Inquiétudes à l’horizon. La situation à l’Est du pays, particulièrement dans les deux Kivu, risque d’empêcher le déroulement normal des élections dans cette partie du pays. Il s’y observe ces dernières semaines une insécurité de plus en plus grandissante. La sonnette d’alarme vient d’être tirée par Société civile du Kivu.
La Société civile du Kivu est inquiète. Elle dénonce une recrudescence de l’insécurité dans les deux provinces du Kivu, plus particulièrement au Sud-Kivu. Elle observe depuis le début de cette semaine qui s’achève, un soulèvement des militaires à Bukavu.
Le Commandant de l’Opération Amani leo, le colonel Delphin Kahimbi, s’était empressé de rassurer la population de cette ville à garder son calme et à vaguer à ses occupations. Selon les premières investigations, l’on attribuait ces rumeurs à cette période électorale consécutive à l’attitude de certains politiciens qui auraient peur des élections.
Presque au même moment, les organisations humanitaires, toujours à cause de cette insécurité grandissante, ont décidé de se retirer des axes Lubero et Walikale. Des enlèvements des personnes sont signalés chaque semaine, obligeant les populations à se déplacer continuellement.
Pareille situation constitue un véritable handicap au bon déroulement des élections. Raison pour laquelle, le commandant des forces de la Monusco à Bukavu a annoncé une série de mesures visant à sécuriser les populations locales. Il nous revient que sur l’axe Kalehe-Kaloha, les militaires des FARDC réclament la reconnaissance de leurs grades et refusent les cartes biométriques qui ne prennent pas en compte les grades déjà reconnus par la hiérarchie militaire.
Ce mécontentement vient s’ajouter à la peur qui envahit de jour en jour les habitants de deux provinces du Kivu, toujours à la merci des groupes armés réfractaires.
Une véritable menace
L’inquiétude réside en ce que cette situation intervient au moment où le processus électoral a pris son envol définitif vers le déroulement des élections.
La CENI vient de publier la liste provisoire des candidats retenus aux scrutins de novembre 2011. A la présidentielle, onze candidats ont été déclarés recevables. Il s’agit de Joseph Kabila Kabange, Andeka Djamba Jean, Adam Bombole, Joseph Kakese Malela, Vital Kamerhe, Oscar Kashala, Léon Kengo wa Dondo, Mbusa Nyamwisi, Mobutu Nzanga, Mukendi Kamama Josué et Tshisekedi wa Mulumba Etienne
En ce qui concerne la députation nationale, 7.291 candidats enregistrés jusque-là. Il reste encore environ 1.200 dossiers de candidatures à déposer.
Par ailleurs, la CENI annonce la réception progressive de la quincaillerie électorale. 200 tonnes sont déjà réceptionnées tandis que 800 tonnes sont attendues. Ce matériel, nécessaire à la tenue régulière des élections, est commandé en Chine. Il s’agit entre autres les bulletins de vote.
Depuis vendredi 16 septembre, apprend-on, une forte délégation conduite par le vice-président de la CENI, professeur Jacques Djoli, séjourne en Afrique du Sud. Elle est chargée de veiller à l’embarquement d’autres matériels ; notamment les urnes, les isoloirs, indispensables au bon déroulement des élections.
A deux mois des élections, voilà que le Kivu confirme, une fois de plus, sa légende de ventre mou de la République démocratique du Congo. L’Est risque de porter un coup dur au bon déroulement des élections tant le danger est réel, la menace grande.
Les provinces du Kivu comptent un nombre important d’électeurs. Par voie de conséquence, un plus grand nombre de sièges à pourvoir pour la députation nationale. Partant, on ne peut parler des élections en RDC en omettant les provinces du Kivu. Ce serait remettre tout en cause, voire l’existence même de la RDC. Surtout que, dans le cas d’espèce, la présidentielle à un seul tour est couplée des législatives.
Il reste donc à prendre des mesures urgentes et conséquentes pour garantir la sécurité dans des conditions optimales afin de rassurer les populations. Le gouvernement a la charge de mobiliser de grands moyens susceptibles de mettre les services de sécurité en état d’alerte maximum.
Dans le même élan, il doit renforcer les bons rapports de partenariat avec la Monusco pour décourager tout élan velléitaire porteur de germes de violence, d’insécurité. C’est le prix à payer pour des élections apaisées et crédibles.
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Source: Le Potentiel, du 17/09/2011
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