La Cour pénale internationale (CPI) a lancé un mandat d’arrêt international contre Mouammar Kadhafi et deux de ses proches. C’est la deuxième fois, après le cas du soudanais Omar el-Béchir qu’elle tente de faire arrêter un chef d’Etat africain pour le juger. Mais faute de moyens de contrainte, ses décisions ne sont pas appliquées.
Après Omar el-Béchir, Mouammar Kadhafi. La CPI a annoncé lundi qu’elle allait décerné un nouveau mandat d’arrêt international contre un chef d’État encore en exercice. C’est le guide libyen dont le pays est en proie à une rébellion armée depuis février, qui est cette fois visée par le tribunal chargé d’appliquer une justice universelle. « Il y a des motifs raisonnables de croire que (...) Mouammar Kadhafi, en coordination avec son cercle rapproché, a conçu et orchestré un plan destiné à réprimer et à décourager la population qui était contre le régime », a déclaré au siège de la CPI à la Haye aux Pays-Bas, la juge Sanji Mmasenono Monageng, en annonçant la décision de poursuivre le dirigeant libyen. Le mandat de la CPI contre Mouammar Kadhafi concerne également son fils Seif a-Islam et le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.
C’est la deuxième fois, en deux ans, que la CPI vise directement un président encore en fonction. En 2009, ce tribunal avait déclenché une procédure similaire contre Omar el-Béchir, le maitre de Khartoum. Dans un premier temps, il l’avait inculpé de crime contre l’humanité et de crime de guerre et décerné un premier mandat d’arrêt contre lui. En appel, l’accusation de génocide en lien avec les événements du Darfour avait donné lieu à un deuxième mandat d’arrêt.
Dans leur traque mondiale des chefs d’Etat en indélicatesse grave avec les droits humains, les magistrats internationaux de La Haye n’ont pas l’intention de s’arrêter à ces deux cas. Laurent Gbagbo, le président sortant de la Côte d’Ivoire, pourrait être lui aussi poursuivi. Lundi, une mission d’évaluation de la CPI s’est rendue en Côte d’Ivoire. Objectif : enquêter dans l’optique d’établir si des faits qualifiables de crime contre l’humanité ont pu être commis, pendant la crise postélectorale, qui a coûté la vie à plus de 3000 Ivoiriens. Le rapport de la mission d’évaluation pourrait permettre au procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, d’ouvrir une information judiciaire et de lancer des mandats d’arrêts. A Abidjan, l’arrivée de cette mission à dû réjouir le nouveau président, Alassane Ouattara. Celui-ci ne cache en effet pas son souhait de voir son ancien rival, Laurent Gbagbo, qu’il a fait placer en résidence surveillée à Korhogo dans le nord du pays, traduit devant la justice internationale. Le 3 mai, il avait écrit à Luis Moreno Ocampo pour lui demander de diligenter des « enquêtes indépendantes et impartiales sur les crimes les plus graves commis depuis le 28 novembre 2010 sur l’ensemble du territoire ivoirien ». Pour que « les personnes portant la responsabilité pénale la plus lourde pour ces crimes soient identifiées, poursuivies et traduites devant la CPI ». Une allusion à peine déguisée au président sortant et ses proches.
Beaucoup d’initiatives pour peu de résultats
Si la CPI affiche volontiers son courage et sa détermination à poursuivre des chefs d’Etat soupçonnés de crimes graves, ses initiatives peinent cependant à aboutir. Lorsque les mis en cause ne lui dénient pas toute compétence à les juger, ils s’autorisent à la narguer. Les autorités libyennes ont ainsi contesté le mandat d’arrêt annoncé contre Mouammar Kadhafi, en rappelant que Tripoli n’avait pas ratifié le statut de Rome, traité fondateur de la CPI. Nouveau ministre libyen de la Justice, Mohamed Al-Gamoudi a fait savoir que son pays « n’accepte pas la juridiction de la Cour ». Selon lui, le mandat de la CPI constitue en réalité une « couverture pour l’Otan qui a essayé et tente encore d’assassiner Kadhafi ».
De son côté, Omar el-Béchir ne s’est jamais montré inquiété par les mandats d’arrêt délivré contre lui, qui ne l’empêche pas de se déplacer à l’étranger. Les Etats-Unis ont demandé au président soudanais de se présenter à la justice. Il n’a pas jugé utile de réagir. Lundi soir, il est arrivé à Pékin, en Chine, pour une visite officielle. Après s’être rendu chez plus d’une dizaine de ses paires africains, dont plusieurs le soutiennent ouvertement.
Ancien président du Tchad, accusé de graves crimes par de nombreuses associations de victimes et visé par un mandat d’arrêt international délivré par la justice belge en 2005, Hissène Habré avait pareillement échappé à la CPI. Même si dans le cas de l’ancien président, exilé au Sénégal depuis son renversement lors d’un coup d’Etat orchestré en 1990 par Idriss Déby, c’est cette juridiction même qui s’était déclarée incompétente : adjointe au procureur de la CPI, Fatou Bensouda avait argué que les faits reprochés à l’ancien dictateur tchadien s’étaient produits avant la création du tribunal international.
Créée en deux temps, entre 1998 et 2002, sous l’impulsion de l’ONU, la CPI est indépendante du Conseil de sécurité. Cependant, l’adhésion des Etats au statut de Rome qui l’institue dépend de leur bon vouloir, ce qui la fragilise. Plus significatif, la CPI ne dispose pas de force contraignante de nature à mettre ses décisions en application. L’exécution de ses mandats dépend donc du bon vouloir des États. D’où son manque actuel d’efficacité.
Author: René Dassié
Source: Afrik.com, du 29/06/2011
Welcome to the Rwanda-Drc-Burundi-Ouganda Blog. Well, this blog will gather daily, all interesting news related to some countries of the greatlakes region. Our attention will focus primarily on the DRC and Rwanda. I believe these two countries have come a long way and proceeding in the right direction (provided that they build, from now on stronger institutions!). In addition, some interesting news from Africa and other parts of the world will be posted from time to time.
Wednesday, June 29, 2011
RWANDA: Kayumba terror network busted
KIGALI - Rwanda Security Agencies have busted Kayumba Nyamwasa’s terror network that was planning to conduct terrorist activities in the country, according to investigations carried out by The New Times.
In a Press Release posted on its website on 21st June 2011 The National Police confirmed the arrest of “Col” Ndererimana Norbert, notoriously known as “Gaheza”, together with five others on a mission to carry out terrorist activities.
Gaheza was part of FDLR and RUD-Urunana eventually breaking away to form his own armed group known as FRONADER-INGABO Z’UMWAMI, based in Binza, Rutchuru, in North Kivu, the Democratic Republic of Congo (DRC).
The alleged terrorists were paraded to the media at the Criminal Investigations Department on Wednesday 22nd June 2011.
According to sources in MONUSCO, the UN peacekeeping mission in the DRC, the “Gaheza” group, with other armed groups in DRC, such as SOKI, FPLC (composed of defectors from CNDP after the latter was integrated in FARDC), FDLR RUD-URUNANA and Mai-Mai groups have been carrying out terror and other heinous crimes in the DRC.
They say that the criminal activities of these groups and their destabilizing effect on DRC and the region are well documented and in the public domain.
Police Spokesperson, Superintendent Theos Badege, indicated that for Rwanda security agencies to arrest Gaheza and group, it was a remarkable success and an opportunity to provide vital information to bring to justice the political and military leaders of these groups.
During his interview with journalists, Gaheza described in detail his plans to carry out terror activities in Rwanda on instructions from Kayumba Nyamwasa and Habyarimana Emmanuel.
This included attacking innocent civilians in congested areas, targeting infrastructure such as fuel stations and tankers, as well as political leaders.
He provided details of the critical role of Nyamwasa and Habyarimana in planning, organizing, and funding the violent activities.
Gaheza revealed how he was in telephone contact with Kayumba in South Africa. He, for instance, testifies that on November 1., 2010, he called Kayumba on +27791015352 where they agreed to form an alliance with the purpose of destabilizing Rwanda and the region.
Diplomatic sources in Uganda have corroborated Gaheza’s contention of how he was put in contact with Kayumba Nyamwasa, by Patrick Tabaro, a senior high court judge in Uganda.
Intelligence sources in Kinshasa have confirmed that Gaheza was able to reach the Judge through a business colleague dealing in DRC minerals called Barnabas Bishaka.
The judge, according to Gaheza, intimated to him how he provided legal support to Kayumba’s brother, Lt Col Rugigana Ngabo on trial in Rwanda, by providing legal counsel to try and have the case heard at the East Africa Court of Justice.
According to Rwanda National Police, Gaheza’s telephone handset reveals the Judge’s mobile telephone +256772586282, and his office number 0414256330.
It also shows numbers made to and received from Kayumba Nyamwasa, in a similar period. Efforts to talk to Tabaro were fruitless as he could not answer our calls.
Among those arrested is one Sibomana Ramathan, who together with Gaheza, have been receiving money from Rwanda National Congress (RNC) and Convention Nationale de Republicain (CNR) in Europe and Canada.
According to his testimony, this money was sent after Gaheza established contacts with Kayumba Nyamwasa and Habyarimana Emmanuel.
It was wired via Western Union and Money Gram and withdrawn from a neighboring country.
Further investigations have provided credible evidence linking Kayumba Nyamwasa, Karegeya Patrick and the rest of the gang with FDLR terrorists.
Sources in Rwanda Defense Forces have indicated that the terror network has in the last one and a half years killed and injured innocent civilians in Kigali and Southern Province through grenade attacks.
A number of people involved in these crimes have given shocking testimonies about the involvement of Kayumba Nyamwasa and the genocidal criminals of FDLR and their offshoots in these terror acts.
One, Rwandanga Froduard, narrates how before he engaged in throwing grenades in Kigali, Kayumba Nyamwasa had talked to “Brig Gen” Nizeyimana Stanislas alias Bigaruka on telephone in May 2010, and how Nyamwasa eventually sent a delegation to DRC to meet “Maj Gen” Mudacumura.
“Brig” Bigaruka is the norm de guerre of Nizeyimana Stanislas, and the Deputy to “Maj Gen” Mudacumura Sylvestre, the FDLR Commander, both sanctioned by the United Nations Security Council for their criminal activities in DRC.
Rwandanga revealed that it was after this collaboration that he was sent on a mission to throw grenades, and he was arrested after committing the acts.
Security sources in DRC confirmed close working relationship between Kayumba and the FDLR after the former sent an emissary to meet with “Maj Gen” Mudacumura, confirming the testimony provided by the arrested individuals’ testimonies.
Information provided by MONUSCO was further confirmed by demobilized combatants from armed groups in the DRC currently at Mutobo Demobilization Centre.
They include individuals from the FDLR and RUD-Urunana, such as “Col” Nizeyimana Wenseslas alias Kabasha KITE, the hitherto second-in-command to “Maj Gen” Musare of RUD-Urunana and “Lt” Nsengiyumva Venuste alias Tshombo, FDLR Liaison officer at the DRC – Uganda border at Ishasha.
They have confirmed that Kayumba Nyamwasa was in contact with them in the jungles of DRC as well as their political leaders in the west.
“Lt” Nsengiyumva Venuste confirms receiving Kayumba Nyamwasa’s delegation, led by one Rutarindwa, who came to meet Maj. Gen Mudacumura between August 18 to September 25, 2010.
“It is preposterous for Kayumba Nyamwasa and Habyarimana Emmanuel to deny any knowledge of Gaheza and the armed groups based in DRC. These individuals and armed groups operating in DRC are a matter in public domain and the evidence provided by these criminals is overwhelming,” a top Rwandan National Police officer said.
“The political alliance of Kayumba Nyamwasa, Theogene Rudasingwa, Gerald Gahima, Patrick Karegeya, Habyarimana Emmanuel, Rusesabagina and the leaders of FDLR, RUD-Urunana, FDU-Inkingi is well documented.
Their meetings, declarations, communiqués and even covert subversive activities in Europe, North America and Africa are public knowledge”.
Source: Newtimes, Wednesday, June 29, 2011
Author: Edwin Musoni
RWANDA: ICTR refers first trial to Rwanda
ARUSHA - The International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR), for the first time, has referred the first suspect to Rwanda for trial.
Jean Uwinkindi, whose transfer was sanctioned by a special Referral Chamber, was arrested last year in Uganda on an ICTR indictment.He was subsequently transferred to the UN Detention Facility in Arusha.
According to a communiqué from the ICTR, the decision comes after the referral chamber assessed submissions of the Defence and other third parties that included the Government of Rwanda
“While previous Referral Chambers were not inclined to grant similar applications that had been placed before them, this Chamber was convinced based on the evidence that Rwanda possesses the ability to accept and prosecute Uwinkindi’s case,” the communiqué reads.
“In reaching its decision, the Chamber noted that Rwanda had made material changes in its laws and had indicated its capacity and willingness to prosecute cases referred by the ICTR adhering to internationally recognised fair trial standards enshrined in the ICTR Statute and other human rights instruments”.
The Tribunal found that issues like the availability of witnesses and their protection had been addressed to some degree in the intervening period. It requested that the Registrar appoint the African Commission on Human and Peoples’ Rights (ACHPR) to monitor Uwinkindi’s trial in Rwanda.
John Bosco Siboyintore, the head of the Genocide Fugitives Tracking Unit (GFTU), said that the Tribunal’s decision is very important.
“This decision is very important because it is the first of its kind and it is going to set precedent for other countries to follow.
The long arm of the law has brought back a genocide perpetrator to face trial in the same area where he committed atrocities,” said Siboyintore.
“The victims will see justice done – this decision sends a vibrant message to others still at large”.
Jean Pierre Dusingizimana, the president of IBUKA told The New Times that the Tribunal’s decision was “very good news” adding that he thinks that eventually, other cases will be transferred to Rwanda.
“In my opinion, I see that the necessary conditions are already fulfilled by Rwanda, for example, the prison facility of Mpanga. I visited it and don’t see no reason why it cannot receive people.
Even those from Sierra Leone are really okay,” He said, referring people convicted by the hybrid Special Tribunal for Sierra Leone who are serving their sentences here.
Who is Uwinkindi?
Uwinkindi, a former Pastor of the Pentecostal Church of Kayenzi, located at Nyamata sector, Kanzenze commune, Kigali-Rural prefecture, was arrested in Uganda in June 2010.
He was born in 1951 in Rutsiro commune, Kibuye prefecture; he is accused of being responsible for attacks against the Tutsi at Kayenzi Church, at Biyimana and Rwankeri cellules, and in Cyugaro’s swamps.
His indictment included counts of genocide, conspiracy to commit genocide, and extermination as a crime against humanity.He was transferred to the UN detention facility in Arusha, Tanzania on 2 July 2010.
Source: Newtimes, Wednesday, June 29, 2011
Author: James Karuhanga
According to a communiqué from the ICTR, the decision comes after the referral chamber assessed submissions of the Defence and other third parties that included the Government of Rwanda
“While previous Referral Chambers were not inclined to grant similar applications that had been placed before them, this Chamber was convinced based on the evidence that Rwanda possesses the ability to accept and prosecute Uwinkindi’s case,” the communiqué reads.
“In reaching its decision, the Chamber noted that Rwanda had made material changes in its laws and had indicated its capacity and willingness to prosecute cases referred by the ICTR adhering to internationally recognised fair trial standards enshrined in the ICTR Statute and other human rights instruments”.
The Tribunal found that issues like the availability of witnesses and their protection had been addressed to some degree in the intervening period. It requested that the Registrar appoint the African Commission on Human and Peoples’ Rights (ACHPR) to monitor Uwinkindi’s trial in Rwanda.
John Bosco Siboyintore, the head of the Genocide Fugitives Tracking Unit (GFTU), said that the Tribunal’s decision is very important.
“This decision is very important because it is the first of its kind and it is going to set precedent for other countries to follow.
The long arm of the law has brought back a genocide perpetrator to face trial in the same area where he committed atrocities,” said Siboyintore.
“The victims will see justice done – this decision sends a vibrant message to others still at large”.
Jean Pierre Dusingizimana, the president of IBUKA told The New Times that the Tribunal’s decision was “very good news” adding that he thinks that eventually, other cases will be transferred to Rwanda.
“In my opinion, I see that the necessary conditions are already fulfilled by Rwanda, for example, the prison facility of Mpanga. I visited it and don’t see no reason why it cannot receive people.
Even those from Sierra Leone are really okay,” He said, referring people convicted by the hybrid Special Tribunal for Sierra Leone who are serving their sentences here.
Who is Uwinkindi?
Uwinkindi, a former Pastor of the Pentecostal Church of Kayenzi, located at Nyamata sector, Kanzenze commune, Kigali-Rural prefecture, was arrested in Uganda in June 2010.
He was born in 1951 in Rutsiro commune, Kibuye prefecture; he is accused of being responsible for attacks against the Tutsi at Kayenzi Church, at Biyimana and Rwankeri cellules, and in Cyugaro’s swamps.
His indictment included counts of genocide, conspiracy to commit genocide, and extermination as a crime against humanity.He was transferred to the UN detention facility in Arusha, Tanzania on 2 July 2010.
Source: Newtimes, Wednesday, June 29, 2011
Author: James Karuhanga
RWANDA: Public varsities to be merged
NYAGATARE - The government plans to merge all state universities into a single institution in order to improve education standards, the Minister of Education, Pierre Damien Habumuremyi, announced Monday.
“This project to set up one state university is in the pipeline. All public institutions will be merged into one and headed by a vice chancellor,” he disclosed.
“This will improve the quality of education as we will be having over 60,000 students under one university lectured by over 200 Phd holders. Students will equally be able to share the available facilities”.
The minister made the announcement at Umutara Polytechnic University in Nyagatare district, where he met with the university administration and student community.
Accompanied by a delegation from Burkina Faso Ministry of Education, Habumuremyi was given a guided tour around the campus before meeting with students and university staff.
Earlier in the day, he toured various faculties including ICT, veterinary medicine and agriculture, where he called for concerted efforts to improve education standards.
“You need to do a lot of improvements in order to ‘live to the standards of institutions of higher learning,” the minister said, while inspecting the ICT department.
At the university’s main auditorium, he was received by thousands of students who included those from neighbouring Nyagatare School of Nursing and Midwifery.
The president of the students’ guild, Paul Kalisa, thanked the minister for his commitment to discuss challenges with the student community.
He drew the minister’s attention to a number of them that students face.
“It’s our privilege to host the Minister of Education here and an opportunity for us as students to address to you some of the challenges we face. We have a big problem of infrastructure like few lecture rooms, libraries and lack of internships,” Kalisa said.
Habumuremyi assured the students of the government’s commitment in addressing their problems.
“I first inspected all university departments and it is self evident that the University has a lot of problems. But the main reason why I am here is to see how all these problems can be solved,” he said.
Students posed the Minister various questions mainly centred on some of the faculties to be scrapped off the university’s program.
Jackline Mbabazi, a second-year student in the Faculty of Procurement and Logistics, wanted to know the future of the students if the faculty is dropped.
But Dr. Innocent Mugisha, from the National Council for Higher Education (NCHE), explained that the faculties would not be scrapped but will instead be offered privately.
Source: Newtimes, Wednesday, June 29, 2011
Author: Dan Ngabonziza
Tuesday, June 28, 2011
Libye : l’Afrique hausse le ton face à l’OTAN
L’Afrique a haussé le ton hier face à l’OTAN, soulignant qu’elle n’avait pas été mandatée par l’ONU pour conduire « l’assassinat politique » de Mouammar Kadhafi. Les médiateurs africains ont également annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociateurs sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois.
Le président sud-africain Jacob Zuma a, au nom de l’Afrique, haussé le ton hier face à l’OTAN, soulignant qu’elle n’avait pas été mandatée par l’ONU pour conduire « l’assassinat politique » de Mouammar Kadhafi. Réuni hier à Pretoria, le comité des médiateurs de l’Union africaine (UA), composé de cinq chefs d’État – Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie –, a passé en revue les efforts de médiation devant aider à un règlement de la crise libyenne. Mais d’emblée, le président Jacob Zuma a souligné la « préoccupation » du comité et de l’Assemblée de l’UA devant les « bombardements continus de l’OTAN », ajoutant que « la finalité de la résolution 1973 (de l’ONU, adoptée le 17 mars) était de protéger le peuple libyen et de faciliter les efforts humanitaires ».
Les médiateurs africains ont en outre annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociations sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois. Le texte final a été lu par le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra. Mais un membre de la délégation sud-africaine a ensuite tempéré la portée du texte : « Nous voulions que Kadhafi fasse une déclaration publique selon laquelle il ne prendra pas part aux négociations, mais il ne l’a pas fait. » « Cela signifie qu’il est fini », a-t-il assuré.
Mais le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré hier que le colonel Kadhafi ne quitterait ni le pouvoir ni le pays. Les autorités de Tripoli ont néanmoins renouvelé hier leur proposition d’organiser un référendum sur le maintien ou non du colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir. « Si le peuple libyen décide que Kadhafi doit partir, il partira. Si le peuple décide qu’il doit rester, il restera », a assuré Ibrahim, tout en précisant que quoi qu’il advienne Kadhafi ne partira pas en exil.
