Il y a cinquante ans, près d’un millions de tutsi furent soumis à l’exil,non de par le fait des quelques confrontations ethniques au Rwanda comme il est souvent clamé à tort, mais de par la seule volonté des
belges qui imposèrent leur vision de la société à un peuple qui n’était pas encore apte à comprendre les soubassements d’un système de gouvernance démocratique.
Des centaines des tutsis furent tués, leurs bétails furent décimés, les cases furent incendiées et des milliers des survivants prirent alors le chemin de l’exil. D’autres furent systématiquement relégués dans les
zones de Nyamata alors infestés par le trypanosome. Ils allaient au fil du temps être rabaissés à une citoyenneté de seconde zone, accédant difficilement à l’éducation, survivants sans aucun droit politique, et ce au nom d’une démocratie numérique. au nom d’une démocratie numérique.
En 1963, Il y avait encore au Rwanda, des tutsi qui avaient oeuvré à l’édification de cette démocratie et avaient refusé de s’exiler, ce sont les Bwanakweri, les Ndazaro, les Rwendeye, les Africa. A la première attaque des Royalistes, Ils furent les premiers à être sélectionnés dans le lot des tutsis instruits et furent exécutés sans procès. Leurs corps furent jetés dans le Nyabarongo, la voie du Nil et de l’Ethiopie, l’origine
supposée de leur race…
Dans l’exil les rescapés tutsi survécurent parfois miraculeusement et se multiplièrent dans le dénouement. Les pays d’accueils leurs avaient été, au départ hospitaliers. Leurs enfants purent peu à peu accéder à l’éducation et émerger de l’ombre des camps pour refugies de Bibwe au Zaïre, de Nakivala en Uganda, de Karagwe en Tanzanie et de Mushiha au Burundi… Les plus chanceux purent achever des études en Europe, au Canada et aux Etats Unies.
Pendant près de trente ans, rien ne pouvait présager un retournement possible de la situation. En 1973, Le
Gouvernement Hutu crut définitivement classé le problème tutsi en poussant hors de ses frontières les jeunes
tutsi qui avaient pu accéder aux classes du secondaire. Le Pouvoir était au faîte de sa puissance militaire et
diplomatique, les services de sécurité tenait bien à l’oeil tous les tutsi au pays, le seul murmure entrainait ou la
prison ou l’exécution.
Habyarimana ne pouvait donc que raidir sa nuque le jour où les enfants d’exilés tutsi osèrent brandir leur droit
de vivre sur le sol de leurs ancêtres. Nenni, et le bel argument était sans nul doute zoologiquement défendable :
Le Rwanda était surpeuplé et le Park de la Kagera, le seul espace disponible du territoire rwandais était réservé
aux fiers lions, curieux girafes et aux gracieux zèbres ; Ces insectes plutôt nuisibles, les Cancrelats Inyenzi
n’avait plus de place au Rwanda.
L’ouverture politique consécutive à la fin de la Guerre Froide et du Discours de la Baule aurait sans aucun doute
apporté au Rwanda des changements, bonnes ou alors aussi imprédictibles que ceux vécus par ses voisins
brusquement sevrés de la dictature.
Néanmoins, tout changement heureux ne pouvait que profiter qu’aux seuls millions des Hutus. Il serait naïf de
penser que quelque chose eût alors changée pour le million des tutsi exilés ou ceux restés au pays.
Les tutsis constituait alors une minorité condamné à la résignation, des laissés pour compte qui étaient au fil du
temps honteux d’appartenir à une race paria. Ils vivaient littéralement dans un état constant de sursis, en une
chambre à gaz qui attendait l’allumage à quelque tuyau d’échappement.
Ils étaient régulièrement comptés, leur nez était leur étoile de David, et leur tustité imprimé sur les cartes
d’identité était en soi une présélection en attente d’une solution finale.
Il va de soi que quelques tutsis étaient sortis du lot et vivaient même avec des fortunes apparentes qui
appartenaient en fait aux discrets caciques du « Hutu Power » Les quelques autres têtes qu’on voyait émerger
étaient des agents du Régime qui tenaient en surveillance constant leurs propres frères, ou alors des tutsi dont
les soeurs ou les filles avaient su attirer la bienveillance des maitres Hutus sur leurs familles.
