Deux juges français, Marc Trévidic et Nathalie Poux, ont notifié au Burundi, terrain neutre volontairement choisi, des poursuites pour "complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste" à ces suspects, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Parmi eux figurent James Kabarebe et Charles Kayonga, respectivement ministre de la Défense et chef d’état-major du président Paul Kagame, l’actuel président rwandais.
Auditionnés à plusieurs reprises par les juges depuis le 5 décembre, ils ont contesté toute responsabilité.
Fruit d’un accord entre la justice française et les autorités rwandaises, cette procédure devait déboucher ce jeudi sur la levée des mandats d’arrêt délivrés en 2006 par la France contre ces personnes. Ces mandats avaient provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali.
Le dossier vise l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en avril 1994, abattu par des missiles à son atterrissage à Kigali. Onze autres personnes avaient été tuées, dont le président burundais Cyprien Ntaryamira et quatre membres d’équipage français.
Cet événement a été le point de départ de l’un des plus grands génocides du XXe siècle, le massacre de 800.000 personnes, pour la plupart de l’ethnie tutsi, par des extrémistes de l’ethnie hutu, celle du président Habyarimana.
On ignore toujours si c’est la guérilla du FPR (Front patriotique rwandais), commandée par le Tutsi Paul Kagame, qui a commis l’attentat, déclenchant ainsi les massacres, ou si ce sont des extrémistes hutus qui l’ont fait pour favoriser des projets génocidaires déjà prêts.
Rapprochement Paris-Kigali
Ce rendez-vous judiciaire au Burundi a permis d’éviter aux suspects une incarcération qui aurait été procéduralement automatique s’ils étaient venus en Europe. Ils resteront poursuivis mais peuvent participer à l’enquête.
"Cette démarche est fondamentale puisque les mandats d’arrêt seront levés et que nos clients pourront donner toutes les explications voulues", a dit à Reuters pendant les auditions au Burundi Me Lef Forster, avocat français des suspects.
Après les mandats d’arrêt, Paul Kagame considérait que Paris tentait de lui renvoyer la responsabilité du génocide. Les relations diplomatiques ont été rétablies depuis.
En déplacement au Rwanda en février 2010, le président Nicolas Sarkozy a reconnu des "erreurs" de la France, qui soutenait le régime Habyarimana, dont sont issus les génocidaires.
Outre James Kabarebe et Charles Kayonga, plusieurs officiers et hauts responsables du régime ont été auditionnés par les juges français.
Sur les neuf visés par des mandats d’arrêt en 2006, deux manquent à l’appel, un étant réfugié en Afrique du sud et l’autre introuvable. La dernière personne visée, Rose Kabuye, a déjà été mise en examen fin 2008 en France après avoir été arrêtée en Allemagne.
Le juge Jean-Louis Bruguière, auquel Marc Trévidic a succédé en 2007, accusait Paul Kagame d’avoir planifié et mis en oeuvre l’attentat avec son état-major.
Le juge s’appuyait sur deux témoins rwandais, mais ils ont été depuis réinterrogés par le juge Trévidic et l’un a dit avoir menti, l’autre atténuant fortement sa déposition en admettant qu’il n’était pas témoin direct des faits.
Les juges français ont aussi repris l’enquête technique sur les tirs, avec un premier transport sur les lieux de l’attentat à Kigali en septembre dernier, en compagnie de nombreux experts. Un rapport est attendu en février prochain.
Parmi eux figurent James Kabarebe et Charles Kayonga, respectivement ministre de la Défense et chef d’état-major du président Paul Kagame, l’actuel président rwandais.
Auditionnés à plusieurs reprises par les juges depuis le 5 décembre, ils ont contesté toute responsabilité.
Fruit d’un accord entre la justice française et les autorités rwandaises, cette procédure devait déboucher ce jeudi sur la levée des mandats d’arrêt délivrés en 2006 par la France contre ces personnes. Ces mandats avaient provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali.
Le dossier vise l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en avril 1994, abattu par des missiles à son atterrissage à Kigali. Onze autres personnes avaient été tuées, dont le président burundais Cyprien Ntaryamira et quatre membres d’équipage français.
Cet événement a été le point de départ de l’un des plus grands génocides du XXe siècle, le massacre de 800.000 personnes, pour la plupart de l’ethnie tutsi, par des extrémistes de l’ethnie hutu, celle du président Habyarimana.
On ignore toujours si c’est la guérilla du FPR (Front patriotique rwandais), commandée par le Tutsi Paul Kagame, qui a commis l’attentat, déclenchant ainsi les massacres, ou si ce sont des extrémistes hutus qui l’ont fait pour favoriser des projets génocidaires déjà prêts.
Rapprochement Paris-Kigali
Ce rendez-vous judiciaire au Burundi a permis d’éviter aux suspects une incarcération qui aurait été procéduralement automatique s’ils étaient venus en Europe. Ils resteront poursuivis mais peuvent participer à l’enquête.
"Cette démarche est fondamentale puisque les mandats d’arrêt seront levés et que nos clients pourront donner toutes les explications voulues", a dit à Reuters pendant les auditions au Burundi Me Lef Forster, avocat français des suspects.
Après les mandats d’arrêt, Paul Kagame considérait que Paris tentait de lui renvoyer la responsabilité du génocide. Les relations diplomatiques ont été rétablies depuis.
En déplacement au Rwanda en février 2010, le président Nicolas Sarkozy a reconnu des "erreurs" de la France, qui soutenait le régime Habyarimana, dont sont issus les génocidaires.
Outre James Kabarebe et Charles Kayonga, plusieurs officiers et hauts responsables du régime ont été auditionnés par les juges français.
Sur les neuf visés par des mandats d’arrêt en 2006, deux manquent à l’appel, un étant réfugié en Afrique du sud et l’autre introuvable. La dernière personne visée, Rose Kabuye, a déjà été mise en examen fin 2008 en France après avoir été arrêtée en Allemagne.
Le juge Jean-Louis Bruguière, auquel Marc Trévidic a succédé en 2007, accusait Paul Kagame d’avoir planifié et mis en oeuvre l’attentat avec son état-major.
Le juge s’appuyait sur deux témoins rwandais, mais ils ont été depuis réinterrogés par le juge Trévidic et l’un a dit avoir menti, l’autre atténuant fortement sa déposition en admettant qu’il n’était pas témoin direct des faits.
Les juges français ont aussi repris l’enquête technique sur les tirs, avec un premier transport sur les lieux de l’attentat à Kigali en septembre dernier, en compagnie de nombreux experts. Un rapport est attendu en février prochain.
Reuters
Source: Congoindépendant 2003-2010 , du 16 Décembre 2010
Source: Congoindépendant 2003-2010 , du 16 Décembre 2010
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