Sunday, May 8, 2011

RWANDA: Mitterrand et le génocide Rwandais

L'une des fautes les plus graves de toute la carrière de Mitterrand fut sa gestion de la crise Rwandaise.
Sa complaisance envers les dictatures africaines, puis son manque de réactivité pour décider d'une intervention militaire, eurent pour conséquence un génocide ethnique de 800.000 à 1 million de rwandais.

Entre Décembre 1993, date de départ des troupes françaises, et le 23 juin 1994, début de l'opération turquoise, il a fallu 6 mois à la France pour interrompre le génocide commencé dès août 1992. (cf vidéo ci-dessous et chronologie)

Rappel chronologique (source : http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/rwanda/chronolo.asp) :

1959-1961
Conduite par les Hutus et soutenue par l'Eglise catholique, la révolution sociale et politique rwandaise commence. La « Toussaint rwandaise » (en novembre 1959) chasse du pays des dizaines de milliers de Tutsis.

1961

La République est proclamée par les Hutus.

1959-1963

300 000 Tutsis environ se réfugient en Ouganda, au Burundi, au Zaïre et en Tanzanie. La moitié de la population tutsie est ainsi réfugiée à l'étranger.

Décembre 1963

Offensive des exilés tutsis sur le Rwanda. Des représailles massives font 10 000 morts chez les Tutsis et provoquent l'élimination de leurs leaders.

1972

Au Burundi, insurrection hutue contre le pouvoir tutsi : 100 000 morts. La résistance burundaise hutue s'organise à partir du Rwanda.

1973

Nouvelle offensive des Tutsis de l'extérieur. Au Rwanda, de nouvelles vagues de persécutions anti-Tutsis sont déclenchées, animées par les comités de salut public. En juillet, Juvénal Habyarimana prend le pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat militaire.

22 mai 1974

« Accord général de coopération militaire technique » entre la France et le Zaïre (loi du 29 novembre 1978 ; accord publié au Journal officiel du 4 septembre 1980).

31 mai-5 juin 1974

Accord entre la France et le Burundi « relatif au concours de personnels militaires » français pour « l'organisation et l'emploi des Forces armées burundaises » (Journal officiel du 1er juillet 1975).

18 juillet 1975

Accord particulier d'assistance militaire entre la France et le Rwanda (non publié).

1979

Au Kenya, création de la Rwandese National Union (Ranu) -tutsie-. Elle se transformera plus tard en Front patriotique rwandais (FPR).

1982

Le Rwanda ferme sa frontière avec l'Ouganda afin de mettre un terme à l'afflux de réfugiés tutsis rwandais expulsés par le Gouvernement ougandais.

1986

En Ouganda, renversement du régime.

1990

En octobre, le FPR attaque sur la frontière Nord, depuis l'Ouganda. Arrestation de 10 000 Tutsis et opposants politiques à Kigali. Premier massacre de Tutsis à Kibilira. Intervention des troupes françaises, belges et zaïroises (opération Noroît). Au contraire des Belges, les Français restent sur place après l'évacuation des expatriés.

1991

En janvier, le FPR ouvre un nouveau front dans la région de Byumba, dans le nord-est.

1992

Mars : Création de la Coalition pour la Défense de la République (CDR), qui rassemble les ultras hutus : elle organise des milices (milices interahamwes). Massacre de Tutsis dans le Bugesera.

Juillet : Conclusion d'un cessez-le-feu à Arusha (Tanzanie). Négociations entre le pouvoir hutu, l'opposition démocratique et le FPR.

Août-décembre : Massacres organisés de Tutsis et d'opposants hutus, notamment à l'instigation des milices pro-gouvernementales interahamwes.

1993
Janvier : Signature des premiers accords d'Arusha.

Février : Le FPR déclenche une nouvelle offensive (stoppée devant Kigali grâce à l'appui français) visant à faire cesser les massacres et à mettre en oeuvre les accords d'Arusha. De 750 000 à un million de paysans quittent le Nord et fuient en direction de Kigali.

Mars : Accord de cessez-le-feu à Dar es-Salaam entre le gouvernement rwandais et le FPR.

Mai : De nouveaux accords sont conclus à Arusha, prévoyant la constitution d'une armée nationale unifiée rassemblant les forces armées rwandaises et les combattants du FPR. Assassinat d'Emmanuel Gapyisi, dirigeant hutu du Mouvement démocratique républicain (MDR), principal parti d'opposition. Accord FPR-gouvernement sur le retour des déplacés de guerre.

Juin : Au Burundi, élection pour la première fois d'un président Hutu, Melchior Ndadaye.

Août : Signature des accords d'Arusha. Début des émissions incendiaires de la Radio-Télévision libre des Mille Collines (RTLM).

Octobre :
- Au Burundi, assassinat de M. Ndadaye.

- La résolution n° 872 du Conseil de sécurité crée la MINUAR (Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda) composée de 2 500 Casques bleus et observateurs militaires.

Décembre : Après plus de trois ans de présence, les troupes françaises de l'opération Noroît (600 militaires) quittent le Rwanda et laissent la place à la MINUAR.

1994
Janvier : Blocage des accords d'Arusha, en raison du refus opposé par la faction présidentielle hutu power de mettre en place un gouvernement de transition élargi au FPR.

Février : Le leader hutu PSD (Parti social démocrate) Félicien Gatabazi et le dirigeant de la CDR Martin Bucyana sont assassinés. Des violences font plusieurs dizaines de morts.

6 avril : Un sommet régional se réunit à Dar es-Salaam. Attentat contre l'avion ramenant les présidents du Rwanda et du Burundi, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira.