Ces tutsis en étaient arrivé à perdre toute notion d'intérêt collectif de leur race pour ne plus être obnubilé que
par leur statut personnel. Malgré le Génocide vécu, il en est même qui ne peuvent aujourd’hui s’empêcher de
partager la nostalgie de leurs anciens maitres… Une parfaite démonstration du Syndrome de Copenhague !
En arrachant le pouvoir par les armes, le Front Patriotique allait changer radicalement l’équation et créer
fatalement des mécontents. Ce changement brutal redonnait certes l’espoir aux exilés d’hier, pendant qu’il
anéantissait évidement, et celui des hutus sudistes qui rêvaient d’un changement démocratique en leur faveur,
et l’assurance des hutus nordistes qui voulaient pérenniser leur mainmise sur l’économie et autre avantages liés
au pouvoir qu’ils avaient militairement confisqué depuis près de vingt ans, et qu’ils n’entendaient aucunement
partager.
DU GENOCIDE TUTSI
L’on a beaucoup épilogué sur tous les aspects du Génocide Tutsi, mettant en exergue que l’attentant du Falcon
du Président était l’élément déclencheur de ce Génocide. Qu’il en fut la Cause, le Signal ou le Déclencheur, le
Génocide ne s’en trouve pas plus justifié. L’absurdité de cette assertion va jusqu’à sous-entendre
malicieusement que sans cet attentat, le Génocide n’aurait jamais eu lieu.
Cela est aussi une autre erreur qui tire sa racine de la conscription du Génocide Tutsi dans sa période finale, la
plus médiatisée, celle de 1994 ; Le génocide procédait en fait d’un long et froid calcul qui avait été
régulièrement exécuté par la classe dirigeante hutue depuis des longues années.
L’Inyenzignation, la dégradation et la chosification classique du Tutsi procédait à la légitimation des massacres
qui avait été et allait être délibérément exécutés.
Il ne fait aucun doute que le Génocide Tutsi, la solution finale, ne fut pas un fait spontané consécutif à quelques
motivations de vengeance causée par la mort d’une seule personne, fusse-il Habyarimana. La formation, les
entrainements para militaires, les distributions des machettes et grenades, l’encadrement des jeunes milices
Interahamwe sont loin de suggérer une quelconque spontanéité.
KAGAME AURAIT SACRIFIE LES TUSTI POUR ACCEDER AU POUVOIR…
Apres les multiples tentatives pour justifier le Génocide Tutsi qui furent abandonnées en faveur de sa Négation
et de sa Minimisation, voici que voit le jour une autre aberration qui non seulement tente de rejeter le crime du
Génocide Tutsi sur Kagame, mais le crédite aussi d’un autre, cette fois-ci hutu …
Kagame aurait sacrifié les tutsi de l’intérieur pour accéder au pouvoir. Cette assertion n’est pas seulement
avancée par les extrémistes hutus, mais aussi par certains rescapés du Génocide Tutsi.
On ne pourrait se moquer des sentiments de certains rescapés dont la raison serait encore sous le contrôle de
la douleur. Ils ont le droit légitime de s’interroger sur la nécessité de la guerre de libération menée par le Front
Patriotique, le droit de peser cette nécessité à l’aune de de la vie de leurs parents, de leurs époux, épouses, de
leurs enfants morts.
Il est aussi vrai que personne ne pourrait prétendre avoir ignoré les conséquences immédiates de la guerre qui
allait être livré au Régime Hutu. Chaque sursaut du peuple tutsi avait dans le passé déchainé des violentes
réactions contre les éternels otages civils tutsi. En décidant de la guerre, rien ne pouvait rassurer Kagame et
ses compagnons que les choses allaient être différentes et que les otages tutsi n’allaient pas à nouveau être
massacrés.
Nous venions de démontrer plus haut que cette relation de cause à effet est en soi erronée car les tutsi de
l’intérieur étaient des morts en sursis et il serait peut-être opportun de rappeler au survivant du Génocide que :
- Il n’est pas non plus une seule famille tutsie de la diaspora qui n’eut pas à pleurer plusieurs membres de sa
famille au Rwanda.
- La situation pour les tutsi qui venait de l’extérieur n’était pas nécessairement meilleures dans les pays
limitrophes qui les avaient accueilli. Sous l’instigation du régime Habyarimana, ces pays hier hospitaliers se
montraient agressifs. En Uganda, au Zaïre, au Burundi se posait des problèmes des rejet.
