Voilà ce que Joseph Kabila a réussi durant son séjour à l'Est. On peut aller jusqu'à dire qu'il cherche activement à déclarer une guerre, contre les Kivutiens cette fois s'il est vrai que les voisins outre-frontières ne veulent plus entendre parler de guerre. Fidèle à son propre style, il ne peut se maintenir au pouvoir sans embraser le Kivu. Les extremistes qui commandent les deux régions militaires ne peuvent qu'en être contents. Son revirement contre Ntaganda est un pretexte ideal pour masquer plusieurs aspects du manque d'engagement politique du rais. Hier je parlais de son besoin plus qu'urgent d'asseoir sa légitimité. Il faut rappeler qu'il doit aussi satisfaire les vautours, surtout ceux qui s'auto-proclamment défenseurs des droits de l'homme. Maintenant il faut ajouter une autre raison: son projet irresistible d'éradiquer le CNDP.
Aujourd'hui les journalistes cherchaient à traduire ses propos en Kiswahili où il disait qu'il peut arrêter Ntaganda et le juger. Comment compte-t-il faire cela? Il va, s'il ne l'a déjà pas fait, tenter d'acheter en monnaie sonnante et trébuchante des proches de Ntaganda. S'il a réussi en 2009 à les convaincre de trahir Nkunda au profit de Ntaganda, il croit pouvoir faire la même chose. Payer ceux d'entre qui peuvent le lui livrer. Qui a trahi une fois peut bien trahir deux fois. Reste à savoir si à l'allure où vont les choses, il réussirait cette manoeuvre. Surtout après avoir déclaré la cessation de toutes opérations contre les FDLR. Aucune somme d'argent, à mon avis, ne serait convaincante après une décision pareille. Il y a traitrise et traitrise!
Puisque c'est d'un bourbier que nous parlons, la cessation de toutes opérations contre les FDLR est une déclaration de guerre contre toutes les forces qui les ont toujours combattues. Cette cessation semble comporter des implications très lourdes en termes de restructuration de l'armée à l'Est. Si on revient au schèma 8ème region militaire à Goma et 10ème à Bukavu, il est inévitable de pousser non seulement le CNDP, mais aussi les Pareco, Mundundu 40 et autres à reconsidérer leur appartenance et pour quelle fin. On voit dans ce genre de décision irréfléchie et précipitée, un rais qui écoute les extrêmistes du comandement militaire dans les deux régions. Des extrêmistes qui ont leur responsabilité quant à la clochardisation des soldats. Des extrêmistes qui n'ont jamais saisi la dimension politique des troubles à l'Est et qui continuent à en faire un fonds de commerce pour leur propre gain et celui du président.
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