Tuesday, November 1, 2011

LIBYE: Fin officielle de l'opération de l'OTAN en Libye


C'est la fin officielle de l'opération "Protecteur unifié". Sept mois et 26 000 sorties aériennes plus tard, l'OTAN met fin à sa mission lundi 31 octobre. Dans un communiqué, l'organisation s'était félicité la semaine dernière d'un succès "historique" et avait appelé le nouveau régime à "construire une nouvelle Libye" démocratique.

"Le conseil de l'Atlantique Nord [l'instance dirigeante de l'alliance, élargie aux représentants des cinq pays non membres – Qatar, Emirats arabes unis, Maroc, Jordanie et Suède – partenaires de l'opération] a confirmé la décision prise il y a une semaine. L'opération en Libye prend fin ce lundi 31 octobre. Notre mission militaire est désormais terminée", avait déclaré jeudi dernier le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen.

"Nous avons entièrement rempli le mandat historique des Nations unies de protéger le peuple de Libye, de faire appliquer une interdiction de vol et un embargo sur les armes", a-t-il ajouté. L'opération "Protecteur unifié" est "l'une des plus réussies dans l'histoire de l'OTAN", s'est félicité son secrétaire général, tout en estimant que la victoire avait été remportée par le peuple libyen, qui "peut prendre son futur en mains fermement et en sécurité", a relevé M. Rasmussen.

Pour le patron de l'OTAN, les Libyens ont toutefois "encore beaucoup de travail à faire pour construire une nouvelle Libye fondée sur la réconciliation, les droits de l'homme et l'Etat de droit".

LE CNT CRAINT LES DERNIERS FIDÈLES DE KADHAFI

Le Conseil national de transition (CNT) avait demandé la semaine dernière le maintien de l'OTAN en Libye au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays. Ces craintes ont été renforcées par des informations du quotidien sud-africain Beeld selon lesquelles un groupe de mercenaires sud-africains se trouvait toujours en Libye et tentait d'exfiltrer Saïf Al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi.

"L'OTAN reste prête à aider, si nécessaire et s'il le lui est demandé", avait précisé M. Rasmussen. Le nouveau rôle de l'alliance pourrait consister à "aider les Libyens à réformer les institutions de sécurité et de défense dont toutes les démocraties ont besoin pour rester libres et en sécurité", selon M. Rasmussen. L'OTAN avait pris vendredi dernier, au lendemain de la mort de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, la décision, à titre provisoire, de la fin, au 31 octobre, de son opération, sept mois après les premiers bombardements des avions de l'alliance.

L'officialisation vendredi de la fin de la mission de l'OTAN était attendue, le Conseil de sécurité de l'ONU ayant mis fin jeudi au mandat autorisant le recours à la force en Libye. C'est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, qui avaient imposé des sanctions contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et autorisé des mesures pour protéger les civils, que l'OTAN avait lancé cette opération militaire.

Dans les faits, l'embargo sur les armes et les quelque 26 000 sorties aériennes de l'OTAN, dont plus de 9 650 dans un but "offensif", ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l'alliance n'en avait pas officiellement fait un objectif.

CLIVAGES TRIBAUX ET REPRÉSAILLES


La Libye de l’après-Kadhafi bascule dans un cycle de violences tribales et de représailles. Plus d'une semaine après la mort de Kadhafi, nombre de Libyens redoutent les actes de vengeance en série et jugent le pouvoir intérimaire incapable de réfréner ses brigades.

A Syrte, ville natale de l’ancien maître du pays, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a exhorté le CNT à enquêter sur des dizaines de corps en décomposition découverts peu après son "exécution".

L’ONG a accusé dimanche des miliciens de la ville côtière de Misrata de "terroriser" des habitants de la localité voisine de Taouarga en représailles à leur collaboration présumée à des atrocités commises par les forces de Kadhafi. Le conseil intérimaire a ordonné à ses troupes de s’abstenir de pillages et d’actes de vengeance, en minimisant le risque de voirémerger de nouveaux soulèvements.

Selon des analystes, le seul moyen d’éviter ce scénario de guerre de représailles tribales est de recréer la confiance en désarmant les milices régionales, en fournissant de solides garanties de sécurité et en transférant les querelles tribales dans la sphère judiciaire.
(Avec AFP)




Source: Le Monde, du 31.10.11 | 06h43, Mis à jour le 31.10.11 | 07h56

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