Friday, February 4, 2011

RDC: Lorsque Jeune Afrique s'attaque à Kabila: Lambert Mende réplique / La RDC n’est pas une République bananière

Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, passe désormais pour l’homme des situations difficiles. Lorsque la Majorité hésitait à faire part de son projet de révision de la Constitution, Mende a pris le devant pour baliser le terrain. Le jeudi 3 février 2011, il s’est particulièrement chargé de l’hebdomadaire international Jeune Afrique - au nom du gouvernement congolais qui s’est senti frustré par les attaques orientées contre le chef de l’Etat, Joseph Kabila. Sacré Mende.

Les durs propos tenus par l’hebdomadaire international Jeune Afrique à l’endroit du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, n’ont pas laissé indifférent le gouvernement.

Qui d’autre alors, à part Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, pouvait, au sein de l’Exécutif national, affronter la grande machine communicationnelle de Jeune Afrique. Homme des situations difficiles, Mende a convoqué hier jeudi 3 février en son cabinet toute la presse (nationale et internationale) pour dénoncer ce qu’il a qualifié d’« injure suprême à propos de nos compatriotes ».

Outre l’hebdomadaire Jeune Afrique, il s’est également chargé de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) et de l’Union sacrée pour l’alternance, une plate-forme de l’Opposition.

Tous ont donc été servis – rabroués de la plus belle manière par le porte-parole du Gouvernement.

D’entrée de jeu, Lambert Mende a dénoncé une main invisible - « une gorge profonde », « un challenger déloyal » - à la base de la « campagne de sape d’une rare virulence » menée dans le seul but de « casser Joseph Kabila qui se prépare à affronter des élections dans quelques mois ».

Ainsi, pour Lambert Mende, la dernière livraison de Jeune Afrique est préméditée. Elle s’inscrit dans un schéma bien tracé pour discréditer le président de la RDC.

« Peine perdue », cependant, a-t-il tenu à rappeler, prédisant l’échec à cette campagne de mauvais goût.

Ce qui explique, a-t-il dit, la retenue au niveau du gouvernement, en se refusant d’interdire la circulation en RDC de cette livraison de Jeune Afrique. « Notre amour propre blessé ne peut pas justifier la censure. D’autres moyens de répondre existent et pourraient motiver la saisie d’un journal ou l’interdiction d’une prestation audiovisuelle », a fait remarquer le porte-parole du gouvernement. « Cependant, estime-t-il, « quelques mises au point s’imposent ».

Rien que pour l’hebdomadaire parisien, il en a repris 17, chacune orientée dans le sens de détruire la lecture partiale des faits contenus dans sa dernière livraison. L’Asadho et l’Union sacrée pour l’alternance n’ont pas été épargnées.

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Réplique à Jeune Afrique: la RDC n’est pas une République bananière
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La dernière parution d’un hebdomadaire franco-africain paraissant à Paris a consacré rien moins que 14 pages au Président de la RD Congo, Joseph Kabila.

Le titre affiché en couverture du magazine est révélateur des intentions des auteurs : Kabila = Mobutu light. Le contenu a la causticité du vitriol. Sur ce titre, il est de notoriété publique dans le landerneau politique congolais que l’assimilation de celui que l’on veut détruire au défunt Maréchal de l’ex-Zaïre, anti-héros devant l’Eternel, constitue l’injure suprême pour beaucoup de nos compatriotes.

Il appert donc assez clairement que l’objectif de cette série est de « casser » Joseph Kabila qui se prépare à affronter des élections dans quelques mois. Tout laisse croire que cette campagne de sape d’une rare virulence est le fait d’un challenger déloyal. Sans le nommer, nous l’appellerons « gorge profonde ». Pour l’édification de l’opinion publique que cette saillie a voulu abuser, je relèverai le fait que, contrairement au régime autocratique qui a sévi dans ce pays il n’y a pas si longtemps, notre gouvernement n’a pas censuré la livraison en question de Jeune Afrique qui est librement distribuée dans le pays. En dépit des attaques dont le Président a été l’objet, la liberté d’expression demeure un acquis en RD Congo.

Notre amour-propre blessé ne peut pas justifier la censure. D’autres moyens de répondre existent et notamment cet entretien de clarification avec vous. Seuls des impératifs de sécurité et de défense nationale pourraient motiver la saisie d’un journal ou l’interdiction d’une prestation audiovisuelle.

