Sunday, May 1, 2011

CITE DU VATICAN: Jean Paul II béatifié devant une foule d'un million de pèlerins

CITE DU VATICAN (Reuters) - Six ans après sa mort, le défunt pape Jean Paul II a été béatifié dimanche à Rome par son successeur Benoît XVI devant une foule estimée à un million et demi de pèlerins.
"Et voici que le jour tant attendu est arrivé ! Il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur: Jean Paul II est bienheureux !", a déclaré en latin Benoît XVI devant une marée de drapeaux, essentiellement polonais.
"Ce que le pape (Jean Paul II) nouvellement élu demandait à tous, il l'a fait lui-même le premier: il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant - force qui lui venait de Dieu - une tendance qui pouvait sembler irréversible", a poursuivi le pape, dans une allusion au rôle prêté à Jean Paul II dans la chute du bloc soviétique.
Après son homélie, une tapisserie géante représentant un Jean Paul II souriant a été dévoilée, sous les vivats des fidèles.
Des pèlerins de tous horizons, dont un grand nombre venu de Pologne, le pays natal de Karol Wojtyla, avaient pris d'assaut dès samedi la place Saint-Pierre, lieu symbolique de l'Eglise catholique romaine orné de portraits du défunt pape et de 27 bannières marquant d'autant d'années son pontificat - le plus long du XXe siècle.
La foule s'étirait dimanche sur plus de 500 mètres, jusqu'au Tibre. La police l'a estimée à environ 1,5 million de personnes.
Durant son homélie, Benoît XVI a rappelé que Jean Paul II avait béni les fidèles des milliers de fois du balcon dominant la place Saint-Pierre.
"Bénis-nous maintenant", a dit le pape.

VEILLÉE AU CIRQUE MAXIME

De nombreux catholiques arboraient des affiches ornées de la célèbre exclamation du nouveau "bienheureux": "N'ayez pas peur!"
Il s'agit du plus grand événement organisé dans la capitale de la foi catholique depuis les funérailles de Jean Paul II le 8 avril 2005, quand des millions étaient venus rendre un ultime hommage au pape polonais.
Quelque 200.000 personnes ont assisté samedi à une veillée dans le Cirque Maxime. Des églises ont gardé leurs portes ouvertes toute la nuit pour permettre aux pèlerins de prier.
Lors de la cérémonie, une place d'honneur a été réservée à soeur Marie Simon-Pierre Normand, une religieuse française que l'Eglise a déclarée miraculeusement guérie de la maladie de Parkinson par l'intercession de Jean Paul II.
C'est grâce à ce miracle que la béatification peut avoir lieu. Un autre miracle attribué à l'intercession de Jean Paul II auprès de Dieu sera requis pour que le pape polonais puisse être canonisé et déclaré saint.
Environ 90 délégations officielles du monde entier ont assisté à la cérémonie de béatification, dont 16 chefs d'Etat parmi lesquels le président zimbabwéen Robert Mugabe. Sanctionné pour des violations des droits de l'homme dans son pays, ce dernier est interdit de déplacement dans l'Union européenne, à laquelle n'appartient pas le Vatican.
Le cercueil de Jean Paul II a été sorti vendredi des cryptes du Vatican et a été exposé dans la basilique Saint-Pierre, devant le maître-autel surmonté de l'imposant baldaquin du Bernin.

UNE PROCEDURE ACCELEREE

Il restera exposé le temps que tous les visiteurs puissent s'incliner. Benoît XVI a été le premier à le faire, suivis des cardinaux, des représentants des familles royales invitées et des chefs d'Etat présents.
Le cercueil, sur lequel a été déposé une bible, sera transféré ensuite dans une nouvelle crypte, dans une chapelle latérale de la basilique proche de la célèbre Pietà de Michel-Ange.
La dalle de marbre qui recouvrait sa première tombe sera envoyée en Pologne, où le défunt pape est né le 18 mai 1920.
Un mois après le décès de Jean Paul II le 2 avril 2005, Benoît XVI avait accéléré la procédure de béatification qui doit normalement commencer cinq ans au plus tôt après la mort du candidat.
Le délai entre la mort de Jean Paul II et sa béatification est un des plus courts de l'histoire, et un certain nombre de catholiques, certes minoritaires, ont jugé cette décision précipitée.
Les libéraux au sein de l'Eglise jugent que Jean Paul II s'est montré trop sévère avec les théologiens de la libération en Amérique latine ou qu'il serait en dernier lieu responsable des scandales de pédophilie qui se sont produits ou qui ont été révélés pendant son pontificat.
Les ultra-conservateurs estiment qu'il était trop ouvert aux autres religions et qu'il a permis à la liturgie d'être "contaminée" par des cultures locales, comme la danse africaine, lors de ses nombreux voyages à l'étranger.
L'ancien président polonais Lech Walesa, emprisonné durant l'époque de la tutelle soviétique sur la Pologne, était présent dimanche dans la basilique.
Jean-Stéphane Brosse, Benjamin Massot et Bertrand Boucey pour le service français.

Source: , du 1-4-11

Author: Philip Pullella et Catherine Hornby | Reuters – il y a 2 heures 48 minutes

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