Le lundi 13 décembre 2010, sur les ondes de la Radio France Internationale, plusieurs compatriotes ont suivi cette information : «Une nouvelle recrue pour la majorité présidentielle en République démocratique du Congo : le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) a rejoint, ce week-end à Kinshasa, la majorité présidentielle. C’est le pasteur Jean-Marie Runiga, chargé des relations extérieures de l’ancienne rébellion du Nord-Kivu, qui a signé l’acte d’adhésion à l’AMP, expliquant que le CNDP a décidé de cheminer avec le président Joseph Kabila. » Cette nouvelle a, inutilement, surpris beaucoup de compatriotes. L’amnésie et l’habitude de travailler sur le court terme seraient à la base de cette surprise. Au fur et à mesure que le temps passe, les questions essentielles liées à la guerre d’agression que les grandes puissances et leurs satellites nous mènent sont oubliées. La foi dans le processus (dit) démocratique de 2006 complique davantage la compréhension de ce qui nous arrive. Dès que nous perdons de vue que le Rwanda, jusqu’à ce jour, tient à la partition du Congo et à prendre le Kivu ; que les puissances impérialistes occidentales pratiquent la politique de diviser pour régner en se servant de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi comme Etats-satellites pour déstabiliser l’Afrique des Grands et avoir accès à ses ressources naturelles et ses matières premières stratégiques, nous faussons le reste de nos échanges et débats.
Pour réaliser ces objectifs, comment procèdent-ils ?
Ils mènent des actions cohérentes. Sur le court, moyen et long terme. Ils changent de temps en temps de stratégie mais les objectifs restent les mêmes. Infiltrer toutes les institutions congolaises pour les affaiblir de l’intérieur et créer des institutions parallèles ; recourir au viol comme arme de guerre et envoyer des ONG qu’ils financent pour donner l’impression de panser nos plaies et de soulager nos douleurs ; indiquer à leurs hommes et femmes liges opérant au sein des institutions congolaises la direction qu’ils doivent prendre, etc.
Donnons un exemple de l’infiltration des institutions congolaises. Quand le 2 janvier 2008, Laurent Nkunda s’exprime sur les ondes de la Radio Bwiza FM sur les officiers rwandais qui seraient dans l’armée congolaise, il dit ceci : « Eh bien, si vous entendez par soldats rwandais tous ceux qui ont servi un jour au sein du Front patriotique rwandais, le FPR, et ensuite dans l’armée patriotique rwandaise, l’APR du général Paul Kagame, alors le peuple congolais a un sérieux problème à résoudre, car son propre président, élu au suffrage universel direct par plus de 58% des voix (en octobre 2008), est non seulement d’origine tutsi, comme moi mais est aussi un ancien soldat du FPR, comme moi. » Quand, tout à coup, certains d’entre nous, font semblant de ne pas comprendre qu’en acceptant le processus de 2006, nous officialisions l’infiltration de nos institutions étatiques au sommet et que les mouvements rebelles créés et soutenus par Kigali étaient ses Chevaux de Troie, cela étonne.
Tenez. Quand est-ce que Nkunda devient dangereux pour Kigali ? C’est quand il a cherché à prendre un peu plus de liberté (réellement ou de façon théâtrale) vis-à-vis de Kigali le 25 décembre 2008.
Au cours d’un entretien dans son quartier général, il osera affirmer ceci : « L’AFDL et le RCD sont les créations du Rwanda. Le MLC est une création de l’Ouganda. » Ce faisant, il voulait présenter le CNDP comme étant une œuvre congolo-congolaise. La suite, nous la connaissons. Il sera rappelé à l’ordre par son « créateur » au début de 2009. (Kapingu nakosonga, wangata twisu wantonuena !)
Comment le RCD et les autres Chevaux de Troie de Kigali ont-ils travaillé à l’affaiblissement des institutions congolaises après que Laurent-Désiré ait remercié « ses créateurs » devenus encombrants, eu égard à leurs agendas cachés ? Prenons deux exemples.
