Les Congolais se sont rendus aux urnes ce lundi 28 novembre 2011, pour désigner le futur président de la République et élire les futurs représentants au parlement. Comme il fallait s’y attendre, ce fut une belle pagaille. Ce rendez-vous historique qui devait sceller le renouveau démocratique de ce pays s’est transformé en une vraie foire où bien des électeurs n’ont pu accomplir leur devoir citoyen.
Tentatives de fraude, bulletins déjà cochés, bureaux de vote introuvables, violences électorales avec à la clé des morts, tel fut le lot de ce sinistre lundi. Une journée de vote à oublier très rapidement, tant elle a montré l’incapacité de la Commission électorale à gérer l’événement malgré les belles promesses de son président. Cette élection a été menée aux forceps, bâclée comme si un report allait plonger le pays dans une situation plus chaotique. Pourtant, il eut fallu se donner plus de temps. Les hommes politiques y ont leur part de responsabilité également. L’opposition d’abord, avec ses leaders, Vital Kamerhe, Etienne Tshisekedi et autres, ont plus fait dans la surenchère au lieu d’unir leurs énergies et leurs ressources humaines afin de s’assurer que le vote sera le plus transparent possible. Chacun a cru que son heure avait enfin sonné, oubliant que l’adversaire commun était Kabila fils, accroché au pouvoir dont il a hérité de son père et qui était prêt à utiliser tous les artifices pour s’y maintenir. Son opposition lui en a facilité la tâche en refusant de faire bloc contre lui dans une élection à un seul tour.
Son échec ne surprendra personne. L’issue des votes est connue d’avance. Ce sera sans surprise Kabila. Reste la suite. Car c’est peu de dire que les contestations et les recours seront légion. Et il faut craindre que la violence, omniprésente pendant la campagne et le jour du scrutin, devienne le moyen d’expression des contestataires. Kabila a peut-être tout prévu.
Mater les opposants qui ne se soumettront pas au verdict des urnes pour que force reste à la loi. Mais dans ce pays-continent, il faut plus que la force pour gouverner : une bonne administration électorale pour gérer de façon transparente la dévolution du pouvoir pour commencer. Nombreux sont les pays africains qui souffrent de cette carence. Il faut absolument que l’organisation des élections cesse d’être un moment redouté par les populations et le pays tout entier, tant ces élections sont devenues une source d’instabilité. La RDC en est une belle illustration.
Author: Abdoulaye TAO
Source: Le Pays, du 29/11/2011
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