Thursday, February 2, 2012

RDC: La dynastie maffieuse des «Kabila»


Jaynet et Zoé encadrent leur "mère" Sifa Mahanya.
Le «raïs mal réélu» et son gourou, Daniel Mulunda Ngoy, sont diaboliquement malins. Après avoir tripatouillé les résultats de l’élection présidentielle en bourrant les urnes, ils ont fait «perdre» au parti présidentiel (PPRD) plusieurs sièges aux législatives tout en «élevant» l’UDPS de «Mukulumpa» au rang de premier parti de l’opposition. Par un coup de baguette magique digne d’un prestidigitateur, le duo diabolique a fait en sorte que les sièges «perdus» par le PPRD soient aussitôt «récupérés» par une flopée de partis alimentaires et autres candidats pseudo-indépendants se réclamant... de la mouvance kabiliste. C’est le cas notamment d’une mystérieuse formation politique à l’acronyme pittoresque : le «PPPD». Cette toute nouvelle association sortie du néant a réussi l’exploit de rafler une trentaine de sièges coiffant au poteau certains organisations politiques «traditionnelles». Le leader s’appelerait Zoé "Kabila". Au-delà de toutes ces péripéties, l’événement de ces législatives reste sans conteste l’arrivée à l’Assemblée nationale congolaise de deux députés assez singuliers. Il s’agit de Jaynet et de Zoé «Kabila» «élus» respectivement à Kalemie et à Manono dans l’ex-Shaba. Les Citoyens de la République très très démocratique du Congo assistent donc à la naissance d’une «dynastie». Celle des «Kabila». Une dynastie fondée sur l’imposture.

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, l’arrivée de Jaynet et Zoé à la Représentation nationale ne pourrait que relancer la controverse sur les origines et le parcours personnel des membres de cette mystérieuse fratrie. Parlant du «raïs mal réélu», mon ami de se rappeler que celui-ci soutient avoir vu le jour à «Hewa Bora», une localité qui n’a jamais existé en République très très démocratique du Congo. «Quel document a-t-il pu administrer en guise d’attestation de naissance lors du dépôt de son dossier de candidature ?», s’est-il interrogé. Mon ami de se souvenir que lors de l’entrée des troupes de l’AFDL à Kisangani en mars 1997, l’actuel «raïs» se présentait sous le nom de «commandant Hyppolite», officier des renseignements de l’Armée patriotique rwandaise. Des officiers ex-Faz assurent avoir été interrogés en avril 1997 à Lubumbashi par le «commandant Hyppo» qui passait pour un officier de renseignement rwandais. Mon ami de se souvenir également que ce n’est que cinq années après la mort de Mzee - et non du vivant de celui-ci - que le successeur du "soldat du peuple" a été proclamé «MulubaKat à cent pour cent» par le Grand chef Kasongo Nyembo. C’était à l’issue d’une audience auprès du vice-président Yerodia Ndombasi en juin 2006. «Des Balubakats savent que le raïs n’a jamais été un des leurs. C’est un agent double au service du Rwanda de Paul Kagame», tonne mon ami.

«Que sait-on finalement sur le parcours respectif de Jaynet et Zoé?», ai-je demandé avec ma candeur habituelle. A en croire mon ami, le public congolais a découvert l’existence de Jaynet en janvier 2001 lors des obsèques de Mzee. C’est le cas également de la dame Sifa Mahanya, présentée comme étant la «maman» de ce beau monde. A l’époque, dit mon ami, Jaynet ne causait qu’en anglais et en swahili bora. Depuis 2001, la «vénérable Jaynet», comme l’appellent tous les flagorneurs de la Kabilie, s’est autoproclamée présidente de la très juteuse Fondation Mzee LD Kabila qu’elle gère en toute opacité. A en croire mon ami, Zoé n’a été vu pour la première fois en public qu’en 2006 à la veille du premier tour de l’élection présidentielle.

Mon ami qui sait décidément tout se souvient que Zoé a défrayé la chronique dans plusieurs affaires. En avril 2010, il a fait déguerpir manu-militari l’ancien ministre Dominique Sakombi-Inongo de sa villa à Ma Campagne sous prétexte qu’il en était le nouvel acquéreur. Lors de l’attaque de la résidence du général Faustin Munene, au mois de septembre de la même année, dans la commune de la Gombe, des témoins soutiennent avoir aperçu Jaynet et Zoé diriger les éléments de la garde prétorienne du «raïs» chargés d’accomplir le «travail». Ils auraient même réquisitionné le gardien de nuit – un certain Papa Antoine – afin qu’il leur indique les adresses des autres résidences de l’officier dissident. Le bouquet a eu lieu le 19 octobre 2010, lorsque le fameux Zoé donna l’ordre aux éléments de sa garde rapprochée ( ?) de tabasser deux policiers chargés de régler la circulation. L’incident eut lieu sur le boulevard du 30 juin.

«Si nous étions dans un pays normal, Zoé aurait été traité comme un minable voyou qui abuse de son état de frère de ...», tempête mon ami qui conclut : «Les mauvaises langues murmurent qu’en dépit de son comportement très peu exemplatif encore moins vertueux, Zoé se préparerait à occuper le poste de gouverneur de la province du Katanga. Les «Kabila» et l‘association des malfaiteurs qui se dissimulent derrière le «raïs» pourrait faire définitivement main basse sur les ressources minières du pays avec la complicité des Babalukats». La dynastie maffieuse des «Kabila» pourrait ainsi renforcer ses tentacules sur le pays.
Author: Issa Djema          
Source:  Congoindépendant 2003-2012, du 30 Jan 2012
 

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