Kinshasa, rond point Socimat, sur le Boulevard du 30 juin. L’un des carrefours les plus animés de la ville, où des policiers de roulage, quasi asphyxiés par les gaz d’échappement, tentent vaillamment de canaliser une circulation chaotique. C’est là que, vers 16 heures mardi dernier, une voiture escortée par la Garde républicaine surgit en trombe, en tente de se diriger vers Kintambo. Essayant de faire passer des véhicules se pressant cers le centre ville, les policiers stoppent la voiture officielle dans laquelle se trouve M. Zoe Kabila, le frère cadet du chef de l’Etat. Aussitôt, les gardes bondissent de la voiture, se ruent sur les malheureux policiers, les rouent de coups, tirent en l’air plusieurs coups de feu. Des témoins (qui nous appellent pour relater l’évènement, quasi en direct) nous assurent même qu’un policier a été blessé, sinon tué par balles et que, sur le rond point, l’émotion des automobilistes le partage à l’indignation.
Par la suite, il apparaîtra que deux des policiers, grièvement blessés, ont été admis dans un centre médical situé sur le boulevard et sont privés de toute visite, que deux autres, légèrement blessés, ont été amenés au camp Lufungula où ils ont comparu devant un officier de police judiciaire. Par contre, aucune sanction n’a été prise contre les éléments de garde républicaine, qui ont manifestement abusé de leur pouvoir, ni contre le frère du président, qui n’a pas modéré ses hommes.
Pour les Kinois qui ont assisté à cette scène brutale, comme pour tous ceux qui en ont été informés par la suite, la conclusion est claire : si le président ne sanctionne pas fermement les bavures et les abus commis par ceux qui se réclament de lui, il n’aura même pas besoin d’opposant sérieux lors de la prochaine campagne électorale, le comportement de ses proches aura suffi à le discréditer.
Par la suite, il apparaîtra que deux des policiers, grièvement blessés, ont été admis dans un centre médical situé sur le boulevard et sont privés de toute visite, que deux autres, légèrement blessés, ont été amenés au camp Lufungula où ils ont comparu devant un officier de police judiciaire. Par contre, aucune sanction n’a été prise contre les éléments de garde républicaine, qui ont manifestement abusé de leur pouvoir, ni contre le frère du président, qui n’a pas modéré ses hommes.
Pour les Kinois qui ont assisté à cette scène brutale, comme pour tous ceux qui en ont été informés par la suite, la conclusion est claire : si le président ne sanctionne pas fermement les bavures et les abus commis par ceux qui se réclament de lui, il n’aura même pas besoin d’opposant sérieux lors de la prochaine campagne électorale, le comportement de ses proches aura suffi à le discréditer.
Source: Carnet de Collette Braeckman, du 21 octobre 2010
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