as the following piece of information is poorly written!
Avant de lire cet article, le Journal Minembwe porte à la connaissance des lecteurs que cet article a été obtenu des sources internautes et l'auteur n'est pas jusque la encore connu au JM. Sa publication ne représente nullement aucun droit d'auteur et la reconnaissance est du à l'auteur bien qu'inconnu. La simple raison de sa publication dans le Journal Minembwe est purement due au fait que l'auteur manifeste une certaine objectivité et neutralité dans ses analyses, et cet article sert uniquement aux faits scientifiques. Nombreux sont ces auteurs sans éthique (d'ailleurs choses rares aux esprits soi- disant intellectuels Congolais) qui se contentent de publier des thèses purement et sciemment mensongeuses au sujet de l'histoire de Banyamulenge en RDCongo. Mais, honneteté oblige l'objectivité et la vérité aux faits historiques, car l'histoire ne ment pas, bien que certains cherchent vainement à la manipuler. Bonne lecture
Les conflits Banyamulenge en République Démocratique du Congo: Conflits de Nationalité ou d’Espace ?
1. Introduction
Depuis fort longtemps, la province du Sud-Kivu située à l’Est de la République Démocratique du Congo connaît des problèmes de cohabitation entre les populations autochtones. L'une des éthnies la plus controversée de cette partie de la République est celle des Banyamulenge. En effet, la plupart des conflits qui se sont succédés depuis l’époque pré- coloniale en passant par l’époque coloniale, la guerre de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) jusqu’à celle déclenchée au mois d’Août 1998, ont pour cause le soulèvement des Banyamulenge. Plusieurs versions à la base de ce soulèvement font état soit d’un conflit de nationalité soit d’un conflit de quête de l’espace. La présente réflexion se veut une analyse purement scientifique et morale qui pourra répondre à la question de savoir si l’antagonisme Banyamulenge et autres éthnies est du fait de la recherche de l’espace ou une façon de se revendiquer la nationalité congolaise.
2. Qui sont les Banyamulenge dans le Sud – Kivu ?
L'éthnie Banyamulenge sont du peuple Tutsi, qui vivait le Congo avant l'état colonial, dans les années 785. En plus les Congo, Rwanda,étaient un seul pays ,parceque le urundi n'était pas un pays dans l'état . On nommait Urundi une autre Rwanda, avec la politique coloniale, ils ont divisés le pays en trois états qui sont: 1. Le Congo 2. Le Rwanda 3. Le Burundi A partir de ces temps, les Banyamulenge qui parlent la langue Rwandaise sont appelés Rwandais. La province du Sud-Kivu est située à l’Est de la République Démocratique du Congo. Elle a une superficie de 65.130 km2 et sa population était de 2.929.848 habitants en 1995, soit une densité moyenne de 43 habitants par Km2 (MIN. AGRI, EDUC, ENV…coll(s) , 1998). Le chef-lieu ou la capitale de la province est Bukavu. La province a des limites géographiques avec la province du Nord-Kivu au Nord ; les provinces du Maniema et du Shaba au Sud, la province du Maniema à l’Ouest et le Rwanda, Burundi et la Tanzanie à l’Est. La province est subdivisée en huit (8) territoires plus (3) communes qui composent la ville de Bukavu. Les groupes éthniques suivants sont autochtones de la province du Sud – Kivu : Territoire de Fizi : - Babembe - Babwari - Bazoba - Babuyu * Banyamulenge (rwandais) parcequ'il parlent la langue rwandaise.
Territoire d’Idjwi : - Baharu * Banyarwanda
Territoire de Kabare : - Bashi * Banyarwanda Ø Territoire de Kalehe : - Baharu - Batembo - Bahunde - Barongeronge - Bamboti * Banyarwanda
Territoire de Mwenga : - Warega ou Balega - Bashi - Babembe - Banyindu - Bafuliru * Banyarwanda
Territoire de Shabunda: - Warega ou Balega - Batembo - Batali
Territoire d’Uvira : - Bavira - Bafuliru - Bashi * Barundi * Banyarwanda
Territoire de Walungu : - Bashi - Bazibaziba - Warega ou Balega * Banyarwanda. *Non autochtones et immigrants renforcés par la présence des réfugiés. (Source : MIN. AGRI, EDUC, ENV…coll(s) , 1998: 9)
Qui sont alors les Banyamulenge ?
