Monday, December 20, 2010

Synthèse de l'actualité sur la Cote d'ivoire, d'après Collette Braeckman

Deux femmes puissantes à Abidjan, 17/12/2010.

Derrière le combat au sommet qui oppose Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, il y a aussi deux femmes. Le feu et l’eau, le fer et le velours. Le combat militant d’une syndicaliste, le brillant parcours d’une femme d’affaires.
Simone Ehivet, née en 1949, est historienne comme Laurent Gbagbo, qu’elle épouse en seconde noces. Leur union se fonde sur la passion politique, sur les luttes syndicales ils partagent l’exil en France et aussi la prison d’Abidjan alors que, dans les années 70, ils se battent en faveur du multipartisme et défient Houphouët Boigny. Avec les années et l’exercice du pouvoir, Laurent s’arrondit, butine et certains le disent aujourd’hui prêt à composer, tirant la leçon de sa défaite électorale. Mais Simone ne l’entendra pas ainsi: voici deux ans, lorsqu’elle présente à Bruxelles son livre «Passions d’ébène» les militants ne s’y trompent pas, et ils réservent à la Première dame un accueil d’homme d’Etat. Car c’est elle qui galvanise la rue d’Abidjan alors qu à Linas Marcoussis, dans la banlieue parisienne, son époux a été obligé de composer avec les rebelles; c’est elle qui inspire les «jeunes patriote» dirigés par Charles Blé Goudé, aujourd’hui MInistre de la Jeunesse, c’est elle aussi que l’on accuse d’avoir fait disparaître le journaliste Guy-André Kieffer qui avait trop enquêté sur la «filière cacao» et les achats d’armes. Si elle fascine, elle fait peur aussi et ses proches assurent que Simone partage aujourd’hui avec son mari le «syndrome Allende», qu’elle est prête à résister jusqu’au bout, défiant la «communauté internationale» et renversant l’accusation de «coup d’état légal». Ce qui la soutient, c’est la foi: : non seulement l’idéologie socialiste a marqué sa vie, mais aujourd’hui la «dame de fer» a rallié la religion évangéliste et rien n’ébranlera ses certitudes.
Moins connue mais tout aussi puissante, Dominique Ouattara, née Novion voici 56 ans, soutient son mari avec la même fermeté que sa rivale Simone et presque depuis aussi longtemps. Alors qu’elle était encore Dominique Folloroux, épouse d’un Français, l’ambitieuse et ravissante jeune femme prit, en 1979, les rênes de la société immobilière AICI, gérant les propriétés immobilières du vieux président Houphouet Boigny et de son collègue Omar Bongo du Gabon. Comment la présidente d’honneur de la Chambre syndicale des syndicats immobiliers de Côte d’Ivoire n’aurait elle pas rencontré le jeune et brillant Premier Ministre du «Vieux>», Alassane Ouattara, chargé de remettre le pays sur la voie de la rigueur et de «faire atterrir» la dévaluation du CFA? C’est à Neuilly, en 1990, que le maire de l’époque , un certain Nicolas Sarkozy, célèbre leur mariage et le couple aura deux enfants. Par la suite, Dominique Ouattara, qui est aussi très proche des milieux israéliens, progresse dans le monde des affaires: en 1996, la PDG du groupe AICI devient présidente de la société qui gère l’Institut Jacques Dessange, basé à Washington et deux ans plus tard elle acquiert les franchises de «Jacques Dessange» aux Etats Unis. Salons de coiffure, instituts de beauté, le groupe acquiert une envergure internationale.
Villa à Neuilly et dans le Midi, relations dans la jet set internationale, le couple Ouattara est riche, très riche, ce qui rassure beaucoup d’Ivoiriens «au moins ils n’ont pas besoin de voler…» Alors que Simone Gbagbo, élue du quartier populaire d’Abobo se concentre sur l’action politique, Dominique Ouattara crée la fondation Children of Africa[dont son amie, la princesse Ira de Fûrstenberg, sera la marraine et qui construit écoles, maternités, centre d’accueil pour enfants de la rue dans plusieurs pays. Cette année, délaissant provisoirement ses affaires Dominique, blonde et radieuse, a mené campagne aux côtés d’ ADO: devenir Première Dame est la dernière étoile qui manque au palmarès de celle qui comptait, en 2000 parmi les 40 femmes d’affaires les plus importantes du monde. Mais dans l’immédiat, recluse dans l’hôtel du même nom, elle ne règne encore que sur ce que la presse appelle la «République du Golf”