Le régime libyen a accusé samedi l’OTAN d’avoir tué 15 civils et blessé plus de 20 autres dans la cité pétrolière de Brega. L’OTAN a démenti aussitôt la mort de civils, affirmant que ses forces avaient visé « des cibles militaires ». La télévision libyenne a dénoncé une « guerre d’extermination » et des « crimes contre l’humanité » commis par l’Alliance atlantique.
Sur le plan humanitaire, un bateau affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé hier à Tripoli en provenance de la ville rebelle de Benghazi, avec quelques dizaines de familles à bord. 106 personnes, dont la plupart sont des femmes, hommes âgés ou enfants, bloquées à Benghazi depuis le début du conflit en Libye, ont retrouvé leurs proches après quatre mois de séparation.
(Source : agences)
Source: L'Orient- Le Jour, du 27/06/2011
Le président sud-africain Jacob Zuma a, au nom de l’Afrique, haussé le ton hier face à l’OTAN, soulignant qu’elle n’avait pas été mandatée par l’ONU pour conduire « l’assassinat politique » de Mouammar Kadhafi. Réuni hier à Pretoria, le comité des médiateurs de l’Union africaine (UA), composé de cinq chefs d’État – Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie –, a passé en revue les efforts de médiation devant aider à un règlement de la crise libyenne. Mais d’emblée, le président Jacob Zuma a souligné la « préoccupation » du comité et de l’Assemblée de l’UA devant les « bombardements continus de l’OTAN », ajoutant que « la finalité de la résolution 1973 (de l’ONU, adoptée le 17 mars) était de protéger le peuple libyen et de faciliter les efforts humanitaires ».
Les médiateurs africains ont en outre annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociations sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois. Le texte final a été lu par le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra. Mais un membre de la délégation sud-africaine a ensuite tempéré la portée du texte : « Nous voulions que Kadhafi fasse une déclaration publique selon laquelle il ne prendra pas part aux négociations, mais il ne l’a pas fait. » « Cela signifie qu’il est fini », a-t-il assuré.
Mais le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré hier que le colonel Kadhafi ne quitterait ni le pouvoir ni le pays. Les autorités de Tripoli ont néanmoins renouvelé hier leur proposition d’organiser un référendum sur le maintien ou non du colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir. « Si le peuple libyen décide que Kadhafi doit partir, il partira. Si le peuple décide qu’il doit rester, il restera », a assuré Ibrahim, tout en précisant que quoi qu’il advienne Kadhafi ne partira pas en exil.
Le régime libyen a accusé samedi l’OTAN d’avoir tué 15 civils et blessé plus de 20 autres dans la cité pétrolière de Brega. L’OTAN a démenti aussitôt la mort de civils, affirmant que ses forces avaient visé « des cibles militaires ». La télévision libyenne a dénoncé une « guerre d’extermination » et des « crimes contre l’humanité » commis par l’Alliance atlantique.
Sur le plan humanitaire, un bateau affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé hier à Tripoli en provenance de la ville rebelle de Benghazi, avec quelques dizaines de familles à bord. 106 personnes, dont la plupart sont des femmes, hommes âgés ou enfants, bloquées à Benghazi depuis le début du conflit en Libye, ont retrouvé leurs proches après quatre mois de séparation.
(Source : agences)
Source: L'Orient- Le Jour, du 27/06/2011
LIBYE: Le président sud-africain dénonce le mandat d'arrêt contre le dirigeant libyen Kadhafi
JOHANNESBURG -- Le président sud-africain Jacob Zuma a déclaré lundi être déçu par la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de délivrer un mandat d'arrêt visant le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, rapporte la South African Broadcasting Corporation (SABC) .
Le porte-parole de la présidence sud-africaine, Zizi Kodwa, a déclaré que Zuma est extrêmement déçu et préoccupé par le mandat d'arrêt.
M. Kodwa a déclaré qu'il est regrettable que la CPI prenne une telle décision alors que l'UA, à travers son comité ad hoc, a fait tant d'efforts.
"Je pense que les progrès accomplis jusqu'ici indiquent qu'il y a un engagement maintenant à la fois du côté de l'autorité libyenne dirigée par le colonel Kadhafi et du CNT (Conseil national de transition)", a déclaré M. Kodwa.
La délivrance du mandat d'arrêt sape le travail de la commission de l'UA, a estimé M. Kodwa.
Lundi, la CPI a délivré des mandats d'arrêt contre Kadhafi, son fils Saïf el-Islam Kadhafi et le chef des renseignements militaires libyens, Abdullah el-Senoussi pour crimes contre l'humanité.
M. Zuma a reçu le 26 juin le Comité ad hoc de haut niveau de l'UA de sur la Libye à Pretoria pour discuter de la mise en oeuvre de la feuille de route de l'UA sur la Libye.
A l'issue de cette réunion, les dirigeants de l'UA ont déclaré que Kadhafi avait accepté de rester en dehors des négociations sur la fin des quatre mois de conflit politique libyen.
Créée le 1er juillet 2002, la CPI compte actuellement 114 pays membres. Selon le Statut de Rome qui définit les règles de fonctionnement élémentaire de la CPI, la cour "peut exercer ses fonctions et ses pouvoirs (...) sur le territoire de tout Etat partie". La Libye est n'est pas un Etat partie de ce statut.
Source: Xinhuanet, du 28/06/2011
Le porte-parole de la présidence sud-africaine, Zizi Kodwa, a déclaré que Zuma est extrêmement déçu et préoccupé par le mandat d'arrêt.
M. Kodwa a déclaré qu'il est regrettable que la CPI prenne une telle décision alors que l'UA, à travers son comité ad hoc, a fait tant d'efforts.
"Je pense que les progrès accomplis jusqu'ici indiquent qu'il y a un engagement maintenant à la fois du côté de l'autorité libyenne dirigée par le colonel Kadhafi et du CNT (Conseil national de transition)", a déclaré M. Kodwa.
La délivrance du mandat d'arrêt sape le travail de la commission de l'UA, a estimé M. Kodwa.
Lundi, la CPI a délivré des mandats d'arrêt contre Kadhafi, son fils Saïf el-Islam Kadhafi et le chef des renseignements militaires libyens, Abdullah el-Senoussi pour crimes contre l'humanité.
M. Zuma a reçu le 26 juin le Comité ad hoc de haut niveau de l'UA de sur la Libye à Pretoria pour discuter de la mise en oeuvre de la feuille de route de l'UA sur la Libye.
A l'issue de cette réunion, les dirigeants de l'UA ont déclaré que Kadhafi avait accepté de rester en dehors des négociations sur la fin des quatre mois de conflit politique libyen.
Créée le 1er juillet 2002, la CPI compte actuellement 114 pays membres. Selon le Statut de Rome qui définit les règles de fonctionnement élémentaire de la CPI, la cour "peut exercer ses fonctions et ses pouvoirs (...) sur le territoire de tout Etat partie". La Libye est n'est pas un Etat partie de ce statut.
Source: Xinhuanet, du 28/06/2011
CPI: EDITORIAL : La CPI et l’Afrique
La Cour pénale internationale (CPI) a décidé une fois de plus de poursuivre, pour des faits relevant de sa compétence, un dirigeant africain. Après le président soudanais, Omar El Béchir, voici venu le tour du président libyen, Mouammar Kadhafi, de courir après un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, siégeant à La Haye aux Pays-Bas.
Curieusement, c’est encore contre un leader politique africain que l’instance judiciaire de La Haye a décidé de délivrer son mandat. Apparemment, son procureur, l’Argentin Luis Moreno O’Campo, n’aurait d’yeux que pour les Africains.
A son avis, s’il y a des crimes relevant de la compétence de la CPI, l’Afrique battrait le record mondial en la matière.
Que des crimes aient été commis en Asie, plus précisément en Afghanistan, en Irak, au Liban, en Syrie, ou encore en Israël, pour le procureur de la CPI, aucun d’entre eux ne relèverait des crimes retenus dans le traité de Rome créant la CPI. Seuls ceux commis en Afrique énervent les dispositions de ce traité.
Concernant la CPI, la République démocratique du Congo en sait quelque chose. Car, l’institution judiciaire internationale doit en partie son existence à la présence dans ses geôles de quelques Congolais incriminés pour des faits relevant de sa compétence. Qu’importe !
L’acharnement dont fait preuve actuellement la CPI sur les leaders africains est de mauvais aloi. Il traduit l’ambition sordide de mater les leaders africains jusqu’à les mettre à genou pour les avoir finalement à ses dépens.
Dans les geôles de la CPI, c’est l’Afrique qui fournit le plus grand lot. Alors que le continent noir n’est pas le seul sur cette planète où des crimes contre l’humanité sont commis. En Irak ou en Afghanistan, il y a pire que ce qui s’est fait sur le sol africain.
Mais, face aux atrocités qui se commettent en Irak, en Afghanistan, ou régulièrement en Israël, la CPI n’y voit que blanc comme neige. Elle a volontairement fermé les yeux, se désintéressant complètement des faits qui sont pourtant de son entière compétence.
Nous pensons que l’Afrique doit aujourd’hui ouvrir grandement les yeux pour savoir jauger ses intérêts chaque fois qu’il faut s’engager dans un traité ou accord international. Ce n’est pas pour rien que des pays – et pas des moindres – comme les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le traité de Rome. Ils doivent avoir vu juste. L’évolution des faits sur le terrain leur donne raison.
A l’instar des institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale), la CPI n’a été créée que pour asservir davantage l’Afrique en vue de la maintenir le plus longtemps possible dans le giron de la communauté internationale.
Il est temps pour l’Afrique de se relever comme un seul homme pour barrer la route au nouveau projet de sa recolonisation. Le front commun formé contre le mandat d’arrêt qui court encore à l’encontre du président soudanais est déjà un pas sur cette voie.
Tout comme la mobilisation dont fait preuve actuellement l’Afrique, avec la réunion organisée en Afrique du Sud, en rapport avec la crise libyenne, est à mettre à l’actif de cette Afrique en voie d’émancipation.
Le moment est arrivé, pensons-nous, pour l’Africain de réécrire son histoire, sans interférence aucune. C’est le seul moyen d’honorer la mémoire de ses dignes fils, tels que Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba et bien d’autres encore, qui ont payé de leur vie pour l’indépendance de l’Afrique.
Source: Le Potentiel, du 28/06/2011
Curieusement, c’est encore contre un leader politique africain que l’instance judiciaire de La Haye a décidé de délivrer son mandat. Apparemment, son procureur, l’Argentin Luis Moreno O’Campo, n’aurait d’yeux que pour les Africains.
A son avis, s’il y a des crimes relevant de la compétence de la CPI, l’Afrique battrait le record mondial en la matière.
Que des crimes aient été commis en Asie, plus précisément en Afghanistan, en Irak, au Liban, en Syrie, ou encore en Israël, pour le procureur de la CPI, aucun d’entre eux ne relèverait des crimes retenus dans le traité de Rome créant la CPI. Seuls ceux commis en Afrique énervent les dispositions de ce traité.
Concernant la CPI, la République démocratique du Congo en sait quelque chose. Car, l’institution judiciaire internationale doit en partie son existence à la présence dans ses geôles de quelques Congolais incriminés pour des faits relevant de sa compétence. Qu’importe !
L’acharnement dont fait preuve actuellement la CPI sur les leaders africains est de mauvais aloi. Il traduit l’ambition sordide de mater les leaders africains jusqu’à les mettre à genou pour les avoir finalement à ses dépens.
Dans les geôles de la CPI, c’est l’Afrique qui fournit le plus grand lot. Alors que le continent noir n’est pas le seul sur cette planète où des crimes contre l’humanité sont commis. En Irak ou en Afghanistan, il y a pire que ce qui s’est fait sur le sol africain.
Mais, face aux atrocités qui se commettent en Irak, en Afghanistan, ou régulièrement en Israël, la CPI n’y voit que blanc comme neige. Elle a volontairement fermé les yeux, se désintéressant complètement des faits qui sont pourtant de son entière compétence.
Nous pensons que l’Afrique doit aujourd’hui ouvrir grandement les yeux pour savoir jauger ses intérêts chaque fois qu’il faut s’engager dans un traité ou accord international. Ce n’est pas pour rien que des pays – et pas des moindres – comme les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le traité de Rome. Ils doivent avoir vu juste. L’évolution des faits sur le terrain leur donne raison.
A l’instar des institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale), la CPI n’a été créée que pour asservir davantage l’Afrique en vue de la maintenir le plus longtemps possible dans le giron de la communauté internationale.
Il est temps pour l’Afrique de se relever comme un seul homme pour barrer la route au nouveau projet de sa recolonisation. Le front commun formé contre le mandat d’arrêt qui court encore à l’encontre du président soudanais est déjà un pas sur cette voie.
Tout comme la mobilisation dont fait preuve actuellement l’Afrique, avec la réunion organisée en Afrique du Sud, en rapport avec la crise libyenne, est à mettre à l’actif de cette Afrique en voie d’émancipation.
Le moment est arrivé, pensons-nous, pour l’Africain de réécrire son histoire, sans interférence aucune. C’est le seul moyen d’honorer la mémoire de ses dignes fils, tels que Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba et bien d’autres encore, qui ont payé de leur vie pour l’indépendance de l’Afrique.
Source: Le Potentiel, du 28/06/2011
LIBYE: Mandat d'arrêt contre Kadhafi : Tripoli riposte
RéagirLe mandat d'arrêt lancé lundi 27 juin par la Cour pénale internationale (CPI) contre Mouammar Kadhafi est "une couverture" de l'Otan pour atteindre le dirigeant libyen, a accusé le régime de Tripoli, soulignant qu'il n'acceptait pas la juridiction de la Cour.
La décision de CPI est une "couverture pour l'Otan qui a essayé et tente encore d'assassiner Kadhafi", a déclaré le nouveau ministre de la Justice, Mohamed Al-Gamoudi. Le ministre a rappelé que son pays n'est pas signataire du traité de Rome instituant la CPI et "n'accepte pas la juridiction de la Cour", a-t-il ajouté.
Faisant écho aux critiques des pays africains contre l'intervention de l'Otan, Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint aux Affaires politiques de l'ONU, avait précisé que les Nations unies étaient "préoccupées" par les pertes humaines occasionnées par le régime de Kadhafi mais aussi par les frappes aériennes de l'Otan. Il avait cependant souligné que le régime du colonel Kadhafi était "responsable de la grande majorité des pertes civiles".
Crimes contre l'humanité
Lors d'une audience publique à La Haye, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé la délivrance d'un mandat d'arrêt à l'encontre de Mouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité commis en Libye depuis le 15 février.
"La chambre délivre, par la présente, un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi", a déclaré la juge Sanji Mmasenono Monageng, lors d'une audience publique à La Haye.
Les juges ont également délivré des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité à l'encontre du fils de Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, et du chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.
Des milliers de morts
Le procureur Luis Moreno-Ocampo avait le 16 mai demandé aux juges des mandats d'arrêt contre les trois hommes. Il les accuse d'être responsables de meurtres et de persécutions commis par les forces de sécurité libyennes sur la population civile depuis l'éclatement de la révolte mi-février, notamment à Tripoli, Benghazi et Misrata.
Saisi par le Conseil de sécurité des Nations unies le 26 février, le procureur de la CPI avait ouvert son enquête le 3 mars.
La révolte en Libye a fait des milliers de morts, selon le procureur de la CPI. Elle a en outre entraîné la fuite à l'étranger de près de 650.000 Libyens et le déplacement à l'intérieur du pays de 243.000 autres, selon l'ONU.
Source: Le Nouvel Observateur - AFP, du 28/06/2011
La décision de CPI est une "couverture pour l'Otan qui a essayé et tente encore d'assassiner Kadhafi", a déclaré le nouveau ministre de la Justice, Mohamed Al-Gamoudi. Le ministre a rappelé que son pays n'est pas signataire du traité de Rome instituant la CPI et "n'accepte pas la juridiction de la Cour", a-t-il ajouté.
Faisant écho aux critiques des pays africains contre l'intervention de l'Otan, Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint aux Affaires politiques de l'ONU, avait précisé que les Nations unies étaient "préoccupées" par les pertes humaines occasionnées par le régime de Kadhafi mais aussi par les frappes aériennes de l'Otan. Il avait cependant souligné que le régime du colonel Kadhafi était "responsable de la grande majorité des pertes civiles".
Crimes contre l'humanité
Lors d'une audience publique à La Haye, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé la délivrance d'un mandat d'arrêt à l'encontre de Mouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité commis en Libye depuis le 15 février.
"La chambre délivre, par la présente, un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi", a déclaré la juge Sanji Mmasenono Monageng, lors d'une audience publique à La Haye.
Les juges ont également délivré des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité à l'encontre du fils de Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, et du chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.
Des milliers de morts
Le procureur Luis Moreno-Ocampo avait le 16 mai demandé aux juges des mandats d'arrêt contre les trois hommes. Il les accuse d'être responsables de meurtres et de persécutions commis par les forces de sécurité libyennes sur la population civile depuis l'éclatement de la révolte mi-février, notamment à Tripoli, Benghazi et Misrata.
Saisi par le Conseil de sécurité des Nations unies le 26 février, le procureur de la CPI avait ouvert son enquête le 3 mars.
La révolte en Libye a fait des milliers de morts, selon le procureur de la CPI. Elle a en outre entraîné la fuite à l'étranger de près de 650.000 Libyens et le déplacement à l'intérieur du pays de 243.000 autres, selon l'ONU.
Source: Le Nouvel Observateur - AFP, du 28/06/2011
Monday, June 27, 2011
LIBYE: L’UA appelle l’OTAN à cesser « immédiatement » ses frappes aériennes contre la Libye :
Le Comité ad hoc de haut niveau de l'Union africaine sur la crise libyenne a appelé dimanche l'Organisation du traité de l'alliance atlantique (OTAN) à « arrêter immédiatement » ses frappes aériennes sur la Libye.
Dans un communiqué sanctionnant ses travaux à Pretoria, le Comité a également demandé à l’OTAN d’ouvrir des couloirs permettant l’acheminement de l'aide humanitaire aux populations civiles dans ce pays africain.
Le communiqué lu par le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramdane Lamamra, a aussi pressé les parties libyennes à entrer immédiatement dans un dialogue permettant de définir les contours de la phase transitoire dans le pays.
Une phase qui consiste à établir des institutions démocratiques élues capables de réaliser les aspirations du peuple libyen à la liberté et à la démocratie « avec l'aide de l'ONU, de l'UA et des partenaires concernés ».
Le Comité a en outre invité les parties libyennes à accepter les bons offices africains puisque cela, a-t-il souligné, est de nature à encourager les Africains à régler leurs problèmes eux-mêmes.
MOO/od/APA
Source: Afrique Avenir, du 27/06/2011
Dans un communiqué sanctionnant ses travaux à Pretoria, le Comité a également demandé à l’OTAN d’ouvrir des couloirs permettant l’acheminement de l'aide humanitaire aux populations civiles dans ce pays africain.
Le communiqué lu par le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramdane Lamamra, a aussi pressé les parties libyennes à entrer immédiatement dans un dialogue permettant de définir les contours de la phase transitoire dans le pays.
Une phase qui consiste à établir des institutions démocratiques élues capables de réaliser les aspirations du peuple libyen à la liberté et à la démocratie « avec l'aide de l'ONU, de l'UA et des partenaires concernés ».
Le Comité a en outre invité les parties libyennes à accepter les bons offices africains puisque cela, a-t-il souligné, est de nature à encourager les Africains à régler leurs problèmes eux-mêmes.
MOO/od/APA
Source: Afrique Avenir, du 27/06/2011
LIBYE: Jacob Zuma: l’ONU n’a pas autorisé un « changement de régime ou un assassinat politique » de Kadhafi
Le président sud-africain, Jacob Zuma, a souligné dimanche à Pretoria qu’en votant la résolution 1973 utilisée par l'Organisation du traité de l’Altlantique Nord (OTAN) pour mener des frappes en Libye, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas autorisé un « changement de régime ou un assassinat politique » du leader libyen Mouammar Kadhafi.
M. Zuma qui s’exprimait à l’ouverture de la quatrième réunion du comité ad hoc de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye, a dénoncé les « bombardements continus de l'OTAN et de ses alliés » sur la Libye, rappelant qu’ils étaient destinés initialement à la protection du peuple libyen et à la facilitation des efforts humanitaires.
Il a évoqué une « impasse militaire » sur le terrain et assuré que le peuple africain souhaite une « fin immédiate » du conflit et le lancement d’un processus de démocratisation du régime en Libye.
Présidée par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, cette réunion a vu également la participation des présidents du Mali et d'Ouganda ainsi que d'un représentant du président congolais et du Commissaire à la paix et à la sécurité à l'UA.
Elle intervient à la veille du 17e sommet de l'Union africaine, prévu à Malabo, en Guinée-équatoriale, du 30 juin au 1er juillet.
MOO/od/APA
Source: Afrique Avenir, du 27/06/2011
M. Zuma qui s’exprimait à l’ouverture de la quatrième réunion du comité ad hoc de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye, a dénoncé les « bombardements continus de l'OTAN et de ses alliés » sur la Libye, rappelant qu’ils étaient destinés initialement à la protection du peuple libyen et à la facilitation des efforts humanitaires.
