De nouveaux affrontements
opposaient samedi matin l'armée congolaise aux mutins ex-rebelles regroupés
dans le parc des Virunga au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique
du Congo (RDC), a-t-on appris de source militaire et auprès des mutins.
Selon une source militaire, les mutins ont attaqué
vers 04H00 (02H00 GMT) les Forces armées de la RDC (FARDC) positionnées près de
la localité de Jomba, dans le territoire de Rutshuru, située à environ une
dizaine de kilomètres à l'ouest de la frontière avec l'Ouganda. "C'est
l'armée gouvernementale qui a commencé à nous attaquer et nous la combattons
maintenant", a de son côté déclaré à l'AFP le porte-parole des mutins, le
lieutenant-colonel Vianney Kazarana. En milieu de matinée, les FARDC ont fait
usage d'armes lourdes, selon la même source militaire.
Les mutins, qui ont commencé à faire défection
début avril et sont traqués depuis fin avril par l'armée, se sont regroupés
depuis une dizaine de jours à l'extrême nord-est d'une petite bande du Parc
national des Virunga, frontalière avec le Rwanda et l'Ouganda, à une
soixantaine de kilomètres au nord-est de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Ils
sont établis sur quelques collines, dont celle de Runyonyi où se trouve leur
QG, qui ont été récemment bombardées par des hélicoptères de l'armée.
"Nous gardons toujours nos positions", a affirmé le
lieutenant-colonel Kazarana. Jomba, où les affrontements se déroulaient samedi,
est située à environ 5 km de la lisière du Parc des Virunga, au nord des
positions des dissidents.
Afflux de réfugiés
au Rwanda et en Ouganda
Estimés à plus de 300 selon les autorités, les
dissidents sont des anciens membres de la rébellion tutsi-congolaise du Congrès
national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans l'armée après un
accord de paix avec Kinshasa, le 23 mars 2009. Vendredi, le gouvernement les a
appelés à rentrer dans le rang. Seuls les "initiateurs de la mutinerie et
les criminels parmi eux" seront traduits devant la justice militaire, a
déclaré le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.
Kinshasa accuse le général Bosco Ntaganda, ex-chef
d'état-major du CNDP qui a fait fait défection, d'être le meneur de la
mutinerie. Selon M. Mende, le général s'est allié avec des milices locales et
un colonel de la rébellion hutu-rwandaise des Forces démocratiques de
libération du Rwanda (FDLR), active au Nord et au Sud-Kivu. Les FDLR avait
démenti le 13 mai toute alliance avec le général.
Le lieutenant-colonel Kazarana se réclame lui du
Mouvement du 23 mars (M23), crée par le colonel Sylvain Makenga -ex N.3 du
CNDP- juste après avoir déserté début mai. Le M23 a toujours affirmé n'avoir
aucun lien avec Ntaganda. Ce dernier est visé depuis 2006 par un mandat d'arrêt
de la Cour pénale internationale (CPI) pour enrôlement d'enfants soldats.
Le regain de violences liées aux opérations contre
les mutins a provoqué le déplacement de nombreux civils, dont plus de 8.200 se
sont réfugiés au Rwanda depuis le 27 avril, et plus de 30.000 en Ouganda ce
mois-ci, selon des chiffres communiqués mercredi respectivement par le Haut
commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), et les autorités ougandaises.
Source:
Jeuneafrique.com, du 19/05/2012 à 16h:34
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