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Côte d’Ivoire: quelques questions…, 16/12/2010

1. Le scrutin s’est il déroulé dans de bonnes conditions ?

Malgré le satisfecit de l’ONU, la présence de nombreux observateurs étrangers et le bon déroulement du premier tour des élections présidentielles, les conditions, au départ, n’étaient pas optimales : dans le Nord, les ex-rebelles des Forces nouvelles n’avaient pas désarmé, le pays n’était pas réunifié et Laurent Gbagbo, après avoir tardé à organiser le scrutin, n’imaginait pas l’hypothèse d’une défaite. En outre les instances nationales supposées être neutres ne l’étaient pas : la Commission électorale indépendante était composée aux deux tiers d’opposants au président sortant Laurent Gbagbo et ce dernier avait noyauté de ses partisans le Conseil constitutionnel (équivalent de la cour Suprème aux Etats Unis)
2. Le vote s’est il déroulé sur une base ethnique, opposant les musulmans du Nord aux populations chrétiennes du Sud ?
La réalité est plus complexe : le réservoir électoral de Laurent Gbagbo a largement dépassé les effectifs de son groupe, ethnique, les Bétés et il a donc bénéficié d’un vote pluriethnique ; Alassane Ouattara a obtenu un nombre significatif de voix dans les quartiers populaires d’Abidjan, une ville censée lui être hostile. Dans certains bureaux du Nord cependant, il y a eu plus de votants que d’inscrits et les scores ont été décrits comme « soviétiques », ce qui a amené Gbagbo a demander l’annulation des votes dans neuf départements du Nord. Par ailleurs, Henri Konan Bédié, l’ancien dauphin du président Houphouet Boigny et inventeur de l’ « ivoirité », a appelé à voter en faveur de Ouattara et le report des voix s’est bien déroulé. Autrement dit les Baoulés, partisans de Konan Bédié et censés être opposés aux originaires du Nord, ont voté pour Ouattara, un homme que naguère ils honnissaient.

3. Les irrégularités dénoncées par les deux camps sont-elles réelles ?

Des intimidations ont eu lieu dans le Nord mais dans l’Ouest, fief de Gagbo, il y a également eu des violences. Il y a eu une discordance entre le taux de participation annoncé par les Nations unies (70% de votants) et le chiffre annoncé par la Commission électorale indépendante (81% de votants) soit une différence de 630.000 voix ; la CEI, ayant été empêchée d’annoncer le résultat et redoutant les intimidations du camp Gbagbo, l’a fait en dehors des délais, dans un lieu non officiel (l’hôtel du Golf, siège du parti de Ouattara) et… devant les caméras de France 24, qui fut aussitôt interdite d’antenne pour avoir proclamé Ouattara vainqueur avec 54,1%…
Quant au Conseil constitutionnel, relevant les nombreuses irrégularités, il aurait pu se contenter d’annuler purement et simplement le scrutin, au lieu de proclamer la victoire de Gbagbo avec 51,5% des votes.
4. La victoire remportée par Ouattara est-elle incontestable ?

Laurent Gbagbo et les siens n’acceptent pas le verdict rendu par la CEI, mais ils font face à l’avis convergent de tous les observateurs internationaux et à la certification des Nations unies dont les 721 fonctionnaires répartis dans les bureaux de vote ont procédé à leurs propres comptages. De toutes manières, l’écart de voix entre les deux candidats semble trop grand pour permettre le doute.