- Un grand nombre d’hommes, souvent encore adolescents ont été fauchés dans la fleur de l’âge pour libérer le
Rwanda. L’armée de Habyarimana était une bonne armée et s’était battu courageusement, le dos au mur. Les
rescapés devraient tenir en compte des nombreuses pertes dans le rang de ceux qui ont donné leur vie pour la
libération du Rwanda, du nombre d’orphelins et des veuves presque oubliées, des soldats du Front Patriotiques
aujourd’hui handicapés et auxquels l’Etat Rwandais ne saurait encore offrir une récompense à la mesure de leur
sacrifice.
- Analyser l’opportunité de la décision prise par le Front Patriotique nécessiterait des pages et des pages. Le vrai
problème réside en l’évaluation sans état d’âme du dilemme qui s’est pose en 1994, dilemme qui nécessitait, il
est vrai, une décision surhumaine, cependant nécessaire.
Les rescapés ont certes le droit de pleurer leurs morts, mais aussi celui de savoir que ces êtres chers ne sont
pas mort en vain, car ils sont mort pour que chaque tutsi, aujourd’hui et demain puisse vivre. Kagame et le
Front Patriotique n’avaient pas d’autre alternative et ne pouvaient se permettre de tergiverser.
DU PRETENDU GENOCIDE HUTU :
On ne saurait admettre que le Genocide Tutsi ait fait près d’un million des morts en trois mois et renier que
pour le moins 300.000 hutu males ait pris part à ce genocide. Ces Génocidaires avaient des raisons évidentes
de fuir le Rwanda après leur forfait mais…
Ils pensèrent se protéger en amenant avec eux près de deux millions d’otages qu’il appartenait à l’Onu de
libérer. Celui-ci se désintéressa du problème et laissa les Interahamwe et l’armée vaincue camper aux portes du
Rwanda d’où Ils entamèrent d’incursions meurtrières sur le territoire libéré.
La décision de s’attaquer à ces camps s’imposait et ne pouvait hélas s’attarder aux pertes collatérales qui
allaient fatalement s’ensuivre, encore qu’il ne fallait pas trop s’attendre à trop de tendresse de la part d’une
Armée Tutsi qui venait à peine de perdre les siens au cours du Genocide.
Près d’un million des refugiés furent rentrés sans ménagement au Rwanda. Les autres se dispersèrent dans le
vaste Congo. Beaucoup furent massacrés, des milliers des corps qui jonchent la route témoignent et les milliers
d’orphelins qui ont enduré tant d’horreurs méritent eux aussi compassion et assistance.
Mais qui sont les auteurs de ces massacres ?
Le rapport de l’Onu a eu le tort de baser principalement ses conclusions sur les seuls témoignages étriqués
d’extrémistes Hutus. Les récents et trop hâtifs commentaires du Rwanda semblent tout au plus soucieux de
répondre aux accusations mais font montre d’un désintéressement d’un problème qui devrait intéresser le
Gouvernement Rwandais au premier chef. Il lui appartient, à mon humble avis, de mettre sur pied une
commission pour faire la lumière sur ces atrocités qui constituent en fait un appendice au Genocide Tutsi.
Ce que le Rapport de L’Onu ne dit pas et ce que les Commentaires Rwandais ignorent :
Sans être témoins des faits, j’ai eu l’avantage de suivre les évènements ayant précédé et succédé au Genocide
Tutsi sans influence directe ou indirectes des considerations politiques des officiels Rwandais ou d’Extrémistes
Hutus qui avaient planifié ou mis en exécution le Genocide.
Moi-même Refugie à Brazzaville après les massacres Tutsi de Kinshasa (1998), J’ai été forcé par la force des
circonstances à côtoyer pendant près de vingt-quatre mois des refugies Hutus dont des Interahamwe, des ex
membres de l’Armée de Habyarimana, mais aussi des nombreux enfants et des femmes hutu qui avaient
survécu à la Longue Marche, l’Inzira Ndende dont j’ai appris forcement les péripéties.
Il faudrait que je dise aux extrémistes qui chercheraient à mettre en doute mon impartialités, que malgré les
réticences du HCR de reconnaitre le statut de Refugies Politique aux Hutus installés à Brazzaville, j’ai eu à
m’impliquer personnellement en ma qualité de Président de l’Association de Refugies au Congo Brazzaville, pour
que six enfants hutus et deux familles reçoivent leur statuts et leurs réinstallation aux Etats Unis et au Canada.
