Mali : des militaires en colère
Les militaires mutinés ont annoncé à la télévision publique que Amadou Toumani Touré n'était plus chef de l'Etat. Ils ont décrété un couvre-feu et ont aussi affirmé que les institutions étaient dissoutes et que la Constitution était suspendue.
En février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes maliennes pour dénoncer la "mollesse du pouvoir"
Un coup d'Etat est en cours au Mali.
Le porte-parole des mutins, Amadou Konaré, a déclaré qu'un comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDR) avait pris ses responsabilités en mettant fin au régime incompétent d'Amadou Toumani Touré, accusé d'impuissance face à la rébellion touareg dans le nord du Mali.
Les mutins affirment contrôler la présidence et avoir procédé à plusieurs arrestations de ministres.
On n'ignore où se trouve le président Amadou Toumani Touré.
Hier soir, ils étaient plusieurs dizaines dans les rues, tirant des coups de feu en l'air et semant la panique parmi la population.
Il y avait eu pendant une dizaine de minutes des tirs d'armes automatiques en provenance des abords du siège de la radio-télévision publique .
L'Office de la radio-télévision du Mali avait été investi par les mutins qui ont endommagé le matériel de diffusion provoquant une interruption des programmes.
Les soldats affirment protester contre le manque de moyens pour combattre la rébellion touareg et les islamistes armés dans le nord du pays.
Le périmètre de la présidence avait auparavant été bouclé par les forces armées, qui ont déployé des véhicules blindés, après une fusillade au camp militaire de Kati, à 15 kilomètres de Bamako.
Dans la matinée, une visite dans cette caserne du ministre de la Défense et des Anciens combattants s'est mal passée.
Le général Sadio Gassama, devait faire un compte rendu sur la situation au nord-Mali, où l'armée régulière affronte depuis janvier une rébellion touareg.
Le ministre a surtout axé son propos sur les nouveaux matériels militaires qui tardent à être acheminés de l'extérieur du pays, mais les militaires s'attendaient visiblement à plus d'informations.
Les soldats s'attendaient surtout à une meilleure prise en charge des familles des soldats décédés au cours des combats.
Les discussions se sont alors envenimées et les pierres ont commencé à pleuvoir sur le ministre et sa délégation lorsqu'il a parlé d'envoyer un nouveau contingent au front.
Le général Gassama est rentré en catastrophe dans sa voiture avant de quitter le camp militaire.
Quelques minutes plus tard, les militaires aurait cassé un dépôt d'armes et ont commencé à tirer en l'air.
Source: BBC Afrique, Dernière mise à jour: 22 mars, 2012 - 06:35 GMT
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