garde quiconque ferait campagne.
Condamnation de ce «coup de force»
Réagissant à ce «putsch», les États-Unis ont réclamé le retour d'un pouvoir civil et la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest a condamné un «coup de force» dans ce pays très instable. Pour rappel, la Guinée-Bissau a une histoire jalonnée de putschs, tentatives de coups d'État militaires et violences politiques depuis son indépendance en 1974. Elle est devenue ces dernières années une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe.
Source: Le Télégramme, du 14/04/2012
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