Il a évoqué une « impasse militaire » sur le terrain et assuré que le peuple africain souhaite une « fin immédiate » du conflit et le lancement d’un processus de démocratisation du régime en Libye.
Présidée par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, cette réunion a vu également la participation des présidents du Mali et d'Ouganda ainsi que d'un représentant du président congolais et du Commissaire à la paix et à la sécurité à l'UA.
Elle intervient à la veille du 17e sommet de l'Union africaine, prévu à Malabo, en Guinée-équatoriale, du 30 juin au 1er juillet.
MOO/od/APA
Source: Afrique Avenir, du 27/06/2011
COTE D'IVOIRE: Arrestation du Président Laurent Gbagbo : Les derniers instants dans le bunker / Ce qui s’est passé le dimanche 10 avril
Chef de Service chargé des Finances et Moyens généraux au cabinet de la Première dame, et membre du comité de contrôle du Front populaire Ivoirien (Fpi) jusqu'au 11 avril 2011, Mme Agnès Tanoh, fut anciennement Secrétaire particulière et Dame
de compagnie de Simone Gbagbo. Elle a été respectivement secrétaire nationale
adjointe de l'Offpi, membre du secrétariat chargé des fédérations d‘Abidjan. Présente à la résidence présidentielle lors de l'arrestation du président Laurent Gbagbo, elle nous livre dans cet entretien les derniers instants dans le bunker…
Abidjandirect.net : Vous étiez à la résidence présidentielle avec le Président Laurent Gbagbo jusqu'à sa capture. Pouvez-vous nous raconter comment se sont passés les derniers moments?
Il faut dire que depuis un mois, pour les habitants d'Angré que nous sommes, ce n'était pas du tout le repos car la nuit c'étaient les bruits d'armes en provenance d'Abobo. Cela ne nous empêchait pas de vaquer tranquillement comme tous les abidjanais (habitants d'Abidjan ndlr) à nos occupations habituelles.
Ainsi, le 30 mars, je suis allée au travail comme d'habitude. Ce jour là, vers 11 heures, mes enfants, de la maison, ont appelé ma fille avec qui j'ai été
arrêtée, pour nous demander de ne pas revenir à la maison car des rebelles étaient postés devant notre maison ; surtout que la semaine d'avant nous avions été informés que j'étais sur une liste dressée par le Rhdp de mon quartier, lieu où j'habite depuis 1998. Nous avons donc passé la nuit à la résidence.
Le 31 mars, j'apprends que non seulement ma maison a été pillée la veille mais que les rebelles ont établi leur barrage à la pharmacie des «Allées» et aussi que les combats se sont déportés sur le boulevard des Martyrs vers Sococe qui est sur le trajet qui mène à mon domicile. Depuis lors, je suis restée à la résidence jusqu' à l'arrestation du Président Gbagbo. D'ailleurs je préférais être sur les lieux dans ces circonstances. Le 19 septembre 2002, je me suis retrouvée dans les mêmes circonstances et je me suis rendue utile. J'ai ouvert les bureaux de la première dame pour permettre au ministre Lida Kouassi d'être en contact avec le couple présidentiel alors en Italie. Ensuite
est arrivé le ministre Tagro et Paul Dokoui pour la Radio et la Télé. J'étais là quand Dr. Tabley a ramené le corps du ministre Boga à la résidence.
Revenant à votre question, le mot capture est inapproprié car Laurent Gbagbo n'était pas en fuite. J'ai même appris que le ministre Alcide Djédjé a entrepris des démarches auprès de l'Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire et a obtenu le départ du Président Laurent Gbagbo en exil sans l'accord de ce dernier, mais tout naturellement, il a refusé.
Pour ce qui s'est passé, il faut noter qu'avant le 11 avril, date fatidique, il y a eu plusieurs tentatives de prise de points stratégiques et d'arrestation du
Président qui avait échoué avant que la force Licorne ne rentre en action.
Ainsi, il y a eu l'attaque de l'école de gendarmerie, la Rti, du Palais de la République, la Garde républicaine, le camp de gendarmerie d’Agban (etc).
Constatant ces échecs, la force Licorne prétextant du bombardement de l'Ambassade du japon, a détruit les chars de la Garde républicaine à la résidence du chef de l'Etat et a bombardé les patriotes qui campaient depuis quelques jours à l'entrée de la résidence. C'est à partir de ce moment que la force Licorne est entrée officiellement dans l'arène et a mené des actions offensives.
Le 4 avril, un hélico détecteur de son avec à son bord des snippers voulant abattre le Président, se positionne au dessus de la résidence, juste au dessus de sa chambre alors qu'il y était pour téléphoner. La sécurité a donc demandé à tous ceux qui étaient dans les appartements de descendre au deuxième sous sol. Depuis cette date, nous dormions tous au sous sol car c'est la nuit que la force
Licorne faisait ses grandes manœuvres.
D'autres manœuvres vont se dérouler du 7 au 10 avril 2011. Toutes les nuits, de 21h à 5 heures du matin, la Licorne lançait les obus sur la résidence et elle
disparaissait au lever du jour. Le bureau de la première dame, le bâtiment D et sa chambre ont été atteints. Dans la nuit du 9 au 10 avril, ils ont tenté sans
succès de forcer le tunnel qui relie la résidence de l'Ambassadeur de France à
la résidence présidentielle. Rappelons que le Président Gbagbo avait fait fermer
l'accès à sa résidence quelques années plus tôt. Je crois que c'est cet énième échec qui a déclenché le bombardement continu jusqu' à l'arrestation du
Président.
En effet, ce jour du 10 avril, alors que nous nous attendions à 21 heures pour la "pluie de feux", comme cela était de coutume depuis quelques jours, ils ont commencé un peu plus tôt. Dès 17 heures déjà et cela s'est poursuivi jusqu' à 11 heures du matin. La résidence a pris feu et les voitures du côté du plan lagunaire aussi. Le feu, cependant n'a pas atteint l'intérieur du sous-sol.
Vers midi, ils ont mis le feu et du gaz lacrymogène par les sorties d'égouts. Cela s'est transformé en une fumée opaque. Ils l'ont fait à dessein pour nous
calciner car les conduits de gaz et d'électricité étaient à cet endroit. Le commandant Séka nous a donc demandé, avec la garde rapprochée du Président de remonter au premier sous sol pour éviter de mourir asphyxiés ou cramés. Une fois à ce niveau, nous avons été repartis dans plusieurs salles. Dans la nôtre, il n'y avait que des civils : des femmes et trois hommes (Sidjiri Vakaba,
le pasteur Adjé N’Zi et un autre Monsieur). Le Président était dans une autre avec "certainement" la Première Dame, le ministre Aboudramane Sangaré, etc. Le ministre Tagro s'est proposé à la négociation. Je l'ai vu et entendu téléphoner à quelqu'un. Il a dit un numéro dans lequel il y avait le nombre 936 ou 906. Il a dit à cette personne, «demandez leur d'arrêter de tirer, je viens discuter». J'ai appris plus tard que cette personne était l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire. Ce dernier a coordonné personnellement l'attaque de la résidence présidentielle car après le départ du Président, alors que nous sortions en file indienne du sous–sol, il était encore à l'entrée de la résidence, téléphone à l'oreille. Pour aller à la discussion, le ministre Tagro a demandé un drapeau blanc en signe de paix. Nous lui avons donné une nappe blanche. A peine, a-t-il mis le nez dehors qu'il est revenu sur ses pas en criant, «ils ont tiré sur moi, ils ont tiré sur moi». Des militaires adverses qui étaient sans doute à la porte
des escaliers se sont engouffrés derrière lui. Je ne sais pas combien ils étaient, toutefois trois d'entre eux sont entrés dans notre salle. Ils nous ont demandé où se trouvait le président.Nous avons répondu que nous sommes des civils et que nous ne savions pas grand-chose. Quelques instants après, d'autres (soldats rebelles ndlr) ont retrouvé Michel Gbagbo (fils de Laurent Gbagbo ndlr) qu'ils ont emmené dans notre salle. Ils lui ont dit, qu'ils abattraient les civils, femmes et hommes que nous sommes, s'il ne disait pas où se trouve son père. Il leur a répondu : «Si c'est mon père que vous êtes venus arrêter, il est dans la pièce d’à coté». Ils ont emmené Michel avec eux en laissant d'autres garder notre porte. La suite de l'arrestation, vous l'avez vu par les images qu'ils ont voulu vous montrer. Une fois hors de la résidence, nous autres, le gouverneur de la Bceao Dakoury, le ministre Adjobi Christine, l'ambassadeur Boubacar Koné qui avait reçu une balle juste en dessous de l'aisselle et une autre dans le pied, étions entassés devant la maison du Président de l'Assemblée nationale Koulibaly Mamadou quand nous avons vu venir le ministre Tagro Désiré, titubant complètement trempé de son sang. Il est allé s'adosser au mur de la résidence de l'Ambassadeur de France quand notre camionnette a démarré, encadrée par les chars de la force Licorne.Nous avions eu beaucoup de chance car l'un d'eux nous a rapporté ceci : «La mission était pour la mort. L'objectif des deux groupes (forces Licorne et des forces rebelles ndlr) était de tuer le Président Laurent Gbagbo et d'éliminer tous les témoins».
Fort heureusement, aucun d'entre eux ne voulait porter cette responsabilité. Les Français étant arrivés les premiers sur les lieux ont attendu les Fafn (Forces armée des forces nouvelles ndlr) pour commettre l'exploit de l'assassinat de plus d'une centaine de personnes avec le Président Gbagbo, mais ceux qui répondaient aux ordres de Soro, n'ont pas voulu prendre cette
responsabilité. La France qui travaille avec et pour Alassane Ouattara pourrait retourner ces meurtres contre eux. C'est Dieu qui a travaillé en notre faveur,
psaume 23.
Abidjandirect.net : Qu'en est-il des jeunes patriotes qui étaient rassemblés devant le palais ?
Entre le 7 et le 10 avril, il nous a été déconseillé de sortir de l'enceinte de la résidence. Je me rappelle que lorsque la gouvernante et la Dame de compagnie parties prendre des nouvelles d'une des cuisinières qui a été projetée au sol par le souffle d'un obus la veille, n'ont pu traverser la cour à cause des manœuvres des hélicos. Je sais qu'après la destruction des chars de la Garde républicaine à la résidence du Président liée aux soi-disant bombardements de l'Ambassade du Japon, ils étaient moins nombreux quand je suis sortie de la résidence.
Abidjandirect.net : Le quartier présidentiel était déjà encerclé, comment les jeunes leaders présents à la résidence ont pu s'échapper ?
Ceux qui sont partis ont pu le faire dans la matinée du 10 avril s'ils y étaient encore parce que comme je le disais plus haut, dans la matinée, il y avait un
répit. C'est comme cela que la deuxième secrétaire du Président bloquée depuis une semaine a pu rejoindre son bébé qu'elle avait laissé, contrainte à rester à la résidence à cause des combats dans la commune de Cocody. Aussi, les jeunes n'étaient pas dans la même enceinte que nous. Ce que je peux affirmer c'est qu'il y avait plusieurs chars de la Licorne à la résidence du chef de l'Etat. Ils ont jalonné notre parcours jusqu' au golf.
in abidjandirect.net
Ce qui s’est passé le dimanche 10 avril
«Celui qui se fie à la France paie le prix de sa vie», avertit le célèbre sociologue ivoirien, Dédi Séry. S’appuyant sur la résolution 1975 la France a lancé ses hélicos de combat à l’assaut des armes lourdes de l’armée ivoirienne. Non pas pour protéger les civils comme elle le faisait croire, mais pour affaiblir les forces fidèles à Laurent Gbagbo. Ainsi, lorsque les combattants pro-Ouattara peinaient à prendre les centres névralgiques et stratégiques
d’Abidjan, la France, emportée par sa ruse légendaire, proclamait par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, «même si Ouattara le demandait, il n’était pas question pour les forces françaises d’aller chercher Gbagbo dans son bunker». Hélas, la paille des mots n’est pas le grain des choses. Entre le discours et les actes, il y a un hiatus. Le dimanche 10 avril 2011, la France a décidé de «finir le travail». Reclus dans un hôtel de la
Riviera, notre soif d’informations nous a poussé à composer le numéro d’un habitué de la résidence de Laurent Gbgabo. Nous vous publions la courte conversation qui en disait long sur l’imminence de la chute de Laurent Gbagbo.
Bonsoir Zé !
Bonsoir Tché !
On dit quoi à la résidence.
Ce n’est pas bon.
Pourquoi ?
Les gens vont entrer en jeu la nuit. En plus des 700 bérets verts, 300 autres viennent cette nuit pour une opération commando. Ils vont partir la même nuit.
Et nos amis Angolais ?
Je n’ai aucune information sur le sujet. Je t’appelle demain pour d’autres infos. Si le PR est encore là.
Ça va aller !
Attendons que le soleil se lève d’abord. Ce n’est pas bon.
Ok, bonne nuit.
Le lendemain, 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté. Par les combattants pro-Ouattara se défend la France. Ses forces, selon elle, n’ont fait que créer un cordon autour de la résidence, pour éviter que la zone soit «infectée» par des combattants incontrôlés. Ce cordon autour de la résidence du chef de l’Etat était-il prescrit par la résolution 1975 ? Assurément pas. Les forces fidèles à Laurent Gbagbo gagnaient du terrain. Et ça la France «sarkozienne» ne pouvait l’accepter. Elle a décidé de renverser celui qui est devenu son cauchemar dans le pré-carré. Tout autre version des faits n’est que montage grotesque.
Author:Tché Bi Tché
emailadress:zanbi05641405@yahoo.fr
Source: Le Temps, du 27/06/2011
de compagnie de Simone Gbagbo. Elle a été respectivement secrétaire nationale
adjointe de l'Offpi, membre du secrétariat chargé des fédérations d‘Abidjan. Présente à la résidence présidentielle lors de l'arrestation du président Laurent Gbagbo, elle nous livre dans cet entretien les derniers instants dans le bunker…
Abidjandirect.net : Vous étiez à la résidence présidentielle avec le Président Laurent Gbagbo jusqu'à sa capture. Pouvez-vous nous raconter comment se sont passés les derniers moments?
Il faut dire que depuis un mois, pour les habitants d'Angré que nous sommes, ce n'était pas du tout le repos car la nuit c'étaient les bruits d'armes en provenance d'Abobo. Cela ne nous empêchait pas de vaquer tranquillement comme tous les abidjanais (habitants d'Abidjan ndlr) à nos occupations habituelles.
Ainsi, le 30 mars, je suis allée au travail comme d'habitude. Ce jour là, vers 11 heures, mes enfants, de la maison, ont appelé ma fille avec qui j'ai été
arrêtée, pour nous demander de ne pas revenir à la maison car des rebelles étaient postés devant notre maison ; surtout que la semaine d'avant nous avions été informés que j'étais sur une liste dressée par le Rhdp de mon quartier, lieu où j'habite depuis 1998. Nous avons donc passé la nuit à la résidence.
Le 31 mars, j'apprends que non seulement ma maison a été pillée la veille mais que les rebelles ont établi leur barrage à la pharmacie des «Allées» et aussi que les combats se sont déportés sur le boulevard des Martyrs vers Sococe qui est sur le trajet qui mène à mon domicile. Depuis lors, je suis restée à la résidence jusqu' à l'arrestation du Président Gbagbo. D'ailleurs je préférais être sur les lieux dans ces circonstances. Le 19 septembre 2002, je me suis retrouvée dans les mêmes circonstances et je me suis rendue utile. J'ai ouvert les bureaux de la première dame pour permettre au ministre Lida Kouassi d'être en contact avec le couple présidentiel alors en Italie. Ensuite
est arrivé le ministre Tagro et Paul Dokoui pour la Radio et la Télé. J'étais là quand Dr. Tabley a ramené le corps du ministre Boga à la résidence.
Revenant à votre question, le mot capture est inapproprié car Laurent Gbagbo n'était pas en fuite. J'ai même appris que le ministre Alcide Djédjé a entrepris des démarches auprès de l'Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire et a obtenu le départ du Président Laurent Gbagbo en exil sans l'accord de ce dernier, mais tout naturellement, il a refusé.
Pour ce qui s'est passé, il faut noter qu'avant le 11 avril, date fatidique, il y a eu plusieurs tentatives de prise de points stratégiques et d'arrestation du
Président qui avait échoué avant que la force Licorne ne rentre en action.
Ainsi, il y a eu l'attaque de l'école de gendarmerie, la Rti, du Palais de la République, la Garde républicaine, le camp de gendarmerie d’Agban (etc).
Constatant ces échecs, la force Licorne prétextant du bombardement de l'Ambassade du japon, a détruit les chars de la Garde républicaine à la résidence du chef de l'Etat et a bombardé les patriotes qui campaient depuis quelques jours à l'entrée de la résidence. C'est à partir de ce moment que la force Licorne est entrée officiellement dans l'arène et a mené des actions offensives.
Le 4 avril, un hélico détecteur de son avec à son bord des snippers voulant abattre le Président, se positionne au dessus de la résidence, juste au dessus de sa chambre alors qu'il y était pour téléphoner. La sécurité a donc demandé à tous ceux qui étaient dans les appartements de descendre au deuxième sous sol. Depuis cette date, nous dormions tous au sous sol car c'est la nuit que la force
Licorne faisait ses grandes manœuvres.
D'autres manœuvres vont se dérouler du 7 au 10 avril 2011. Toutes les nuits, de 21h à 5 heures du matin, la Licorne lançait les obus sur la résidence et elle
disparaissait au lever du jour. Le bureau de la première dame, le bâtiment D et sa chambre ont été atteints. Dans la nuit du 9 au 10 avril, ils ont tenté sans
succès de forcer le tunnel qui relie la résidence de l'Ambassadeur de France à
la résidence présidentielle. Rappelons que le Président Gbagbo avait fait fermer
l'accès à sa résidence quelques années plus tôt. Je crois que c'est cet énième échec qui a déclenché le bombardement continu jusqu' à l'arrestation du
Président.
En effet, ce jour du 10 avril, alors que nous nous attendions à 21 heures pour la "pluie de feux", comme cela était de coutume depuis quelques jours, ils ont commencé un peu plus tôt. Dès 17 heures déjà et cela s'est poursuivi jusqu' à 11 heures du matin. La résidence a pris feu et les voitures du côté du plan lagunaire aussi. Le feu, cependant n'a pas atteint l'intérieur du sous-sol.
Vers midi, ils ont mis le feu et du gaz lacrymogène par les sorties d'égouts. Cela s'est transformé en une fumée opaque. Ils l'ont fait à dessein pour nous
calciner car les conduits de gaz et d'électricité étaient à cet endroit. Le commandant Séka nous a donc demandé, avec la garde rapprochée du Président de remonter au premier sous sol pour éviter de mourir asphyxiés ou cramés. Une fois à ce niveau, nous avons été repartis dans plusieurs salles. Dans la nôtre, il n'y avait que des civils : des femmes et trois hommes (Sidjiri Vakaba,
le pasteur Adjé N’Zi et un autre Monsieur). Le Président était dans une autre avec "certainement" la Première Dame, le ministre Aboudramane Sangaré, etc. Le ministre Tagro s'est proposé à la négociation. Je l'ai vu et entendu téléphoner à quelqu'un. Il a dit un numéro dans lequel il y avait le nombre 936 ou 906. Il a dit à cette personne, «demandez leur d'arrêter de tirer, je viens discuter». J'ai appris plus tard que cette personne était l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire. Ce dernier a coordonné personnellement l'attaque de la résidence présidentielle car après le départ du Président, alors que nous sortions en file indienne du sous–sol, il était encore à l'entrée de la résidence, téléphone à l'oreille. Pour aller à la discussion, le ministre Tagro a demandé un drapeau blanc en signe de paix. Nous lui avons donné une nappe blanche. A peine, a-t-il mis le nez dehors qu'il est revenu sur ses pas en criant, «ils ont tiré sur moi, ils ont tiré sur moi». Des militaires adverses qui étaient sans doute à la porte
des escaliers se sont engouffrés derrière lui. Je ne sais pas combien ils étaient, toutefois trois d'entre eux sont entrés dans notre salle. Ils nous ont demandé où se trouvait le président.Nous avons répondu que nous sommes des civils et que nous ne savions pas grand-chose. Quelques instants après, d'autres (soldats rebelles ndlr) ont retrouvé Michel Gbagbo (fils de Laurent Gbagbo ndlr) qu'ils ont emmené dans notre salle. Ils lui ont dit, qu'ils abattraient les civils, femmes et hommes que nous sommes, s'il ne disait pas où se trouve son père. Il leur a répondu : «Si c'est mon père que vous êtes venus arrêter, il est dans la pièce d’à coté». Ils ont emmené Michel avec eux en laissant d'autres garder notre porte. La suite de l'arrestation, vous l'avez vu par les images qu'ils ont voulu vous montrer. Une fois hors de la résidence, nous autres, le gouverneur de la Bceao Dakoury, le ministre Adjobi Christine, l'ambassadeur Boubacar Koné qui avait reçu une balle juste en dessous de l'aisselle et une autre dans le pied, étions entassés devant la maison du Président de l'Assemblée nationale Koulibaly Mamadou quand nous avons vu venir le ministre Tagro Désiré, titubant complètement trempé de son sang. Il est allé s'adosser au mur de la résidence de l'Ambassadeur de France quand notre camionnette a démarré, encadrée par les chars de la force Licorne.Nous avions eu beaucoup de chance car l'un d'eux nous a rapporté ceci : «La mission était pour la mort. L'objectif des deux groupes (forces Licorne et des forces rebelles ndlr) était de tuer le Président Laurent Gbagbo et d'éliminer tous les témoins».