Sur le fond, quelques mises au point s’imposent:

1. On perçoit nettement le filigrane d’une implacable hostilité des auteurs et des inspirateurs à l’égard du président Joseph Kabila. Ils évoquent un pseudo «pacte tacite » (les mots sont de J.A.) avec les capitales occidentales («aide contre démocratie»). Le non respect par notre président de ce fameux pacte tacite aurait entraîné le retrait du tapis rouge que lui déroulaient auparavant lesdites capitales. Il est dit que ce refroidissement des têtes couronnées d’Occident envers Joseph Kabila serait observé également chez ses homologues africains, agacés par « ce qu’ils perçoivent comme de l’arrogance à leur égard ». Sans aucune élaboration autre que le fait qu’il marcherait les mains dans les poches lors de grandes rencontres internationales! On peut juger du sérieux de telles analyses.

2. lI est reproché au président Kabila que d’aucuns souhaitaient voir demeurer ‘ad vitam aeternam’ un «gamin de 29 ans, (un) fétu de paille » (les mots sont de J.A.) d’avoir pris de l’étoffe et de l’assurance et d’être devenu « injoignable au téléphone » (par les démarcheurs occidentaux). Pourtant une telle évolution n’est pas pour déplaire aux Congolaises et aux Congolais dont il défend avec pugnacité et détermination les aspirations légitimes. La revisitation des contrats léonins sur les mines qui fait grincer les dents s’inscrit dans ce cadre. Cette campagne infamante musclée trouve ses racines dans la haine viscérale que vouent au président les prédateurs dépossédés et leurs affidés qui militent pour le maintien d’un ‘statu quo’ auquel les congolais n’ont aucun intérêt. Aucun citoyen congolais digne de ce nom ne se lamentera de voir son président prendre de l’assurance et refuser de recevoir des « injonctions » par téléphone de l’extérieur?

3. François Soudan situe «l’accroc au printemps de Kinshasa», illustré par la rupture du deal entre Kabila et les capitales occidentales, au début de 2003 lorsque le ministre Matungulu, «l’homme du FMP’, démissionna. On a beau manipuler la casuistique, tout Congolais averti comprend que pour les inspirateurs de ce commentaire, le vrai «crime» de Joseph Kabila c’est d’avoir osé privilégier les Intérêts Nationaux de la RD Congo et de ne pas avoir laissé nos partenaires extérieurs gérer à leur guise les ressources du Congo par ‘missi dominici’ interposés.

4. Les prédateurs n’acceptent pas que le président Joseph Kabila, sur la timidité duquel ils comptaient pour pérenniser l’exploitation sans contrepartie significative des richesses de la RD Congo, se soit métamorphosé en ce défenseur « moderne, modeste et avisé » des Intérêts Nationaux de son pays qui « agace jusqu’à ses voisins africains ». Du coup, même les qualités dont il était crédité avant sa «mue» (horreur du culte de la personnalité, grande capacité de synthèse) ne sont plus perçues par ceux qui ont programmé sa mise à l’écart et multiplient les fausses accusations à cet effet.

5. L’article introductif de François Soudan s’ouvre sur une affirmation: « Il y a dix ans, c’est un Joseph mystérieux et timide qui prenait la place de son père, assassiné. Beaucoup alors ont cru au réveil congolais... ». Comme si pour l’auteur, le mystère et la timidité étaient des « qualités » idéales chez un chef d’Etat africain. Etonnant de la part du directeur de J.A. qui a construit une réputation flatteuse sur la promotion des valeurs de la transparence qui est aux antipodes d’une gestion « mystérieuse » et « timide » d’un Etat.

6. Selon F. Soudan, le président congolais se serait transformé en « papillon solitaire » après avoir été à son avènement « le chrysalide qui inspirait â Jacques Chirac, George W. Bush, Kofi Annan et au roi des Belges un irrépressible désir de protection, au point de le porter à bout de bras sur le tipoy de l’élection présidentielle de 2006 ». Il doit savoir que les compatriotes — et électeurs - de Joseph Kabila n’apprécieraient pas du tout que leur président soit « protégé » par d’autres dirigeants du monde au lieu de protéger son peuple, le cas échéant contre les intérêts desdits autres dirigeants. Les espoirs déçus sont en fait portés par ceux qui pensent que cinquante ans après l’indépendance, ils peuvent toujours octroyer aux Congolais leurs dirigeants et à ces derniers leurs programmes d’action. Notre peuple a payé le prix du sang pour récupérer sa souveraineté que J.A. a tort de considérer comme une simple vue de l’esprit. Nous sommes peut-être là au coeur du contentieux entre Joseph Kabila et ceux qui, de l’extérieur, tentent vainement de le contrôler.