La Communauté Hutu de Brazzaville sait et pourrait témoigner de mon attachement à la justice, de mon
ouverture au dialogue franc et de ma sensibilité aux douleurs de tout être humain, sans considération aucune
de sa race.
J’ai ainsi appris que les Refugiés Hutus se déplaçaient par bandes des milliers d’hommes, des femmes et
d’enfants encadrés par des militaires et des Interahamwe sans assistance logistique alimentaire, qu’ils étaient
donc obligés des commettre des razzias sur les villages qu’ils traversaient, tuant sans pitié les quelques
congolais qui tentaient de protéger leurs biens, leurs femmes , leurs filles. Les FDLR ne sont pas à leur premier
coup d’essai !
Les familles et faibles individus isolés qui passaient par les mêmes villages eurent à payer de leur vie les
exactions des groupes « protégés » qui les avaient précédés ; les villageois congolais tuèrent plusieurs
innocents en représailles pour les leurs qui avaient été tues par les Interahamwe et cela explique et corrobore à
suffisance les traces des coups infligés sur les corps des victimes par des houes, des marteaux et autres armes
blanches, objets qui ne pouvaient faire parties de l’équipement de l’Armée Rwandaise qui par ailleurs opérait à
des milliers des kilomètres de sa base.
Quelques témoignages d’enfants hutus rencontre à Brazzaville faisaient état de leurs parents massacrés par des
Interahamwe pour avoir manifesté leur volonté de faire marche arrière et rentrer au Rwanda pour raison des
fatigue et de maladies de leurs familles. Beaucoup des femmes tutsi ou hutu qui avaient le malheur d’avoir de
facies tutsi ont été exécutées sous divers prétextes.
La main mise, le droit de vie et de mort des Interahamwe sur les refugies Hutus se ressentait encore au Congo
Brazzaville jusque tout au moins en l’an 2002, année de mon départ. Des nombreuse cas d’assassinats et de
demande individuel de protection étaient régulièrement rapportes aux Bureau du HCR, particulièrement par
certains refugies désireux d’être rapatrie au Rwanda.
Des milliers des filles encore enfants étaient régulièrement violées par les Interahamwe et bien des parents
perdirent leur vies pour avoir tenté de les protéger. La Cemir, une organization Catholique s’était chargé de
réunir ces enfants dans un foyer protégé par la police Congolaise à Brazzaville et Impfondo.
J’ai dit plus haut que pendant près de deux ans j’ai eu l’opportunité de côtoyer des nombreux jeunes
Interahamwe qui se vantait encore d’avoir massacrés des Inyenzi sans réellement comprendre la portée exacte
de leur acte, des nombreux ex soldats de Habyarimana encore soucieux de mener la guerre au Rwanda, et
enfin des nombreux hommes, femmes et enfants hutu innocents résignés a payer pour des crimes qu’ils
avaient vu commettre, car soumis sans cesse a une désinformation soucieuse de les retenir loin de leur pays,
aux côtés des criminels qui ne veulent pas demeurer seuls pour des raisons évidentes. Ce fait constituera tôt ou
tard un sérieux problème pour le Congo Brazzaville où se développe une forte communauté Rwandaise qu’il ne
sera pas facile de totalement intégrer.
Beaucoup des choses m’ont été contés sur l’Inzira Ndende, bizarrement rien sur les massacres à grande échelle
qui auraient été perpétrés par le Front Patriotique et je crois que cela aurait été la première chose que j’aurai
entendu des refugies Hutus de Brazzaville, qui auraient tout au moins tenté d’atténuer leurs crimes par les
fables que répandent depuis peu les Extrémistes hutus installés en Europe, lesquels n’ont forcément pas vécu,
ni de près ni de loin la Longue Marche. Comme j’ai l’ai dit plus haut, le Rwanda a tout autant le devoir faire la
lumière sur les horreurs vécu par ses citoyens que de se protéger de la désinformation qui ruine ses efforts de
réconciliation.
Enfin, pour clore ce chapitre, je ne puis que constater le démenti formel qu’apporte les Extrémistes Hutus a
leurs propres accusations quand ils tendent si fraternellement la main à Kareghya et a Kayumba qui dirigeaient
les opérations du Front Patriotique au Congo au moment des faits présumés. A moins que je ne puisse aussi
voir Kagame embrassant Bagosora… la belle image !
