Thursday, February 10, 2011

Rwanda : Pretoria accuse un "pays étranger" dans la tentative d'assassinat du général Nyamwasa

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L’Afrique du Sud a mis en cause des "agents" et un "pays étranger" - sans citer le Rwanda - dans la tentative d’assassinat du général rwandais Kayumba Nyamwasa, exilé en Afrique du Sud depuis février dernier - un officier ambitieux, très proche des services ougandais, et qui se pose depuis une décennie en rival du président Paul Kagamé.
Même si le Rwanda n'est pas nommément cité, c’est une attaque que Kigali ne va sûrement pas apprécier. Dans une déclaration, le 1er juillet, le ministère sud-africain des Affaires étrangères affirme que la tentative d’assassinat du général rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa a été perpétrée par des « agents » et un « pays étranger », sans en dire tellement plus. Mais il y a des non-dits moins explicites...
Faustin Kayumba Nyamwasa, exilé en Afrique du Sud depuis février, avait été l’objet d’une tentative d’assassinat le 19 juin à Johannesburg, en pleine Coupe du monde. Son épouse avait immédiatement accusé les services rwandais d'être à l'origine de l'opération, ce que Kigali avait aussitôt démenti. Puis, au Rwanda, Jean-Leonard Rugambage, journaliste et directeur-adjoint du bi-mensuel Umuvugizi, a été tué devant la porte de son domicile de quatre balles par des assaillants inconnus, alors qu'il venait de mettre en cause les autorités de son pays dans la tentative de meurtre du général Nyamwasa. Un crime qui connaît aujourd'hui un nouveau rebondissement.
« Cette affaire implique des agents de sécurité et (représente) un attentat contre une personne qui était passée par les voies légales pour demander l'asile en Afrique du Sud », a déclaré le directeur général du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Ayanda Ntsaluba. « Il ne faut pas prendre cela à la légère car cela touche à la stabilité d'un pays », a-t-il dit.

Officier brillant et ambitieux

« Elle implique aussi un pays étranger avec qui nous avons de bonnes et de solides relations diplomatiques », a-t-il précisé. « C'est pourquoi nous ne désignerons pas le lieu d'où les agresseurs suspectés venaient. » Le 24 juin, Ntsaluba avait déclaré que « si l'attaque était un acte politique contre le général sur le sol sud-africain, nous le considérerons avec une grande gravité et nous le traiterons comme tel ».
Même voilées, les accusations de Pretoria ne manqueront pas d'indisposer Kigali, dont le nom résonne dans le silence. Car le général Kayumba Nyamwasa s’est posé en rival personnel du président Paul Kagamé depuis une dizaine d’années. De façon détournée tout d’abord, puis ouvertement depuis sa fuite en Afrique du Sud en février 2010. Contrairement à ce qui a été dit, il n’est ni un membre fondateur du Front patriotique rwandais (FPR, parti au pouvoir), ni celui qui a « libéré » Kigali en juin 1994. Mais cet officier brillant et ambitieux, très proche des services ougandais, a vite cherché à jouer pour son propre compte.

L'opposition frontale, un exercice risqué

Chef d’état-major, puis directeur des services de renseignements (le NSS), il s’est constitué un réseau solide au sein de l’armée, parmi les hommes d’affaires et dans les milieux monarchistes. Lors de la crise entre Paul Kagamé et l’ancien président Pasteur Bizimungu, il a très discrètement pris parti pour ce dernier tout en proposant ses bons offices. À l’occasion d’un stage prolongé à Londres en 2001, il a noué une relation étroite avec plusieurs personnalités britanniques, dont la baronne Lynda Chalker, ex-ministre du Développement.
Éloigné en 2004 en tant qu’ambassadeur en Inde, il renâcle, tarde à prendre son poste et ne l’occupe que de façon très intermittente, voyageant à maintes reprises sans autorisation. Convoqué à Kigali au début de 2010, Nyamwasa devait, selon des sources sérieuses, être entendu par le Conseil des anciens du FPR, présidé par Paul Kagamé, afin de se voir délivrer un ultime avertissement. Il a préféré fuir : en Ouganda, tout d’abord, puis en Afrique du Sud. Et basculer dans l’opposition frontale au régime - exercice qui n’est pas sans risques.
 SOURCE: Jeune Afrique, 01/07/2010 à 17h:20

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