Thursday, April 28, 2011

Côte d'Ivoire: Le chef du «commando invisible», Ibrahim Coulibaly, tué par les forces d'Alassane Ouattara

MONDE - Malgré sa participation à la chute de Laurent Gbagbo, «IB» était perçu comme une menace par le pouvoir...

Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara ont tué mercredi soir l'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit «IB», chef du «commando invisible» dans le nord d'Abidjan, qui était perçu comme une menace par le pouvoir même s'il avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo.

IB a pris une famille en otage avant d'être tué

Plusieurs centaines de membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), équipés de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, ont lancé mercredi matin une attaque d'envergure contre le fief d'«IB» dans le quartier populaire d'Abobo (nord), a constaté l'AFP. Après cette «opération de sécurisation et de pacification», «IB est allé se réfugier dans une cour (d'habitations) non loin d'une usine à PK-18 (secteur nord d'Abobo)», a déclaré à l'AFP le capitaine Léon Kouakou Alla, porte-parole du ministère de la Défense.
Dans cette cour, Ibrahim Coulibaly «a pris en otage toute une famille. Les FRCI ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les FRCI n'ont eu d'autre choix que de riposter, et la riposte lui a été fatale», a ajouté le porte-parole. L'affrontement qui a eu lieu vers 20h (22h heure française) a fait «deux soldats tués et plusieurs blessés» côté FRCI, et «sept morts» dans le camp adverse, dont «IB» lui-même, a-t-il précisé.

IB préparait une «contre-offensive»

Les FRCI avaient durant la journée progressé dans son fief sans rencontrer de réelle résistance, alors que la population se terrait chez elle ou avait fui la zone, a constaté un journaliste de l'AFP. Mais à la mi-journée, l'ancien putschiste se disait en «lieu sûr» et assurait même qu'«en temps opportun» il lancerait une «contre-offensive».
Le «commando invisible» avait contribué à la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d'Abidjan au début de l'année. Le président Ouattara avait appelé vendredi l'ex-putschiste de 1999 et 2002 à désarmer ses hommes, sous peine d'y être contraint par la force.

Guillaume Soro a pris le dessus

«On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu'ils doivent désarmer sans conditions. Il faut les convaincre qu'ils peuvent déposer les armes sans craindre pour leur vie», avait déclaré à l'AFP au début de l'offensive Félix Anoblé, numéro deux du «commando invisible». «IB» avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat pour se mettre à sa disposition. Son entourage avait mis en cause le Premier ministre Guillaume Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.
Guillaume Soro a été l'adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre Laurent Gbagbo, force dont il prit finalement la tête et qui forme désormais le gros des FRCI. Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d'«IB».

De 1.000 à 3.000 morts dans les violences post-électorales

Ibrahim Coulibaly, l'un des personnages les plus mystérieux de la scène ivoirienne depuis une décennie, avait revendiqué ces derniers jours sa part dans la chute de Laurent Gbagbo, tout en assurant se placer sous l'autorité d'Alassane Ouattara, dont il avait été le garde du corps. Abobo était l'un des derniers quartiers d'Abidjan qui échappaient au contrôle des FRCI. Elles doivent encore éliminer la menace des miliciens pro-Gbagbo de Yopougon (ouest), qui opposent toujours une résistance farouche.
Dans un entretien au quotidien français La Croix à paraître jeudi, Alassane Ouattara a évalué à près de 3.000 morts le bilan des violences post-électorales en Côte d'Ivoire, tandis que les Nations unies font état de près de 1.000 morts. Il a annoncé qu'il prévoyait d'organiser sa cérémonie d'investiture le 21 mai et qu'il allait créer «d'ici deux semaines» une commission Vérité et Réconciliation à la sud-africaine. Il compte nommer un «gouvernement d'union nationale» avant la fin mai.

Source:  AFP , du
Créé le 27.04.11 à 20h28 -- Mis à jour le 28.04.11 à 07h58

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