DE L’UTILISATION ABUSIVE DU MOT GENOCIDE ET DE LA CRIMINISATION…
Nous venions de voir plus haut comment l’Inyenzignation automatique et généralisé mena aux massacres
répétitifs que viendra conclure le Génocide Tutsi en 1994. Les Extrémistes Hutus n’inventaient rien car la
tactique Nazi de dégradation d’une race avait déjà si bien marché comme justificatif à l’holocauste Juif. Une
version Tutsi du manifeste de Sion avait même été mise en circulation par l’intelligentzia Hutu pour attirer
l’animosité des pays d’accueil sur les exiles tutsi, la race des fourbes, ainsi décrite encore aujourd’hui dans les
haineuses élucubrations de l’aventurier Onana.
A leur tour, les Tutsi pourraient eux même ne pas se rendre aujourd’hui compte des erreurs qu’ils commettent
en désignant, entre eux ou ouvertement, souvent très innocemment, tout Hutu de génocidaire. Le mot est
entré dans le langage courant et a plutôt tendance à s’incruster dans la subconscience collective. Quelque
soient la profondeur de leurs blessures, les tutsi ont tort. L’utilisation abusive de ce mot devrait en toute
logique, être réprimée au Rwanda comme acte de Divisionnisme. J’ignore si c’est le cas.
Le vocable « Génocidaire » ne devrait logiquement designer que les coupables confirmés ou tout au moins les
personnes sur lesquels pèseraient des lourdes suspicions de culpabilité.
Il est par contre malheureux de constater que des Hutus hors soupçons s’offusquent souvent peu d’entretenir
des relations fort étroites avec des Génocidaires patents qu’ils défendent bec et ongles au risque de susciter des
questions sur leur propre statut. Qui en âme et conscience doute de la culpabilité de Wenceslas Munyeshaka et
du Docteur Rwamucyo? Il est des circonstances dans lesquelles la Conscience devrait primer sur des
considerations politiques.
Il est un autre fait qui suscite correction : Pourquoi faudrait-il voir en tout Hutu qui souhaiterait le retour du «
Hutu Power » un génocidaire? Tout Hutu est libre d’exposer ses convictions intimes et refuser d’adhérer aux
idéaux du Front Patriotique qu’il peut estimer à tort ou à raison être en contradictions avec ses intérêts ou
correctifs. Cette criminalisation est aussi absurde que l’Inyenzignation automatique de chaque tutsi sous le
régime mono ethnique Hutu.
DES LOIS SUR LE DIVISIONISME
De quelque côté qu’il vienne, l’Extrémisme verbale est à bannir du moment qu’elle porte atteinte à l’ordre
public. Mais dès lors qu’elle ne se manifeste que dans les sentiments, les idées exprimées ou non, les seules
armes pour le combattre qui conviennent sont la persuasion et l’éducation.
Cependant, la situation particulière de l’après génocide imposait au Gouvernement Rwandais de prendre des
dispositions conséquentes pour éradiquer toute les causes possibles d’une autre horreur. Le divisionnisme est
une des causes de plus redoutables. Le Rwanda d’aujourd’hui a créés des lois pour le combattre, plus d’un les
trouvent à juste titre vagues, forcement iniques. Néanmoins le Gouvernement Rwandais a publiquement
reconnu la nécessite de leur révision et a eu tout au moins la noblesse de requérir des avis des spécialistes pour
les amender. Il est plutôt intellectuellement malhonnête de les critiquer sans se soucier de contribuer à leurs
améliorations.
KAGAME SERAIT-IL UN OBSTACLE À LA RECONCILIATION ?
En une époque cruciale de son histoire, chaque pays, chaque époque a vu surgir comme de nulle part, un
homme capable de canaliser et les forces de toute un peuple, ses rêves, ses espoirs pour reconstruire parfois
sur le néant, une nouvelle espérance.
De tels hommes ont été plutôt souvent mal compris, Ils ont été les seuls à porter le poids des graves décisions
qu’ils avaient été amené à prendre, seuls ou en concertations avec des compagnons, des compagnons toujours
prêts à partager le crédit des réussites communes, jamais à endosser les responsabilités d’erreurs inhérentes à
toute entreprise humaine.
Kagame se retrouve aujourd’hui comme seul devant le Présent et l’Histoire, prêt à assumer toute les erreurs
réelles ou supposes du Front Patriotique.