Le premier. « Au cours de l’automne 2000, l’étau se resserre autour de Kabila (Laurent-Désiré). Le Mzee tente une opération militaire contre les rebelles du RCD et l’armée rwandaise. Il organise avec ceux qu’ils désignent comme ses deux bras droits, Joseph Kabila (…) et le général John Numbi, une réunion opérationnelle entre les chefs des Forces armées congolaises, des FDLR et du CNDD/FDD de Jean Bosco Ndayikengurukiye, pour devancer l’offensive ennemie qu’il sait imminente. » (P. PEAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p.405. Les autres citations sont tirées du même livre.) Que remarquent les alliés circonstanciels de Mzee ? Ses directives ne sont pas exécutées. « Les bras droits empêchent ainsi la largage d’armes et de munitions au bénéfice des FDLR qui sont alors déployés à l’est de la RDC et aux côtés des Maï-Maï, tentent de contenir les Rwandais et leurs alliés de RCD-Goma. » (p.405) Le deuxième exemple est celui de Pweto. (On peut y ajouter celui de Rwumangabo qui est plus récent !) Quand les Rwandais décident d’attaquer Pweto au mois d’octobre 2000, Laurent-Désiré Kabila se prépare à leur barrer la route. « Mais la bataille frontale espérée par Kabila n’aura pas lieu : les généraux, dont John Numbi, et les troupes congolaises prennent la fuite. Joseph Kabila reste avec les seuls FDLR, qui, avec lui, incendient les chars et les armes lourdes abandonnées par les Congolais et les alliés (…) ». Se confiant sur cet épisode à Pierre Péan, les anciens chefs des FDLR soutiendront que depuis l’été 1998, Joseph Kabila et John Numbi sont au service de Paul Kagame pour évincer Laurent-Désiré Kabila du pouvoir.
Que John Numbi ait été l’un des négociateurs de l’opération Umoja Wetu permettant à l’armée rwandaise de revenir sur le lieu de ses crimes le 20 janvier 2009 est un signe d’une grande constance et d’une grande cohésion dans ses services de Cheval de Troie de Paul Kagame. De 1998 à 2010, douze ans durant, Joseph et son gouvernement parallèle (où siège John Numbi) ont été au service du Rwanda. Ils chasseront Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale. Son péché, quel était-il ? Avoir protesté contre l’entrée officielle de l’armée rwandaise sur notre territoire. Disons que les Chevaux de Troie ont travaillé, sur le temps, au sein d’un gouvernement parallèle, à réaliser les objectifs de Kigali et de leurs parrains communs. Quand le CNDP cherche à rejoindre ses alliés naturels officiellement-parce qu’officieusement, il travaille toujours avec Kabila et les siens-, il s’inscrit dans la logique cohérente de la poursuite de l’action de la balkanisation du Congo et du pillage de ses ressources naturelles et minières. Ayant expérimenté l’efficacité des institutions parallèles, les Chevaux de Troie de Kigali et de l’Occident sont en train de distraire les plus naïfs d’entre nous en parlant des élections de 2011. Ils se moquent d’eux sous cape. Ils savent que les institutions officielles ne servent à rien dans un pays sous tutelle et en proie à une prédation permanente. Elles n’exercent aucun contrôle sur les institutions officieuses au service du capitalisme sauvage.
A notre avis, se plaindre de l’alliance CNDP-AMP, c’est ne rien comprendre à la marche de l’histoire officielle du Congo. Elle n’est pas encore écrite par ses dignes filles et fils.
Il arrive que le processus (dit) démocratique de 2006 soit présenté comme l’aboutissement de différents accords signés au cours de notre histoire agitée pour une transition démocratique. Mais qui a joué le rôle majeur dans la confection et la signature de ces accords ? Prenons l’accord de Lusaka. Qui en a été le facilitateur ? Ketumile Masire.
