Ignace Murwanashyaka et son adjoint répondre de 26 chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et 39 de crimes de guerre.
Le procès de deux commanditaires présumés de la milice d'origine hutu rwandaise des FLDR s'est ouvert à Stuttgart, en Allemagne. En République démocratique du Congo, où les crimes qui leurs sont reprochés ont été commis, ce groupe armé continue à semer la terreur.
Le gouvernement congolais accueille positivement l'ouverture de ce procès et les efforts contre les FDLR se poursuivent, mais les souffrances des civils ne cessent pas.
Mots-clésRwanda, République Démocratique du CongoC'est la première fois en Allemagne que seront utilisées des dispositions pénales introduites en 2002 pour sanctionner les atteintes au
droit international. Vingt audiences sont programmées jusqu'à fin juillet.
On a l'habitude de voir les procès internationaux pour crimes de guerre ou crimes contre l'humanité s'ouvrir plusieurs années après les faits. Mais les deux Rwandais qui comparaissent ce mercredi en Allemagne sont accusés d'avoir dirigé jusqu'à leur arrestation fin 2009 une milice toujours active aujourd'hui : les Forces démocratiques de libération du Rwanda.
Mardi, l'administrateur de territoire de Lubero dans la province du Nord Kivu a lancé un cri d'alarme face à la multiplication de leurs attaques.
Dans le Sud-Kivu voisin, sur les plateaux qui surplombent le Lac Tanganyika, la menace est quotidienne. Deux camions attaqués vendredi dernier; un village pillé dimanche soir; des dizaines de viols rapportés depuis le début de l'année.
Négociations
A chaque fois, les autorités et les militants associatifs locaux attribuent les faits aux FDLR. Ils affirment que le gouvernement ne fait rien et menaçent de manifester contre l'insécurité.
Le gouvernement, justement, se réjouit de voir Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni à la barre. « Justice doit être faite », affirme son porte-parole Lambert Mende, qui explique que la RDC avait proposé de juger les deux accusés mais se satisfait sans difficulté d'un procès en Allemagne.
Sur le terrain, la stratégie gouvernementale soutenue par les casques bleus de l'ONU consiste à encourager les FDLR à se rendre pour réintégrer la vie civile, tout en menant des offensives militaires
musclées contre les réfractaires.
Dans le Sud-Kivu ravagé par ces opérations militaires, certains militants de la société civile appellent plutôt à des négociations avec les FDLR et le Rwanda, leur pays d'origine.
Selon Human Rights Watch, c'est peut-être ce que cherchaient Murwanashyaka et Musoni.
L'ONG explique qu'ils sont accusés d'avoir attaqué les civils pour provoquer une catastrophe humanitaire et utiliser ainsi la pression internationale pour freiner les offensives congolaises contre eux et forcer le Rwanda à négocier avec eux.
Ces derniers mois, les FDLR sont de plus en plus nombreux à se rendre, y compris parmi les hauts gradés de la milice. Le procès de Stuttgart, bientôt suivi d'un autre à la CPI, pourrait décourager de nouveaux rebelles.
Resteront alors les plus extrémistes des FDLR, les Hutus soupçonnés d'avoir joué un rôle-clé dans le génocide rwandais.
Source: BBC Afrique, Dernière mise à jour: 4 mai, 2011 - 11:42 GMT
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