Fort heureusement, aucun d'entre eux ne voulait porter cette responsabilité. Les Français étant arrivés les premiers sur les lieux ont attendu les Fafn (Forces armée des forces nouvelles ndlr) pour commettre l'exploit de l'assassinat de plus d'une centaine de personnes avec le Président Gbagbo, mais ceux qui répondaient aux ordres de Soro, n'ont pas voulu prendre cette
responsabilité. La France qui travaille avec et pour Alassane Ouattara pourrait retourner ces meurtres contre eux. C'est Dieu qui a travaillé en notre faveur,
psaume 23.
Abidjandirect.net : Qu'en est-il des jeunes patriotes qui étaient rassemblés devant le palais ?
Entre le 7 et le 10 avril, il nous a été déconseillé de sortir de l'enceinte de la résidence. Je me rappelle que lorsque la gouvernante et la Dame de compagnie parties prendre des nouvelles d'une des cuisinières qui a été projetée au sol par le souffle d'un obus la veille, n'ont pu traverser la cour à cause des manœuvres des hélicos. Je sais qu'après la destruction des chars de la Garde républicaine à la résidence du Président liée aux soi-disant bombardements de l'Ambassade du Japon, ils étaient moins nombreux quand je suis sortie de la résidence.
Abidjandirect.net : Le quartier présidentiel était déjà encerclé, comment les jeunes leaders présents à la résidence ont pu s'échapper ?
Ceux qui sont partis ont pu le faire dans la matinée du 10 avril s'ils y étaient encore parce que comme je le disais plus haut, dans la matinée, il y avait un
répit. C'est comme cela que la deuxième secrétaire du Président bloquée depuis une semaine a pu rejoindre son bébé qu'elle avait laissé, contrainte à rester à la résidence à cause des combats dans la commune de Cocody. Aussi, les jeunes n'étaient pas dans la même enceinte que nous. Ce que je peux affirmer c'est qu'il y avait plusieurs chars de la Licorne à la résidence du chef de l'Etat. Ils ont jalonné notre parcours jusqu' au golf.
in abidjandirect.net
Ce qui s’est passé le dimanche 10 avril
«Celui qui se fie à la France paie le prix de sa vie», avertit le célèbre sociologue ivoirien, Dédi Séry. S’appuyant sur la résolution 1975 la France a lancé ses hélicos de combat à l’assaut des armes lourdes de l’armée ivoirienne. Non pas pour protéger les civils comme elle le faisait croire, mais pour affaiblir les forces fidèles à Laurent Gbagbo. Ainsi, lorsque les combattants pro-Ouattara peinaient à prendre les centres névralgiques et stratégiques
d’Abidjan, la France, emportée par sa ruse légendaire, proclamait par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, «même si Ouattara le demandait, il n’était pas question pour les forces françaises d’aller chercher Gbagbo dans son bunker». Hélas, la paille des mots n’est pas le grain des choses. Entre le discours et les actes, il y a un hiatus. Le dimanche 10 avril 2011, la France a décidé de «finir le travail». Reclus dans un hôtel de la
Riviera, notre soif d’informations nous a poussé à composer le numéro d’un habitué de la résidence de Laurent Gbgabo. Nous vous publions la courte conversation qui en disait long sur l’imminence de la chute de Laurent Gbagbo.
Bonsoir Zé !
Bonsoir Tché !
On dit quoi à la résidence.
Ce n’est pas bon.
Pourquoi ?
Les gens vont entrer en jeu la nuit. En plus des 700 bérets verts, 300 autres viennent cette nuit pour une opération commando. Ils vont partir la même nuit.
Et nos amis Angolais ?
Je n’ai aucune information sur le sujet. Je t’appelle demain pour d’autres infos. Si le PR est encore là.
Ça va aller !
Attendons que le soleil se lève d’abord. Ce n’est pas bon.
Ok, bonne nuit.
Le lendemain, 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté. Par les combattants pro-Ouattara se défend la France. Ses forces, selon elle, n’ont fait que créer un cordon autour de la résidence, pour éviter que la zone soit «infectée» par des combattants incontrôlés. Ce cordon autour de la résidence du chef de l’Etat était-il prescrit par la résolution 1975 ? Assurément pas. Les forces fidèles à Laurent Gbagbo gagnaient du terrain. Et ça la France «sarkozienne» ne pouvait l’accepter. Elle a décidé de renverser celui qui est devenu son cauchemar dans le pré-carré. Tout autre version des faits n’est que montage grotesque.
Author:Tché Bi Tché
emailadress:zanbi05641405@yahoo.fr
Source: Le Temps, du 27/06/2011
COTE D'IVOIRE: Voici ce que Laurent Gbagbo disait de la France: « Comment la France s’est piégée en Afrique »
Gbagbo Laurent, chercheur à l’institut d’histoire fait partie de la galerie de jeunes intellectuels ivoiriens qui ont entrepris d’interroger l’avenir à partir des vestiges du passé. Ses réflexions sur la conférence de Brazzaville éclairent, d’un jour nouveau la politique coloniale française. ( Ivoire Dimanche)
Ivoire Dimanche :. Vous avez écrit un livre intitulé Réflexions sur la Conférence de Brazzaville ». Quelle est pour le chercheur ivoirien que vous êtes, l`importance de ce thème historique et en dernier ressort, que voulez-vous faire comprendre à vos lecteurs ?
Laurent Gbagbo : La Conférence de Brazzaville a eu lieu au début de l`année 1944.1944, c`est un an avant la fin de la deuxième guerre mondiale et c`est deux ans après le début de la contre -offensive générale des alliés. Donc, à partir de cette époque, les alliés entrevoyaient clairement l`issue victorieuse de la guerre en leur faveur. Quel était le problème qui se posait au niveau de la France ? Car, c`est de la France qu`il s`agit. La France avait été battue par l`Allemagne en 1940. Son gouvernement avait été obligé de démissionner et le reste des hommes politiques français avait déménagé à Vichy. Sur ce, il s`était créé un groupe de résistants à l`intérieur du pays et un groupe de résistants à l`extérieur. La résistance extérieure était animée par le Général de Gaulle qui, par la suite, a eu à former un gouvernement provisoire en exil basé d`abord à Londres, puis à Alger. Le principal problème pour la France était le contrôle de ses colonies. Il fallait que la France continue à être ravitaillée non seulement en matières premières, mais aussi en soldats pour que le gouvernement provisoire soit présent au rendez-vous de la victoire. Or, aussi bien les matières premières que les hommes qui allaient au front, venaient des colonies. Il fallait donc absolument contrôler ces colonies. Que se passait-il là-bas ? Premièrement, la plupart des lettrés des pays colonisés étaient très sensibles à la propagande soviétique qui était une propagande anti-colonialiste. Ceux-là, surtout en Asie?c`est le cas du Vietnam -, au Maghreb - c`est le cas de l`Algérie, avec-Ferrat Abbas, de la Tunisie avec Habib Bourguiba et même du Maroc avec le Roi Mohemed V - étaient très sensibles à une propagande anti-impérialiste. Deuxièmement, les Américains voulaient mettre pied en Afrique. Depuis la première guerre mondiale déjà, ils avaient réussi à populariser l`idée du « self goverment », à savoir que dans chaque colonie, il faut des gouvernements autochtones. Cette idée sous-entendait la possibilité pour les Américains de traiter directement avec l`Afrique qui ne serait plus la chasse gardée des puissances colonisatrices. C`est dans ce contexte que le gouvernement en exil du Général de Gaulle a pris l`initiative de convoquer la Conférence de Brazzaville. Le Commissaire aux Colonies était M. Pleven qui a organisé matériellement cette Conférence. Pourquoi Brazzaville ? Simplement parce que pendant la guerre, les colonies africaines se sont divisées en deux. L`A.O.F s`est alignée sur les positions vichystes de Pétain avec le gouverneur général Boisson qui était à Dakar et qui a même repoussé une attaque dirigée par le Général de Gaulle.
Les chants de sirène de Moscou
Il n`y avait que l`AE.F ; avec notamment, le gouverneur général Félix Eboué qui ait pris fait et cause pour les gaullistes. Donc l`AE.F. était une région plus propice pour recevoir les gaullistes. C`est pourquoi ils ont choisi de se rendre à Brazzaville. Quels étaient les objectifs de cette conférence? Il fallait - 1) que la France affirme devant le monde qu`elle reste maîtresse de ses colonies et que les prétendants éventuels comprennent cela. C`est pourquoi, à cette conférence, aussi bien Pleven que De Gaulle, dans leurs discours, feront appel à l`histoire pour montrer comment la France s`est évertuée à créer dans ces colonies des « zones de civilisation » et de bien-être pour les Africains. 2) Il fallait convaincre les Africains eux-mêmes qu`ils avaient tout intérêt à rester alliés à la France, puissance coloniale, bien sûr, mais qui leur avait apporté le bien-être et la démocratie. Il fallait les convaincre de ne pas écouter les chants de sirène venant de Moscou ou d`Amérique.
I.D.: Vous n`avez pas parlé de l`importance du thème pour un historien ivoirien. `
G. L. : L`importance est évidente. Pour comprendre toutes les politiques de développement qui se dessinent çà et là par les gouvernements africains, il est très impérieux de se pencher sérieusement sur la politique coloniale elle-même. Celle-ci est très nette dans le cadre de la Conférence de Brazzaville. L`histoire de la colonisation française a évolué par stades successifs. Avant la 2ème guerre mondiale, les Africains n`étaient pas directement associés au pouvoir. En Afrique, il n`y avait que les quatre communes du Sénégal (Dakar, Rufisque, Gorée, Saint-Louis) qui avaient le droit d`envoyer un député à l`Assemblée Nationale Française. Dans le reste de l`Afrique, était appliqué le code de l`indigénat. Or, à partir de la Conférence de Brazzaville, beaucoup de choses vont changer, mais dans le sens des réformes. En effet, face aux nombreuses convoitises, la France se devait de trouver un nouveau système de domination qui permette aux Africains d`avoir l`impression de participer eux-mêmes à la gestion de leurs propres pays. C`est ainsi qu`il faut faire attention à deux choses qui ont été fondamentales au moment de la Conférence de Brazzaville. 1) La Conférence de Brazzaville affirme sans ambiguïté que jamais la France n`envisagera d`accorder l`indépendance ni même l`autonomie aux colonies. Tout en maintenant le statut colonial pur, il fallait faire en sorte que les Africains qui avaient maintenant beaucoup de lettrés, participent plus ou moins à l`exploitation coloniale de leurs pays. C`est ainsi que la Conférence prend la résolution de faire en sorte que les élus des Territoires d`Outre-Mer soient représentés au Parlement français et de faire élire dans chaque colonie, des Assemblées territoriales chargées de voter le budget à soumettre au gouvernement. Voilà deux innovations capitales qui ont permis la naissance de la vie politique de type moderne. C`est ainsi que partout en 1945, des élections ont été organisées pour la création de l`Assemblée constituante française où siégeaient beaucoup de députés africains. Ces derniers, quinze à vingt ans plus tard, se retrouvèrent à la tête de leur pays. Donc, étudier la Conférence de Brazzaville n`est pas un phénomène gratuit. C`est le cadre qui a permis à nos hommes politiques actuels de sortir de l`anonymat, de se faire connaître sur le plan international et de s`imposer progressivement par leurs prises de position. C`est pourquoi je pense qu`il est important d`étudier cette conférence. Toute la formation des hommes politiques africain a été faite à partir de là.
I.D: Au regard des résolutions de la Conférence Brazzaville, peut-on dire que la France s`est piégée elle même dans la mesure où elle a dû se résoudre à accorder les indépendances?
G.L.: Oui. Dans tout phénomène, il faut toujours voir l`aspect dialectique. Quand la France convoquait la Conférence de Brazzaville, elle ne pensait pas du tout aux indépendances. Elle pensait même à ne jamais les permettre. Sa tactique consistait à ne pas laisser les Africains se révolter et lever les armes contre elle un jour. La France méditait sur plusieurs exemples. En effet, au moment où se tenait 1a Conférence de Brazzaville, le Vietnam avait déjà créé le vietminh et se battait les armes à la main pour rejeter et la tutelle des Japonais et la tutelle des Français. Au Maghreb, Habib Bourguiba, le chef du Destour tunisien, avait envoyé un télégramme à la France par lequel il rejetait la tutelle française. Les Algériens ont fait de même. Donc, en Asie et en Afrique du Nord, la politique française était battue en brèche. Il fallait en conséquence prendre des mesures pour calmer les colonies d`Afrique Noire. Or, il y a eu toute une dynamique. Les élites africaines étaient bien obligées, aux yeux de leurs compatriotes, de demander la suppression de certaines peines. Je pense notamment à la loi Houphouët-Boigny sur la suppression du travail forcé et à la loi Lamine Guèye sur la citoyenneté. Au fur et à mesure des revendications, les dispositions de la Conférence de Brazzaville se sont révélées dépassées. La France devait encore réajuster son tir, toujours dans le but de se réserver le soutien des élites africaines. D`où l`avènement de la loi-cadre qui donnait en 1956, l`autonomie aux territoires africains, avec la naissance des premières assemblées territoriales et des premiers embryons de gouvernements.
Avec la conférence de Brazzaville, la France s`est piégée elle-même. D`après cette dynamique, on peut dire que la France s`est piégée elle-même. Mais pouvait-elle faire autrement? Je pense que non. Ou bien elle ouvrait les vannes, auquel cas, les gens prenaient de l`élan, ou elle ne les ouvrait pas du tout et dans ce cas, elle allait avoir affaire à une guerre de libération nationale révolutionnaire. Il ne faut pas oublier les massacres de Madagascar en 1947. Il ne faut pas oublier non plus les mouvements en Côte d`Ivoire dans les années 49-50 où le gouvernement français a dû envoyer des troupes pour mater les militants du R.D.A, etc. Ce qui, du reste, a donné naissance au rapport Damas. Donc, la situation était explosive. La France croyait endiguer ces mouvements en amadouant les élites.
I.D : A partir de ce qui vient d`être dit, que pensez-vous du général de Gaulle ? Un génie politique ou un habile tacticien ?
G.L : Je crois qu`il faut situer le Général de Gaule dans le contexte qui est le sien et le juger à deux niveaux. D’abord, le général de Gaulle, homme d`Etat français. En 1940, le Général de Gaulle était membre du gouvernement dirigé par Reynaud. Quand les armées françaises furent battues par l`Allemagne, deux solutions s`offraient à la France. 1) Appeler le peuple à se mobiliser pour lutter à outrance
contre l`envahisseur et libérer le pays. 2) Capituler et reconnaître la défaite. Croiser les bras en attendant des jours meilleurs. Le groupe Pétain a choisi cette deuxième solution: armistice. Le Général de Gaulle a opté pour la résistance. C`est ainsi qu`il a quitté la France pour s`exiler en Angleterre. Pour cette raison, le Général de Gaulle est un très grand patriote français pour qui je n`ai qu`admiration.
Ensuite, le deuxième niveau qui se déduit d`ailleurs du premier, c`est que le Général de Gaulle, résistant français, a compris que la France devait s`appuyer sur ses colonies pour sa propre survie. Elle ne pouvait, seule, sortir de la catastrophe économique et politique, car même ses institutions étaient tombées. Le Général de Gaulle a tout fait pour convoquer la Conférence de Brazzaville afin de poser les bases d`une collaboration, non pas avec les peuples, mais avec les élites africaines. Je vous signale qu`aucun Africain n`a pris part à cette Conférence. Pour l`homme d`Etat français, affirmer l`appartenance des Africains à l`Union Française était très important. Cela a été la deuxième dimension du Général. Si sa position était juste pour la France, en revanche, elle desservait les Africains dans la mesure où elle feutrait les contradictions. Les cadres africains n`ont pas toujours compris que c`était pour mieux subjuguer l`Afrique. Voilà le jugement que l`historien africain peut porter sur le Général de Gaulle. Par ailleurs, en jugeant de Gaulle, les Africains oublient souvent un facteur important, à savoir que tout acte politique est la conséquence des événements du moment. Si en 1944, le gouvernement central français a pensé qu`il était utile d`associer les élites africaines au pouvoir, c`est précisément parce que la révolte qui grondait dans toutes les colonies montrait à la France la seule voie compatible avec ses intérêts. La perte de l`Asie était cruelle pour elle. Elle n`était pas sûre de garder le Maghreb. Donc, pour juger de la Conférence de Brazzaville, il faut prendre en compte la révolte des Africains. Même sans de Gaulle, la France a pris des mesures susceptibles de sauvegarder ses intérêts de puissance colonisatrice. C`est Gaston Defferre qui, en 1956, a créé la Loi-Cadre, au moment où l`Algérie et le Cameroun se battaient.
I.D: Les Africains doivent donc intégrer la Conférence de Brazzaville dans leur propre histoire ?
G.L: La Conférence de Brazzaville - comme toute la politique coloniale, qu`elle soit française, anglaise, portugaise-fait partie intégrante de l`histoire africaine. C`est amputer l`histoire africaine d`une grande partie d`elle-même que de fermer les yeux sur cette histoire. Aujourd`hui, je me considère comme le produit de "histoire traditionnelle africaine et de l`histoire coloniale. Je pense que c`est un grave danger que les Africains veuillent mettre très souvent entre parenthèses l`histoire coloniale sous prétexte que cela blesse telle ou telle partie en cause. L`histoire coloniale fait partie de l`histoire des pays colonisateurs et de notre propre histoire. Même les institutions que nous avons, dans tous les pays d`Afrique, sans exception (forme de gouvernement, d`assemblées), sont héritées directement du système colonial. Donc, il nous faut réfléchir sur l`histoire coloniale pour que nous sachions exactement ce que nous devons en faire. Les Africains en général et surtout l`historien africain doivent se pencher sur l`histoire coloniale sans fausse honte.
Propos recueillis par Kader (Cf Ivoire-Dimanche N° 452 du 07 octobre 1979
Source: Soir Info, du 27/06/2011
Ivoire Dimanche :. Vous avez écrit un livre intitulé Réflexions sur la Conférence de Brazzaville ». Quelle est pour le chercheur ivoirien que vous êtes, l`importance de ce thème historique et en dernier ressort, que voulez-vous faire comprendre à vos lecteurs ?
Laurent Gbagbo : La Conférence de Brazzaville a eu lieu au début de l`année 1944.1944, c`est un an avant la fin de la deuxième guerre mondiale et c`est deux ans après le début de la contre -offensive générale des alliés. Donc, à partir de cette époque, les alliés entrevoyaient clairement l`issue victorieuse de la guerre en leur faveur. Quel était le problème qui se posait au niveau de la France ? Car, c`est de la France qu`il s`agit. La France avait été battue par l`Allemagne en 1940. Son gouvernement avait été obligé de démissionner et le reste des hommes politiques français avait déménagé à Vichy. Sur ce, il s`était créé un groupe de résistants à l`intérieur du pays et un groupe de résistants à l`extérieur. La résistance extérieure était animée par le Général de Gaulle qui, par la suite, a eu à former un gouvernement provisoire en exil basé d`abord à Londres, puis à Alger. Le principal problème pour la France était le contrôle de ses colonies. Il fallait que la France continue à être ravitaillée non seulement en matières premières, mais aussi en soldats pour que le gouvernement provisoire soit présent au rendez-vous de la victoire. Or, aussi bien les matières premières que les hommes qui allaient au front, venaient des colonies. Il fallait donc absolument contrôler ces colonies. Que se passait-il là-bas ? Premièrement, la plupart des lettrés des pays colonisés étaient très sensibles à la propagande soviétique qui était une propagande anti-colonialiste. Ceux-là, surtout en Asie?c`est le cas du Vietnam -, au Maghreb - c`est le cas de l`Algérie, avec-Ferrat Abbas, de la Tunisie avec Habib Bourguiba et même du Maroc avec le Roi Mohemed V - étaient très sensibles à une propagande anti-impérialiste. Deuxièmement, les Américains voulaient mettre pied en Afrique. Depuis la première guerre mondiale déjà, ils avaient réussi à populariser l`idée du « self goverment », à savoir que dans chaque colonie, il faut des gouvernements autochtones. Cette idée sous-entendait la possibilité pour les Américains de traiter directement avec l`Afrique qui ne serait plus la chasse gardée des puissances colonisatrices. C`est dans ce contexte que le gouvernement en exil du Général de Gaulle a pris l`initiative de convoquer la Conférence de Brazzaville. Le Commissaire aux Colonies était M. Pleven qui a organisé matériellement cette Conférence. Pourquoi Brazzaville ? Simplement parce que pendant la guerre, les colonies africaines se sont divisées en deux. L`A.O.F s`est alignée sur les positions vichystes de Pétain avec le gouverneur général Boisson qui était à Dakar et qui a même repoussé une attaque dirigée par le Général de Gaulle.
