Friday, August 19, 2011

COTE D'IVOIRE: Laurent et Simone Gbagbo inculpés de crimes économiques

Au pouvoir pendant une décennie, Laurent Gbagbo a été inculpé jeudi de "crimes économiques", soit "vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l'économie nationale". L'ex-Première dame a été inculpée mardi et placée en détention sous les mêmes chefs d'accusation.

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse Simone, en résidence surveillée dans le nord du pays ont été inculpés cette semaine de crimes économiques.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et sa femme simone ont été inculpés, a indiqué le procureur Simplice Kouadio Koffi lors d'une conférence de presse jeudi. C'est la première fois que leur statut judiciaire est clarifié depuis leur arrestation le 11 avril, à l'issue d'une crise ayant fait au moins 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010.

Le gouvernement du président Alassane Ouattara resserre l'étau sur les membres du régime mis en cause dans les violences exercées contre des civils pendant la crise post-électorale.

"Vol aggravé, atteinte à l'économie nationale, détournement de deniers publics, pillage"

L'ancien président a été inculpé jeudi de "crimes économiques", notamment "vol aggravé, atteinte à l'économie nationale, détournement de deniers publics, pillage" et placé en détention préventive, a déclaré le procureur Simplice Kouadio Koffi. L'ex-Première dame, a été inculpée mardi des mêmes chefs d'accusation, et devrait incessamment être détenue à la prison d'Odiénné. L'ex-président et son épouse étaient jusqu'à présent assignés à résidence, respectivement à Korhogo et Odienné.

Laurent Gbagbo a été condamné sur le plan international pour avoir rejeté les résultats électoraux certifiés par les Nations unies, qui donnaient la victoire à Alassane Ouattara. L'Union européenne et les Etats-Unis lui ont imposé des sanctions et la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) l'a privé de fonds publics. En réponse à ces sanctions, des groupes armés pro-Gbagbo ont alors pris le contrôle de la branche abidjanaise de la BCEAO, provoquant une crise de liquidités qui a entraîné le blocage du système bancaire durant trois mois.

Par ailleurs, l'ancien chef du parti de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan, a été inculpé avec onze autres personnes d'atteinte à la sûreté de l'Etat, pour avoir ouvert la voie à un retour à la guerre civile en refusant de reconnaître le résultat de l'élection présidentielle de novembre. Au total, 42 personnalités civiles du camp Gbagbo, dont Laurent et Simone Gbagbo et une bonne partie de l'ancien gouvernement, sont désormais détenues dans le nord, inculpées d'atteinte à la sûreté de l'Etat ou de "crimes économiques".

"Justice des vainqueurs"

Le président Ouattara a par ailleurs invité la Cour pénale internationale à juger les auteurs des crimes les plus graves commis durant la crise.

Néanmoins des voix se sont élevées pour déplorer qu'aucun des hommes de Ouattara n'ait été arrêté pour actes criminels, malgré l'existence d'éléments de preuves à leur encontre.

Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou redouté une "justice des vainqueurs" sous le nouveau président. Et ce, alors que la mission de l'ONU dans le pays a, la semaine dernière, accusé les forces de Ouattara d'avoir perpétré des exécutions extrajudiciaires durant le mois écoulé.

LEXPRESS.fr avec agences


Source:  L'Express, publié le 19/08/2011 à 12:03

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