7. Kabila = Mobutu Light, est un poncif émasculateur. A quelque facette de la très forte personnalité de l’autocrate de la deuxième République que l’on puisse se référer, rien ne permet d’induire un quelconque jumelage entre les deux personnages. Le sort de Mobutu Sese Seko, dont la carrière politique fut portée à bout de bras par les forces impérialistes depuis 1960 était intimement lié à ses mentors occidentaux, malgré quelques querelles passagères. Joseph Kabila, né dans les maquis de son père en rébellion contre l’impérialisme, est venu au pouvoir à la faveur des péripéties de la révolution lancée par ce dernier avant d’être élu démocratiquement en 2006. Il a des repères politiques et idéologiques diamétralement contraires à ceux du défunt Maréchal de l’ex-Zaïre. Les cyniques occidentaux faiseurs de rois africains qui prétendent l’avoir « porté à bout de bras sur le typoy des élections » se mentent à eux-mêmes. Homme sobre et introverti, Joseph Kabila est tout sauf le « petit-fils idéologique » de Mobutu.

8. Il n’est pas banal de voir J.A., journal réputé progressiste, condamner un chef d’Etat africain pour ne pas avoir à la tête du ministère des finances un agent du Fonds Monétaire International. Pas banal aussi, ce reproche à l’homme politique Joseph Kabila de vouloir gouverner autrement que certains autres dirigeants d’un continent dont l’hebdomadaire parisien ressasse les dysfonctionnements et la mauvaise gouvernance à longueur de journées. Du reste, personne ici n’ignore le sort peu enviable réservé à certains membres parmi les plus prestigieux du « Club des chefs d’Etat » en Afrique du Nord, notamment. Ceux qui demandent à Kabila de se couler dans ce moule conformiste et décrié ne veulent rien moins que le pousser à une sorte de suicide politique. Peine perdue.

9. J.A. parle de l’impunité, de l’affairisme et de la corruption comme s’il s’agissait de tares apparues en RD Congo à l’avènement de Joseph Kabila il y a dix ans. C’est tromper l’opinion que de ne pas indiquer qu’il s’agit de fléaux hérités de la deuxième République mobutiste qui avait phagocyté le pays trente-deux ans durant et contre lesquels le président a mobilisé très fermement l’ensemble des institutions de la République en faisant attribuer de nouveaux moyens à la magistrature et au système de sécurité.

10. L’histoire de l’élection présidentielle de 2006 et du fonctionnement des institutions congolaises après celle-ci telle que rendue par J.A. est totalement tronquée. En parcourant cette version, on remonte facilement à « gorge profonde » qui a inspiré les auteurs. La légende d’infamie servie aux lecteurs de J.A. est le fruit de l’ego surdimensionné de cet ancien cacique du pouvoir tombé en disgrâce et qui, depuis lors, consacre tout son temps et son énergie à se venger. Sa haine à l’égard de Joseph Kabila l’a poussé à faire écrire même des choses contradictoires à J.A. A Christophe Boisbouvier fr sécurité: le clan des Katangais ») il a affirmé que le Général Numbi « est la première personne que Kabila appelait le matin », qu’«iI garde de l’influence » et que « Kabila continue de la consulter » alors qu’à François Soudan il avait dit que « depuis qu’il est venu aux oreilles du président que ce militaire apprécié de ses hommes, mulubakat comme lui, était bien vu par les chancelleries occidentales au point d’en faire un rival potentiel, Numbi n’est plus en grâce ». Où est donc la vérité?