Les chants de sirène de Moscou
Il n`y avait que l`AE.F ; avec notamment, le gouverneur général Félix Eboué qui ait pris fait et cause pour les gaullistes. Donc l`AE.F. était une région plus propice pour recevoir les gaullistes. C`est pourquoi ils ont choisi de se rendre à Brazzaville. Quels étaient les objectifs de cette conférence? Il fallait - 1) que la France affirme devant le monde qu`elle reste maîtresse de ses colonies et que les prétendants éventuels comprennent cela. C`est pourquoi, à cette conférence, aussi bien Pleven que De Gaulle, dans leurs discours, feront appel à l`histoire pour montrer comment la France s`est évertuée à créer dans ces colonies des « zones de civilisation » et de bien-être pour les Africains. 2) Il fallait convaincre les Africains eux-mêmes qu`ils avaient tout intérêt à rester alliés à la France, puissance coloniale, bien sûr, mais qui leur avait apporté le bien-être et la démocratie. Il fallait les convaincre de ne pas écouter les chants de sirène venant de Moscou ou d`Amérique.
I.D.: Vous n`avez pas parlé de l`importance du thème pour un historien ivoirien. `
G. L. : L`importance est évidente. Pour comprendre toutes les politiques de développement qui se dessinent çà et là par les gouvernements africains, il est très impérieux de se pencher sérieusement sur la politique coloniale elle-même. Celle-ci est très nette dans le cadre de la Conférence de Brazzaville. L`histoire de la colonisation française a évolué par stades successifs. Avant la 2ème guerre mondiale, les Africains n`étaient pas directement associés au pouvoir. En Afrique, il n`y avait que les quatre communes du Sénégal (Dakar, Rufisque, Gorée, Saint-Louis) qui avaient le droit d`envoyer un député à l`Assemblée Nationale Française. Dans le reste de l`Afrique, était appliqué le code de l`indigénat. Or, à partir de la Conférence de Brazzaville, beaucoup de choses vont changer, mais dans le sens des réformes. En effet, face aux nombreuses convoitises, la France se devait de trouver un nouveau système de domination qui permette aux Africains d`avoir l`impression de participer eux-mêmes à la gestion de leurs propres pays. C`est ainsi qu`il faut faire attention à deux choses qui ont été fondamentales au moment de la Conférence de Brazzaville. 1) La Conférence de Brazzaville affirme sans ambiguïté que jamais la France n`envisagera d`accorder l`indépendance ni même l`autonomie aux colonies. Tout en maintenant le statut colonial pur, il fallait faire en sorte que les Africains qui avaient maintenant beaucoup de lettrés, participent plus ou moins à l`exploitation coloniale de leurs pays. C`est ainsi que la Conférence prend la résolution de faire en sorte que les élus des Territoires d`Outre-Mer soient représentés au Parlement français et de faire élire dans chaque colonie, des Assemblées territoriales chargées de voter le budget à soumettre au gouvernement. Voilà deux innovations capitales qui ont permis la naissance de la vie politique de type moderne. C`est ainsi que partout en 1945, des élections ont été organisées pour la création de l`Assemblée constituante française où siégeaient beaucoup de députés africains. Ces derniers, quinze à vingt ans plus tard, se retrouvèrent à la tête de leur pays. Donc, étudier la Conférence de Brazzaville n`est pas un phénomène gratuit. C`est le cadre qui a permis à nos hommes politiques actuels de sortir de l`anonymat, de se faire connaître sur le plan international et de s`imposer progressivement par leurs prises de position. C`est pourquoi je pense qu`il est important d`étudier cette conférence. Toute la formation des hommes politiques africain a été faite à partir de là.
I.D: Au regard des résolutions de la Conférence Brazzaville, peut-on dire que la France s`est piégée elle même dans la mesure où elle a dû se résoudre à accorder les indépendances?
G.L.: Oui. Dans tout phénomène, il faut toujours voir l`aspect dialectique. Quand la France convoquait la Conférence de Brazzaville, elle ne pensait pas du tout aux indépendances. Elle pensait même à ne jamais les permettre. Sa tactique consistait à ne pas laisser les Africains se révolter et lever les armes contre elle un jour. La France méditait sur plusieurs exemples. En effet, au moment où se tenait 1a Conférence de Brazzaville, le Vietnam avait déjà créé le vietminh et se battait les armes à la main pour rejeter et la tutelle des Japonais et la tutelle des Français. Au Maghreb, Habib Bourguiba, le chef du Destour tunisien, avait envoyé un télégramme à la France par lequel il rejetait la tutelle française. Les Algériens ont fait de même. Donc, en Asie et en Afrique du Nord, la politique française était battue en brèche. Il fallait en conséquence prendre des mesures pour calmer les colonies d`Afrique Noire. Or, il y a eu toute une dynamique. Les élites africaines étaient bien obligées, aux yeux de leurs compatriotes, de demander la suppression de certaines peines. Je pense notamment à la loi Houphouët-Boigny sur la suppression du travail forcé et à la loi Lamine Guèye sur la citoyenneté. Au fur et à mesure des revendications, les dispositions de la Conférence de Brazzaville se sont révélées dépassées. La France devait encore réajuster son tir, toujours dans le but de se réserver le soutien des élites africaines. D`où l`avènement de la loi-cadre qui donnait en 1956, l`autonomie aux territoires africains, avec la naissance des premières assemblées territoriales et des premiers embryons de gouvernements.
Avec la conférence de Brazzaville, la France s`est piégée elle-même. D`après cette dynamique, on peut dire que la France s`est piégée elle-même. Mais pouvait-elle faire autrement? Je pense que non. Ou bien elle ouvrait les vannes, auquel cas, les gens prenaient de l`élan, ou elle ne les ouvrait pas du tout et dans ce cas, elle allait avoir affaire à une guerre de libération nationale révolutionnaire. Il ne faut pas oublier les massacres de Madagascar en 1947. Il ne faut pas oublier non plus les mouvements en Côte d`Ivoire dans les années 49-50 où le gouvernement français a dû envoyer des troupes pour mater les militants du R.D.A, etc. Ce qui, du reste, a donné naissance au rapport Damas. Donc, la situation était explosive. La France croyait endiguer ces mouvements en amadouant les élites.
I.D : A partir de ce qui vient d`être dit, que pensez-vous du général de Gaulle ? Un génie politique ou un habile tacticien ?
G.L : Je crois qu`il faut situer le Général de Gaule dans le contexte qui est le sien et le juger à deux niveaux. D’abord, le général de Gaulle, homme d`Etat français. En 1940, le Général de Gaulle était membre du gouvernement dirigé par Reynaud. Quand les armées françaises furent battues par l`Allemagne, deux solutions s`offraient à la France. 1) Appeler le peuple à se mobiliser pour lutter à outrance
contre l`envahisseur et libérer le pays. 2) Capituler et reconnaître la défaite. Croiser les bras en attendant des jours meilleurs. Le groupe Pétain a choisi cette deuxième solution: armistice. Le Général de Gaulle a opté pour la résistance. C`est ainsi qu`il a quitté la France pour s`exiler en Angleterre. Pour cette raison, le Général de Gaulle est un très grand patriote français pour qui je n`ai qu`admiration.
Ensuite, le deuxième niveau qui se déduit d`ailleurs du premier, c`est que le Général de Gaulle, résistant français, a compris que la France devait s`appuyer sur ses colonies pour sa propre survie. Elle ne pouvait, seule, sortir de la catastrophe économique et politique, car même ses institutions étaient tombées. Le Général de Gaulle a tout fait pour convoquer la Conférence de Brazzaville afin de poser les bases d`une collaboration, non pas avec les peuples, mais avec les élites africaines. Je vous signale qu`aucun Africain n`a pris part à cette Conférence. Pour l`homme d`Etat français, affirmer l`appartenance des Africains à l`Union Française était très important. Cela a été la deuxième dimension du Général. Si sa position était juste pour la France, en revanche, elle desservait les Africains dans la mesure où elle feutrait les contradictions. Les cadres africains n`ont pas toujours compris que c`était pour mieux subjuguer l`Afrique. Voilà le jugement que l`historien africain peut porter sur le Général de Gaulle. Par ailleurs, en jugeant de Gaulle, les Africains oublient souvent un facteur important, à savoir que tout acte politique est la conséquence des événements du moment. Si en 1944, le gouvernement central français a pensé qu`il était utile d`associer les élites africaines au pouvoir, c`est précisément parce que la révolte qui grondait dans toutes les colonies montrait à la France la seule voie compatible avec ses intérêts. La perte de l`Asie était cruelle pour elle. Elle n`était pas sûre de garder le Maghreb. Donc, pour juger de la Conférence de Brazzaville, il faut prendre en compte la révolte des Africains. Même sans de Gaulle, la France a pris des mesures susceptibles de sauvegarder ses intérêts de puissance colonisatrice. C`est Gaston Defferre qui, en 1956, a créé la Loi-Cadre, au moment où l`Algérie et le Cameroun se battaient.
I.D: Les Africains doivent donc intégrer la Conférence de Brazzaville dans leur propre histoire ?
G.L: La Conférence de Brazzaville - comme toute la politique coloniale, qu`elle soit française, anglaise, portugaise-fait partie intégrante de l`histoire africaine. C`est amputer l`histoire africaine d`une grande partie d`elle-même que de fermer les yeux sur cette histoire. Aujourd`hui, je me considère comme le produit de "histoire traditionnelle africaine et de l`histoire coloniale. Je pense que c`est un grave danger que les Africains veuillent mettre très souvent entre parenthèses l`histoire coloniale sous prétexte que cela blesse telle ou telle partie en cause. L`histoire coloniale fait partie de l`histoire des pays colonisateurs et de notre propre histoire. Même les institutions que nous avons, dans tous les pays d`Afrique, sans exception (forme de gouvernement, d`assemblées), sont héritées directement du système colonial. Donc, il nous faut réfléchir sur l`histoire coloniale pour que nous sachions exactement ce que nous devons en faire. Les Africains en général et surtout l`historien africain doivent se pencher sur l`histoire coloniale sans fausse honte.
Propos recueillis par Kader (Cf Ivoire-Dimanche N° 452 du 07 octobre 1979
Source: Soir Info, du 27/06/2011
Saturday, June 25, 2011
RWANDA: Ex-minister sentenced to life for Genocide
ARUSHA-The International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR) yesterday sentenced Pauline Nyiramasuhuko, former Minister for Family and Women Affairs and two other co-accused to life imprisonment for Genocide crimes.
Nyiramasuhuko was found guilty of Conspiracy to Commit Genocide, Genocide, Crimes against Humanity (extermination rape and persecution, and war crimes.
"For these crimes, and considering all relevant circumstances, the chamber sentences you Pauline Nyiramasuhuko to life imprisonment," Presiding judge William H. Sekule said.
Her son and a former leader of (MRND) militiamen Arsène Shalom Ntahobali, and Elie Ndayambaje, the former Bourgmestre of Muganza, Southern Province, also received life sentences .
Sekule ruled that Nyiramasuhuko conspired with other members of the interim government to commit Genocide in Butare, Southern Province.
The judge added that the former minister ordered rape at the Butare prefecture office.
“She had superior responsibility on the Interahamwe militia, which she ordered to commit the rapes at the Butare prefecture." Sekule said.
For Ntahobali, the judge ruled that he personally raped and murdered a Tutsi girl at Hotel Ihuliro, a place that earned itself the reputation of being one of the most terrifying roadblocks in Butare.
He is also accused of having ordered the Interahamwe to kill a Tutsi named Léopold Ruvurajabo at the roadblock.
Ntahobali was also found guilty of the crimes against humanity, extermination, rape and persecution, and the war crimes of violence to life and outrages upon personal dignity.
The chamber also found Ndayambaje guilty of genocide, direct and public incitement to commit genocide, the crimes against humanity of extermination and persecution, and violence to life as a war crime.
Three other co-accused in the ‘Butare trial’, former Butare prefect Sylvain Nsabimana was sentenced to 25 years’ imprisonment, while Alphonse Nteziryayo, a former Commanding Officer of the Military Police got 30 years in jail.
Joseph Kanyabatshi, the former Bourgmestre of Ngoma, Southern Province, was sentenced to 35 years’ imprisonment.
The three convicts were found guilty of genocide, direct and public incitement to commit genocide and genocide and violence to life as a war crime.
The judge thereafter ruled that all the convicted persons would receive credit for time served since their arrest, and shall be detained in Arusha pending their transfer to designated places of imprisonment.
Born in the Southern Province, Nyiramasuhuko was arrested in Kenya in 1997 and transferred to the ICTR.
Source: Newtimes, Saturday, June 25, 2011
Author: Gashegu Muramira
"For these crimes, and considering all relevant circumstances, the chamber sentences you Pauline Nyiramasuhuko to life imprisonment," Presiding judge William H. Sekule said.
Her son and a former leader of (MRND) militiamen Arsène Shalom Ntahobali, and Elie Ndayambaje, the former Bourgmestre of Muganza, Southern Province, also received life sentences .
Sekule ruled that Nyiramasuhuko conspired with other members of the interim government to commit Genocide in Butare, Southern Province.
The judge added that the former minister ordered rape at the Butare prefecture office.
“She had superior responsibility on the Interahamwe militia, which she ordered to commit the rapes at the Butare prefecture." Sekule said.
For Ntahobali, the judge ruled that he personally raped and murdered a Tutsi girl at Hotel Ihuliro, a place that earned itself the reputation of being one of the most terrifying roadblocks in Butare.
He is also accused of having ordered the Interahamwe to kill a Tutsi named Léopold Ruvurajabo at the roadblock.
Ntahobali was also found guilty of the crimes against humanity, extermination, rape and persecution, and the war crimes of violence to life and outrages upon personal dignity.
The chamber also found Ndayambaje guilty of genocide, direct and public incitement to commit genocide, the crimes against humanity of extermination and persecution, and violence to life as a war crime.
Three other co-accused in the ‘Butare trial’, former Butare prefect Sylvain Nsabimana was sentenced to 25 years’ imprisonment, while Alphonse Nteziryayo, a former Commanding Officer of the Military Police got 30 years in jail.
Joseph Kanyabatshi, the former Bourgmestre of Ngoma, Southern Province, was sentenced to 35 years’ imprisonment.
The three convicts were found guilty of genocide, direct and public incitement to commit genocide and genocide and violence to life as a war crime.
The judge thereafter ruled that all the convicted persons would receive credit for time served since their arrest, and shall be detained in Arusha pending their transfer to designated places of imprisonment.
Born in the Southern Province, Nyiramasuhuko was arrested in Kenya in 1997 and transferred to the ICTR.
Source: Newtimes, Saturday, June 25, 2011
Author: Gashegu Muramira
RWANDA?BUTARE: Nyiramasuhuko gets life sentence for Genocide
The Government of Rwanda yesterday welcomed the decision by the International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR) to sentence Pauline Nyiramasuhuko, former Minister for Family and Women Affairs and two other co-accused to life imprisonment for Genocide crimes.
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Reacting to the decision, the Prosecutor General Martin Ngoga said that the sentences handed to Nyiramasuhuko, her son Arsène Shalom Ntahobali, and Elie Ndayambaje, the former Bourgmestre of Muganza are a relief to Genocide survivors who have for long waited for justice.
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Reacting to the decision, the Prosecutor General Martin Ngoga said that the sentences handed to Nyiramasuhuko, her son Arsène Shalom Ntahobali, and Elie Ndayambaje, the former Bourgmestre of Muganza are a relief to Genocide survivors who have for long waited for justice.
“We welcome the sentence. It is a relief to survivors who have waited to long for this to happen,” Ngoga said.
The National Commission for the Fight against Genocide (CNLG) said that sentencing the “Butare clique” of Nyiramasuhuko, Ntahobari, Joseph Kanyabashi, Elie Ndayambaje, Sylvain Nsabimana and Alphonse Nteziryayo is a milestone because these were solely responsible for planning and executing the genocide in Butare.
“Nyiramasuhuko is the first woman to be sentenced on genocide crimes, especially on grounds that she incited her son to rape Tutsi women, among other things, it is the first time mother and son have been convicted at the same time,” said Jean de Dieu Mucyo, the Executive Secretary of CNLG.
“She used her government position and influenced other government officials to plan and execute the Genocide, carrying out inhuman acts such as raping, maiming and killing Tutsi women in Butare, in the most violent of ways”.
He added that despite the fact that the case took long and cost millions of dollars, the most important thing is that justice was finally delivered.
Mucyo called on countries which still harbour Genocide suspects to arrest and hand them over to ICTR or Rwanda so that justice can be fully administered.
In an interview with The New Times, Rose Burizihiza, 40 one of the victims of Nyiramasuhuko’s acts, said that she was relieved that finally justice has been delivered.
“I am really happy. At first I wasn’t hopeful that ICTR would finally sentence this woman, but having decided to do so today, I feel justice has finally taken its course,” she said.
“It is a very important step for us, especially survivors. For a woman like Nyiramasuhuko to do what she did to us fellow women, is something that deserves the highest punishment”
She noted that Nyiramasuhuko as a woman who gave orders, even encouraged her son to rape Tutsi women, deserved the sentence she received.
“I feel healed and relieved especially because the ICTR never considered the cases of people who were raped very important. Today, I feel the pain I have been having on my heart has gone away,” said Burizihiza.
Burizihiza who was 23 at the time of the 1994 Genocide against the Tutsi was a victim of rape and torture at the orders of Nyiramasuhuko.
She testified in the ICTR against her and her son.
Source: Newtimes, Saturday, June 25, 2011
Author: Edmund Kagire
The National Commission for the Fight against Genocide (CNLG) said that sentencing the “Butare clique” of Nyiramasuhuko, Ntahobari, Joseph Kanyabashi, Elie Ndayambaje, Sylvain Nsabimana and Alphonse Nteziryayo is a milestone because these were solely responsible for planning and executing the genocide in Butare.
“Nyiramasuhuko is the first woman to be sentenced on genocide crimes, especially on grounds that she incited her son to rape Tutsi women, among other things, it is the first time mother and son have been convicted at the same time,” said Jean de Dieu Mucyo, the Executive Secretary of CNLG.
“She used her government position and influenced other government officials to plan and execute the Genocide, carrying out inhuman acts such as raping, maiming and killing Tutsi women in Butare, in the most violent of ways”.
He added that despite the fact that the case took long and cost millions of dollars, the most important thing is that justice was finally delivered.
Mucyo called on countries which still harbour Genocide suspects to arrest and hand them over to ICTR or Rwanda so that justice can be fully administered.
In an interview with The New Times, Rose Burizihiza, 40 one of the victims of Nyiramasuhuko’s acts, said that she was relieved that finally justice has been delivered.
“I am really happy. At first I wasn’t hopeful that ICTR would finally sentence this woman, but having decided to do so today, I feel justice has finally taken its course,” she said.
“It is a very important step for us, especially survivors. For a woman like Nyiramasuhuko to do what she did to us fellow women, is something that deserves the highest punishment”
She noted that Nyiramasuhuko as a woman who gave orders, even encouraged her son to rape Tutsi women, deserved the sentence she received.
“I feel healed and relieved especially because the ICTR never considered the cases of people who were raped very important. Today, I feel the pain I have been having on my heart has gone away,” said Burizihiza.
Burizihiza who was 23 at the time of the 1994 Genocide against the Tutsi was a victim of rape and torture at the orders of Nyiramasuhuko.
She testified in the ICTR against her and her son.
Source: Newtimes, Saturday, June 25, 2011
Author: Edmund Kagire
Friday, June 24, 2011
RWANDA: PAULINE NYIRAMASUHUKO, 1E FEMME CONDAMNÉE POUR GÉNOCIDE
Après dix ans de procédure, le verdict est enfin tombé. L’ex-ministre rwandaise Pauline Nyiramasuhuko, 65 ans, a été condamnée vendredi à la prison à perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui siège à Arusha, en Tanzanie. C’est la première fois qu’une femme est reconnue coupable de génocide par une juridiction internationale. Nommée ministre de la Famille et de la promotion féminine en 1992, puis reconduite à ses fonctions en 1993, puis en 1994, pendant le génocide, Pauline Nyiramasuhuko avait été arrêtée au Kenya en juillet 1997 et transférée, pour jugement, au TPIR. Elle comparaissait avec son fils Shalom Ntahobali et quatre autres personnes depuis juin 2001 pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans le génocide des Tutsi à Butare (sud du Rwanda). Tous avaient plaidé non-coupable.