La lecture de la répartition des groupes éthniques du Sud Kivu fait apparaître les Banyarwanda et non les Banyamulenge. Les Banyamulenge sont des Banyarwanda installés dans les territoires de FIZI (à Minembwe), de Mwenga (à Itombwe) et à Uvira (à Bijombo). (VANGU MAMBWENI, 1996). Cette définition me paraît incomplète car les Banyarwanda sont dans tous les territoires de la province du Sud-Kivu, à l’exception du territoire de Shabunda. Les Banyamulenge sont les non autochtones et immigrants renforcés par la présence des réfugiés qui fuient des perpétuels conflits éthniques dans leurs pays (MIN. AGRI, EDUC, ENV…coll(s), 1998). Cette définition laisse entendre qu’il y aurait des Banyamulenge en République Démocratique du Congo depuis de longues dates. Ceci m’a amené à poser les questions suivantes : depuis quand les Banyamulenge sont-ils dans la province du Sud-Kivu ? pourquoi ne s’entendent-ils pas avec les autres éthnies de la province ?
3. Rivalités Banyamulenge et autres éthnies de la Province du Sud-Kivu
La plupart des conflits qui ont lieu dans la province du Sud-Kivu opposent les Banyamulenge que les documents officiels appellent Banyarwanda et que d’aucuns dénomment des Tutsi Congolais. Les chercheurs s’accordent sur le fait que les Banyamulenge sont des immigrés rwandais qui sont entrés en République Démocratique du Congo comme infiltrés, réfugiés politiques ou main d’œuvre. Ces derniers restent, cependant, divisés quant à leur statut des congolais. Ainsi, il se dessine toujours deux tendances sur l' origine des Banyamulenge : pour les uns, les Banarwanda sont en République Démocratique du Congo avant l’époque pré- coloniale, et pour les autres, ils sont sur les territoires congolais après l’époque précoloniale.
3.1. Les Banyamulenge : Avant l’époque précoloniale
Selon M’pambia Bekaja, il y aurait eu des sujets Tutsi sur les territoires d’Uvira et Rutshuru depuis le 14ème siècle (Ndeshyo, 1992: 9). Un autre auteur abonde dans le même sens en ces termes : " c’est au 18ème siècle sous le règne de Mwami Gahindiro que des Banyamulenge, population à majorité Tutsi avec quelques métissages évidents, venue du Rwanda ancien s’établirent en République Démocratique du Congo (Mbonyikebe S.D, 1996 : 45). Pour cet auteur, les banyamulenge sont victimes de la mauvaise politique des Colons belges qui voyaient dans ces derniers les concurrents potentiels dans le domaine de l’élevage dont ils maîtrisaient traditionnellement les techniques en tant que peuple pasteur. Il y aurait même eu des heurts fréquents entre ces éleveurs de gros bétail et les fermiers européens en 1954 et 1958, par des brigadiers et d’autres agents interposés appartenant à des éthnies rivales. Par contre, Mr E-J VANDE WOUDE, chef de bureau archives, consigne dans ses documents relatifs à l’ancien district du Kivu 1908 – 1922, Léopoldville, 1951, p, 133, que ce district était essentiellement l’habitat des tribus Baholo-Holo, Balemba, Bagoma, Babwari, Baboye, Babembe, Bavira, Bafuliru, Bashi, Bahavu, Bahunde, Wanianga, Bashu, Watalinga, Baswanga et Baamba (Vande Woude, E-J cité par Shamangoma, 1999 : 20). L’abbé Kajiga confirme que la région entre les territoires de Goma et de Masisi a reçu ses premiers migrants Rwandais en même temps que le Bwisha (KAJIGA, G, 1951 : 8). Pour R. Spitael, l’immigration volontaire d’éléments Rwandais vers Rutshuru et Masisi se signale timidement entre 1914 et 1918 (Spitael, R cité par MAHANO, 1998 : 28) La lecture de tout ce qui précède met en présence deux thèses. La première dit que les Rwandais ont bel et bien été au Congo avant le découpage des territoires à l’issue de la conférence de Berlin en 1885. La deuxième thèse réfute la première et soutient que les actuelles provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu n’ont jamais été habitées par les Tutsi avant l’ère coloniale et que leur présence est très récente. Pour eux, il n’a jamais existé une quelconque tribu ou éthnie des Banyamulenge depuis cette époque d’avant l’occupation européenne.