5. Une solution à l’africaine (la cohabitation entre les deux présidents) est elle encore imaginable ?
L’antagonisme, sinon la haine entre les deux hommes est trop profonde pour imaginer un compromis comme au Kénya ou même au Zimbabwe. En outre, chacun des deux « présidents » incarne des valeurs trop différentes : Ouattara, l’ancien directeur adjoint du FMI, est l’ami des puissants de ce monde, il est soutenu par Obama et par Sarkozy (ce dernier avait naguère célébré son mariage à Neuilly), il défend la bonne gouvernance sur le modèle libéral.
Laurent Gbagbo, aujourd’hui seul contre tous, se dépeint volontiers en héros nationaliste, héritier de la lutte anti coloniale et il joue sur la fibre populiste. S’il se présente comme un panafricaniste, il n’est cependant pas soutenu par ses voisins africains de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, dont le puissant Nigeria, ni par l’Union africaine, ni par l’Afrique du Sud. Seul l’Angola et le Liban étaient représentés lors de sa prestation de serment.

6. Quels sont les atouts de chacun ?
L’isolement international n’effraie pas Gbagbo, soutenu par son clan (son épouse Simone, les « jeunes patriotes » et leurs milices, certains milieux d’affaires, des milieux nationalistes). Il compte toujours sur la fidélité des Forces de défense et de sécurité, dont 4000 hommes membres des troupes d’élite et sur 5000 gendarmes et CRS qui détiennent un arsenal important. Cette fidélité pourrait cependant vaciller si des combats plus rudes s’engageaient et surtout si les soldes n’étaient plus versées. Si Gbagbo compte sur les revenus du cacao, du pétrole, sur les recettes du port de San Pedro, son rival Ouattara veille à couper les financements internationaux (FMI, Union européenne) et à bloquer les comptes des banques étrangères. En outre, les avertissements de Sarkozy, de l’Union européenne et surtout d’Obama s’apparentent à des ultimatums.
Si Ouattara a mis à la tête de son gouvernement Guillaume Soro, (dont Gagbo avait fait son Premier Ministre) c’est aussi parce que ce dernier est l’ancien chef de la rébellion, qui peut donc mobiliser les 4000 hommes des Forces nouvelles dotés d’un armement léger. Les ex rebelles ont aussi des combattants dissimulés dans certains quartiers populaires de la capitale (Abobo, Koumassi, Adjamé), ce qui pourrait susciter une très dangereuse « chasse aux infiltrés ». Outre un soutien international quasi unanime, et qui n’est pas du à la seule action diplomatique de la France, Ouattara peut aussi compter sur de puissants réseaux dans le monde économique international et au sein de l’Internationale libérale dont fait partie le président sénégalais Abdoulaye Wade.


7. Un scenario à la rwandaise, ou à l’angolaise ?
Malgré l’intervention de médiateurs comme Jean Ping, le secrétaire général de l’Union africaine ou de l’ancien président sud africain Thabo Mbeki, qui recherchent une sortie de crise négociée, deux scenarios sont concurrents : un développement « à la rwandaise » passerait par un « soulèvement populaire », avec armes de poing et machettes ; il serait dirigé contre les « infiltrés », les « étrangers » définis comme un « ennemi intérieur », ce qui mettrait en danger trois ou quatre millions de ressortissants du Nord qui vivent dans les plantations du Sud. Le calme dans lequel s’est déroulé le scrutin, les aspirations à la paix d’une population fatiguée (la guerre a éclaté en 2002) infirment cependant ce scenario-catastrophe. Mais l’autre hypothèse n’est guère meilleure : en Angola, en 1988, les élections auraient du trancher entre deux adversaires irréductibles, Eduardo dos Santos et Jonas Savimbi. Le deuxième tour n’eut jamais lieu et les élections débouchèrent sur une guerre de quinze ans, qui ne se termina qu’après l’assassinat de Savimbi.
Les Ivoiriens croient encore au miracle, ou au pourrissement…