Impliquée dans les massacres et les viols des Tutsi au Rwanda
Mais pour la magistrate tanzanienne Holo Makwaia, la culpabilité des six accusés ne faisait aucun doute : sans eux « le génocide n’aurait pas été possible à Butare », avait-elle déclaré à l’ouverture d’un long réquisitoire, le 20 avril 2009. Selon la magistrate, « Pauline Nyiramasuhuko n’était pas seulement une grande figure, elle a été impliquée dans les massacres et les viols qui ont été commis (en 1994) à Butare ». « Au lieu de protéger les familles comme le stipulait le mandat de son ministère, elle a décidé d’exterminer les familles. » Au cours du procès, l’ex-ministre a également été largement accablée par Madeleine Schwarz, représentante du bureau du procureur, qui l’a accusée d’avoir ordonné à son fils, aux miliciens et aux soldats de tuer les hommes tutsi, de séquestrer, violer et mettre à mort les filles et les femmes tutsi. Impensable, selon la défense. « Nyiramasuhuko n’est pas coupable de ces allégations abominables portées contre elle », s’était indignée Me Nicole Bergevin, l’avocate principale de l’ancienne ministre, qui plaidait l’acquittement de sa cliente. En vain. Elle pourrait désormais faire appel de cette décision devant la chambre d'appel du TPIR.
A.S. Le 24/06/2011
Impliquée dans les massacres et les viols des Tutsi au Rwanda
Mais pour la magistrate tanzanienne Holo Makwaia, la culpabilité des six accusés ne faisait aucun doute : sans eux « le génocide n’aurait pas été possible à Butare », avait-elle déclaré à l’ouverture d’un long réquisitoire, le 20 avril 2009. Selon la magistrate, « Pauline Nyiramasuhuko n’était pas seulement une grande figure, elle a été impliquée dans les massacres et les viols qui ont été commis (en 1994) à Butare ». « Au lieu de protéger les familles comme le stipulait le mandat de son ministère, elle a décidé d’exterminer les familles. » Au cours du procès, l’ex-ministre a également été largement accablée par Madeleine Schwarz, représentante du bureau du procureur, qui l’a accusée d’avoir ordonné à son fils, aux miliciens et aux soldats de tuer les hommes tutsi, de séquestrer, violer et mettre à mort les filles et les femmes tutsi. Impensable, selon la défense. « Nyiramasuhuko n’est pas coupable de ces allégations abominables portées contre elle », s’était indignée Me Nicole Bergevin, l’avocate principale de l’ancienne ministre, qui plaidait l’acquittement de sa cliente. En vain. Elle pourrait désormais faire appel de cette décision devant la chambre d'appel du TPIR.
A.S. Le 24/06/2011
Wednesday, June 22, 2011
RWANDA: Belgian Court questions Rusesabagina over FDLR links
Fugitive Paul Rusesabagina was, early this week, questioned by the Belgian Federal Prosecution in the presence of a rogatory investigative commission from Rwanda over his alleged links to terrorist group Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR).
Belgian media reports indicate that Rusesabagina, wanted by the Government of Rwanda on suspicion of financing subversive activities came under scrutiny from Belgian Prosecution especially regarding his FDLR connections.
It is the first time, Rusesabagina, who has been falsely portrayed as a hero by Hollywood through the movie “Hotel Rwanda” is investigated by a foreign country over his links with the FDLR.
Rwanda has filed a complaint to the US regarding his subversive activities.
Rusesabagina was questioned for hours by the Belgian Prosecution in the presence of a delegation of investigators from Rwanda led by the Deputy Prosecutor General, Ildephonse Hitiyaremye.
“Mr. Rusesabagina was questioned about his complicity with the movement of Hutu rebels of the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), based mainly in the Democratic Republic of Congo (DRC),”
a close source from the Belgian Prosecution told the press.
The source further said that the Belgian Prosecution is aware that the Rwandan authorities have been asserting for months that there is "strong evidence" that Rusesabagina and his co-accused Victoire Ingabire have been financing FDLR, prompting the prosecution to question him.
In an interview with The New Times, the Prosecutor General Martin Ngoga confirmed that indeed a team of investigators travelled to Belgium where the questioning took place.
“Yes, in the presence of Rwanda’s Deputy Prosecutor General and the team he led to Brussels, Belgian Prosecutors questioned Paul Rusesabagina on his involvement with Elements of a Genocidal terrorist group FDLR,” Ngoga said.
“This happened following our request for a rogatory commission which the Belgian authorities found to be merited.”
Rusesabagina is accused of sending money via Western Union to two top commanders of the FDLR with the aim of recruiting new fighters for a new terrorist organization known as Coalition of Democratic forces (CDF) which would then be a military wing of the FDU-Inkingi
On September 22, 2009, Rusesabagina wired funds to one Lambert Mbanga Mbanza through Western Union in San Antonio, Texas in the United States. Mbaza received the money through the Commercial Bank of Burundi (BCB).
The money transfer forms seen by The New Times indicate that Rusesabagina used a test question “Qui Suis-je” to which the answer was “Mayele” on the first transfer and on the second occasion, Rusesabagina used the same test question but with a different answer “Mirindi”.
Ngoga described the developments in Belgium as an “important mileage” towards the conclusion of the investigation that must eventually lead to a court case either in Rwanda or, if necessary, elsewhere.
“We are keen to pursue his use of financial power he amasses from among other sources his organized pattern of massive fraud under the cover of Paul Rusesabagina Foundation,” Ngoga said
“He (Rusesabagina) told investigators it helps Orphans in Uganda and not in Rwanda. We have reason to believe he uses the resources to perpetuate terror in our country and in the in the region,” Ngoga said.
It is believed that Lambert Mbanga Mbanza is Lt. Col Noel Habiyambere, a former top commander with the FDLR currently charged, along with Ingabire, of planning activities aimed at causing state insecurity.
Information also indicates that the same Mbanga Mbanza and another person known as Ali Hatari Murinde received unspecified amount money from Rusesabagina through one Innocent Minani, which they received from Dar-es-Salaam as they conducted regional manoeuvres to recruit for the new rebel group.
Source: Newtimes, Thursday, June 23, 2011
Author: Edmund Kagire
It is the first time, Rusesabagina, who has been falsely portrayed as a hero by Hollywood through the movie “Hotel Rwanda” is investigated by a foreign country over his links with the FDLR.
Rwanda has filed a complaint to the US regarding his subversive activities.
Rusesabagina was questioned for hours by the Belgian Prosecution in the presence of a delegation of investigators from Rwanda led by the Deputy Prosecutor General, Ildephonse Hitiyaremye.
“Mr. Rusesabagina was questioned about his complicity with the movement of Hutu rebels of the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), based mainly in the Democratic Republic of Congo (DRC),”
a close source from the Belgian Prosecution told the press.
The source further said that the Belgian Prosecution is aware that the Rwandan authorities have been asserting for months that there is "strong evidence" that Rusesabagina and his co-accused Victoire Ingabire have been financing FDLR, prompting the prosecution to question him.
In an interview with The New Times, the Prosecutor General Martin Ngoga confirmed that indeed a team of investigators travelled to Belgium where the questioning took place.
“Yes, in the presence of Rwanda’s Deputy Prosecutor General and the team he led to Brussels, Belgian Prosecutors questioned Paul Rusesabagina on his involvement with Elements of a Genocidal terrorist group FDLR,” Ngoga said.
“This happened following our request for a rogatory commission which the Belgian authorities found to be merited.”
Rusesabagina is accused of sending money via Western Union to two top commanders of the FDLR with the aim of recruiting new fighters for a new terrorist organization known as Coalition of Democratic forces (CDF) which would then be a military wing of the FDU-Inkingi
On September 22, 2009, Rusesabagina wired funds to one Lambert Mbanga Mbanza through Western Union in San Antonio, Texas in the United States. Mbaza received the money through the Commercial Bank of Burundi (BCB).
The money transfer forms seen by The New Times indicate that Rusesabagina used a test question “Qui Suis-je” to which the answer was “Mayele” on the first transfer and on the second occasion, Rusesabagina used the same test question but with a different answer “Mirindi”.
Ngoga described the developments in Belgium as an “important mileage” towards the conclusion of the investigation that must eventually lead to a court case either in Rwanda or, if necessary, elsewhere.
“We are keen to pursue his use of financial power he amasses from among other sources his organized pattern of massive fraud under the cover of Paul Rusesabagina Foundation,” Ngoga said
“He (Rusesabagina) told investigators it helps Orphans in Uganda and not in Rwanda. We have reason to believe he uses the resources to perpetuate terror in our country and in the in the region,” Ngoga said.
It is believed that Lambert Mbanga Mbanza is Lt. Col Noel Habiyambere, a former top commander with the FDLR currently charged, along with Ingabire, of planning activities aimed at causing state insecurity.
Information also indicates that the same Mbanga Mbanza and another person known as Ali Hatari Murinde received unspecified amount money from Rusesabagina through one Innocent Minani, which they received from Dar-es-Salaam as they conducted regional manoeuvres to recruit for the new rebel group.
Source: Newtimes, Thursday, June 23, 2011
Author: Edmund Kagire
RWANDA: Terror suspects implicate Kayumba
John Mutabaruka, Emmanuel Higiro (Kabasha), Col. Norbert Ndererimana (Gaheza), Asifat Kansime,Ibrahim Niyonzima and Ramadhan Sibomana at CID headquarters.
KIGALI - Suspected terrorists recently arrested in Kigali, have disclosed that they received financial support from renegades Kayumba Nyamwasa and Emmanuel Habyarimana to carry out terror activities and wage war on Rwanda.
Speaking to journalists, yesterday, one of the suspects, Ramathan Sibomana, said that Kayumba and Habyarimana sent them money through Western Union and MoneyGram money transfer services.
Both Kayumba and the former Minister of Defence, Habyarimana, are linked to Rwanda National Congress (RNC) and Convention National des Republicains (CNR) respectively.
Colonel Norbert Ndererimana alias Sabin Gaheza, is said to be the head of an armed group based in Binza, Rutchuru, in Virunga National Park, in eastern DRC.
“They sent money both in dollars and local regional currencies through Western Union and MoneyGram to help Gaheza coordinate his activities in the region,” Sibomana told journalists.
Gaheza is among the group of six who were arrested in Kigali as they planned to hold meetings to recruit more people and augment finances to support their cause.
Others arrested are Ibrahim Niyonzima, Asifat Kansime, Emmanuel Higiro, also known as Kabasha, and John Mutabaruka.
Sibomana said that Gaheza had no identification papers and the former helped him to withdraw the money when it was wired.
“The last money sent by Kayumba and Habyarimana, which I withdrew on behalf of Gaheza, was on March 2 which I gave him,” Sibomana said.
Sibomana added that Gaheza directly communicated with Kayumba, Habyarimana and Paul Rusesabagina on telephone.
“The day he communicated with Kayumba we were together,” he said.
Gaheza, Sibomana said, made a series of trips in the region, as the head of the group to coordinate activities, either to get new recruits or to get financial support.
Both Sibomana and Gaheza were arrested on June 13, the day they entered Rwanda, through the Kagitumba border post.
The suspects also acknowledged to have planned to commit terror acts targeting diplomats, government officials and fuel storage facilities, among others.
Gaheza told reporters that he headed an armed group called Front Nationaliste pour la Democratie et la Reconciliation au Rwanda (FRONADER), an off-shoot of RUD-Urunana, which planned to bring back King Kigeli V “unconditionally.”
Gaheza, however, said that the recruitment exercise was taxing. He explained that with the help of one, Philemon Ruzibiza, they recruited only about 20 people.
Police Spokesperson, Supt. Theos Badege, said that other suspects linked to the arrested group are still at large.
He noted that there is a partnership between Rwanda and neighbouring countries to apprehend such criminals.
Source: Newtimes, Thursday, June 23, 2011
NATIONS UNIES: Ban Ki-moon réélu secrétaire général de l’Onu pour cinq ans
Ban Ki-moon a été réélu mardi 21 juin à l’unanimité des membres de l’Assemblée générale des Nations unies secrétaire général pour un second mandat de cinq ans, qui débutera le 1er janvier 2012.
Cet ancien ministre des Affaires étrangères de Corée du Sud, qui a succédé au Ghanéen Kofi Annan en janvier 2007 à la tête des Nations unies, a été réélu par acclamation par les 192 membres de l’Assemblée générale. Il est âgé de 67 ans.
Aucun candidat ne se présentait contre lui.
Né en 1944 dans une famille d’agriculteurs, quelques mois avant la fin de l’occupation japonaise de la péninsule, Ban a rejoint le ministère sud-coréen des Affaires étrangères en 1970, après des études universitaires où il s’est spécialisé dans les relations internationales.
Il a ensuite grimpé tous les échelons de la diplomatie pour devenir ministre en janvier 2004. Il a décroché un master d’administration publique à Harvard et a détenu lors de sa carrière plusieurs postes diplomatiques en lien direct avec les Nations unies. En 2001, il était chef de cabinet du président de l’Assemblée générale, son compatriote Han Seung-soo.
La représentante permanente des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice, a salué la réélection de Ban Ki-moon, estimant qu’au cours de son premier mandat, il avait assumé "l’un des postes les plus durs au monde".
"Nul ne comprend mieux que lui les fardeaux de sa fonction", a-t-elle ajouté, en soulignant que Washington lui était "reconnaissant de les accepter".
A Paris, l’Elysée a déclaré dans un communiqué que Nicolas Sarkozy se félicitait de cette "brillante réélection".
Nicolas Sarkozy "tient à remercier M. Ban Ki-moon pour l’engagement qu’il a démontré tout au long de son premier mandat au service de l’organisation et en faveur de la paix et de la sécurité internationales".
Il a souligné que la France accordait "toute sa confiance et son soutien" au secrétaire général "pour la poursuite de ses efforts au cours des cinq prochaines années".
Il est courant que le secrétaire général de l’Onu effectue deux mandats de cinq ans, même si cette règle non écrite a souffert au moins une exception: l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali a quitté ses fonctions au terme d’un mandat, en 1996, les Etats-Unis lui retirant leur soutien car estimant qu’il n’avait pas été à la hauteur de sa mission lors de la guerre de Bosnie.
Aucun candidat ne se présentait contre lui.
Né en 1944 dans une famille d’agriculteurs, quelques mois avant la fin de l’occupation japonaise de la péninsule, Ban a rejoint le ministère sud-coréen des Affaires étrangères en 1970, après des études universitaires où il s’est spécialisé dans les relations internationales.
Il a ensuite grimpé tous les échelons de la diplomatie pour devenir ministre en janvier 2004. Il a décroché un master d’administration publique à Harvard et a détenu lors de sa carrière plusieurs postes diplomatiques en lien direct avec les Nations unies. En 2001, il était chef de cabinet du président de l’Assemblée générale, son compatriote Han Seung-soo.
La représentante permanente des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice, a salué la réélection de Ban Ki-moon, estimant qu’au cours de son premier mandat, il avait assumé "l’un des postes les plus durs au monde".
"Nul ne comprend mieux que lui les fardeaux de sa fonction", a-t-elle ajouté, en soulignant que Washington lui était "reconnaissant de les accepter".
A Paris, l’Elysée a déclaré dans un communiqué que Nicolas Sarkozy se félicitait de cette "brillante réélection".
Nicolas Sarkozy "tient à remercier M. Ban Ki-moon pour l’engagement qu’il a démontré tout au long de son premier mandat au service de l’organisation et en faveur de la paix et de la sécurité internationales".
Il a souligné que la France accordait "toute sa confiance et son soutien" au secrétaire général "pour la poursuite de ses efforts au cours des cinq prochaines années".
Il est courant que le secrétaire général de l’Onu effectue deux mandats de cinq ans, même si cette règle non écrite a souffert au moins une exception: l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali a quitté ses fonctions au terme d’un mandat, en 1996, les Etats-Unis lui retirant leur soutien car estimant qu’il n’avait pas été à la hauteur de sa mission lors de la guerre de Bosnie.
(Reuters)
Source: Congoindépendant 2003-2011, du 21/6/2011
Source: Congoindépendant 2003-2011, du 21/6/2011
Tuesday, June 21, 2011
RWANDA: RWANDA NATIONAL POLICE: Press release
THE ARREST OF TERRORISTS OPERATING KAYUMBA’S TERRORIST NETWORK
Kigali, June 21, 2011
Rwanda National Police in conjunction with other security organs have arrested a terror network on a mission to conduct terror activities in Rwanda.
Kigali, June 21, 2011
Rwanda National Police in conjunction with other security organs have arrested a terror network on a mission to conduct terror activities in Rwanda.
The arrested criminals are led by Colonel Norbert Ndererimana commonly known as Gaheza who heads an armed group based in Binza, Rutchuru, in Virunga national park, North Kivu, Eastern DRC.
Colonel Ndererimana was arrested with Ramathan Sibomana, Ibrahim Niyonzima, Asifat Kansime, Emmanuel Higiro also known as Kabasha and John Mutabaruka.
Investigations have shown a strong link between this group and Kayumba’s terror activities. They have testified how they received orders from Kayumba and Emmanuel Habyarimana through Rwanda National Congress (RNC) and Convention National des Republicains (CNR) respectively to conduct terror activities in Rwanda.
They have been receiving financial, material and political support from Kayumba’s extensive network in Uganda and DRC to commit terror acts and wage war on Rwanda.
The arrested terrorist criminals revealed their plans of committing terror acts in Rwanda from their bases in Eastern DRC.
They were to target high populated areas, fuel storage facilities and fuel transport vehicles, national leaders as well as diplomats.
This revelation has been corroborated by earlier investigations linking Kayumba to terror activities in Kigali and his alliance with other terror groups operating from outside of Rwanda.
The Rwanda National Police take this opportunity to thank members of the public who have provided vital information that led to the uprooting of this terror network.
It assures the public of their security against these terrorists. Every effort will be done to bring the terrorists especially their leaders to justice.
Source: Newtimes, Wednesday, June 22, 2011
Colonel Ndererimana was arrested with Ramathan Sibomana, Ibrahim Niyonzima, Asifat Kansime, Emmanuel Higiro also known as Kabasha and John Mutabaruka.
Investigations have shown a strong link between this group and Kayumba’s terror activities. They have testified how they received orders from Kayumba and Emmanuel Habyarimana through Rwanda National Congress (RNC) and Convention National des Republicains (CNR) respectively to conduct terror activities in Rwanda.
They have been receiving financial, material and political support from Kayumba’s extensive network in Uganda and DRC to commit terror acts and wage war on Rwanda.
The arrested terrorist criminals revealed their plans of committing terror acts in Rwanda from their bases in Eastern DRC.
They were to target high populated areas, fuel storage facilities and fuel transport vehicles, national leaders as well as diplomats.
This revelation has been corroborated by earlier investigations linking Kayumba to terror activities in Kigali and his alliance with other terror groups operating from outside of Rwanda.
The Rwanda National Police take this opportunity to thank members of the public who have provided vital information that led to the uprooting of this terror network.
It assures the public of their security against these terrorists. Every effort will be done to bring the terrorists especially their leaders to justice.
Source: Newtimes, Wednesday, June 22, 2011
Monday, June 20, 2011
RWANDA: Ingabire’s trial adjourned to September
KIGALI - The High Court yesterday, for the second time, adjourned the trial involving Victoire Umuhoza Ingabire to September, leader of the yet-to-be registered political party FDU-Inkingi, and four others, after the defendant requested for more time to prepare her defence.
The decision by a panel of High Court judges followed another one of May 16 when the case was first adjourned after Ingabire requested for more time.
Ingabire who was flanked by her lawyer Gatera Gashabana, is charged with giving financial support to a terrorist group, planning to cause state insecurity and divisionism.
Ingabire raised the same argument as in previous appearances; that she needed enough time to study her file and also translate it into English for her two British lawyers who were not present in court.
“I did not get enough time to study my file which is now about 2,500 pages. We also need to translate it for my lawyers. I have also come to know that my case will be jointly heard with the co-accused,” she said.
“While they admit the charges, I don’t, which means that I am the one who needs more time, so I think by September we will be ready to file our defence,” Ingabire said.
After a consultative meeting held in-camera, the judges decided to grant Ingabire her request and set the new date.
The judges, however, told Ingabire and her defence to ensure that by September everything is ready for the trial to begin in substance and that if her English lawyers cannot be available, she should look for others because the court sets the rules and not the lawyers.
“We are ready to begin the trial as soon as the defence is fully prepared. Our country respects the rights of the accused to a fair and speedy trial, we have no problem if she feels that September is more appropriate for her,” Prosecutor Mukurarinda said.
“The most important thing is that we are ready to proceed with the evidence that we have and that the rights of the other people involved in the case are dully accorded to them.”
Ingabire’s co-accused Col. Tharcisse Nditurende, Lt. Colonel Noel Habiyaremye, Lt. Jean Marie Vianney Karuta and Major Vital Uwumuremyi, all former militia commanders, and their defence teams, told the court that they were ready to proceed with their trials.
They argued that Ingabire’s request to have her hearing postponed should not infringe on their rights of a quick and expeditious trial, but the court upheld the decision to hear the case jointly.
In an interview with The New Times, Prosecutor General Martin Ngoga said that it is now clear that Ingabire is causing the delay of the hearing of her own case.
"Ingabire asked for yet another adjournment and the Court granted it. Yes, in the past we were accused of delays, but that was not correct as were many other related accusations against the prosecution,”
“We can only go by the court rulings and have no complaints against that,” Ngoga said.
Source: Newtimes, Tuesday, June 21, 2011Author: Edmund Kagire
Ingabire who was flanked by her lawyer Gatera Gashabana, is charged with giving financial support to a terrorist group, planning to cause state insecurity and divisionism.
