Dotées de de chars et d’hélicoptères de combat, les forces armées congolaises ne lésinent pas sur les moyens pour réduire le bastion des militaires mutins adossés à la frontière rwandaise du côté de Bunagana et de la localité de Jomba, à une dizaine de kilomètres de la frontière ougandaise. Les militaires dissidents, appartenant au mouvement M23, assurent qu’ils résistent aux assauts mais les observateurs militaires sur le terrain relèvent que les forces gouvernementales, dont le 322eme bataillon, formé par les Belges, font preuve d’une combativité inhabituelle et dont déjà engrangé des succès., mais uassi de sérieuses pertes.
Cependant, l’issue des affrontements au Nord Kivu ne dépend pas uniquement du rapport de forces militaire ; elle devrait, in fine, être déterminée par les relations entre la RDC et le Rwanda. Sur ce point, aussi bien à Kinshasa qu’à Kigali, les signaux positifs se multiplient : le nouveau ministre congolais de la défense s’est rendu au Rwanda voici une semaine et, le week end dernier, à l’issue d’une réunion de leur commission mixte, les deux pays ont décidé d’étendre à la situation sécuritaire le mandat de leur commission conjointe de renseignements. Autrement dit, -à l’inverse de ce qui s’était déjà produit précédemment- le Rwanda ne soutient guère les mutins, qui sont cependant des ressortissants congolais d’origine tutsi, et ne devrait pas leur fournir de base de repli sur son territoire. Sur le terrain cependant, des témoins nous ont déclaré avoir constaté que les rebelles étaient approvisionnés en nourriture depuis le territoire rwandais et que des hommes non identifiés traversaient la frontière.
A Kinshasa, lors Conseil des Ministres du lundi matin, le président Kabila a explicitement souligné que « les communautés vivant au Kivu ne devraient pas invoquer les pays voisins comme échappatoire » et il a précisé que « les milices formées par les différents groupes ethniques seront combattues, de même que leurs «parrains intellectuels », c’est à dire des politiciens locaux… »
Cela étant, la loyauté du voisin rwandais a une contrepartie : les responsables du renseignement, dans les deux pays, se sont engagés à présenter d’ici dix jours « un plan concerté » afin de poursuivre la traque des rebelles hutus des Forces armées pour la libération du Rwanda (FDLR)
Kigali craint en effet que ces rebelles hutus ne mettent à profit les troubles au Nord Kivu pour renforcer leurs positions. Au Sud Kivu déjà, des attaques meurtrières attribuées aux FDLR se sont multipliées : 11 militaires pakistanais de la Monusco ont été blessés le 14 mai, des ONG locales dénoncent des attaques meurtrières sur Bunyakiri et Kamagana.
En outre, les affrontements actuels ravivent des tensions communautaires : les Tutsi congolais, simples civils ou intégrés dans l’armée régulière, redoutent d’être tenus pour collectivement responsables de l’action de quelques centaines de mutins et des agressions individuelles ont déjà été enregistrées. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a annoncé l’assassinat de l’un de ses employés à Goma, blessé par balles à son domicile. M. Makabuza était en charge de la sécurité à Rutshuru et auparavant il avait travaillé pour les services de sécurité congolais.
Source: Carnet de Colette Braeckman, du 21/5/2012
Cependant, l’issue des affrontements au Nord Kivu ne dépend pas uniquement du rapport de forces militaire ; elle devrait, in fine, être déterminée par les relations entre la RDC et le Rwanda. Sur ce point, aussi bien à Kinshasa qu’à Kigali, les signaux positifs se multiplient : le nouveau ministre congolais de la défense s’est rendu au Rwanda voici une semaine et, le week end dernier, à l’issue d’une réunion de leur commission mixte, les deux pays ont décidé d’étendre à la situation sécuritaire le mandat de leur commission conjointe de renseignements. Autrement dit, -à l’inverse de ce qui s’était déjà produit précédemment- le Rwanda ne soutient guère les mutins, qui sont cependant des ressortissants congolais d’origine tutsi, et ne devrait pas leur fournir de base de repli sur son territoire. Sur le terrain cependant, des témoins nous ont déclaré avoir constaté que les rebelles étaient approvisionnés en nourriture depuis le territoire rwandais et que des hommes non identifiés traversaient la frontière.
A Kinshasa, lors Conseil des Ministres du lundi matin, le président Kabila a explicitement souligné que « les communautés vivant au Kivu ne devraient pas invoquer les pays voisins comme échappatoire » et il a précisé que « les milices formées par les différents groupes ethniques seront combattues, de même que leurs «parrains intellectuels », c’est à dire des politiciens locaux… »
Cela étant, la loyauté du voisin rwandais a une contrepartie : les responsables du renseignement, dans les deux pays, se sont engagés à présenter d’ici dix jours « un plan concerté » afin de poursuivre la traque des rebelles hutus des Forces armées pour la libération du Rwanda (FDLR)
Kigali craint en effet que ces rebelles hutus ne mettent à profit les troubles au Nord Kivu pour renforcer leurs positions. Au Sud Kivu déjà, des attaques meurtrières attribuées aux FDLR se sont multipliées : 11 militaires pakistanais de la Monusco ont été blessés le 14 mai, des ONG locales dénoncent des attaques meurtrières sur Bunyakiri et Kamagana.
En outre, les affrontements actuels ravivent des tensions communautaires : les Tutsi congolais, simples civils ou intégrés dans l’armée régulière, redoutent d’être tenus pour collectivement responsables de l’action de quelques centaines de mutins et des agressions individuelles ont déjà été enregistrées. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a annoncé l’assassinat de l’un de ses employés à Goma, blessé par balles à son domicile. M. Makabuza était en charge de la sécurité à Rutshuru et auparavant il avait travaillé pour les services de sécurité congolais.
Source: Carnet de Colette Braeckman, du 21/5/2012
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