Tuesday, March 1, 2011

RDC: Attentat contre J.Kabila : Les assaillants venaient de Brazzaville

*Un élément parmi les assaillants arrêtés portait une carte des miliciens du Mlc. *Une source de la Monusco, au lieu de s’inquiéter de l’attaque contre le Chef de l’Etat, prétend que bientôt il y aura rafle des opposants. *Le Conseil supérieur de la défense félicite les éléments des Fardc et de la police nationale pour leur intervention efficace contre les assaillants.

Les Kinois ont vécu des moments de frayeur le dimanche 27 février 2011. En début d’après-midi, une centaine d’assaillants a attaqué la résidence du Chef de l’Etat au bord du fleuve dans la commune de la Gombe. Armés d’armes lourdes et légères ainsi que de flèches, machettes, et autres armes blanches, les assaillants rappelaient certains combattants traditionnels à cause de gris-gris qu’ils portaient sensés les protéger contre les balles de la garde présidentielle.

Ils se sont organisés pour mener deux attaques simultanées à la résidence du Chef de l’Etat et au camp colonel Kokolo. Dans cette base logistique des Fardc, le but était sans aucun doute de s’emparer des dépôts d’armes et de munitions. On en sait un peu plus sur cette attaque. Mais il faut attendre que l’enquête livre les détails. Une question revient sur toutes les lèvres. C’est celle sur la provenance des assaillants. Les éléments pris sur les assaillants démontrent que la bande venait de la rive droite du fleuve, donc de Brazzaville en République du Congo.

Un élément du Mlc parmi les assaillants

Il a aussi été pris sur les assaillants une carte militaire qui établit que l’élément appartient au groupe des anciens miliciens du Mlc. Après l’attaque, certains éléments ont tenté de regagner Brazzaville. Ils ont été cueillis par la force navale. L’autre groupe a tenté de disparaître dans la nature en se dispersant dans la cité. Ce sont ces éléments que les Fardc ont pourchassés dans les communes de Kasa-Vubu, Lingwala et autres environnant le camp militaire colonel Kokolo.

Le bilan des opérations a beaucoup évolué notamment avec les arrestations qui ont été opérées nuitamment. On parle aujourd’hui, en attendant la fin de l’enquête, de dix tués parmi les assaillants dont sept à la résidence du Chef de l’Etat. Une trentaine de prisonniers sont aux mains des forces de sécurité. On compte également un blessé grave parmi les éléments de la garde républicaine. L’information selon laquelle cinq soldats de la garde républicaine auraient été tués lors de l’attaque du camp colonel Kokolo reste à confirmer dans la mesure où aucune source officielle n’a confirmé cela. Il est également établi à ce jour que le Chef de l’Etat était absent de sa résidence. Car, comme dans ses habitudes, il est allé visiter certains chantiers notamment le boulevard Lumumba en pleins travaux de réfection.

Il se pose maintenant beaucoup de questions sur cette insécurité quasi permanente dont la ville voisine de Brazzaville serait la source en dépit des assurances que se donnent les dirigeants de deux pays. En effet, ceux qui veulent se soustraire de la justice congolaise n’ont qu’à traverser le fleuve pour se trouver comme des poissons dans l’eau à Brazzaville. C’est ainsi que Brazzaville abrite les ex-soldats de l’armée de Mobutu dont se sert certains mobutistes exilés en Europe et qui n’ont pas hésité à revendiquer les actes terroristes sur le territoire congolais.

Brazzaville, une source permanente d’insécurité

Brazzaville n’offre à Kinshasa aucune garantie de sécurité tout en refusant de rapatrier les terroristes. On avait parlé du chef des Enyele qui avait semé la désolation au nord de la province de l’Equateur. Jusqu’à ce jour, Brazzaville n’a jamais accepté le transfèrement de Udjani. Comme il n’y a pas un sans deux, c’était le tour du général Faustin Munene. Soupçonné par la justice militaire de la Rdc des actions pouvant porter atteinte à la sécurité du pays, il s’est sauvé à Brazzaville. Arrêté, Munene bénéficie comme Udjani, de la protection de Brazzaville qui trouve des raisons pour ne pas l’extrader. Par contre, Kinshasa envoie à Brazzaville le moindre élément dangereux à la sécurité de ce pays appréhendé en territoire rd-congolais.

L’attaque de la résidence de Joseph Kabila par des hommes venant de Brazzaville relance cette question de collaboration franche entre les deux pays dont la cohabitation pacifique réside dans la capacité des dirigeants de se sécuriser mutuellement. Dans le cas contraire, on ne voit pas pourquoi il y aurait la sécurité pour Brazzaville s’il n’y a pas de sécurité pour Kinshasa. On ne sait pas quelle loi établirait ce monopole de Brazzaville d’héberger impunément ceux qui déstabilisent les institutions et la population de Kinshasa.

Sans aucun doute, les autorités de Brazzaville clameront sur tous les toits n’avoir aucun lien avec les assaillants. Mais, pourquoi ne pas offrir à Kinshasa la garde des éléments douteux et dangereux à la sécurité de la Rdc ? Il y a dans cette affaire une attitude qui commence à devenir insupportable. Il nous revient qu’un bateau, dont la cale a servi de cache d’armes a été découvert au port de Kinshasa. On croit savoir que ces armes ont un lien avec les attaques menées à Kinshasa le dimanche. Le contraire étonnerait lorsqu’on sait qu’il ne s’agit pas d’armes pour chasser les oiseaux.

Monusco, une attitude suspecte

L’attitude de la Monusco dans cette affaire suscite également des interrogations lorsque sous anonymat, une source onusienne déclare à l’Afp qu’ « Il va y avoir des rafles d’opposants pour mettre tout ça sur le compte de l’opposition ». Comment comprendre cette observation irresponsable ? Cette source de l’Onu ne semble pas s’inquiéter de la vie du Chef de l’Etat contre qui une attaque avérée à été lancée. Elle verse dans l’absurdité de l’attaque des opposants. Si l’enquête démontre qu’un opposant ou un groupe d’opposants a un lien avec cette attaque, faut-il l’absoudre pour la bonne et simple raison que les élections seraient proches ?

La Monusco qui se dit observateur neutre et averti de la scène politique congolaise, peut-elle affirmer qu’un opposant, par le temps qui court, ferait peur à Kabila au point de chercher à l’arrêter en lui mettant sur le dos l’attaque de dimanche ? C’est du n’importe quoi. Si la Monusco s’attendait à des arrestations arbitraires pour se donner du travail, elle doit revoir ses calculs. On connaît des pays où une simple grenade lancée dans la cité donnerait occasion à l’arrestation des opposants. La Rdc se veut un Etat de droit. La Rdc ne veut pas faire les choses à moitié. Si la Monusco et certains voisins considèrent cela comme de la faiblesse, ils doivent se détromper.

Le Conseil supérieur de la défense qui s’est réuni hier sous la présidence de Joseph Kabila, a rendu hommage aux éléments de la garde républicaine et aux autres soldats des Fardc et de la police nationale pour avoir réagi avec efficacité à ces attaques contre la résidence du président de la République et de la base logistique. Le conseil a noté avec satisfaction le calme observé par la population qui a continué à vaquer à ses occupations en toute quiétude et l’appelle à la vigilance. Cela n’a pas empêché le conseil à prendre un train de mesures afin d’accroître davantage la sécurité, en vue d’assurer le déroulement normal des élections ainsi que le développement du pays.




Source: L'Avenir Quotidien, 01/03/2011

No comments:

Post a Comment