Ingabire raised the same argument as in previous appearances; that she needed enough time to study her file and also translate it into English for her two British lawyers who were not present in court.
“I did not get enough time to study my file which is now about 2,500 pages. We also need to translate it for my lawyers. I have also come to know that my case will be jointly heard with the co-accused,” she said.
“While they admit the charges, I don’t, which means that I am the one who needs more time, so I think by September we will be ready to file our defence,” Ingabire said.
After a consultative meeting held in-camera, the judges decided to grant Ingabire her request and set the new date.
The judges, however, told Ingabire and her defence to ensure that by September everything is ready for the trial to begin in substance and that if her English lawyers cannot be available, she should look for others because the court sets the rules and not the lawyers.
“We are ready to begin the trial as soon as the defence is fully prepared. Our country respects the rights of the accused to a fair and speedy trial, we have no problem if she feels that September is more appropriate for her,” Prosecutor Mukurarinda said.
“The most important thing is that we are ready to proceed with the evidence that we have and that the rights of the other people involved in the case are dully accorded to them.”
Ingabire’s co-accused Col. Tharcisse Nditurende, Lt. Colonel Noel Habiyaremye, Lt. Jean Marie Vianney Karuta and Major Vital Uwumuremyi, all former militia commanders, and their defence teams, told the court that they were ready to proceed with their trials.
They argued that Ingabire’s request to have her hearing postponed should not infringe on their rights of a quick and expeditious trial, but the court upheld the decision to hear the case jointly.
In an interview with The New Times, Prosecutor General Martin Ngoga said that it is now clear that Ingabire is causing the delay of the hearing of her own case.
"Ingabire asked for yet another adjournment and the Court granted it. Yes, in the past we were accused of delays, but that was not correct as were many other related accusations against the prosecution,”
“We can only go by the court rulings and have no complaints against that,” Ngoga said.
Source: Newtimes, Tuesday, June 21, 2011Author: Edmund Kagire
RWANDA-AFRIQUE DU SUD : fuite d’enregistrements dans l’affaire Nyamwasa ?
Des enregistrements, présentés comme des écoutes téléphoniques de la police sud-africaine sont en circulation sur Internet depuis quelques jours sur la toile et sont l’un des sujets à la une dans les discussions de la commaunauté rwandaise.
JamboNews a pu se procurer l’un d’entre eux en vue de l’analyser pour ses lecteurs. On y entend deux hommes converser en Kinyarwanda, langue nationale du Rwanda.
En bref une personne en Afrique du Sud donne le compte rendu au [selon le journal Umuvugizi ] Général Jack Nziza, actuel chef de cabinet du ministre de la défense de ses négociations avec un groupe de tueurs à gage pour éliminer Kayumba Nyamwasa sur le lit de l’hôpital où il recevait des soins suite à l’attentat raté. La voix du Général Jack Nziza a été confirmée par plusieurs sources indépendantes ayant travaillés avec Jack Nziza et contactées par JamboNews.
Rappelons aussi que ce personnage semble s’être imposé pour des missions d’élimination d’opposants ou dissidents de grande importance. Dans le passé il a conduit les assassinats de Seth Sendashonga, ancien ministre de l’intérieur – c’était le 16 mai 1998 – et du Colonel Théoneste Lizinde le 06 octobre 1996 tous deux assassinés à Nairobi.
Dans le présent cas, dès le début de la conversation Jack Nziza demande à son interlocuteur de « parler dans le plus possible langage codé». Ce dernier continue en faisant part de la délicatesse de la situation car la sécurité était au maximum du fait de la Coupe du monde qui était imminente. De cette situation les exécutants demandaient 500 000$ pour faire le « travail »mais la difficulté se trouvait dans le cheminement de cette somme du Rwanda vers l’Afrique du Sud car le complot se voulait urgent et les tueurs exigeaient bien sûr qu’ils soient payés presque instantanément : 250 000 d’avance, 250 000 autres juste après l’accomplissement de leur « tâche ».
Intox ou document authentique?
D’aucuns se posent la question de l’authenticité de ces enregistrements. Pourquoi ces interlocuteurs s’efforceraient ils de parler en Kinyarwanda alors qu’ils ont facile à parler Anglais ? Etant des gens du renseignement, ignorent-ils que le risque est hautement élevé de voir leurs conversations décryptées – surtout lorsque cette affaire faisait grand bruit? Etait-il nécessaire qu’un général s’expose aussi directement dans un complot qui allait porter atteinte à l’ordre public d’un autre Etat et pas n’importe lequel : l’Afrique du Sud qui tout de même une grande puissance à l’échelle continentale et dont le parti dominant ANC avait plutôt une certaine sympathie pour les anciens exilés du FPR dont certains d’entre eux ont participé aux différentes guerres de Libération en Afrique du Sud au temps d’Apartheid et au Mozambique notamment ?
De notre avis le fait de parler Kinyarwanda serait sûrement motivé par cet espoir fragile de ne pas être compris par les services de renseignements qui travaillaient sur l’affaire d’arrache pied. Mais bien sûr qu’ils ne peuvent se désintéresser du simple fait que la conversation est dans une langue étrangère et peu usitée au niveau international – l’origine et la destination des appels, la nationalité des personnes sont des éléments suffisants pour attirer l’attention.
Quant au risque, l’importance de l’affaire, ou plutôt de la victime, vaut pour le régime du FPR, et du Président Kagame en particulier, la peine. Et ceci explique aussi que la situation soit traitée par un des généraux les plus influents et les plus fidèles à Paul Kagame. La même réponse, l’importance de la personne, justifierait le risque pris pour porter un coup dur aux relations diplomatiques entre les deux pays. Pour le FPR en effet, il s’agirait d’une question de survie et donc d’un jeu sans règles et dans lequel tous les coups seraient permis.
En marge de l’interview accordée par Gérald Gahima à Jambonews au mois de décembre, ce dernier avait confié à deux membres de l’équipe que le RNC détenait plusieurs enregistrements audios qui démontrent l’implication des plus hautes autorités rwandaises dans la tentative d’assassinat.
Selon un proche du RNC contacté, le RNC dévoilera progressivement au grand public l’ensemble de ces enregistrements qui sont à la source de la congélation des relations diplomatiques entre Pretoria et Kigali.
Espérons que d’ici là, la justice sud africaine aura fait son bout de chemin et aura permis de lever le voile, sur cette tentative d’assassinat et notamment sur l’authenticité de ces audios.
Author: Pacifique Habimana
Source: Jambonews.net, du 20/06/2011
JamboNews a pu se procurer l’un d’entre eux en vue de l’analyser pour ses lecteurs. On y entend deux hommes converser en Kinyarwanda, langue nationale du Rwanda.
En bref une personne en Afrique du Sud donne le compte rendu au [selon le journal Umuvugizi ] Général Jack Nziza, actuel chef de cabinet du ministre de la défense de ses négociations avec un groupe de tueurs à gage pour éliminer Kayumba Nyamwasa sur le lit de l’hôpital où il recevait des soins suite à l’attentat raté. La voix du Général Jack Nziza a été confirmée par plusieurs sources indépendantes ayant travaillés avec Jack Nziza et contactées par JamboNews.
Rappelons aussi que ce personnage semble s’être imposé pour des missions d’élimination d’opposants ou dissidents de grande importance. Dans le passé il a conduit les assassinats de Seth Sendashonga, ancien ministre de l’intérieur – c’était le 16 mai 1998 – et du Colonel Théoneste Lizinde le 06 octobre 1996 tous deux assassinés à Nairobi.
Dans le présent cas, dès le début de la conversation Jack Nziza demande à son interlocuteur de « parler dans le plus possible langage codé». Ce dernier continue en faisant part de la délicatesse de la situation car la sécurité était au maximum du fait de la Coupe du monde qui était imminente. De cette situation les exécutants demandaient 500 000$ pour faire le « travail »mais la difficulté se trouvait dans le cheminement de cette somme du Rwanda vers l’Afrique du Sud car le complot se voulait urgent et les tueurs exigeaient bien sûr qu’ils soient payés presque instantanément : 250 000 d’avance, 250 000 autres juste après l’accomplissement de leur « tâche ».
Intox ou document authentique?
D’aucuns se posent la question de l’authenticité de ces enregistrements. Pourquoi ces interlocuteurs s’efforceraient ils de parler en Kinyarwanda alors qu’ils ont facile à parler Anglais ? Etant des gens du renseignement, ignorent-ils que le risque est hautement élevé de voir leurs conversations décryptées – surtout lorsque cette affaire faisait grand bruit? Etait-il nécessaire qu’un général s’expose aussi directement dans un complot qui allait porter atteinte à l’ordre public d’un autre Etat et pas n’importe lequel : l’Afrique du Sud qui tout de même une grande puissance à l’échelle continentale et dont le parti dominant ANC avait plutôt une certaine sympathie pour les anciens exilés du FPR dont certains d’entre eux ont participé aux différentes guerres de Libération en Afrique du Sud au temps d’Apartheid et au Mozambique notamment ?
De notre avis le fait de parler Kinyarwanda serait sûrement motivé par cet espoir fragile de ne pas être compris par les services de renseignements qui travaillaient sur l’affaire d’arrache pied. Mais bien sûr qu’ils ne peuvent se désintéresser du simple fait que la conversation est dans une langue étrangère et peu usitée au niveau international – l’origine et la destination des appels, la nationalité des personnes sont des éléments suffisants pour attirer l’attention.
Quant au risque, l’importance de l’affaire, ou plutôt de la victime, vaut pour le régime du FPR, et du Président Kagame en particulier, la peine. Et ceci explique aussi que la situation soit traitée par un des généraux les plus influents et les plus fidèles à Paul Kagame. La même réponse, l’importance de la personne, justifierait le risque pris pour porter un coup dur aux relations diplomatiques entre les deux pays. Pour le FPR en effet, il s’agirait d’une question de survie et donc d’un jeu sans règles et dans lequel tous les coups seraient permis.
En marge de l’interview accordée par Gérald Gahima à Jambonews au mois de décembre, ce dernier avait confié à deux membres de l’équipe que le RNC détenait plusieurs enregistrements audios qui démontrent l’implication des plus hautes autorités rwandaises dans la tentative d’assassinat.
Selon un proche du RNC contacté, le RNC dévoilera progressivement au grand public l’ensemble de ces enregistrements qui sont à la source de la congélation des relations diplomatiques entre Pretoria et Kigali.
Espérons que d’ici là, la justice sud africaine aura fait son bout de chemin et aura permis de lever le voile, sur cette tentative d’assassinat et notamment sur l’authenticité de ces audios.
Author: Pacifique Habimana
Source: Jambonews.net, du 20/06/2011
RDC: 18.850 refugiés congolais au Rwanda prêts pour le retour volontaire en RDC
KINSHASA (Xinhua) - 18.850 réfugiés congolais vivant dans le camp de Kiziba, situé dans la province de l'ouest du Rwanda, à 30 kms de Kibuye, ont exprimé la volonté de retourner dans leur pays d'origine après près des 15 années passées hors de leur patrie mère, selon un communiqué parvenu dimanche à l'agence Xinhua (Chine Nouvelle). Lundi 20 juin 2011 | 05:17 UTC 0CommentairesImprimerEnvoyer
Cette volonté a été exprimée à la délégation du gouvernement provincial du Nord-Kivu vendredi 17 juin 2011, au camp de Kiziba au Rwanda, lors d'une mission inscrite dans le cadre des rencontres des provinces transfrontalières de la Communauté Economique des Pays de Grands Lacs (CEPGL).
La partie congolaise conduite par le vice gouverneur de la province du Nord-Kivu, Feller Lutaichirwa Mulwahale, a visité pour la première fois ce camp, depuis l'établissement sur ce site de fortune depuis près de 15 ans, ces compatriotes congolais qui ont exprimé la volonté de regagner leur pays.
Feller Lutaichirwa leur a rassuré que des dispositions sont en cours d'exécution pour leur accueil. C'est, entre autre, l'installation des comités locaux permanents de conciliations (CLPC) dont la mission principale consiste à assurer la réinsertion des réfugiés dans leurs localités d'origine au Nord Kivu.
"Des rencontres tripartites régulières entre nos deux pays et le HCR se tiennent dans les perspectives de votre retour sur base des principes humanitaires internationaux", a ajouté M. Lutaichirwa avant d'indiquer que ce sont des retombées de bonnes relations diplomatiques existant entre la RDC et le Rwanda.
"Toutes ces démarches sont les fruits de l'excellence des rapports entre nos deux chefs d'Etat Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda", a-t-il affirmé.
C'est ainsi, a-t-il ajouté, qu'une proposition de "Go and se" (allez voir), a été émise, en vue d'échanger les informations entre les deux parties, enfin indiqué le chef de la délégation congolaise.
Environ 53.000 réfugiés congolais au total vivent au Rwanda, contre 89.000 réfugiés rwandais en RDC.
Source: Afriquinfos, du 20/06/2011
Cette volonté a été exprimée à la délégation du gouvernement provincial du Nord-Kivu vendredi 17 juin 2011, au camp de Kiziba au Rwanda, lors d'une mission inscrite dans le cadre des rencontres des provinces transfrontalières de la Communauté Economique des Pays de Grands Lacs (CEPGL).
La partie congolaise conduite par le vice gouverneur de la province du Nord-Kivu, Feller Lutaichirwa Mulwahale, a visité pour la première fois ce camp, depuis l'établissement sur ce site de fortune depuis près de 15 ans, ces compatriotes congolais qui ont exprimé la volonté de regagner leur pays.
Feller Lutaichirwa leur a rassuré que des dispositions sont en cours d'exécution pour leur accueil. C'est, entre autre, l'installation des comités locaux permanents de conciliations (CLPC) dont la mission principale consiste à assurer la réinsertion des réfugiés dans leurs localités d'origine au Nord Kivu.
"Des rencontres tripartites régulières entre nos deux pays et le HCR se tiennent dans les perspectives de votre retour sur base des principes humanitaires internationaux", a ajouté M. Lutaichirwa avant d'indiquer que ce sont des retombées de bonnes relations diplomatiques existant entre la RDC et le Rwanda.
"Toutes ces démarches sont les fruits de l'excellence des rapports entre nos deux chefs d'Etat Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda", a-t-il affirmé.
C'est ainsi, a-t-il ajouté, qu'une proposition de "Go and se" (allez voir), a été émise, en vue d'échanger les informations entre les deux parties, enfin indiqué le chef de la délégation congolaise.
Environ 53.000 réfugiés congolais au total vivent au Rwanda, contre 89.000 réfugiés rwandais en RDC.
Source: Afriquinfos, du 20/06/2011
Sunday, June 19, 2011
ONU/homosexuels: Le Conseil des droits de l'homme introduit à l'ONU des notions qui n'ont aucune fondation légale
Le représentant du Pakistan s'est déclaré sérieusement préoccupé par cette tentative d'introduire à l'ONU des notions qui n'ont aucune fondation légale dans la législation internationale des droits de l'homme.
GENEVE - Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution historique destinée à promouvoir l'égalité des individus sans distinction de leur orientation sexuelle.
La résolution a obtenu 23 votes en faveur, 19 contre et trois abstentions.
Présentant le texte, le représentant de l'Afrique du Sud a déclaré que personne ne doit être soumis à la discrimination ou la violence en raison de son orientation sexuelle.
Le vote a donné lieu à un débat houleux au sein du groupe de pays africains, présidé par le Nigeria, et du groupe des pays islamiques, farouchement opposés à la résolution.
Le représentant du Pakistan notamment s'est déclaré sérieusement préoccupé par cette tentative d'introduire à l'ONU des notions qui n'ont aucune fondation légale dans la législation internationale des droits de l'homme.
Le délégué du Nigeria a attaqué l'Afrique du Sud, l'accusant d'avoir rompu avec la tradition du groupe africain de trouver un consensus avant de voter sur une résolution.
Cela me fait de la peine parce que l'Afrique du Sud est le pillier de l'Afrique a-t-il dit, affirmant être convaincu que plus de 90% des sud-africains ne sont pas en faveur de la résolution.
Il est intéressant que les pays occidentaux soient vos partenaires aujourd'hui a-t-il ironisé.
Pour sa part la représentante des Etats-Unis a estimé que le vote de la résolution entre dans l'histoire de la lutte pour l'égalité et la justice.
C'est un pas important vers la reconnaissance du fait que les droits de l'homme sont de fait universels, a-t-elle souligné.
La résolution affirme notamment que tous les êtres humains sont nés libres et égaux en ce qui concerne leur dignité et leurs droits et que chacun doit pouvoir bénéficier de l'ensemble des droits et des libertés (...) sans aucune distinction.
Elle demande également une étude sur les lois discriminatoires et les violences contre les personnes en raison de leur orientation et leur appartenance sexuelle.
Peu avant le vote, le représentant de l'ONG Amnesty International auprès des Nations unies avait qualifié l'adoption de cette résolution d'historique.
Selon Amnesty International, l'homosexualité demeure interdite dans 76 pays.
(©AFP / 17 juin 2011 13h23)
Source :Romandie.com, du 17/06/2011
GENEVE - Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution historique destinée à promouvoir l'égalité des individus sans distinction de leur orientation sexuelle.
La résolution a obtenu 23 votes en faveur, 19 contre et trois abstentions.
Présentant le texte, le représentant de l'Afrique du Sud a déclaré que personne ne doit être soumis à la discrimination ou la violence en raison de son orientation sexuelle.
Le vote a donné lieu à un débat houleux au sein du groupe de pays africains, présidé par le Nigeria, et du groupe des pays islamiques, farouchement opposés à la résolution.
Le représentant du Pakistan notamment s'est déclaré sérieusement préoccupé par cette tentative d'introduire à l'ONU des notions qui n'ont aucune fondation légale dans la législation internationale des droits de l'homme.
Le délégué du Nigeria a attaqué l'Afrique du Sud, l'accusant d'avoir rompu avec la tradition du groupe africain de trouver un consensus avant de voter sur une résolution.
Cela me fait de la peine parce que l'Afrique du Sud est le pillier de l'Afrique a-t-il dit, affirmant être convaincu que plus de 90% des sud-africains ne sont pas en faveur de la résolution.
Il est intéressant que les pays occidentaux soient vos partenaires aujourd'hui a-t-il ironisé.
Pour sa part la représentante des Etats-Unis a estimé que le vote de la résolution entre dans l'histoire de la lutte pour l'égalité et la justice.
C'est un pas important vers la reconnaissance du fait que les droits de l'homme sont de fait universels, a-t-elle souligné.
La résolution affirme notamment que tous les êtres humains sont nés libres et égaux en ce qui concerne leur dignité et leurs droits et que chacun doit pouvoir bénéficier de l'ensemble des droits et des libertés (...) sans aucune distinction.
Elle demande également une étude sur les lois discriminatoires et les violences contre les personnes en raison de leur orientation et leur appartenance sexuelle.
Peu avant le vote, le représentant de l'ONG Amnesty International auprès des Nations unies avait qualifié l'adoption de cette résolution d'historique.
Selon Amnesty International, l'homosexualité demeure interdite dans 76 pays.
(©AFP / 17 juin 2011 13h23)
Source :Romandie.com, du 17/06/2011
RWANDA: Kayumba Nyamwasa demande -t -il pardon?
Le 14 mai dernier, lors d’une conférence du parti RNC à Londres, s’exprimant via internet, par conférence skype, le Général rwandais déchu Faustin Kayumba Nyamwasa a tenu à s’excuser en guise de réponses aux questions concernant son passé à la tête des troupes du FPR, et son rôle au sein du parti politique.
En effet, comme à chaque conférence du RNC, des questions sur le rôle et la responsabilité de Kayumba Nyamwasa en tant qu’ancien responsable d’une armée mono-éthinique et auteur présumée de plusieurs massacres et d’ actes de génocide ont été posées.
Voici en résumé ce que Kayumba Nyamwasa a répondu à ces questions :
■Il affirme qu’au début de l’invasion du FPR, à savoir en octobre 1990, ce n’était pas l’intention du FPR d’exterminer les Hutu en masse. Il donne ses preuves de coexistence pacifique avec les Hutu dans les régions de Nyagatare et Nyabwishongezi (Nord du pays).Les massacres systématiques ont été déclenchés par les mesures prises à l’intérieur du pays, par le gouvernement de Habyarimana. Notamment l’arrestation des supposés « traitres » à l’intérieur du pays, et les meurtres des Tutsi à Mutara entre autres. Tout ceci a provoqué, selon lui, l’esprit de vengeance et les règlements de compte. D’après lui, les massacres ont bien eu lieu et ont été perpétrés par l’armée du FPR, par les Ex-FAR, et par les populations civiles. De ce fait, on ne peut nier les morts de deux côtés, à savoir les Hutu et les Tutsi. Il a aussi confirmé la véracité du « mapping report ».
■Pour sa part, prendre la responsabilité d’une armée telle que le FPR, et commencer une guerre qui se termine par un génocide est une chose regrettable. En effet, il estime qu’une guerre qui se termine par un génocide n’est pas une victoire, au contraire, c’est un échec car c’était une guerre entre les rwandais et non une guerre entre les Rwanda et un pays étranger.