Tous les thèmes de prédilection des prestations mondaines qu’affectionnait M. « gorge profonde » aux jours de sa splendeur se retrouvent dans ces articles: acharnement sur des personnalités restées fidèles à JKK comme le speaker de l’Assemblée Nationale Boshab, le député Augustin Katumba Mwanke ou le chef d’Etat-Major général des FARDC, Didier Etumba; attaques systématiques contre quiconque tourne autour du chef, particulièrement les Katangais accusés de le snober du fait de leur proximité sociologique avec le Président. On aura remarqué à ce sujet que le Président Kabila devient (redevient) un vrai Katangais. Il n’est plus ce dirigeant à la nationalité douteuse que les détracteurs vouaient aux mille diables...

11. Selon Marianne Meunier (« chronique d’un isolement avancé ») un « contrat tacite » (sic) Il aurait été passé entre le N°1 congolais et « les Occidentaux ». Les entorses à cet engagement de la part du président congolais auraient « provoqué le retrait du tapis rouge». Au terme de cet accord, « les bailleurs de fonds occidentaux financent le processus électoral (370 millions d’euros). En échange, l’élu doit veiller à la bonne gouvernance économique et à la démocratie ». Un vrai roman à l’eau de rose. Mais voici qu’en dépit du certificat de bonne gouvernance économique que fut l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE fin 2010, de la bonne tenue générale des paramètres macro-économiques, de l’augmentation quasi exponentielle des recettes publiques au cours des quatre dernières années, de la création de 14.550 emplois dans le chantier des infrastructures en 2010, de l’adhésion du pays à I’OHADA et de la consolidation des libertés démocratiques nonobstant les dysfonctionnements dont on se rend compte qu’elles sont plus anecdotiques que structurels, Marianne Meunier découvre un nouveau péché cardinal de Joseph Kabila: c’est celui d’avoir osé ordonner la révision des contrats miniers « le plus souvent en défaveur des compagnies occidentales ». Elle ne dit pas comment la bonne gouvernance et la transparence peuvent faire l’économie d’une revisitation corrective des contrats léonins au motif qu’ils sont favorables aux Occidentaux.

12. L’autre péché du n°1 congolais, c’est « la signature des contrats chinois en septembre 2007. Dans la foulée, la rupture de l’accord entre l’Etat congolais et le groupe minier canadien First Quantum Crispe Ottawa ». La messe est dite: on sort carrément des principes pour plonger dans la défense des spoliateurs qui financent « gorge profonde » et ses amis. Mais ce n’est pas tout.

Joseph Kabila serait également coupable d’être « bercé par les refrains du panafricanisme. Il n’a pas de tropisme occidental. Thomas Sankara dont il dit avoir appris «la fierté» est sa référence. Une facette tenue cachée jusqu’en 2006 alors que le pays était sous tutelle mais qui s’est révélée après l’onction du suffrage universel». On croit rêver: C’est donc à redevenir une république bananière que J.A., pourtant fervent admirateur, comme la majorité des Congolais, du regretté révolutionnaire burkinabé, nous destine. Dont acte.

13. Pas plus qu’en 2006, Joseph Kabila n’a pas à redouter des élections démocratiques en 2011. Il a des « oeuvres » palpables à présenter et il est sans doute le seul parmi les candidats connus à pouvoir le faire, les autres ne pouvant se prévaloir que de leur certificat de « bons élèves » de certaines puissances occidentales, ce qui n’est pas déterminant pour les Congolais. Ne pas le reconnaître, c’est falsifier l’histoire. Il est vrai que l’alliance entre « les derniers partisans de Nkunda, les FDLR et des opposants au régime de Paul Kagame » est une source d’inquiétude pour la sous-région de la CEPGL. Les gouvernements congolais, rwandais et burundais en ont pris la juste mesure et les précautions nécessaires.

Vouloir faire passer Joseph Kabila pour le vecteur de la criminalité perpétrée par ces forces négatives alors que son pays en est la principale victime est insensé.

14. La RDC a suffisamment prouvé sa bonne foi à l’égard de ses partenaires traditionnels en revoyant à la baisse ses projets d’infrastructures dans le cadre des contrats chinois. Le but en était d’intégrer les exigences de ces partenaires (occidentaux). Il ne faut pas en plus lui exiger de renoncer à sa souveraineté. Ceux qui attendaient une telle démarche de Joseph Kabila se sont trompés. Le partenariat mutuellement avantageux que le gouvernement souhaite entretenir avec la communauté internationale n’est pas à confondre avec un bradage de nos ressources que les Congolais n’accepteront jamais.