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L’épreuve de force, annoncée depuis plusieurs jours, a bien eu lieu en Côte d’Ivoire: les sympathisants de M. Ouattara, reconnu comme vainqueur des élections par la communauté internationale , ont tenté de marcher sur la Radio télévision ivoirienne, aux mains des partisans de Laurent Gbagbo, avec d’autant plus de détermination que les sources d’information étrangères, France 24 et RFI sont soit coupées soit très difficiles à capter.
Ce mouvement a été fortement contré par l’armée et la gendarmerie, fidèles au président sortant: le quartier de Cocody, où se trouve le siège de RTIa été bouclé de même que des quartiers populaires comme Adjamé et Yopougon, où se trouvent des ressortissants du Nord du pays, censés appuyer M. Ouattara. Les partisans de ce dernier ont dénoncé «des tirs]à l’arme lourde[» dans les environs de l’hôtel Golf, le quartier général de Ouattara, transformé en forteresse protégée de près tant par les casques bleus de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire que par des soldats français de la force e Licorne. Selon des partisans de M. Gbagbo, ces tirs auraient été de simples «sommations[» et ce sont les partisans de Ouattara qui auraient ouvert le feu, faisant une dizaine de morts dans les rangs des militaires. Les Forces nouvelles, qui soutiennent M. Ouattara, auraient eu deux tués dans leurs rangs. Selon des témoins interrogés par l’AFP, quatre personnes auraient été tuées par balles au moment où les forces de l’ordre tentaient de disperser les manifestants qui marchaient en direction du siège de la télévision. Dans un autre quartier populaire, Koumassi, un journaliste de l’AFP a vu la Croix Rouge emporter le corps d’une victime tuée par balles.
Si le centre d’Abidjan, totalement verrouillé par les forces favorables à Laurent Gbagbo, est relativement calme, c’est dans les quartiers populaires que l’on craint des débordements et des règlements de compte nocturnes. Dans ces quartiers en effet, des armes à feu circulent, et aussi des machettes, ce qui, aux yeux de certains observateurs, fait déjà revivre le «syndrome rwandais[». Ce dernier pourrait être aiguisé par les informations selon lesquelles les rebelles des Forces nouvelles, appelées par leur ancien chef Guillaume Soro, nommé premier ministre par Ouattara, auraient fait mouvement dans le nord et le centre du pays et pourraient se diriger vers la capitale. Des combats ont d’ailleurs eu lieu dans le centre du pays, à Tiébissou, à 40 km de la capitale administrative Yamoussoukro où une colonne de jeeps transportant des éléments de l’ex-rébellion auraient tenté de forcer un poste de contrôle des forces de défense et de sécurité, favorables au président sortant. En début d’après midi, les tirs auraient repris aux abords de l’ancienne «zone tampon» qui depuis 2003 séparait les ex-belligérants.
Echauffant davantage les esprits, rumeurs et informations contradictoires se multiplient: les Forces nouvelles auraient reçu le soutien de combattants traditionnels, les Dozos et de mercenaires venus du Liberia et de Sierra Leone, tandis que d’autres sources assurent que les forces fidèles à Gbagbo, seraient désormais appuyées par des militaires angolais….
Sur le plan politique, on attend l’arrivée à Abidjan de Jean Ping, le secrétaire général de l’Union africaine tandis que la société civile africaine et plusieurs ONG internationales, faisant état de plusieurs dizaines de morts, de centaines de blessés et de la présence de miliciens étrangers, exhortent les parties en présence à éviter le recours à la violence.
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Michel Galy: un lent pourissement en Côte d’Ivoire, 13/12/2010.