Qui était-il ? Sur quoi reposait sa politique ? « Ketumile Masire, ancien président du Botswana (1980-1998), dont toute la politique reposait sur une étroite alliance avec De Beers, la principale société diamantaire du monde, avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis – auxquels il avait donné l’autorisation de construire l’immense base militaire de Mapharananwe, comprenant notamment une base d’écoutes couvrant l’Afrique australe. » (p.398) Qui a travaillé dans l’ombre au projet de cet accord ? Quels étaient ses contacts ?« Le projet d’accord a été piloté par Philip Winter, fonctionnaire britannique, spécialiste de la région des Grands Lacs. Et l’homme de l’ombre de l’accord est Howard Holpe, un personnage qu’Israël avait mobilisé dans son soutien à Mobutu dans les années 1980 ; il est là cette fois pour le compte de l’administration Clinton. C’est lui qui, au cours de réunions secrètes tenues à l’hôtel Livingstone, à Pretoria, en juin 1999, reçoit les émissaires du RCD-Goma, rencontre Kagame et Museveni, mais aussi Mandela et Mbeki ; lui encore qui rédige le texte de l’accord, transmis à Bill Clinton, Madeleine Albright et Koffi Annan via l’ambassade américaine à Pretoria. » (p. 399)
Voilà comment s’est effectué un boulot en réseau pour la néo-colonisation de notre pays et l’Afrique des Grands Lacs. Quand nous ne savons pas tout ceci et que nous nous acharnons sur l’alliance naturelle entre le CNDP et l’AMP, que nous nous préparons à aller aux « élections libres, démocratiques et transparentes » en 2011, nous témoignons d’une ignorance crasse sur la marche actuelle du monde. A travers leur alliance, le CNDP et l’AMP restent cohérents dans la poursuite de l’ action criminelle et prédatrice qu’ils mènent au Congo au profit d’eux-mêmes et de leurs maîtres. Cette alliance est un signe parmi tant d’autres du « nouvel assujettissement » du Congo et de l’Afrique par les pouvoirs impérialistes.
Dans ce contexte, les appels lancés par Kadhafi au Festival mondial des arts nègres à Dakar le mardi 14 décembre 2011 doivent retenir notre attention : « A bas l’impérialisme! L’Afrique doit s’unir, pour qu’on ne redevienne pas des serfs ou des esclaves. Il faut mettre en place un gouvernement d’union pour le continent africain, que l’Afrique ait une seule armée (. . .) qui se composerait d’un million de soldats. » L’enjeu est là : redevenir ou pas des serfs et des esclaves des tous les loups du monde. Identifier et mettre (chez nous) hors d’état d’agir les satellites de tous les loups du monde, à court, moyen et long terme devrait rentrer dans la vision que les dignes filles et fils du Congo doivent avoir pour le Congo de demain.
Les élections de 2011 peuvent-elles contribuer à cette action ? Nous ne pensons pas. L’alliance entre le CNDP et l’AMP est un signal a décrypter : les politiques de l’AMP ont, désormais, choisi d’avoir officiellement, une branche armée. Ils reconduisent la politique de leurs maîtres du talk and fight. Pour eux, négocier une légitimité politique par les urnes en 2011 ne devrait pas les dispenser de semer la terreur et la désolation par les armes. Quitte à mettre cela sur le dos des forces négatives ! Se faisant, ils pourront intimider les plus audacieux d’entre nous au cours de leurs campagnes électorales et forcer certaines alliances contre-nature. 2011 risque d’être la copie conforme de 2006. Là, nous n’aurons, encore une fois, que nos yeux pour pleurer et maudire nos dieux et nos ancêtres. Ce n’est qu’un point de vue…Kazanga koyeba ezali liwa ya mobimba !
Pour réaliser ces objectifs, comment procèdent-ils ?
Ils mènent des actions cohérentes. Sur le court, moyen et long terme. Ils changent de temps en temps de stratégie mais les objectifs restent les mêmes. Infiltrer toutes les institutions congolaises pour les affaiblir de l’intérieur et créer des institutions parallèles ; recourir au viol comme arme de guerre et envoyer des ONG qu’ils financent pour donner l’impression de panser nos plaies et de soulager nos douleurs ; indiquer à leurs hommes et femmes liges opérant au sein des institutions congolaises la direction qu’ils doivent prendre, etc.
Donnons un exemple de l’infiltration des institutions congolaises. Quand le 2 janvier 2008, Laurent Nkunda s’exprime sur les ondes de la Radio Bwiza FM sur les officiers rwandais qui seraient dans l’armée congolaise, il dit ceci : « Eh bien, si vous entendez par soldats rwandais tous ceux qui ont servi un jour au sein du Front patriotique rwandais, le FPR, et ensuite dans l’armée patriotique rwandaise, l’APR du général Paul Kagame, alors le peuple congolais a un sérieux problème à résoudre, car son propre président, élu au suffrage universel direct par plus de 58% des voix (en octobre 2008), est non seulement d’origine tutsi, comme moi mais est aussi un ancien soldat du FPR, comme moi. » Quand, tout à coup, certains d’entre nous, font semblant de ne pas comprendre qu’en acceptant le processus de 2006, nous officialisions l’infiltration de nos institutions étatiques au sommet et que les mouvements rebelles créés et soutenus par Kigali étaient ses Chevaux de Troie, cela étonne.