15. «L’isolement avancé» dont parle Marianne Meunier n’est pas le fait du président Joseph Kabila, loin s’en faut. C’est une véritable stratégie déstabilisatrice délibérée contre le président Joseph Kabila qui a cessé d’être ce qu’on aurait voulu qu’il fut et qu’on accuse de tous les péchés pour mieux le noyer. Mais c’est sans compter avec la clairvoyance du peuple congolais qui, après avoir perdu Patrice—Emery Lumumba en 1961 et Mzee Laurent-Désiré Kabila en 2001, n’est plus dupe et sait se prendre en charge.

16. lI n’y a pas si longtemps, François Soudan avait bravement dénoncé le « Congo bashing », ce lynchage médiatique systématique de la RD Congo qui est devenu un lieu commun aussi bien dans une certaine presse que dans les rapports d’ONG et Agences internationales bien-pensantes. Pour mémoire, M. Soudan écrivait, entre autres, ceci: « Le problème dans cet exercice de « Congo bashing » (que l’on pourrait traduire par « critique permanente et systématique ») est que tout élément à décharge, ou tout simplement explicatif, de la situation actuelle, est a priori écarté. (...) certaines évidences méritent d’être énoncées. La première est qu’on ne sort pas de trente ans de dictature et d’une décennie de guerre sans que tout — y compris la façon d’être et de penser des Congolais — soit à reconstruire. La deuxième est que, si la RD Congo est aujourd’hui en paix avec tous ses voisins, c’est à Joseph Kabila qu’elle le doit. La troisième est que la Banque mondiale et le FMI, qui se sont livrés sur Kinshasa à un véritable chantage afin que le fameux prêt chinois soit révisé d’un tiers à la baisse, portent une lourde part de responsabilité dans l’écrasante dette extérieure, contractée pour l’essentiel sous Mobutu avec leur bénédiction, et qu’ils ne l’assument pas. La quatrième enfin est que, pour la première fois depuis longtemps, une réponse est apportée en ce moment au défi fondamental: comment rétablir le contrôle de l’Etat sur toute l’étendue du territoire? Comment déboucher les artères de ce grand corps malade? Comment désenclaver un arrière-pays dont certaines zones sont revenues à l’état précolonial? Tel est l’objectif, ambitieux certes, problématique sans doute, mais profondément raisonnable des « cinq chantiers de la République » dont certains ont déjà commencé — notamment le long de la mythique RN 1, qui relie le Bas-Con go au Katanga ».

M. François Soudan semble avoir été pris en tenaille, d’une part par le propriétaire de J.A., M. Béchir Ben Yahmed qui semble avoir pris en grippe Joseph Kabila (du simple fait qu’il ait succédé à son défunt père?) et d’autre part, par les devoirs de l’amitié envers « gorge profonde », cet ancien courtisan éconduit et inconsolable bien connu comme un indécrottable complexé adepte du « muzungu anasema» qui est passé dans le camp des partisans de la souveraineté surveillée. Mais cela suffit-il pour que cesse d’exister cette « volonté des Congolais de vivre, ensemble (qui) ne s’est jamais démentie en un demi-siècle d’histoire tourmentée, malgré les guerres civiles et les multiples ingérences extérieures » dont parlait F. Soudan et dont Joseph Kabila est à ce jour l’incarnation vivante?

17. J.A. semble regretter que le Président Kabila ne soit pas un membre assidu du « Club des Chefs » et franc-maçon, qu’il ne soit pas « assisté » par un marabout ou soumis au diktat des réseaux qui contrôlent les pays africains à partir de l’Occident, bref, qu’il ne soit pas comme « les autres ».

Nous affirmons que dans le contexte de notre pays qui a été dirigé pendant des décennies par des oligarques extravertis, des réseaux liés à des loges maçonniques et des occultistes qui ont fait la fortune des tristement célèbres marabouts, le leadership patriotique, moderne, décomplexé et tout en sobriété de Joseph Kabila est perçu comme une brise rafraîchissante dont le peuple congolais a le plus besoin.