Le « président du Golf » et le » président de la rue » se font face à Abidjan
Politologue, chercheur au « Centre sur les conflits » (Paris) et animateur de la revue « Culture et Conflits » (1)Michel Galy vient de rentrer d’Abidjan où il a suivi le deuxième tour des élections et les évènements qui ont suivi.
Dans les deux camps, aurait on pu prévoir ce qui s’est passé ?
Chacun, Laurent Gbagbo comme Alassane Ouattara estimait que le rapport de forces lui serait favorable ; le président sortant misait sur ses acquis, son rival comptait sur l’arithmétique ethnique et sur le report des voix d’Henri Konan Bedié. Il est vrai que dans les provinces du Nord, toujours occupées par les Forces nouvelles, on n’entendait que les médias des rebelles, qui entretenaient une certaine psychose, assurant que les gendarmes (originaires du Sud) allaient revenir. Par ailleurs j’ai été étonné de constater que le camp Gbagbo ait laissé la Commission électorale indépendante être contrôlée aux deux tiers par l’opposition…
Il n’empêche que Laurent Gbagbo a perdu…
Oui, si l’on considère comme valides les votes du Nord, qui ont donné à Ouattara des scores « soviétiques » En certains endroits, comme Ferkessédougou, il y avait plus de votants que d’habitants…Le Nord n’était pas vraiment libéré.
Quel est le rapport de forces entre Ouattara et Gbagbo ?
Le premier bénéficie de l’appui de la communauté internationale ; l’ONUCI (Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire) le protège, les 9000 Français de la Force Licorne également et les Forces nouvelles (de 8 à 14000 hommes qui n’avaient pas été désarmés) sont pour lui également. Les deux camps, les rebelles comme les pro Gbagbo recruteraient d’anciens combattants de Sierra Léone et du Liberia. Mais aux yeux de la population d’Abidjan, Ouattara est considéré comme « le candidat de l’étranger » même s’il n’est plus question de l’ « ivoirité ». Retranché dans son hôtel, il ne dirige que la « République du Golf » du nom de l’établissement qui l’accueille et où il se montre très accessible à la presse étrangère, qui lui est très favorable.
Quant à Gbagbo, il dispose d’un « budget de souveraineté » qui demeure très important, des revenus du cacao produit dans les provinces du Sud, des ressources du port de San Pedro, des royalties du pétrole ; l’armée lui demeure lui fidèle même s’il est quelquefois question de « retourner » contre lui l’un ou l’autre général. En outre la capitale Abidjan lui est favorable alors que Ouattara a peur de quitter son hôtel et voudrait aller s’installer à Yamoussoukro, dans le centre du pays, à condition de pouvoir arriver jusque là…
S’il ne recherche plus le contact avec la presse étrangère, largement hostile, le camp Gbagbo contrôle la radio et la télévision ivoirienne, ce qui lui suffit.
Qu’en est il des populations originaires du Nord, qui vivent et travaillent dans le Sud ?
Il y a dans le Sud de trois à quatre millions de « Dioulas », des travailleurs venus du Mali et du Burkina Faso et installés parfois depuis deux générations. Si la guerre reprenait et que ces Sahéliens devaient être obligés de rentrer dans leur pays d’origine, ce serait une catastrophe humaine et économique pour ces derniers, qui ne pourraient les absorber.
Comment sortir de la crise ?
Les scenarios les plus farfelus circulent mais ce qui est sûr c’est que l’élimination violente de l’un ou de l’autre des protagonistes mettrait le feu au pays. On évoque même une présidence tournante, deux ans et demi chacun, ou une forme de cohabitation. Actuellement l’Eglise catholique s’active discrètement à rechercher une solution pacifique mais de part et d’autre on se méfie. N’oubliez pas non plus le troisième homme, Henri Konan Bédié, l’ancien dauphin de Houphouet Boigny : il s’était désisté en faveur de Ouattara, mais son parti, le PDCI (parti démocratique de Côte d’Ivoire) aurait viré de bord. Ce que l’on constate, dans l’immédiat, c’est un pourrissement de la situation, une montée progressive des vendettas, des actes de vengeance : il y a déjà eu plus de 20 morts depuis le second tour, et les Dioulas qui vivent dans le Sud et sont quelquefois isolés dans les plantations demeurent très vulnérables…
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