3.2. Les Banyamulenge : De la colonisation à nos jours Selon Muzuri Gasinzira cité par Mbonyikebe Sebahire Déogratias, au cours de la période coloniale, un conflit éthnique avait opposé un ancien Chef munyamulenge, un certain Kayira Bigimba à un Chef mufulero, Mukagobwe. Mahina, conflit incrusté dans la mémoire collective des uns et des autres. Le motif n’est pas précisé (Mbonyikebe, S . D, 1996 :47). Et pour le même auteur, le pouvoir colonial avait marginalisé de manière délibérée le groupe des Banyamulenge, en l’écartant des institutions politiques et administratives par toutes sortes de manipulation des autorités coutumières, phénomène courant un peu partout en Afrique Coloniale. En ce qui concerne ceux qui soutiennent que les Banyamulenge ne sont pas des Congolais, c’est vers le 19ème siècle qu’un monarque Rwandais nommé Rwabugiri a tenté à plusieurs reprises d’attaquer Buhavu, Bushu et Buhundi. Ces incursions se soldèrent par sa mort sur le lac Kivu par une embuscade à havu en 1895. C’est ceci qui fait dire aux défenseurs de cette thèse que la présence des Banyamulenge est récente en République Démocratique du Congo, et que les conflits des Banyamulenge étaient des conflits de conquête de l’espace et non de nationalité. La présence des Banyamulenge dans le Sud-Kivu remonterait exactement à 1924, à l’occasion d’une rafle de bataille dont le groupe désigné " groupe Kaila " fut victime de la part du Chef Fuliru Mukogabwe. Les Banyarwanda se déplaceraient ensuite sur les hauteurs entre les territoires d’Uvira, Mwenga et Fizi à la recherche d’un site favorable pour leur installation (Mahano G,M 1998 : 77). C’est la vague de la mission d’immigration des Banyarwanda et le décret du Gouverneur Général du Congo Belge de 1936 qui introduisit beaucoup de rwandais dans le territoire congolais. Une autre cause d’entrée massive des rwandais dans le territoire est la colonisation et l’après guerre de 1914 – 1918. En effet, les grandes sociétés, les concessions agricoles et minières avaient recruté leur main d’œuvre au Rwanda. Les Banyarwanda avaient par la suite obtenu de l’autorité coloniale une chefferie autonome, le Gishari, dirigée par un immigré Mr Bucyanayandi Wilfrid arrivé au Congo-Belge par la vague de la mission d’immigration des Banyarwanda. En 1971 et 1972, les Banyarwanda obtiendront des cartes d’identité pour citoyen congolais. C’est Barthélemy Bisengimana, Clément Ngirabatware Habarugira et Gisaro qui les avaient aidés à acquérir en bloc la nationalité congolaise. Malgré cette acquisition collective de nationalité, aucun texte selon les défenseurs de cette thèse ne fait allusion à l’éthnie Banyamulenge. C’est en 1976 que les Banyarwanda se nommeront eux-mêmes Banyamulenge. C’est le feu Gisaro qui en était l’auteur, dénomination créée pour des raisons purement politiques.