En fait, le seul parallélisme qui ne fait pas de doute et qui transparait dans tous ces articles est celui établi entre Joseph Kabila prétendu « petit fils idéologique de Mobutu » et accusé de considérer « ses voisins comme des sous-préfets », et Patrice-Emery Lumumba taxé de « dangereux communiste » en 1960, le tout traduisant une flambée d’adrénaline chez ceux pour qui Kabila aujourd’hui comme Lumumba en 1960 n’est qu’un obstacle à éliminer à tout prix, quitte à trouver n’importe quel prétexte. 50 ans après, le peuple congolais, blanchi sous le harnais des épreuves, ne se laissera plus faire

II. LES ACCUSATIONS DE L’ASADHO CONTRE LA MAJORITE.

Le 31 janvier dernier, I’ASADHO a publié un communiqué faisant état d’intimidations, arrestations et répressions contre des membres de l’opposition politique de la part du gouvernement de la RD Congo.

L’ASADHO aligne à l’appui de ses allégations quelques cas qui relèvent de tout à fait autre chose que des « intimidations, arrestations et répression » d’opposants par la majorité au pouvoir.

Ainsi est mise en exergue une affaire purement commerciale entre le Grand Hôtel Kinshasa et ses clients membres de l’opposition qui n’avaient pas pu se servir d’une salle de conférence dans cet hôtel dont ils avaient payé la location en raison d’une panne d’électricité, selon la direction. Rendre le Gouvernement responsable d’un tel incident relève de la pure mauvaise foi. Les missions d’un gouvernement sont connues. Le Gouvernement n’est pas supposé empêcher une panne accidentelle d’électricité dans un bâtiment au motif que l’opposition y aurait une activité.

On peut à cet égard rappeler que dans le même GHK, il y a quelques mois, une panne d’électricité avait interrompu la Grande commission mixte RDC —Afrique du Sud coprésidée par nos deux chefs d’Etat sans que l’on se mette à chercher des « coupables» pour cette déconvenue.

L’ASADHO affirme aussi que la manifestation de l’UNC de M. Kamerhe prévue au GB le 07 janvier a été interdite, sans dire par qui et pourquoi. C’est encore une affirmation gratuite, car on a appris par l’Honorable Lumeya (opposition), et plusieurs autres sources qu’il s’agissait d’un « problème protocolaire » interne à l’opposition qui avait compromis cette manifestation et avait abouti à la recherche d’un « terrain neutre », d’où la délocalisation vers le GHK. Ceci donne de la consistance à ceux qui suspectent I’ASADHO d’être en fait un parti de l’opposition déguisé en ONG, ce qui constitue une violation des normes.

L’ASADHO a signalé l’arrestation de deux membres de I’UNC sans aucun détail utile à ce sujet. Tous les spécialistes des questions des droits de l’Homme savent que sans connaître les circonstances d’un incident en la matière, personne ne peut y pallier d’aucune façon. Or, la dénonciation de I’ASADHO ne donne aucune précision sur le service qui aurait arrêté ces personnes ni sur le lieu de détention. Nous recommanderons donc une fois de plus à I’ASADHO un peu plus de professionnalisme pour plus d’efficacité et par respect pour le public qui a droit à la vérité.

Le cas de l’ancien ministre Diomi Ndongala rapporté dans le communiqué est révélateur de la dérive politicienne de I’ASADHO. En effet, la justice à Muanda a condamné ce compatriote après une procédure en bonne et due forme à cinq (5) mois de prison pour coups et blessures à un agent des services de l’Etat à la frontière RDC - Angola. Alors que M. Diomi lui-même a reconnu les faits, I’ASADHO prétend qu’il est détenu pour des motifs politiques. Comme si les droits de l’Homme ne concernent que la classe politique et pas les petits fonctionnaires. Que l’on ne s’étonne pas que le Gouvernement ne prenne plus au sérieux l’engagement humanitaire d’une telle organisation.

Le communiqué évoque enfin des menaces anonymes par téléphone subies par le secrétaire général du parti de Diomi Ndongala en en imputant la responsabilité au pouvoir. Un raccourci ridicule quand on sait que même des ministres subissent aussi ce type d’agression qui est à la portée de M. Tout le monde.

En réalité, I’ASADHO ne cherche qu’à prouver que ce gouvernement ne pourra « pas garantir des élections libres, démocratiques et équitables à tous les partis politiques » afin d’obtenir plus d’implication d’acteurs internationaux (Monusco) dans le processus électoral de 2011, et de rééditer chez nous la triste pantalonnade ivoirienne.

