Thursday, March 31, 2011

COTE D'IVOIRE: Pourquoi Ouattara a décidé de libérer le pays par les armes - Pas de chasse aux sorcières: seul objectif, chasser Gbagbo

Lorsque la crise post-électorale démarrait, il y a quatre (4) mois, personne n`avait songé, encore moins voulu une telle issue, aux forceps, à coups de canon. Malheureusement, l`antagonisme de M. Laurent Gbagbo, son obstination à rejeter systématiquement toutes les solutions négociées ont eu raison de la patience du Président élu Alassane Ouattara et contraint ce dernier à user de la manière forte pour restaurer la paix et la démocratie en Côte d`Ivoire.
Logiquement, il devrait démissionner après avoir appelé à un "cessez-le-feu immédiat" des hostilités. Depuis 72 heures, la progression des Forces républicaines fidèles au Président Ouattara est fulgurante sur les différents fronts. Les villes de la moitié sud du territoire tombent les unes après les autres sous leur contrôle. Sans grande résistance d`ailleurs. Signe que la majeure partie des ex-Fds n`ont pas le cœur au combat. Ces soldats que l`on croyait totalement acquis à M. Gbagbo ont de fait démontré par leur attitude sur le terrain que l`on s`était trompé sur leur compte et qu`ils n`étaient en réalité pas solidaires de la forfaiture de certains de leurs Généraux qui ont préféré faire allégeance au candidat malheureux de la présidentielle de novembre dernier. A plusieurs reprises, le Président Alassane Ouattara et son Premier ministre avaient indiqué que les lignes bougeaient au sein de l`armée et que les ralliements des Fds au Président élu s`effectuaient massivement. Mais il a eu aussi à le souligner, Alassane n`avait jamais voulu jouer la carte de la force militaire pour venir à bout de la résistance de Gbagbo. Sanctions diplomatiques, sanctions financières, restrictions de voyage n`ont pas eu raison de la volonté de confiscation du pouvoir du candidat Lmp. Même lâché par ses soutiens les plus irréductibles (Angola et Afrique du Sud), Gbagbo continuait de narguer le monde en refusant de s`incliner devant les résolutions du panel de l`Ua. Pendant ce temps, les Ivoiriens continuent de souffrir, de périr, otages qu`ils sont d`une pluie d`obus qui se déversait sur Abobo et Adjamé, exactions des mercenaires de Gbagbo.
Face à cette situation désastreuse, le président Ouattara a décidé de prendre ses responsabilités pour libérer la Côte d`Ivoire. Les Frci sont entrées en action depuis lundi. Et déjà, elles sont aux portes d`Abidjan. Lorsqu`elles ne se rallient pas systématiquement, les ex-Fds, à part quelques zélés, quittent simplement leurs positions afin de ne pas contrarier la fantastique chevauchée de Forces républicaines.
Hier, ces derniers ont confirmé leur progression sur le terrain. Après la prise de Tiébissou, de Soubré, de Buyo et de Gagnoa, elles seraient aux portes de San Pedro, la 2e ville portuaire du pays.
Devant un tel tableau, Gbagbo devrait être habité par la sagesse afin d`éviter des combats à Abidjan. Mais l`homme n`est pas du genre à s`arrêter. Il vient de convoquer des "jeunes patriotes" désireux de se faire enrôler pour aller sur les champs de bataille.
Faut-il le rappeler, l`offensive lancée par les Frci n`est pas dirigée contre les Ivoiriens. Aucune chasse aux sorcières, aucun cadre Lmp n`est visé en tant que tel. Seul objectif, la soumission des forces fidèles à Laurent Gbagbo.

AUTHOR: P. Koudou

La réalité est là

En marge de sa profession de foi pour l'ultime dialogue (un peu tardif), le camp Gbagbo prépare sérieusement l'ultime bataille d'Abidjan. Dans tous les cas, s'il devait être effectif, le " droit légitime de défense " ne peut qu'être militaire. Mais alors sur quelle force militaire le régime Gbagbo compte pour la contre-offensive ? L'état-major du général Mangou qui avait déjà reçu la semaine dernière des milliers de jeunes "patriotes" appelés par Charles Blé Goudé a fait un communiqué le mardi pour appeler ces jeunes à l'enrôlement : " Le moment d`enrôlement effectif est arrivé" et cela sera à partir de "mercredi 30 mars ", selon le communiqué du chef d`état-major des forces armées fidèles à M. Gbagbo, le général Philippe Mangou, tout en invitant les jeunes à "garder leur calme", assurant que "tous seront appelés. Il est clair que le régime Gbagbo ne comptera plus exclusivement sur les FDS qui ont donné un signal fort en ne se battant pas "comme on l'attendait" sur les différents fronts. En face, les FRCI pourraient aussi mettre dans la balance tout ce qu'elles ont de forces décisives. Le choc des armes et des hommes est inévitable. Quand aura lieu la bataille d'Abidjan ? Difficile à dire, mais tout porte à croire qu'elle est très imminente et d'elle dépend le sort de la Côte d'Ivoire.

peur et orgueil
Laurent Gbagbo, demandeur de la réévaluation par l'UA, avait refusé de se rendre le 10 mars dernier au sommet de l'UA pour l'ultime occasion de dialogue. Mieux, il a rejeté les conclusions du Haut panel de l'UA qui lui demandait de céder le pouvoir. Comment lui qui a refusé les conclusions du panel peut-il aujourd'hui accepter celui que le panel envoie pour la mise en application desdites conclusions ? Il n'est donc pas étonnant qu'en face de cette curieuse demande de dialogue devant le Haut représentant de l'UA (que récuse le camp Ouattara), le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix coupe court : " toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite sont épuisées ". En d'autres termes, si Laurent Gbagbo pense se maintenir par la force, il devra être dégagé par la force. C'est du reste pour cela que le RHDP " salue l'offensive des FRCI et la prise sous leur contrôle des différentes villes ". La théorie des jeux qui consiste à montrer à l'adversaire qu'on tient le bon bout est ici de mise. Chaque camp sait très bien ce à quoi il doit s'en tenir, mais avant la guerre des armes, celle des nerfs et de la communication fait déjà rage. Et si le camp Gbagbo avait commencé par ce dialogue sous l'égide de la CEDEAO et de l'UA ?


Acculé de toute part, Gbagbo part ce jeudi
Acculé de toute part, Gbagbo part ce jeudi L’Ex- président acculé cherche un point de chute. Avec l`avancée des Forces pro-Ouattara, Laurent Gbagbo aurait finalement compris que l`heure de son départ a sonné. Selon des bonnes sources, il hésite à prendre la direction de son village Mama (Ouragahio) ou de l`extérieur. Mais Gbagbo ne serait pas du tout chaud pour s`exiler. Ce jeudi pourtant, il doit prendre une décision.

Source: 
 Le Nouveau Réveil, du 31/03/2011

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