4. Conclusion : Analyses et suggestions
Cet article est une question qui consiste à savoir si les différents conflits des Banyamulenge qui ont eu lieu dans la province du Sud-Kivu étaient relatifs à l’occupation de l’espace ou à l’acquisition de la nationalité. Il ressort des analyses que j’ai faites que les divers auteurs ont des positions dichotomiques à ce sujet, c’est-à-dire pour les uns, ce sont des conflits de nationalité, et pour les autres, ils sont relatifs à la colonisation de la terre. Néanmoins, ces analyses m’ont amené à relever une unanimité et deux courants d’idées. Tous les auteurs s’accordent sur le fait que les Banyamulenge viennent du Rwanda précolonial, mais ces derniers restent divisés quant au statut des Banyamulenge comme Congolais. Certains chercheurs soutiennent que les Banyamulenge sont des Rwandais et que la revendication de la nationalité congolaise n’est qu’une astuce qu’ils utilisent pour s’approprier de l’espace qu’ils occupent actuellement ; pour les autres, les Banyamulenge sont des congolais car ils sont au Congo avant 1885. Au regard de ces prises de positions des uns et des autres je me permets de me poser les deux questions suivantes : est-ce le partage des frontières naturelles par les congolais du Sud-Kivu et les Rwandais, ne peut-il faire penser à la compénétration de ces deux peuples ? et où a-t-on trouvé des Banyarwanda au moment de la conférence de Berlin ?. Une enquête personnelle ultérieure nous en dira long. Néanmoins, il faut dire que ces genres de discours qui hâtisent l’inimitié et engendrent des conflits éthniques sont à proscrire de la mémoire collective. Je pense que l’heure n’est plus à parler de telle ou telle autre éthnie car les conflits ne tuent, ne déplacent pas seulement les Banyamulenge mais créent une instabilité dans toute la province. Au début, les conflits des Banyamulenge et autres autochtones du Sud-Kivu avaient pour motif la conquête de l’espace. Cela a pour preuve que les Banyarwanda soient des peuples pasteurs. Leur vie est indissociable de l’élevage du gros bétail, " vache " qui généralement demande beaucoup d’espaces pour son épanouissement. Ces conflits prendront avec le temps des dimensions politiques, réclamation de nationalité. Ainsi, en 1971 et 1972, les Banyamulenge obtinrent des cartes d’identité comme citoyens congolais. Depuis lors, les conflits Banyamulenge se sont transformés en revendication politique. La guerre qui a conduit l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) au pouvoir en République Démocratique du Congo a eu pour cause le soulèvement des Banyamulenge à cause de l’exclusion de cette ethnie de la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Et, les Banyamulenge sont encore une fois de plus au centre de l’actuelle guerre qui sévit au Congo depuis Août 1998.
4.2. Suggestions
Au moment où tout le monde parle de l’internationalisation ou mondialisation, la République Démocratique du Congo parle des soulèvements éthniques ou de la guerre. Certes, la conférence de Berlin de1885 a fixé des limites géographiques pour chaque Etat mais aujourd’hui les Nations du monde sont en train de briser ce mythe qui n’a consisté qu’à miser que sur ce qu’on possède. Les notions d’Etat et de Nation sont en train de laisser place à celles d’Inter-Etat et Inter-Nation. Nul ne peut se suffire seul. L’exemple de l’Union Européenne doit nous inspirer. Nous devons cultiver l’amour du prochain en toute chose. La guerre qui sévit dans mon pays depuis 4 ans a démontré que les congolais qu’ils soient Babembe, Bavira, Bafuliru ou ‘’Banyamulenge’’ sont des frères. Les Banyamulenge sous la direction du commandant Masunzu ont prouvé qu’ils défendent la patrie. Il ne faut pas que la guerre et la défense de la patrie nous unissent, par après nous nous battons à cause de l’identité congolaise. Il est vrai que la présence des Banyamulenge dans le Sud-Kivu n’est pas antérieure aux autres éthnies de la province. Et, cette notion d’antériorité a été utilisée depuis la colonisation. Que nous-a-t-elle rapporté ? Aujourd’hui, cette notion n’a donné au pays en général et aux Sud-Kivutiens en particulier que la haine, les conflits éthniques, les guerres et la pauvreté. Le Sud-Kivu a, à mon avis plusieurs défis à relever notamment son développement. Ce développement ne doit se faire qu’avec le concours de tout le monde, les autochtones et non-autochtones, les Sud-Kivutiens et les étrangers.
Références bibliographiques
Hamuli Kabarhuza. 1996. Paix et résolution des conflits durant la transition démocratique en RDCongo (Zaîre), Kinshasa : CNONGD Mahano G, M. 1998. Existent-ils des Rwandais Congolais ?, Kinshasa : CNONGD Mbonyikebe Sebahire, D. 1996. " Les conflits inter-ethniques dans leur contexte historique et socio-anthropologique ". pp 44-45 in Hamuli Kabarhuza ; paix et résolution pacifique des conflits durant la transition démocratique en RDCongo (Zaïre), Kinshasa : CNONGD Min. Agri, Educ ; Env, coll(s). 1998. Monographie du Sud-Kivu, Kinshasa : PNUD/UNOPS
Source: Journal Minembwe, Thursday, April 19, 2012
No comments:
Post a Comment