Le député national Aubin Minaku a été élu président de l’Assemblée nationale. C’était au cours de l’élection qui s’est déroulée, hier jeudi 12 avril, au Palais du peuple. Conformément aux résultats des urnes, 343 députés nationaux sur 349 ont voté pour, 3 ont voté contre et 3 bulletins nuls ont été enregistrés.
Quant au poste du 1er vice-président, les élus du peuple présent dans la salle ont jeté leur dévolu sur la personne de l’honorable Charles Mwando Nsimba, avec 324 voix sur 349 votants.
Le poste du 2ème président de la Chambre basse du Parlement est confié à un député de « l’Opposition ». Il s’agit de l’honorable Timothée Kombo. Il a été élu avec 312 voix sur les 349 députés qui ont pris part au vote.
Peu avant le vote, un climat de tension a été observé dans la salle. Et pour cause. Les députés de l’Opposition n’ont pas apprécié l’attitude affichée par leurs collègues de la Majorité. Ils dénoncent le noyautage de l’Opposition par ces derniers qui manifestent une préférence de certains candidats aux postes qui reviennent à l’Opposition.
Ainsi, la présence de deux tickets différents est à la base du spectacle honteux vécu avant le déroulement du scrutin dirigé par le président du bureau provisoire, Timothée Kombo.
La divergence au sujet des tickets à présenter à pousser un grand nombre de députés de l’Opposition à quitter la salle des Congrès du Palais du peuple. Pour ces élus du peuple, la Majorité présidentielle est à la base de cette situation, au motif qu’elle avait déjà porté son choix sur deux membres de l’Opposition proche d’elle. Un comportement qui, à en croire les députés de l’Opposition est de nature « à barrer la route à l’émergence d’une véritable démocratie en RDC ».
A suivre.
Par Albert tshiambi
EDITORIAL : Il n’y a pas eu match
Le bureau définitif de l’Assemblée nationale affiche complet. Tout s’est passé comme prévu par la Majorité au Parlement. Même si une frange de l’Opposition a trouvé bon de quitter l’hémicycle, rien n’a empêché le reste des députés nationaux, soit plus de 300, à doter la chambre basse du Parlement d’un bureau pour les cinq ans de cette législature.
A voir l’ambiance qui a régné à l’hémicycle du palais du peuple, il y avait apparemment aucun enjeu majeur autour de ce scrutin. C’est une partie qui a été jouée à l’avance; une partie où les acteurs et les gagnants étaient connus bien avant que le coup d’envoi ne soit lancé.
Il y a donc lieu de se demander s’il y avait bien un enjeu. Pas du tout, de notre point de vue. Tout était ficelé pour obéir à la ligne tracée par la Majorité. L’Opposition en a eu à ses dépens. Elle devait s’inspirer de ses élections pour mieux connaitre et comprendre son adversaire.
Fort de ses 342 députés, la Majorité est convaincue d’avoir l’Assemblée nationale sous son contrôle. A l’Opposition de savoir comment l’amener à obtempérer ses ardeurs.
De toutes les façons, le ticket de la Majorité présidentielle était connu d’avance. Sur les cinq sièges qui lui revenaient, des candidatures uniques ont été enregistrées pour quatre postes. Aubin Minaku Ndjalandjoko (PPRD) était le seul candidat au perchoir de cette institution. Ezadri Eguma Norbert (MSR) au poste de rapporteur, tout comme Elysée Munembwe Tamukumwe (ARC) et Kaboyi Bwiku Bosco, respectivement candidats aux postes de questeur et de questeur adjoint. Le vieux sage Mwando Nsimba qui n’était pourtant annoncé dans la course a profité de la maladresse du Palu pour s’approprier du poste de premier vice-premier président.
Les divisions au sein de l’Opposition n’ont eu aucun effet sur le schéma tracé par la Majorité. Comme obéissant à un théorème, les candidats de la Majorité, même ceux triés dans l’Opposition, ont passé l’épreuve des élections.
Que dire finalement des élections du bureau définitif de l’Assemblée nationale ? La grande leçon est que nous savons désormais la manière avec laquelle va fonctionner la nouvelle chambre basse du parlement.
Comme entre 2006 et 2011, l’Assemblée nationale reste inféodée à la logique de la Majorité. C’est elle qui fixe les règles de jeu. C’est elle aussi qui décidera lorsqu’il s’agira de se pencher sur les grandes questions telles que la révision de la Constitution.
Néanmoins, l’important, pour le peuple congolais, ce n’est pas le nombre ni l’origine des personnes qui vont siéger au bureau de l’Assemblée nationale. Les électeurs attendent plutôt de leurs représentants l’adoption de bonnes lois ainsi qu’un vrai contrôle de ceux qui gèrent au quotidien la Res pubica.
L’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale prouve, à ceux qui avaient une pensée contraire, que le peuple, censé être le souvenir primaire, n’est nullement pris en compte dans les calculs des forces en présence au Parlement. Tout semble obéir à une logique toute autre celle calquée sur les intérêts de ce peuple, qui a été appelé un certain 28 novembre 2011 à s’exprimer par la voie des urnes.
Jeudi 12 avril 2012, il n’y a pas eu match à l’hémicycle. D’autres surprises – désagréables sans doute – nous attendent tout au long de cette législature.
Source: Le Potentiel, du 13/04/2012
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