Selon l'ONG, basée à New York, les militaires ont permis à
Ntaganda d'entrer au Rwanda, l'ont approvisionné en fusils d'assaut, grenades,
mitrailleuses et artillerie antiaérienne. Ils lui auraient aussi fourni deux
cents à trois cents recrues, dont des civils enrôlés de force et des enfants de
moins de 18 ans.
"Des témoins ont raconté que certaines recrues avaient
été exécutées sommairement sur les ordres des hommes de Ntaganda alors qu'elles
tentaient de s'échapper", précise par ailleurs HRW.
LA COLÈRE DE
KIGALI
Avant même la publication du communiqué de l'organisation, Kigali
avait qualifié d'"irresponsables" les allégations de l'organisation, les jugeant
"pas moins dangereuses que des balles ou des machettes."
"Qui bénéficie
de l'instabilité continue dans l'est de la RDC ? Pas le peuple rwandais, pas le
peuple congolais," a poursuivi dans un communiqué la ministre des affaires
étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo. "Les premiers bénéficiaires sont les
terroristes du FDLR qui se nourrissent de l'insécurité".
Actifs dans
l'est de la RDC, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda
(FDLR) sont composés notamment de Hutus soupçonnés de participation au génocide
contre les Tutsi au Rwanda en 1994.
Pendant la première guerre du Congo
(1996), le Rwanda a reconnu avoir soutenu des groupes armés dans l'est de la
RDC, pour venir à bout des membres du FDLR qui se réarmaient dans des camps de
réfugiés congolais.
La semaine dernière, un rapport de la mission de
l'ONU en RDC (Monusco) affirmant que des Rwandais avaient été recrutés et formés
dans leur pays pour renforcer des mutins ex-rebelles de l'armée congolaise avait
déjà déclenché la colère de Kigali. La Monusco avait alors tenté d'appaiser les
choses, affirmant qu'elle n'avait aucune preuve directe du soutien et avoir
juste relayé des témoignages.
Depuis le début d'avril, des soldats et des
officiers issus de l'ex-rébellion tutsi-congolaise du Congrès national pour la
défense du peuple (CNDP), intégrée au début de 2009 dans l'armée congolaise
après un accord de paix, ont fait défection et affrontent les forces loyalistes
dans la province du Nord-Kivu.
Souce: Le
Monde, du 04/06/2012
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