On connaît la chanson, ses auteurs et leurs objectifs réels. Mais le Congo ne se laissera pas prendre.

L’ASADHO incite le chef de l’Etat à violer l’indépendance du pouvoir judiciaire en lui demandant de « faire libérer sans condition, tous les opposants politiques qui sont emprisonnés ». Evidemment cela ne se fera pas car il n’est pas prouvé que tout opposant qui est aux prises avec la justice ne l’est qu’à cause de son statut d’opposant.

III. LA DEMARCHE DE L’USA AUPRÈS DE LA MONUSCO

Vingt-quatre heures après I’ASADHO, une plate-forme de l’opposition, l’Union sacrée pour l’alternance (USA), publiait une déclaration qui est pour l’essentiel un copier-coller caricatural de communiqués de certains nostalgiques occidentaux sur la récente révision constitutionnelle. Des nostalgiques inconsolables à la suite d’une décision qui en réalité, a pour conséquence de consolider la souveraineté de notre peuple. Cette frange de l’opposition apparaît ainsi comme un groupe de marchands de souveraineté.

La litanie des pseudo-injustices décriées par cette déclaration dénonce des actes judiciaires posés en toute légalité. Il s’agit notamment de la condamnation de Monsieur Diomi et de la récente condamnation de l’Honorable Martin Mukonkole pour une affaire de vol en bande de véhicules de luxe. Fallait-il donc que la justice renonçât à poursuivre l’un et l’autre parce qu’ils sont membres de l’opposition?

En outre, il est inquiétant pour le bon fonctionnement de notre système démocratique, de constater que l’opposition passe le plus clair de son temps à préparer la contestation électorale sur base d’un procès d’intention qui ne tient pas débout, plutôt que de se préparer réellement aux élections dont les règles du jeu sont établies légalement et en toute transparence.

Dans sa livraison N° 4009 du 2 février 2011, le quotidien Le Phare s’est fait l’écho des inquiétudes sur l’instrumentalisation de certaines organisations de la société civile « apolitique » par des acteurs politiques pour leurs stratégies.

Cette alerte met la puce à l’oreille de quiconque a parcouru le communiqué de I’ASADHO du 31janvier et la déclaration de l’USA du 30 janvier qui révèlent un jumelage troublant.

- L’USA et I’ASADHO ont dénoncé dans les mêmes termes l’interdiction le 09 janvier du point de presse de l’opposition au GGHK.

- Les deux textes fustigent les persécutions contre I’UNC de M. Kamerhe. L’USA fustige l’arrestation des membres de ce parti à Kindu. En fait, le point 2 de la Déclaration de l’USA est repris, mot pour mot, au point 3 du communiqué de I’ASADHO.

- Les deux textes évoquent en termes identiques l’arrestation et les poursuites pénales contre M. Diomi Ndongala.

- Ils font des recommandations qui se recoupent demandant à la Monusco « d’inscrire parmi ses actions prioritaires de 2011 la protection des candidats de l’opposition aux élections)> (USA) et « d’inscrire dans ses actions pour 2011 la protection des candidats de l’opposition aux élections de 2011 » (ASADHO).

- Autre recommandation aux partis politiques: « ne pas céder aux menaces et intimidations, et de continuer à exercer leurs droits, conformément à la constitution » (USA) et de « ne pas céder aux menaces et intimidations, mais de continuer à exercer leurs droits conformément aux prescrits de la constitution » (ASADHO).

Même un enfant ne peut s’y tromper: les deux textes sont de la même main. Peut-on encore spéculer sur la neutralité et l’objectivité du communiqué de membres de la société civile comme I’ASADHO?

Du reste, la dénonciation de menaces et intimidations à l’endroit de l’opposition repose sur une supercherie. A notre connaissance, personne n’empêche les opposants d’exercer leurs droits constitutionnels. Sinon il n’y aurait pas tous ces débats que l’on suit quotidiennement à la télévision et dans lesquels les débateurs de l’opposition s’illustrent souvent par des insultes gratuites contre le pouvoir sans être du tout inquiétés. Il faut que nous apprenions à faire chacun son travail honnêtement.

C’est aussi une des exigences du changement démocratique.

Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA

Ministre de la Communication et des Médias

Porte-parole du Gouvernement 


 


Source:  Le Potentiel, du 4.2.11

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