Wednesday, December 15, 2010

En attendant la sortie officielle de l’UNC: Kamerhe démissionne du PPRD et de l’Assemblée nationale

Deux ans après, l’opposant et leader de l’UNC, Vital Kamerhe rompt le silence et annonce son départ du PPRD et de l’Assemblée nationale. Il promet de se référer au congrès de son parti pour sa candidature à l’élection présidentielle de 2011 et croit au retour en RDC de J.P. Bemba.

C’était hier au cours d’une conférence de presse à l’ « Espace GB » en présence des membres co-fondateurs de l’Union pour la nation la congolaise (UNC), de plusieurs parlementaires et d’une foule nombreuse de militants. Il a profité de la circonstance pour présenter son parti, ses idées et sa vision politique. Vital Kamerhe a répondu également aux questions comme celle de savoir s’il « ne peaufine pas une stratégie pour embarquer ou abuser tout un électorat pour le compte du président en exercice. Ou alors si Vital Kamerhe ne va pas piéger et infiltrer l’opposition en se comportant comme « une taupe » pour finaliser tous les efforts des forces de changement acquises à l’alternance en 2011 ».

Vital Kamerhe qui a officiellement informé l’opinion de sa démission du PPRD et de l’Assemblée nationale « au regard de la gestion calamiteuse des affaires de l’Etat par des gouvernements de la majorité présidentielle », a-t-il annoncé. Avant d’ajouter que l’Union pour la nation congolaise se consacre à « défendre ses idées et sa vision ». Sans chercher à remuer un passé, Vital Kamerhe a préféré « reprendre sa liberté afin d’ être en phase avec les intérêts de ceux qui ont voulu qu’il fasse la politique pour être au service de la RDC ». En effet, face à une réalité sociale calamiteuse d’aujourd’hui, Vital Kamerhe a noté que la population est désemparée et tout lui devient difficile. Les chômeurs et ceux qui travaillent sont logés à la même enseigne. Les jeunes ne savent que faire. Même manger devient un luxe. Démotivés, tous ceux qui servent le pays dans n’importe quelle structure de l’Etat n’ont plus le cœur à l’ouvrage.

L’UNC, UN PARTI DE L’OPPOSITION
Que dire de toutes ces mises en retraite sélective et sans pension ? A cela, Vital Kamerhe ajoute : « Les magistrats sont devenus les boucs émissaires d’un système défaillant. Pourquoi révoquer seulement les magistrats en violations de toute procédure alors que les véritables malfrats continuent à gangrener l’Etat ? ».

C’est pour faire face à tous ces défis que l’Union pour la nation congolaise (UNC) est ouverte à tous les Congolais qui veulent que les choses changent, bien et vite, afin que chaque citoyen de la RDC puisse avoir son rendez-vous avec l’espérance, a-t-il souligné. Et de renchérir : « L’UNC est ouvert à tous, afin que cesse ce sentiment d’injustice dont se plaignent la quasi-totalité des Congolais ».

Malgré quelques timides progrès constatés, Vital Kamerhe a relevé que la RDC recule dangereusement et les droits de l’Homme battent de l’aile par les assassinats des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes et d’autres citoyens anonymes. Le climat des affaires reste vicié à cause des tracasseries.

C’est pourquoi, le parti de Kamerhe qui rêve d’une RDC meilleure doit s’inspirer du Brésil grâce à la mobilisation efficace de ses ressources humaines et naturelles, car la « RDC est une puissance endormie à cause des crises politiques et sociales répétées, des guerres et de mauvais systèmes de gestion instaurés au lendemain de son indépendance et exacerbée actuellement par l’absence criante de leadership responsable ». Pour Kamerhe, c’est la thérapeutique à apporter doit inévitablement qui doit entraîner le changement de système et l’instauration d’un nouveau leadership différent pour la refondation de l’Etat congolais, le renforcement du fonctionnement harmonieux des institutions et en encourageant l’accès de la femme et de la jeunesse à tous les niveaux d’exercice du pouvoir.

EN PREVISION DES ELECTIONS
A une question de savoir si l’UNC entend conclure des alliances avec d’autres forces de changement, Vital Kamerhe a dit que cela dépendra du programme préélectoral commun dont l’ossature a été relevée.

Il s’agit notamment de ne pas toucher à la Constitution, de préserver le mode de scrutin présidentiel et législatif, empêcher le départ de la Monusco qui doit jouer un rôle pour la protection des candidats de l’Opposition et la facilitation du transport du matériel électoral, œuvrer pour la mise en place du Conseil supérieur de l’Audio visuel, de la Cours constitutionnelle, organe chargé du contentieux électoral , de mettre rapidement le Bureau de la CENI et la désignation de son président et enfin la mise en place d’une commission de monitoring des violations des droits humains pendant la campagne électorale et les élections.


Author: Louis-Paul Eyenga Sana


Source: Le Potentiel, du 15/12/2010

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