UN peacekeeper in the eastern DRC
Reuters
Un soldat des Nations unies, au
Nord-Kivu.
Une fois n’est pas coutume, la situation à l’est de la République démocratique du Congo mobilise la classe politique à Kinshasa, capitale de la RDC. Demain samedi 2 juin, une manifestation contre la guerre est prévue dans la capitale à l’initiative d’une partie de l’opposition et de la société civile. L’attitude du Rwanda est dénoncée de toutes parts depuis qu’un rapport des Nations unies, parlant de l’implication de combattants rwandais, a été révélé. Un débat s’est ouvert à l’Assemblée nationale, à huis clos. Il reprendra lundi.Avec notre correspondant à Kinshasa
Plusieurs parlementaires n’apprécient pas que les échanges avec le ministre
de la Défense, Charles Mwando Nsimba, se passent à huis clos. « Les
Congolais doivent savoir ce qui se passe à l’Est, ce que fait le Rwanda »,
dit le député d’opposition Clément Kanku. Il appelle à une manifestation ce
samedi pour protester contre la reprise de la guerre : « Ca fait plus de
treize ans que le Rwanda occupe l’est du Congo, rappelle le député. Et
l’exemple de Charles Taylor, ancien président du Liberia, en Sierra Leone, doit
bien nous inspirer aujourd’hui et inspirer le Rwanda. »
Un de ses collègues de la majorité, Vénant Tshipasa, député du Nord-Kivu, pense la même chose, et n'est pas du tout confiant dans le dialogue entre Kinshasa et Kigali : « Je ne crois pas à la sincérité du Rwanda. Je crois que notre gouvernement caresse le gouvernement du Rwanda avec les deux mains. Par contre, le Rwanda caresse à tout vent avec la main gauche et la main droite prend les kalashnikov pour nous faire la guerre. »
Ancien parlementaire du Sud-Kivu, Enock Ruberangabo, membre de la communauté Banyamulege apparentée aux Tutsis, adopte une position plus mesurée. Pour lui, il faut un dialogue franc avec le Rwanda : « Il faut que Kigali parle avec Kinshasa pour trouver des solutions. Nous, les communautés frontalières, nous sommes fatiguées de cette instrumentalisation. »
La situation de l’Est a souvent été ignorée à Kinshasa, mais elle est cette fois venue occuper la première place dans le débat politique.
Source: RFI, Article publié le : vendredi 01 juin 2012 - Dernière modification le : vendredi 01 juin 2012
Un de ses collègues de la majorité, Vénant Tshipasa, député du Nord-Kivu, pense la même chose, et n'est pas du tout confiant dans le dialogue entre Kinshasa et Kigali : « Je ne crois pas à la sincérité du Rwanda. Je crois que notre gouvernement caresse le gouvernement du Rwanda avec les deux mains. Par contre, le Rwanda caresse à tout vent avec la main gauche et la main droite prend les kalashnikov pour nous faire la guerre. »
Ancien parlementaire du Sud-Kivu, Enock Ruberangabo, membre de la communauté Banyamulege apparentée aux Tutsis, adopte une position plus mesurée. Pour lui, il faut un dialogue franc avec le Rwanda : « Il faut que Kigali parle avec Kinshasa pour trouver des solutions. Nous, les communautés frontalières, nous sommes fatiguées de cette instrumentalisation. »
La situation de l’Est a souvent été ignorée à Kinshasa, mais elle est cette fois venue occuper la première place dans le débat politique.
Source: RFI, Article publié le : vendredi 01 juin 2012 - Dernière modification le : vendredi 01 juin 2012