Tenez. Quand est-ce que Nkunda devient dangereux pour Kigali ? C’est quand il a cherché à prendre un peu plus de liberté (réellement ou de façon théâtrale) vis-à-vis de Kigali le 25 décembre 2008.
Au cours d’un entretien dans son quartier général, il osera affirmer ceci : « L’AFDL et le RCD sont les créations du Rwanda. Le MLC est une création de l’Ouganda. » Ce faisant, il voulait présenter le CNDP comme étant une œuvre congolo-congolaise. La suite, nous la connaissons. Il sera rappelé à l’ordre par son « créateur » au début de 2009. (Kapingu nakosonga, wangata twisu wantonuena !)
Comment le RCD et les autres Chevaux de Troie de Kigali ont-ils travaillé à l’affaiblissement des institutions congolaises après que Laurent-Désiré ait remercié « ses créateurs » devenus encombrants, eu égard à leurs agendas cachés ? Prenons deux exemples.
Le premier. « Au cours de l’automne 2000, l’étau se resserre autour de Kabila (Laurent-Désiré). Le Mzee tente une opération militaire contre les rebelles du RCD et l’armée rwandaise. Il organise avec ceux qu’ils désignent comme ses deux bras droits, Joseph Kabila (…) et le général John Numbi, une réunion opérationnelle entre les chefs des Forces armées congolaises, des FDLR et du CNDD/FDD de Jean Bosco Ndayikengurukiye, pour devancer l’offensive ennemie qu’il sait imminente. » (P. PEAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p.405. Les autres citations sont tirées du même livre.) Que remarquent les alliés circonstanciels de Mzee ? Ses directives ne sont pas exécutées. « Les bras droits empêchent ainsi la largage d’armes et de munitions au bénéfice des FDLR qui sont alors déployés à l’est de la RDC et aux côtés des Maï-Maï, tentent de contenir les Rwandais et leurs alliés de RCD-Goma. » (p.405) Le deuxième exemple est celui de Pweto. (On peut y ajouter celui de Rwumangabo qui est plus récent !) Quand les Rwandais décident d’attaquer Pweto au mois d’octobre 2000, Laurent-Désiré Kabila se prépare à leur barrer la route. « Mais la bataille frontale espérée par Kabila n’aura pas lieu : les généraux, dont John Numbi, et les troupes congolaises prennent la fuite. Joseph Kabila reste avec les seuls FDLR, qui, avec lui, incendient les chars et les armes lourdes abandonnées par les Congolais et les alliés (…) ». Se confiant sur cet épisode à Pierre Péan, les anciens chefs des FDLR soutiendront que depuis l’été 1998, Joseph Kabila et John Numbi sont au service de Paul Kagame pour évincer Laurent-Désiré Kabila du pouvoir.
Que John Numbi ait été l’un des négociateurs de l’opération Umoja Wetu permettant à l’armée rwandaise de revenir sur le lieu de ses crimes le 20 janvier 2009 est un signe d’une grande constance et d’une grande cohésion dans ses services de Cheval de Troie de Paul Kagame. De 1998 à 2010, douze ans durant, Joseph et son gouvernement parallèle (où siège John Numbi) ont été au service du Rwanda. Ils chasseront Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale. Son péché, quel était-il ? Avoir protesté contre l’entrée officielle de l’armée rwandaise sur notre territoire. Disons que les Chevaux de Troie ont travaillé, sur le temps, au sein d’un gouvernement parallèle, à réaliser les objectifs de Kigali et de leurs parrains communs. Quand le CNDP cherche à rejoindre ses alliés naturels officiellement-parce qu’officieusement, il travaille toujours avec Kabila et les siens-, il s’inscrit dans la logique cohérente de la poursuite de l’action de la balkanisation du Congo et du pillage de ses ressources naturelles et minières. Ayant expérimenté l’efficacité des institutions parallèles, les Chevaux de Troie de Kigali et de l’Occident sont en train de distraire les plus naïfs d’entre nous en parlant des élections de 2011. Ils se moquent d’eux sous cape. Ils savent que les institutions officielles ne servent à rien dans un pays sous tutelle et en proie à une prédation permanente. Elles n’exercent aucun contrôle sur les institutions officieuses au service du capitalisme sauvage.
