Alors que les averses ponctuent chaque après midi, les habitants de Bukavu en sont convaincus : « après la sécheresse, les femmes nous ont apporté la pluie ». Ils espèrent aussi que l’orage n’éclatera pas après la fin de la réunion internationale. Car les bruits de bottes se font à nouveau entendre : au Sud Kivu, plusieurs centaines de rebelles hutus burundais se sont réfugiés dans les montagnes et auraient retrouvé leurs anciens alliés hutus rwandais ainsi que des rebelles congolais.
Au Nord Kivu, des remous agitent l’armée congolaise : les anciens soldats et officiers du général Laurent Nkunda, des combattants tutsis qui avaient rejoint les forces gouvernementales après que leur chef ait été arrêté et mis en résidence surveillée au Rwanda, s’opposent à une décision de l’état major. Ils refusent de quitter leurs bastions du Kivu et de rejoindre d’autres unités à travers le pays, menaçant de changer de camp, sinon d’entamer une nouvelle rébellion. Or ces hommes, issus de l’ancien CNDP (Conseil national pour la paix et le développement), se trouvent en première ligne dans les combats contre les rebelles hutus des FDLR (Forces de défense pour la libération du Rwanda) que Kinshasa, en accord avec Kigali, veut forcer à regagner le Rwanda, des hommes qui sont accusés des pires exactions contre les populations congolaises. Une mutinerie ou des défections au sein des FARDC (forces congolaises) déstabiliserait le Nord, mais aussi le Sud Kivu, d’autant plus que les unités militaires sont établies à proximité des carrés miniers dont elles contrôlent souvent l’exploitation.
En outre, une décision radicale prise par le président Kabila sème le trouble : désormais l’exploitation minière est interdite au Nord et au Sud Kivu ainsi que dans le Maniéma, le temps pour les autorités de mettre de l’ordre dans le secteur. Les opérateurs économiques, qui avaient préfinancé les exploitants miniers, sont furieux et encombrés par leurs stocks. Mais surtout, des milliers de « creuseurs » qui, au quotidien, tiraient leur subsistance des mines de cassitérite, d’or, de coltan, sont réduits à l’inactivité.
Beaucoup d’entre eux pourraient être tentés de revenir à l’autre activité lucrative de la région : reprendre les armes, rejoindre l’un ou l’autre groupe armé et recommencer la guerre.
Au Nord Kivu, des remous agitent l’armée congolaise : les anciens soldats et officiers du général Laurent Nkunda, des combattants tutsis qui avaient rejoint les forces gouvernementales après que leur chef ait été arrêté et mis en résidence surveillée au Rwanda, s’opposent à une décision de l’état major. Ils refusent de quitter leurs bastions du Kivu et de rejoindre d’autres unités à travers le pays, menaçant de changer de camp, sinon d’entamer une nouvelle rébellion. Or ces hommes, issus de l’ancien CNDP (Conseil national pour la paix et le développement), se trouvent en première ligne dans les combats contre les rebelles hutus des FDLR (Forces de défense pour la libération du Rwanda) que Kinshasa, en accord avec Kigali, veut forcer à regagner le Rwanda, des hommes qui sont accusés des pires exactions contre les populations congolaises. Une mutinerie ou des défections au sein des FARDC (forces congolaises) déstabiliserait le Nord, mais aussi le Sud Kivu, d’autant plus que les unités militaires sont établies à proximité des carrés miniers dont elles contrôlent souvent l’exploitation.
En outre, une décision radicale prise par le président Kabila sème le trouble : désormais l’exploitation minière est interdite au Nord et au Sud Kivu ainsi que dans le Maniéma, le temps pour les autorités de mettre de l’ordre dans le secteur. Les opérateurs économiques, qui avaient préfinancé les exploitants miniers, sont furieux et encombrés par leurs stocks. Mais surtout, des milliers de « creuseurs » qui, au quotidien, tiraient leur subsistance des mines de cassitérite, d’or, de coltan, sont réduits à l’inactivité.
Beaucoup d’entre eux pourraient être tentés de revenir à l’autre activité lucrative de la région : reprendre les armes, rejoindre l’un ou l’autre groupe armé et recommencer la guerre.
Source: Carnet de Colette Braeckman, du 15 octobre 2010
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