Le nouveau gouvernement de la RDC est appelé à relever plusieurs défis, dont la sécurisation du pays. C’est l’une des missions lui assignée par le président de la République, Joseph Kabila.

Lors de son premier contact avec les membres du gouvernement Matata, le chef de l’Etat leur a demandé de parachever la stabilisation de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Car, pour lui, la perturbation de la paix dans les deux provinces du Kivu risque de retarder l’effort national du développement économique en cours.

La détermination dans le rétablissement de l’autorité de l’Etat au Kivu et dans d’autres provinces de la RDC est une nécessité dans la mesure où aucun développement n’est possible sans une paix réelle. La recrudescence de l’insécurité ces derniers temps dans le Kivu préoccupe les Congolais soucieux de voir le langage des armes céder la place au calme et à la quiétude.

Que faut-il faire pour mettre un terme à l’insécurité qui a refait surface non seulement au Kivu, mais aussi dans d’autres coins du territoire national ?

Pour résoudre un tel problème, le pays a besoin d’une armée nationale. Le souhait d’en disposer a été exprimé plusieurs fois à travers les différentes réformes proposées par le ministère de la Défense et des Anciens combattants. Plusieurs ministres qui se sont succédé à la tête de ce ministère en ont fait leur feuille de route. Il en est de même des différents partenaires impliqués dans ce secteur sensible.

Malheureusement, le travail abattu jusque-là sur le terrain est loin de ramener une paix durable au Congo. Les opérations de brassage et mixage expérimentées il y a quelques années, ont débouché sur un fiasco. D’où, la nécessité de repenser l’armée congolaise.

Une telle démarche ne peut produire du fruit que lorsque l’Etat congolais prendra la décision de former une nouvelle armée, composée des hommes et des femmes recrutés sur la base des critères objectifs : la discipline, la compétence, la moralité, le patriotisme, l’endurance physique…

Formées sur la base de ces critères, les Forces armées seront capables de défendre l’intégrité du territoire national. C’est pour ainsi dire que la RDC a pour le moment besoin d’une armée réellement nationale, républicaine, bien formée, bien équipée et particulièrement bien motivée. Cet idéal ne peut être atteint qu’à travers une restructuration en profondeur, qui va au-delà des saupoudrages comme le mixage et autre brassage de triste mémoire.

Mais lorsque l’armée régulière formée sur la base d’une juxtaposition d’anciens éléments issus des groupes armés, il y a toujours lieu de s’attendre à la désobéissance de certains ex-combattants dont l’intégration n’aurait pas connue une issue heureuse. La défection récente des militaires de l’ancien mouvement rebelle, le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) en est une illustration éloquente.
Pour un lendemain meilleur, les autorités congolaises ont tout intérêt à mettre sur pied une nouvelle armée. Car la stabilité de l’Est et celle de l’ensemble du pays en dépend. Faute de quoi, l’insécurité sera toujours au rendez-vous et l’effort de reconstruction bloqué.
Source: Le Potentiel,
Last edited: 12/05/2012 12:52:43