■En ce qui concerne la recherche de la responsabilité de chacun dans cette tragédie, il regrette « personnellement » et « s’excuse ». Il utilise les mots « It’s really regreatable and I really apologize ». Ce qui s’est passé était inapproprié. Il reconnaît qu’il a vu beaucoup de choses se passer. Cependant, tout ceci doit faire l’objet d’une enquête, et il attend que le moment arrive afin de qu’il puisse s’expliquer devant un tribunal. Il ne faut pas interférer avec le cours de la justice, il faut la laisser faire son travail ; et s’expliquer devant un public serait justement une interférence. Affirme-t-il.
■Tous les rwandais devraient reconnaître que tous ceux qui sont morts ont été tués par des rwandais. Ils devraient reconnaître que ce qui s’est passé était inapproprié, mais ils devraient aussi regarder vers l’avenir. Il donne l’exemple de l’Afrique du Sud : Mandela a été enfermé pendant 27 ans, mais à sa sortie de prison, les premières personnes avec lesquelles il a discuté étaient ses anciens bourreaux, à savoir Pieter Botha et Frederik De Klerk. Ils ont arrangé leur problème à leur manière. Donc, les rwandais devraient suivre l’exemple et résoudre leur problème.
■Il termine son intervention en réitérant ses regrets. En effet, il pense que c’est terrible et triste de voir, alors que les rwandais s’entretuent, certains crient haut et fort leur victoire. Mais quelle victoire ?. Rappelons que Mr Kayumba Nyamwasa est l’un des fondateurs du FPR (Front Patriotique Rwandais) en 1988. Il a fait des études de droit à l’université de Makerere avant de rejoindre la guérilla de Museveni pour renverser Milton Obote (Ouganda) ; Il a été le chef d’état-major de l’armée rwandaise sous le régime de Kagame – et de Pasteur Bizimungu ? (1994-2002). Son conflit avec Kagame remonte du temps où il a été nommé chef des services de renseignements (2002). Il est nommé ambassadeur en Inde en 2004 et, en février 2010, il quitte l’ambassade pour se réfugier en Afrique du Sud. A ce jour il a été victime de deux tentatives d’assassinat. Il fait aussi l’objet de trois mandants d’arrêts internationaux émis par la France, l’Espagne et le Rwanda. Aujourd’hui il milite au sein du mouvement RNC (Rwanda National Congrees) aux côtés des autres dissidents du FPR, entre autres Gerald Gahima et Patrick Karegeya.
Analysons de plus près les propos audacieux de Mr Kayumba :
■Il regrette quoi ?
Mr Kayumba Nyamwasa regrette ce qui s’est passé qui n’aurait pas dû se passer. Mais qu’est ce qui s’est passé qui n’aurait pas dû se passer ? Le fait que les rwandais s’entretuent, selon lui. En aucun cas, il ne dit regretter un fait personnel. Il regrette ce qui s’est passé en général. Tant que l’on ne sait pas ce qu’il regrette, comment juger la pertinence de ses regrets, du moins dans l’intérêt du peuple rwandais ?
■I really regreat and I apologize
Je regrette vraiment et je m’excuse:
Il s’excuse auprès de qui ?
Il s’excuse en général, mais il ne dit pas auprès de qui il le fait. Auprès du peuple rwandais ? Auprès de ses amis ? De sa famille ?
Il s’excuse pour quoi ? Pour quels faits ?
Pour ce qui s’est passé qui n’aurait pas dû se passer. Mais qu’est ce qui s’est passé exactement ? Les rwandais se sont entretués. Il va laisser les tribunaux établir les responsabilités de chacun dans cette tragédie. Pour sa part, il reconnaît qu’il a « vu » des choses se passer, mais il ne reconnaît pas avoir « fait » des choses.
La différence entre « S’excuser » et « demander pardon » est que ; quand on s’excuse, généralement on n’attend pas la réponse de la partie adverse. Les excuses peuvent être formulées de manière vague, de façon à ne pas se compromettre (pour aller de l’avant, continuer son chemin…). De plus, s’excuser ou excuser suppose que l’on peut relever les circonstances atténuantes ou des explications, bonnes ou mauvaises du geste posé. Cependant, quand on demande pardon, on attend généralement une contrepartie de la partie adverse, c’est-à-dire une interaction éventuelle. Le chemin du pardon est long et exige des précisions et la reconnaissance de ses responsabilités. Ce n’est pas un oubli, ce n’est pas le fait d’excuser ou de s’excuser, car le demandeur du pardon est sur un chemin qui lui permettra de se réconcilier avec soi-même, ainsi qu’avec les autres.
Dans notre langue rwandaise, cette différence n’existe pas à ma connaissance. Le mot qui existe est unique et c’est « gusaba imbabazi », ou « ndasaba imbabazi ». C’est pourquoi Mr Kayumba Nyamwasa a pris soin de dire ces mots en « anglais », malgré qu’il ait répondu à la question en Kinyarwanda intégralement.
Par conséquent, il serait prudent de ne pas rentrer dans la mouvance qui hoche la tête tout de suite aux supposé « demande de pardon », sans avoir répondu aux questions éventuelles relatives à cette demande qui n’a pas été formulée. Demander pardon suppose la mise à plat de ce qui s’est passé.
Et la justice dans tout ça ?
Selon lui, pour avoir des explications, il faut attendre quand il ira s’expliquer devant un tribunal institutionnel. Encore faudra-t-il que cela arrive …en effet, rien ne garantit que ce moment arrivera.
La justice n’est pas que celle exercée par un tribunal érigé par les hommes, mais aussi celle qui donne aux victimes la chance de connaître la vérité, ou ce qui s’est réellement passé pour les leurs, afin de faire le deuil et la réconciliation avec eux-mêmes. Tant que l’on reste vague dans ses propos, comment permettre à la justice, tant individuelle qu’institutionnelle de s’exercer ?[kp1]
Commission Vérité et Réconciliation AS
L’exemple de l’Afrique du Sud
A la fin de sa réponse, Nyamwasa donne l’exemple de Mandela, qui, après 27 ans de captivité, n’a pas hésité à négocier et coopérer avec ses anciens bourreaux, à savoir Pieter Botha et Frederik De Klerk. Si nous comprenons bien ses propos, le temps est venu aujourd’hui pour que tous les rwandais reconnaissent leurs torts, mais aussi qu’ils osent négocier leur liberté et leur paix avec les bourreaux d’hier.
Rappelons en passant que Mandela était de race noire issu de l’ethnie Xhosa, et que Pieter Botha et De Clerck sont issus des envahisseurs de l’Afrique du Sud depuis de siècles et de race blanche(Africanders). Ce qui diffère dans le cas du Rwanda où c’est une guerre fratricide. De plus, Botha n’a pas du tout été inquiété, ni aucun blanc d’Afrique du Sud pour son rôle dans l’apartheid. Le trou creusé par l’apartheid est resté le même à nos jours, les blancs ayant en main l’économie du pays, et gardant toutes les richesses acquises en oppressant le peuple noir. Aucune indemnité n’a été versé, juste une « commission vérité et réconciliation » qui a été créé, pour permettre de parler des atrocités, sans aucune réparation.
Je sais que Mr Kayumba va lire cet article, et je me permets de lui poser une question à ce sujet : Vous souhaitez aller de l’avant, vous dites que les choses inappropriées se sont passées, mais il faudra négocier avec vous. Puis-je supposer que vous vous mettez dans le camp des bourreaux d’hier ? Si négociation il y a pour la paix et liberté du peuple rwandais, faudrait-il ne plus vous inquiéter sur vos responsabilités dans la tragédie rwandaise, ainsi que tous les membres du FPR voulant se ranger de votre côté ? Laisser le pouvoir au sein de la minorité ? Ne pas récupérer les biens volés ? Et surtout ne pas demander réparation morale ou matériel ? Faudrait-il laisser à ceux qui se sont institués comme plus forts et plus présidentiables que tout le peuple, tous les privilèges qu’ils se sont octroyés de force pour payer la paix et la liberté ?[kp2]
Enfin, je dois dire que je salue l’intelligence de cet homme. On disait qu’il était parmi les plus intelligents du régime, mais je dois dire que je confirme ce fait en analysant ses propos .Il est assez éloquent, il sait ce qu’il veut (le pouvoir) pour lui et ses collaborateurs, et ils font tout pour y arriver. Notamment en utilisant aussi cet art qui consiste à noyer le poisson. Son discours est concis, et chaque mot est mesuré avec précision, contrairement à certaines personnalités du régime actuel….
Est-ce que le peuple rwandais est capable d’aller de l’avant sans la mise à plat de l’essentiel du problème ? Sans conditions? Certes tous les crimes ne seront jamais punis en intégralité, mais le chemin n’est-il pas encore long? Comment faire confiance aux bourreaux d’hier sans conditions, sans garantie quant à labonne foi de ces personnes ? Surtout si cette bonne foi est conditionnée par les problèmes avec le régime actuel…
La tentation serait de croire que Mr Kayumba a fait un grand pas en avant. Je ne doute pas que ce discours a du lui coûter cher, car c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi depuis les premières conférences du RNC. Cependant je rejoins mon confrère J. Bigambo, après les confessions de Mr Th. Rudasingwa: A ces messieurs, il reste des épreuves à passer. Ils doivent d’abord récolter le fruit de leur semence. Car « Imbuto y’umugisha isoromwa ku giti cy’umuruho ».
Clarisse Rugwiro
http://www.jambonews.net
[kp1]Je pense la parie de la justice qui donne place aux victimes passe aussi par cette justice institutionnelle dont l’Etat est le garant. On peut demander que la vérité soit dite au public (et aux victimes donc) mais mais la justice en tant que telle ne peut pas qd même se faire sur Skype!)
[kp2]C’est des questions qui se poseraient à cette éventuelle négociation! et, aussi ces questions sont valables pour tous las impliqués qlq soit leurs camps)
Author: Clarisse Rugwiro
Source: Jambonews.net, du 16/06/2011
En effet, comme à chaque conférence du RNC, des questions sur le rôle et la responsabilité de Kayumba Nyamwasa en tant qu’ancien responsable d’une armée mono-éthinique et auteur présumée de plusieurs massacres et d’ actes de génocide ont été posées.
Voici en résumé ce que Kayumba Nyamwasa a répondu à ces questions :
■Il affirme qu’au début de l’invasion du FPR, à savoir en octobre 1990, ce n’était pas l’intention du FPR d’exterminer les Hutu en masse. Il donne ses preuves de coexistence pacifique avec les Hutu dans les régions de Nyagatare et Nyabwishongezi (Nord du pays).Les massacres systématiques ont été déclenchés par les mesures prises à l’intérieur du pays, par le gouvernement de Habyarimana. Notamment l’arrestation des supposés « traitres » à l’intérieur du pays, et les meurtres des Tutsi à Mutara entre autres. Tout ceci a provoqué, selon lui, l’esprit de vengeance et les règlements de compte. D’après lui, les massacres ont bien eu lieu et ont été perpétrés par l’armée du FPR, par les Ex-FAR, et par les populations civiles. De ce fait, on ne peut nier les morts de deux côtés, à savoir les Hutu et les Tutsi. Il a aussi confirmé la véracité du « mapping report ».
■Pour sa part, prendre la responsabilité d’une armée telle que le FPR, et commencer une guerre qui se termine par un génocide est une chose regrettable. En effet, il estime qu’une guerre qui se termine par un génocide n’est pas une victoire, au contraire, c’est un échec car c’était une guerre entre les rwandais et non une guerre entre les Rwanda et un pays étranger.
■En ce qui concerne la recherche de la responsabilité de chacun dans cette tragédie, il regrette « personnellement » et « s’excuse ». Il utilise les mots « It’s really regreatable and I really apologize ». Ce qui s’est passé était inapproprié. Il reconnaît qu’il a vu beaucoup de choses se passer. Cependant, tout ceci doit faire l’objet d’une enquête, et il attend que le moment arrive afin de qu’il puisse s’expliquer devant un tribunal. Il ne faut pas interférer avec le cours de la justice, il faut la laisser faire son travail ; et s’expliquer devant un public serait justement une interférence. Affirme-t-il.
■Tous les rwandais devraient reconnaître que tous ceux qui sont morts ont été tués par des rwandais. Ils devraient reconnaître que ce qui s’est passé était inapproprié, mais ils devraient aussi regarder vers l’avenir. Il donne l’exemple de l’Afrique du Sud : Mandela a été enfermé pendant 27 ans, mais à sa sortie de prison, les premières personnes avec lesquelles il a discuté étaient ses anciens bourreaux, à savoir Pieter Botha et Frederik De Klerk. Ils ont arrangé leur problème à leur manière. Donc, les rwandais devraient suivre l’exemple et résoudre leur problème.
■Il termine son intervention en réitérant ses regrets. En effet, il pense que c’est terrible et triste de voir, alors que les rwandais s’entretuent, certains crient haut et fort leur victoire. Mais quelle victoire ?. Rappelons que Mr Kayumba Nyamwasa est l’un des fondateurs du FPR (Front Patriotique Rwandais) en 1988. Il a fait des études de droit à l’université de Makerere avant de rejoindre la guérilla de Museveni pour renverser Milton Obote (Ouganda) ; Il a été le chef d’état-major de l’armée rwandaise sous le régime de Kagame – et de Pasteur Bizimungu ? (1994-2002). Son conflit avec Kagame remonte du temps où il a été nommé chef des services de renseignements (2002). Il est nommé ambassadeur en Inde en 2004 et, en février 2010, il quitte l’ambassade pour se réfugier en Afrique du Sud. A ce jour il a été victime de deux tentatives d’assassinat. Il fait aussi l’objet de trois mandants d’arrêts internationaux émis par la France, l’Espagne et le Rwanda. Aujourd’hui il milite au sein du mouvement RNC (Rwanda National Congrees) aux côtés des autres dissidents du FPR, entre autres Gerald Gahima et Patrick Karegeya.
Analysons de plus près les propos audacieux de Mr Kayumba :
■Il regrette quoi ?
Mr Kayumba Nyamwasa regrette ce qui s’est passé qui n’aurait pas dû se passer. Mais qu’est ce qui s’est passé qui n’aurait pas dû se passer ? Le fait que les rwandais s’entretuent, selon lui. En aucun cas, il ne dit regretter un fait personnel. Il regrette ce qui s’est passé en général. Tant que l’on ne sait pas ce qu’il regrette, comment juger la pertinence de ses regrets, du moins dans l’intérêt du peuple rwandais ?
■I really regreat and I apologize
Je regrette vraiment et je m’excuse:
Il s’excuse auprès de qui ?
Il s’excuse en général, mais il ne dit pas auprès de qui il le fait. Auprès du peuple rwandais ? Auprès de ses amis ? De sa famille ?
Il s’excuse pour quoi ? Pour quels faits ?
Pour ce qui s’est passé qui n’aurait pas dû se passer. Mais qu’est ce qui s’est passé exactement ? Les rwandais se sont entretués. Il va laisser les tribunaux établir les responsabilités de chacun dans cette tragédie. Pour sa part, il reconnaît qu’il a « vu » des choses se passer, mais il ne reconnaît pas avoir « fait » des choses.
La différence entre « S’excuser » et « demander pardon » est que ; quand on s’excuse, généralement on n’attend pas la réponse de la partie adverse. Les excuses peuvent être formulées de manière vague, de façon à ne pas se compromettre (pour aller de l’avant, continuer son chemin…). De plus, s’excuser ou excuser suppose que l’on peut relever les circonstances atténuantes ou des explications, bonnes ou mauvaises du geste posé. Cependant, quand on demande pardon, on attend généralement une contrepartie de la partie adverse, c’est-à-dire une interaction éventuelle. Le chemin du pardon est long et exige des précisions et la reconnaissance de ses responsabilités. Ce n’est pas un oubli, ce n’est pas le fait d’excuser ou de s’excuser, car le demandeur du pardon est sur un chemin qui lui permettra de se réconcilier avec soi-même, ainsi qu’avec les autres.
Dans notre langue rwandaise, cette différence n’existe pas à ma connaissance. Le mot qui existe est unique et c’est « gusaba imbabazi », ou « ndasaba imbabazi ». C’est pourquoi Mr Kayumba Nyamwasa a pris soin de dire ces mots en « anglais », malgré qu’il ait répondu à la question en Kinyarwanda intégralement.
Par conséquent, il serait prudent de ne pas rentrer dans la mouvance qui hoche la tête tout de suite aux supposé « demande de pardon », sans avoir répondu aux questions éventuelles relatives à cette demande qui n’a pas été formulée. Demander pardon suppose la mise à plat de ce qui s’est passé.
Et la justice dans tout ça ?
Selon lui, pour avoir des explications, il faut attendre quand il ira s’expliquer devant un tribunal institutionnel. Encore faudra-t-il que cela arrive …en effet, rien ne garantit que ce moment arrivera.
La justice n’est pas que celle exercée par un tribunal érigé par les hommes, mais aussi celle qui donne aux victimes la chance de connaître la vérité, ou ce qui s’est réellement passé pour les leurs, afin de faire le deuil et la réconciliation avec eux-mêmes. Tant que l’on reste vague dans ses propos, comment permettre à la justice, tant individuelle qu’institutionnelle de s’exercer ?[kp1]
Commission Vérité et Réconciliation AS
L’exemple de l’Afrique du Sud
A la fin de sa réponse, Nyamwasa donne l’exemple de Mandela, qui, après 27 ans de captivité, n’a pas hésité à négocier et coopérer avec ses anciens bourreaux, à savoir Pieter Botha et Frederik De Klerk. Si nous comprenons bien ses propos, le temps est venu aujourd’hui pour que tous les rwandais reconnaissent leurs torts, mais aussi qu’ils osent négocier leur liberté et leur paix avec les bourreaux d’hier.
Rappelons en passant que Mandela était de race noire issu de l’ethnie Xhosa, et que Pieter Botha et De Clerck sont issus des envahisseurs de l’Afrique du Sud depuis de siècles et de race blanche(Africanders). Ce qui diffère dans le cas du Rwanda où c’est une guerre fratricide. De plus, Botha n’a pas du tout été inquiété, ni aucun blanc d’Afrique du Sud pour son rôle dans l’apartheid. Le trou creusé par l’apartheid est resté le même à nos jours, les blancs ayant en main l’économie du pays, et gardant toutes les richesses acquises en oppressant le peuple noir. Aucune indemnité n’a été versé, juste une « commission vérité et réconciliation » qui a été créé, pour permettre de parler des atrocités, sans aucune réparation.
Je sais que Mr Kayumba va lire cet article, et je me permets de lui poser une question à ce sujet : Vous souhaitez aller de l’avant, vous dites que les choses inappropriées se sont passées, mais il faudra négocier avec vous. Puis-je supposer que vous vous mettez dans le camp des bourreaux d’hier ? Si négociation il y a pour la paix et liberté du peuple rwandais, faudrait-il ne plus vous inquiéter sur vos responsabilités dans la tragédie rwandaise, ainsi que tous les membres du FPR voulant se ranger de votre côté ? Laisser le pouvoir au sein de la minorité ? Ne pas récupérer les biens volés ? Et surtout ne pas demander réparation morale ou matériel ? Faudrait-il laisser à ceux qui se sont institués comme plus forts et plus présidentiables que tout le peuple, tous les privilèges qu’ils se sont octroyés de force pour payer la paix et la liberté ?[kp2]
Enfin, je dois dire que je salue l’intelligence de cet homme. On disait qu’il était parmi les plus intelligents du régime, mais je dois dire que je confirme ce fait en analysant ses propos .Il est assez éloquent, il sait ce qu’il veut (le pouvoir) pour lui et ses collaborateurs, et ils font tout pour y arriver. Notamment en utilisant aussi cet art qui consiste à noyer le poisson. Son discours est concis, et chaque mot est mesuré avec précision, contrairement à certaines personnalités du régime actuel….
Est-ce que le peuple rwandais est capable d’aller de l’avant sans la mise à plat de l’essentiel du problème ? Sans conditions? Certes tous les crimes ne seront jamais punis en intégralité, mais le chemin n’est-il pas encore long? Comment faire confiance aux bourreaux d’hier sans conditions, sans garantie quant à labonne foi de ces personnes ? Surtout si cette bonne foi est conditionnée par les problèmes avec le régime actuel…
La tentation serait de croire que Mr Kayumba a fait un grand pas en avant. Je ne doute pas que ce discours a du lui coûter cher, car c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi depuis les premières conférences du RNC. Cependant je rejoins mon confrère J. Bigambo, après les confessions de Mr Th. Rudasingwa: A ces messieurs, il reste des épreuves à passer. Ils doivent d’abord récolter le fruit de leur semence. Car « Imbuto y’umugisha isoromwa ku giti cy’umuruho ».
Clarisse Rugwiro
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[kp1]Je pense la parie de la justice qui donne place aux victimes passe aussi par cette justice institutionnelle dont l’Etat est le garant. On peut demander que la vérité soit dite au public (et aux victimes donc) mais mais la justice en tant que telle ne peut pas qd même se faire sur Skype!)
[kp2]C’est des questions qui se poseraient à cette éventuelle négociation! et, aussi ces questions sont valables pour tous las impliqués qlq soit leurs camps)
Author: Clarisse Rugwiro
Source: Jambonews.net, du 16/06/2011
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