7 avril : Les massacres commencent à Kigali. Assassinat notamment du Premier Ministre, Agathe Uwilingiyimana, et de dix Casques bleus belges qui tentaient de la protéger. Dans la soirée, le FPR sort de son cantonnement à Kigali et des unités font mouvement dans le Nord. Extension des massacres à l'extérieur de Kigali.

9-17 avril : Intervention militaire de la France et de la Belgique pour l'évacuation de leurs ressortissants (opération Amaryllis). La famille du président Habyarimana est transportée, par des avions français, à Bangui, puis Paris.

16 avril : Le Gouvernement belge décide de retirer ses troupes de la MINUAR (780 militaires).

21 avril : Par sa résolution n ° 912, le Conseil de sécurité réduit de 2 500 à 270 l'effectif de la MINUAR.

11-12 mai : Mission à Kigali du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l'Homme. Il prononce le mot de « génocide ».

17 mai : La résolution n° 918 du Conseil de sécurité étend la mission de la MINUAR à la protection des populations et autorise pour cela le déploiement de 5 500 Casques bleus au Rwanda (MINUAR II).

22 mai : Le FPR s'empare de l'aéroport de Kigali.

22 juin : Sur proposition de la France, la résolution n° 929 du Conseil de sécurité autorise une intervention armée humanitaire au Rwanda pour une durée de deux mois afin de protéger les civils et d'assurer la distribution de l'aide humanitaire. La résolution ne prévoit pas la poursuite des responsables du génocide.

23 juin : Des forces françaises pénètrent au Rwanda : début de l'opération Turquoise.

28 juin : Le rapport des Nations unies sur le génocide des Tutsis et les massacres de Hutus au Rwanda est publié à Genève.

4 juillet : Butare et Kigali tombent aux mains du FPR. La France crée une « zone humanitaire sûre » dans le sud-ouest, à Kibuye, Gikongoro, Gyangugu.

13 juillet : Du fait de l'avancée des forces du FPR, début de l'exode massif de Rwandais (800 000 personnes) en direction de la ville de Goma, au Zaïre.

15 juillet : Les Etats-Unis ne reconnaissent plus l'ancien gouvernement rwandais.

17 juillet : Le FPR atteint Ruhengeri et Gisenyi et déclare la fin de la guerre.

19 juillet : Un gouvernement d'union nationale est formé à Kigali. Le choléra se déclare parmi les réfugiés de Goma.

28 juillet : Le Secrétaire général des Nations unies annonce la création d'une commission d'enquête chargée d'identifier les responsables des actes de génocide commis au Rwanda.

31 juillet : Un détachement de l'armée américaine arrive à Kigali.

10 août : Début du déploiement de la MINUAR II dans la zone de sécurité.

22 août : A l'échéance fixée par le mandat de l'ONU, l'opération Turquoise prend fin au Rwanda. Jusqu'à la fin de septembre, environ 500 militaires français restent présents au Zaïre, en appui logistique au bataillon interafricain.

1996
8 mars : Retrait des derniers contingents de la Minuar

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Une autre chronologie est proposée sur le site suivant :
http://www.ritimo.org/dossiers_pays/afrique/rwanda/rwanda_chronologie.html

Elle détaille l'année 1994 :

1994 : 6 avril : Habyarimana est tué dans son avion abattu à Kigali. La guerre reprend le lendemain. Les milices Interahamwe éliminent les opposants et massacrent les Tutsis : c’est un génocide. En trois mois 1.000.000 de Rwandais sont tués. Le 9, évacuation des expatriés (opération française Amaryllis). Exode de centaines de milliers de Hutus en Tanzanie.
Mai-juin : l’affrontement entre Forces armées rwandaises (FAR) et FPR tourne à l’avantage de celui-ci ; les deux armées se rendent coupables de crimes de guerre.
22 juin : le conseil de sécurité de l’ONU confie à la France le mandat d’une intervention humanitaire de 2 mois (opération Turquoise : 2.500 hommes déployés depuis le Zaïre) ; trop tardive, elle ne permet de sauver que quelques milliers de vies.
Juillet : le FPR contrôle progressivement Kigali et l’intérieur du pays et désigne Pasteur Bizimungu Président de la République et le général Paul Kagame vice-président et ministre de la Défense. Un million de réfugiés rwandais affluent au Zaïre – parmi eux 30.000 soldats. Envoi de soldats américains et britanniques à Kigali (opération Support Hope).
Août : mise en place de la MINUAR II. Le pays compte 2 millions de réfugiés à l’étranger et autant de déplacés internes.
Novembre : création par l’ONU du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
L’Ouganda, le Burundi et le Rwanda attaquent les camps de réfugiés hutus du Zaïre, où s’abritent militaires et miliciens ayant participé au génocide : 700.000 personnes rentrent au Rwanda, 200.000 sont tués ou meurent d’épuisement. La coalition porte au pouvoir la rébellion menée par Laurent-Désiré Kabila qui renverse Mobutu (mai 1997).

La coalition ougando-rwandaise entre en guerre contre Kabila en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) et appuie une nouvelle rébellion congolaise.

L’ONU demande le retrait des troupes « non invitées » de la RDC. Ouganda et Rwanda s’affrontent en RDC, directement et par milices interposées. Le TPIR prononce ses premières condamnations contre des coupables de génocide ; très lent pour juger ces derniers, il ne jugera aucun des auteurs de crimes de guerre commis par le FPR.

VIDEOS:
http://www.lepost.fr/article/2011/05/02/2483444_mitterrand-et-le-genocide-rwandais.html


Source:  Le Post.fr, du 09/05/2011

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