Mercredi, la demande d'extradition de la veuve de l'ex-président rwandais, formulée par Kigali, a été rejetée par la cour d'appel de Paris. Accusée de crimes contre l'humanité dans la cadre du génocide de 1994, Agathe Habyarimana s'est dit soulagée.
Par Dépêche (texte)
AFP - La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi la demande d'extradition formulée par le Rwanda, d'Agathe Habyarimana, la veuve du président rwandais dont l'assassinat avait déclenché le génocide de 1994.
Installée en France, Agathe Kanziga, veuve Habyarimana, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis en octobre 2009 par les autorités rwandaises pour "génocide" et "crimes contre l'humanité".
Dans le cadre de ce mandat d'arrêt, elle avait été brièvement arrêtée et entendue par la justice française en mars 2010, quelques jours après une visite de Nicolas Sarkozy au Rwanda, la première d'un président français depuis le génocide.
"Je suis soulagée, j'ai toujours fait confiance à la justice française", a réagi Mme Habyarimana après la décision de la cour d'appel rendue en sa présence et celle de plusieurs de ses proches.
De son côté, le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, a déclaré "ne pas être surpris". "Il n'y a aucun précédent d'extradition depuis la France", a-t-il dit à l'AFP.
"Nous n'avons pas de problème si la France décide d'organiser un procès en France, nous en aurions un seulement si la France décidait de ne rien faire", a-t-il ajouté.
Mme Habyarimana réside sur le territoire français sans statut légal puisque toutes ses demandes de titre de séjour ont été rejetées. Elle attend désormais une décision du tribunal administratif de Versailles sur son recours contre le rejet de sa dernière demande.
Evacuée dès les premiers jours du génocide vers la France par des militaires français, puis définitivement installée en France à partir de 1998, Agathe Habyarimana est souvent présentée comme membre de l'"akazu", le premier cercle du pouvoir qui a fomenté le génocide.
Elle fait l'objet depuis 2008 d'une enquête à Paris pour "complicité de génocide", à la suite d'une plainte d'une association française, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
"Cette décision de la cour d'appel va poser le problème du sort de cette procédure. Il va falloir que les juges d'instruction prennent une décision, prennent l'initiative de convoquer ou pas Mme Habyarimana", a dit son avocat Me Philippe Meilhac.
"On ne va pas pouvoir rester éternellement dans cette situation. Les faits gravissimes reprochés à Mme Habyarimana sont anciens et totalement niés par Mme Habyarimana", a-t-il ajouté.
Pour son avocat, Mme Habyarimana veut "vivre paisiblement en France avec un titre de séjour mention +vie privée et familiale+. Elle n'est pas une menace à l'ordre public comme le prétend le préfet".
L'attentat contre l'avion transportant son époux le 6 avril 1994 est considéré comme le signal déclencheur du génocide, qui fit environ 800.000 morts selon l'ONU.
"Depuis que le juge Bruguière a déclaré que c'est le FPR (Front patriotique rwandais, au pouvoir actuellement) qui a tué mon mari, ils ont commencé à me diaboliser parce qu'ils savent que je me suis portée partie civile", a dit Mme Habyarimana.
"Je suis attaquée parce qu'ils ne veulent pas qu'éclate la vérité sur ceux qui ont descendu l'avion de mon mari", a ajouté la veuve du président.
Le juge Jean-Louis Bruguière avait lancé en 2006 neuf mandats d'arrêt contre des proches de l'actuel président rwandais, Paul Kagame, dans le cadre de cette enquête.
En décembre, six des neuf personnes visées par les mandats français ont été mises en examen, entraînant la levée immédiate de leurs mandats d'arrêt, par son successeur le juge Marc Trévidic.
Installée en France, Agathe Kanziga, veuve Habyarimana, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis en octobre 2009 par les autorités rwandaises pour "génocide" et "crimes contre l'humanité".
Dans le cadre de ce mandat d'arrêt, elle avait été brièvement arrêtée et entendue par la justice française en mars 2010, quelques jours après une visite de Nicolas Sarkozy au Rwanda, la première d'un président français depuis le génocide.
"Je suis soulagée, j'ai toujours fait confiance à la justice française", a réagi Mme Habyarimana après la décision de la cour d'appel rendue en sa présence et celle de plusieurs de ses proches.
De son côté, le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, a déclaré "ne pas être surpris". "Il n'y a aucun précédent d'extradition depuis la France", a-t-il dit à l'AFP.
"Nous n'avons pas de problème si la France décide d'organiser un procès en France, nous en aurions un seulement si la France décidait de ne rien faire", a-t-il ajouté.
Mme Habyarimana réside sur le territoire français sans statut légal puisque toutes ses demandes de titre de séjour ont été rejetées. Elle attend désormais une décision du tribunal administratif de Versailles sur son recours contre le rejet de sa dernière demande.
Evacuée dès les premiers jours du génocide vers la France par des militaires français, puis définitivement installée en France à partir de 1998, Agathe Habyarimana est souvent présentée comme membre de l'"akazu", le premier cercle du pouvoir qui a fomenté le génocide.
Elle fait l'objet depuis 2008 d'une enquête à Paris pour "complicité de génocide", à la suite d'une plainte d'une association française, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
"Cette décision de la cour d'appel va poser le problème du sort de cette procédure. Il va falloir que les juges d'instruction prennent une décision, prennent l'initiative de convoquer ou pas Mme Habyarimana", a dit son avocat Me Philippe Meilhac.
"On ne va pas pouvoir rester éternellement dans cette situation. Les faits gravissimes reprochés à Mme Habyarimana sont anciens et totalement niés par Mme Habyarimana", a-t-il ajouté.
Pour son avocat, Mme Habyarimana veut "vivre paisiblement en France avec un titre de séjour mention +vie privée et familiale+. Elle n'est pas une menace à l'ordre public comme le prétend le préfet".
L'attentat contre l'avion transportant son époux le 6 avril 1994 est considéré comme le signal déclencheur du génocide, qui fit environ 800.000 morts selon l'ONU.
"Depuis que le juge Bruguière a déclaré que c'est le FPR (Front patriotique rwandais, au pouvoir actuellement) qui a tué mon mari, ils ont commencé à me diaboliser parce qu'ils savent que je me suis portée partie civile", a dit Mme Habyarimana.
"Je suis attaquée parce qu'ils ne veulent pas qu'éclate la vérité sur ceux qui ont descendu l'avion de mon mari", a ajouté la veuve du président.
Le juge Jean-Louis Bruguière avait lancé en 2006 neuf mandats d'arrêt contre des proches de l'actuel président rwandais, Paul Kagame, dans le cadre de cette enquête.
En décembre, six des neuf personnes visées par les mandats français ont été mises en examen, entraînant la levée immédiate de leurs mandats d'arrêt, par son successeur le juge Marc Trévidic.
Source: FRANCE 24, Dernière modification : 28/09/2011
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