A notre avis, se plaindre de l’alliance CNDP-AMP, c’est ne rien comprendre à la marche de l’histoire officielle du Congo. Elle n’est pas encore écrite par ses dignes filles et fils.
Il arrive que le processus (dit) démocratique de 2006 soit présenté comme l’aboutissement de différents accords signés au cours de notre histoire agitée pour une transition démocratique. Mais qui a joué le rôle majeur dans la confection et la signature de ces accords ? Prenons l’accord de Lusaka. Qui en a été le facilitateur ? Ketumile Masire.
Qui était-il ? Sur quoi reposait sa politique ? « Ketumile Masire, ancien président du Botswana (1980-1998), dont toute la politique reposait sur une étroite alliance avec De Beers, la principale société diamantaire du monde, avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis – auxquels il avait donné l’autorisation de construire l’immense base militaire de Mapharananwe, comprenant notamment une base d’écoutes couvrant l’Afrique australe. » (p.398) Qui a travaillé dans l’ombre au projet de cet accord ? Quels étaient ses contacts ?« Le projet d’accord a été piloté par Philip Winter, fonctionnaire britannique, spécialiste de la région des Grands Lacs. Et l’homme de l’ombre de l’accord est Howard Holpe, un personnage qu’Israël avait mobilisé dans son soutien à Mobutu dans les années 1980 ; il est là cette fois pour le compte de l’administration Clinton. C’est lui qui, au cours de réunions secrètes tenues à l’hôtel Livingstone, à Pretoria, en juin 1999, reçoit les émissaires du RCD-Goma, rencontre Kagame et Museveni, mais aussi Mandela et Mbeki ; lui encore qui rédige le texte de l’accord, transmis à Bill Clinton, Madeleine Albright et Koffi Annan via l’ambassade américaine à Pretoria. » (p. 399)
Voilà comment s’est effectué un boulot en réseau pour la néo-colonisation de notre pays et l’Afrique des Grands Lacs. Quand nous ne savons pas tout ceci et que nous nous acharnons sur l’alliance naturelle entre le CNDP et l’AMP, que nous nous préparons à aller aux « élections libres, démocratiques et transparentes » en 2011, nous témoignons d’une ignorance crasse sur la marche actuelle du monde. A travers leur alliance, le CNDP et l’AMP restent cohérents dans la poursuite de l’ action criminelle et prédatrice qu’ils mènent au Congo au profit d’eux-mêmes et de leurs maîtres. Cette alliance est un signe parmi tant d’autres du « nouvel assujettissement » du Congo et de l’Afrique par les pouvoirs impérialistes.
Dans ce contexte, les appels lancés par Kadhafi au Festival mondial des arts nègres à Dakar le mardi 14 décembre 2011 doivent retenir notre attention : « A bas l’impérialisme! L’Afrique doit s’unir, pour qu’on ne redevienne pas des serfs ou des esclaves. Il faut mettre en place un gouvernement d’union pour le continent africain, que l’Afrique ait une seule armée (. . .) qui se composerait d’un million de soldats. » L’enjeu est là : redevenir ou pas des serfs et des esclaves des tous les loups du monde. Identifier et mettre (chez nous) hors d’état d’agir les satellites de tous les loups du monde, à court, moyen et long terme devrait rentrer dans la vision que les dignes filles et fils du Congo doivent avoir pour le Congo de demain.
Les élections de 2011 peuvent-elles contribuer à cette action ? Nous ne pensons pas. L’alliance entre le CNDP et l’AMP est un signal a décrypter : les politiques de l’AMP ont, désormais, choisi d’avoir officiellement, une branche armée. Ils reconduisent la politique de leurs maîtres du talk and fight. Pour eux, négocier une légitimité politique par les urnes en 2011 ne devrait pas les dispenser de semer la terreur et la désolation par les armes. Quitte à mettre cela sur le dos des forces négatives ! Se faisant, ils pourront intimider les plus audacieux d’entre nous au cours de leurs campagnes électorales et forcer certaines alliances contre-nature. 2011 risque d’être la copie conforme de 2006. Là, nous n’aurons, encore une fois, que nos yeux pour pleurer et maudire nos dieux et nos ancêtres. Ce n’est qu’un point de vue…Kazanga koyeba ezali liwa ya mobimba !
Author: J.-P. Mbelu
Source: Congoindépendant 2003-2010, du
15 Décembre 2010
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