Saturday, February 11, 2012

RDC: Relations RDC-Belgique : l’ombre de Bosco Ntaganda

La Belgique a annoncé, le mercredi 8 février 2012 à Bruxelles, qu’elle ne manquera pas, «lors des contacts officiels avec les responsables congolais, de rappeler le caractère inévitable de l’arrestation de M. Ntaganda et de son transfèrement à la Cour pénale internationale». Sur le même dossier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, avait affirmé le 11 novembre 2011 que «les personnes qui auraient commis des crimes graves, tel Bosco Ntaganda qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour, doivent être arrêtées et jugées». Nous publions ci-après la dépêche de Belga rapportant les propos du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
La Belgique souhaite l’arrestation et la comparution devant la justice internationale de l’ex-rebelle Bosco Ntaganda, aujourd’hui général dans l’armée congolaise, a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, invoquant la nécessaire lutte contre l’impunité.

La Belgique plaide pour la comparution de Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) - que refuse le président congolais Joseph Kabila, qui estime que «la paix et la sécurité (à l’Est de la RDC) passent avant toute chose» - a affirmé M. Reynders (MR) en commission des relations extérieures de la Chambre, en réponse à une question de la députée Eva Brems (Groen).

«Je peux vous assurer que nous ne manquerons pas, lors des contacts officiels avec les responsables congolais, de rappeler (le caractère) inévitable de l’arrestation de M. Ntaganda et de son transfèrement à la Cour pénale internationale. Nous constations que le gouvernement congolais n’a pas encore pris les mesures nécessaires de crainte que l’arrestation gêne le désarmement des milices dans l’Est et leur intégration au sein des FARDC (les Forces armées de la RDC). Que M. Ntaganda serve certains intérêts électoraux a sans doute aussi joué un rôle», a poursuivi le ministre.

Ntaganda, un ancien lieutenant du chef rebelle tutsi Laurent Nkunda - désormais détenu au Rwanda, son ancien soutien, à la faveur d’un renversement d’alliance - est accusé par la CPI de crimes de guerre qui a émis un mandat d’arrêt jamais exécuté à son encontre.

Tout en rappelant que la RDC était un pays souverain, M. Reynders a noté que Kinshasa avait ratifié le statut de la Cour pénale internationale et avait dès lors l’obligation de lui livrer Bosco Ntaganda.

Sa non arrestation «va à l’encontre de la lutte contre l’impunité» qui est une des priorités de notre politique en RDC», a-t-il souligné, assurant que la question serait un élément de discussion avec le futur gouvernement congolais (issu des élections du 28 novembre dernier).

«Je suis convaincu que les autorités congolaises, sous la pression de la communauté internationale, respecteront leurs engagements. Le président Kabila a la possibilité de l’arrêter», a encore dit le ministre, estimant que cette situation (la liberté laissée à Ntaganda) «ne va pas durer».

Sous le coup d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI en 2006, Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major de la rébellion tutsie congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), est accusé de crimes de guerre notamment pour l’enrôlement d’enfants en 2002-2003 en Ituri, quand il était dans la milice congolaise de l’Union des patriotes congolais (UPC).

Il a rallié début 2009 le camp de Kinshasa et a été intégré, avec le grade de général, dans les Forces armées de la RDC (FARDC), comme la majorité des ex-CNDP.

Officiellement chargé de l’intégration des anciens rebelles, Ntaganda est en fait, selon plusieurs rapports d’ONG et de l’ONU, le numéro 2 des opérations menées dans l’Est depuis mars 2009 contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) réfugiés depuis 18 ans dans l’Est de la RDC.

(BELGA/APA)

Source:  Le Potentiel, du 11/02/2012

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