Friday, April 13, 2012

RDC/KIVU: Bosco Ntaganda, la CPI peut oublier?

Tout serait en train d’être mis en œuvre au niveau des FARDC pour éviter que l’incriminé ne fasse beaucoup de dégâts avant son arrestation.

« Je veux arrêter Bosco Ntaganda, parce que l’ensemble de la population souhaite la paix ». Ces mots du président de la République, Joseph Kabila, ont été prononcés au cours d’une réunion qu’il a présidée récemment à Goma avec les élus, les chefs coutumiers et les différents responsables de la province du Nord-Kivu.

En séjour dans cette partie du pays, le chef de l’État vient, à travers ces propos, de consacrer la rupture entre le gouvernement congolais et Bosco Ntangada qui, jusqu’à hier, bénéficiait encore de sa protection. « Il a commis des crimes dans la province du Nord-Kivu et à Goma. Il sera jugé à Goma», a ajouté Joseph Kabila.

C’est au nom de la paix que le chef de l’État aurait pris cette décision, les hommes de Bosco Ntangada étant accusés de fomenter des violences dans l’ex- Kivu depuis la fin officielle de la guerre. En clair, Kinshasa n’a pas l’intention de livrer directement le leader du Congrès national pour la défense de la patrie (CNDP) à la Cour pénale internationale (CPI).

L’incriminé devrait d’abord être jugé par les juridictions nationales, quitte à scruter par la suite la possibilité d’un transfert à la Haye. En décidant de se défaire de son protégé d’hier, Kinshasa vient donc de renoncer indirectement à l’accord conclu en 2008 à Goma avec un groupe des milices opérant à l’ex-Kivu dont le CNDP.

Bosco Ntangada qui aurait contribué activement à la finalisation dudit accord passait, aux yeux de Kinshasa, comme un élément de stabilisation de la paix à l’est et, par conséquent, était assuré d’une protection de la part des autorités congolaises. Alors qu’il court depuis 2006 sous un mandat d’arrêt de la CPI, Bosco Ntangada n’a jamais été livré à cette juridiction internationale par Kinshasa qui a fini par l’incorporer dans les rangs des FARDC au rang de général. En prenant la décision de le neutraliser et de le juger, Kinshasa aura cédé à une pression internationale devenue de plus en plus gênante.

Il reste à définir le mode opératoire pour l’arrestation de Bosco Ntangada qui demeure encore puissant à l’est du pays, une région qu’il maîtrise parfaitement. Fort de ses unités ayant fait défection des FARDC, le leader du CNDP pourrait vendre très cher sa peau au risque d’imposer aux forces loyalistes une guerre d’usure avec toutes les conséquences que cela entraînera en termes de perte en vies humaines.

Rappelons que la CPI recherche depuis 2006 l’ex-chef rebelle devenu général de l’armée régulière. Il est accusé d’avoir enrôlé des enfants dans ses troupes en Ituri au côté de Thomas Lubanga.

Author: Alain Diasso



Source:   Direct.cd, du 13/04/2012-Publié par La Rédaction, le 13 avril 2012

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