La plainte qui avait été établie contre l'État congolais par la famille vivant en RDC d'Armand Tungulu a été retirée à la demande de la famille vivant en Belgique, dont la veuve de l'opposant et ses enfants.
L'affaire Armand Tungulu n'est pas close. La famille en Belgique de cet opposant congolais, retrouvé mort en détention le 2 octobre après avoir caillassé le cortège du président Joseph Kabila, n'a de cesse de réclamer que toute la lumière soit faite sur ce décès suspect. Selon la thèse avancée par le cabinet du procureur général à Kinshasa, il se serait suicidé dans sa geôle de la garde républicaine en utilisant une taie d’oreiller – un objet difficilement trouvable dans les prisons congolaises, comme chacun sait.Dernier épisode en date de ce long combat judiciaire : la famille en RDC d'Armand Tungulu a décidé de retirer sa plainte contre l'État congolais, qu'elle jugeait « responsable » de la mort de l'opposant, et de renoncer à son droit d'aller reconnaître la dépouille de l'opposant. « Nos frères de Belgique nous ont demandé de retirer la plainte, nous l'avons fait », a déclaré Philo Mudiandambu, une sœur de l'opposant, qui s'était associée dans ses démarches judiciaires avec une fille et deux frères de Tungulu.
« Manoeuvre des autorités »
À Bruxelles, les proches et la veuve de l'opposant, qui résidait en Belgique avant de revenir s'installer en RDC il y a peu de temps, avaient vivement critiqué la plainte. Certains avaient même contesté l'identité des membres de cette famille vivant en RDC. Pour Henri Muke, président du Haut Conseil pour la libération du Congo, une plateforme d’associations congolaises dont faisait partie Armand Tungulu, il s’agissait d’« une manœuvre des autorités » destinée à « faire perdre du temps » à la procédure lancée en Belgique.
« Il y a déjà une action contre le gouvernement congolais, nous demandons qu'il restitue le corps de Tungulu en Belgique. Seuls ses membres vivant ici sont à même de le reconnaître », a déclaré à Bruxelles l'avocat de la famille vivant en Belgique, Me Jean-Claude Ndjakanyia. Le 13 octobre, un tribunal belge avait en effet ordonné que la dépouille de l'opposant soit restituée à ses proches et rapatriée en Belgique. Kinshasa avait réagi en s'opposant à cette demande, la considérant comme une « insulte à la souveraineté ».
Me Ndjakanyia avait estimé mi-octobre que les tribunaux belges étaient compétents car le « corps appartient à sa famille » qui « réside en Belgique » et qui souhaite qu'il y soit inhumé, « et parce que ses enfants sont belges ». Selon lui, l'acte de décès n'a pas encore été délivré et « il ne peut y avoir de reconnaissance sans (cet) acte. Voilà pourquoi la famille ici en Belgique a souhaité que ceux de Kinshasa retirent leur plainte ». (Avec AFP)
Source: La rédaction web de Jeune Afrique, du 02/11/2010 à 09h:22
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