*Honoré Ngbanda, selon une source de l’Udps, a tenté en vain de convaincre Tshikedi à revenir au pays pour participer aux élections *La raison avancée pour dissuader Tshisekedi à rentrer au pays, c’est que le changement de pouvoir à Kinshasa, selon les prévisions de l’Apareco, devra se faire par les armes.
Le président national de l’Udps a pris la décision de revenir au pays participer aux élections. Une décision qui ne surprend personne lorsqu’on sait que l’Udps avec Tshisekedi sont signataires de l’Accord global et inclusif de Sun City. Cet accord suivi du referendum, a instauré en Rdc un nouvel ordre politique qui tranche avec une certaine époque où toute opposition entendait avant tout, coup de force. L’Udps, même à cette époque, avait pris l’option de « non violence ». Il est vrai que, parlant du régime Kabila, Tshisekedi a sorti quelquefois des phrases incompréhensibles du « j’ai combattu la dictature du père et je combats la dictature du fils ». Cette phrase n’a aucun sens à cause de son contenu vide.
Cependant, s’il y a une dictature que Tshisekedi a combattu avec acharnement - même souvent sans méthodes, hélas, c’est celle de Mobutu dont un des piliers est celui qui, selon nos sources, a tenté de dissuader le président de l’Udps de regagner le pays. En effet, selon une source proche de l’Udps, le président fondateur de l’Apareco a tenté de convaincre Etienne Tshisekedi de ne pas revenir au pays participer aux élections de 2011.
Une raison fallacieuse
Pour l’Apareco, selon toujours cette source, le fait pour l’Udps de participer aux élections, serait une caution au régime de Kinshasa que lui, il entend combattre par les armes. Comme on devrait s’y attendre, Etienne Tshisekedi et l’Udps n’ont pas de leçons à recevoir de celui qui les a combattus brutalement au profit de la dictature. La réponse de Tshisekedi a été non. C’est pour dire que le leader de l’Udps rentre effectivement à Kinshasa le mois prochain. Non seulement il rentre au pays pour tenir le congrès de son parti politique, mais aussi pour préparer les élections de 2011, 2012 et 2013. Une longue chevauchée qui exige à chacun de bien ménager sa monture.
Le leader de l’Udps
Cette attitude du leader de l’Udps face à la demande insistante de l’Apareco, appelle une certaine réflexion. Il faut partir de certaines questions. Honoré Ngbanda croit-il réellement à un changement de régime à Kinshasa par lui et par la force ? Quelle force, celle de l’ARP ou des Enyele ? Tout le monde sait qu’il ne s’agit, pour le chef de l’Apareco, que de la récupération de certaines situations. Un véritable charognard qui se nourrit de dépouilles politiques.
A moins d’avoir perdu toutes les facultés, les membres de l’Apereco sont les premiers à savoir qu’ils n’arriveront jamais à arrêter le train de la tolérance démocratique lancé à partir de l’Accord global et inclusif qui, non seulement a mis fin à la guerre, mais aussi à toute tentative de prise de pouvoir par la force. Curieusement, lorsque se présentait l’opportunité de lutte armée, l’Apareco s’est terrée en Europe. Les injures, les mensonges, la manipulation, les élucubrations, … ne sont pas des armes pour conquérir le pouvoir, même pas pour s’octroyer une moindre notoriété.
Vous avez, des assises, rentrez au pays
Tous ceux qui se savent avoir un discours que les Congolais peuvent entendre, tant qu’ils ont quelques assises et une certaine crédibilité, rentrent au pays, créent des partis politiques pour se lancer à la conquête du pouvoir par des voies démocratiques. Les membres de l’Apareco savent également qu’à ce jour, le monde entier a tourné le dos aux coups de force. Il est vrai que cette option n’a pas éliminés tous ceux qui ne rêvent que de coups d’Etat parce qu’incapables de convaincre démocratiquement. Ceux qui se hasardent sur cette voie, sont marginalisés. Le cas de Madagascar, de la Guinée, du Niger, … La Mauritanie, après le coup d’Etat, a tenté de se reprendre, mais n’arrive pas à rejoindre le concert des nations crédibles.
Quel destin l’Apareco préparerait donc pour la Rdc après le coup de force, si par miracle, cela lui réussissait ? Ce sera une quarantaine, un arrêt de l’élan imprimé à ce pays et que les hommes de bonne foi reconnaissent. C’est clair que ce serait la recherche du pouvoir pour le pouvoir. Un retour aux années 1965 avec tout ce que la dictature a comme affres. Conscients de toutes ces réalités, la démarche de Honoré Ngbanda, en tentant d’empêcher le retour de Tshisekedi, vise autre chose. Rusé, le président de l’Apareco sait que le retour de Tshisekedi, un homme mille fois plus crédible que lui, discrédite le discours de Ngbanda, selon lequel la Rdc serait une jungle.
Le retour de Tshisekedi inquiète
Par conséquent, le retour de Tshisekedi et sa participation aux élections de 2011, met en danger l’Apareco et son chef qui n’aspirent qu’avoir non seulement asile en Europe, mais aussi des gens pour l’écouter et le tolérer. Car, on n’est plus loin du temps où, les pays d’asile se lasseront au point de demander à Ngbanda et ses semblables de rentrer au Congo afin de participer au jeu démocratique. Cette perspective donne la peur au ventre, même si le président de l’Apareco n’est pas le genre « réfugié économique ». Car, on ne voit pas Honoré Ngbanda rentrer au Congo où il a son avenir politique derrière lui. Il lui faut un siècle pour se faire pardonner de crimes réels et imaginés qu’il aurait commis dans ce pays. Il le sait. Comme il ne peut pas étaler au monde ces raisons, il tente de se faire passer pour la personne la plus recherchée par le gouvernement de Kinshasa. Il trompe qui ? C’est le côté dramatique de l’Apareco qui ne tolère aucune critique, aucune remarque, aucune contradiction. Lui, il peut critiquer tout le monde avec ses romans fiction, mais personne ne peut oser contredire, démentir les mensonges de l’Apareco.
Quiconque le fait, doit s’attendre à des représailles si pas physiques, verbales. Est-ce cela l’attitude d’un démocrate, d’un sauveur du Congo ? Il suffit d’en juger par la bile versée dernièrement sur notre éditeur responsable dont le péché aurait été d’avoir fondé un journal qui ne chante pas le Djalelo à l’honneur de l’Apareco et de son chef. On comprend pour quelle raison le leader de l’Udps ne pouvait pas se fier à un homme qu’il connaît très bien et qui a été pendant des années, son tortionnaire. Si Honoré Ngbanda a quelque chose à démontrer, les Congolais l’attendent sur le terrain démocratique. La révolution-pardon du 17 mai 1997 lui a ouvert le chemin de retour. L’Accord global et inclusif de Sun City qui a amnistié tous ceux qui ont pris les armes contre leur pays a élargi cette porte.
Source: L’Avenir, du 16/11/2010
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