Il n’est à tort parfois jugé rien qu’en fonction du rôle qu’il a joué dans le renversement du Régime
Habyarimana. Sa vision mériterait d’être clairement définie, expliquée et honnêtement compris.
Renverser Habyarimana et accéder au pouvoir n’étaient pas une fin en soi, mais un moyen d’atteindre des
objectifs clairement défini par sa vision.
Le combat de Kagame ne visait pas à renverser les rôles ethniques. Kagame n’a pas pris les armes pour
remplacer une injustice par une autre, remplacer le pouvoir mono-ethnique hutu par un pouvoir tutsi. Il s’est
battu pour une démocratie non exclusive dans laquelle le mérite devrait primer sur l’appartenance ethnique et
la force. La tâche était en soi difficile, néanmoins Kagame démontre que cela est faisable et qu’il est condamné
à réussir son pari quelque soient les moyens généralement jugés de dictatoriaux.
1961:
1994:
Rien ne pourrait mieux exprimer la vision de Kagamé et du Front Patriotique que la différence philosophique
entre ces deux chants de victoires produits par une même génération d’hommes.
La victoire du Front Patriotique aurait dû être salué, non comme une victoire tutsi sur les hutus, mais une
victoire de tous les Rwandais contre l’exclusion, les injustices et le divisionnisme. Tel n’est malheureusement
pas toujours le cas, et le moins que l’on puisse dire est que la faute n’incombe pas aux seuls extrémistes Hutus.
Les jubilations aussi inconscientes que non fondées de certains non moins extrémistes Tutsis ont créé à tort un
sentiment de défaite dans le coeur d’une bonne frange des hutus qui se sont à leur tour, soit résignés, ou alors
ont été amené par la force des choses à cultiver un ressentiment profond à l’égard de la politique du Président
Kagame.
Il est possible que Kagame n’ait pas lui-même compris à temps la nécessite d’une analyse objective des causes
profondes à la base de la mauvaise perception de sa vision et de son action et il va de soi qu’il n’aurait rien à
perdre à corriger cette perception.
Nul chien ne vous dira merci pour lui avoir arraché un os de la bouche. Son devoir naturel et celui de chercher à
vous mordre la main. Les hommes ne sont pas des chiens mais réagissent pareils quand on leur ôte certains
privilèges. L’animosité créé par la chute du régime « Hutu Power » est psychologiquement naturelle et c’est
plutôt le contraire qui devrait surprendre dans le chef de tout Hutu qui hier, jouissait des avantages directs ou
indirects du pouvoir Habyarimana.
Kagamé n’a rien négligé pour démontrer clairement qu’il n’a pas arraché l’os pour assouvir aux besoins des
seuls tutsis comme beaucoup d’entre ceux-ci s’y attendaient, mais pour le partager équitablement avec toute la
population Rwandaise, toute ethnie confondue. Les défections de quelques héros du Front Patriotique
bizarrement choyés aujourd’hui dans les milieux Hutu de l’extérieur n’ont aucun autre mobile idéologique que le
bizarrement choyés aujourd’hui dans les milieux Hutu de l’extérieur n’ont aucun autre mobile idéologique que le
refus de partage. Ils estiment qu’après trente ans d’exil et du Genocide subie, le Tutsi avait droit à un statut
particulier. La naïveté de certains incite plutôt à la pitié.
Le Front Patriotique s’est, par ailleurs montré bien souvent prêt à accueillir les idées constructives pour créer
une nouvelle société plus juste pour tout un chacun. Il est vrai que cette volonté aurait dû se manifester avec
beaucoup moins d’arrogance, état d’esprit qui n’est jamais de nature à favoriser le dialogue. La vraie
réconciliation ne pourrait se réaliser sans esprit d’humilité.
Mais, il appartient aussi aux Extrémistes Hutu de comprendre que le Rwanda nouveau n’est plus la petite
République bananière dans laquelle réconciliation et ouverture politique se discutent en fonction du partage du
pouvoir entre extrémistes de tout bord. Les Hutus qui travaillent aux cotés de Kagamé ne sont pas moins hutus
et n’ont pas l’obligation de donner de la voix dans les conférences divisionnistes pour clamer leur hutuité,
encore qu’ils privilégient leur identité Rwandaise à toute autre considération ethnique. En cette époque de
reconstruction, on ne pourrait honnêtement reprocher à Kagame de privilégier le mérite, la crédibilité, la
disponibilité et le non conflictualité.
Quand bien même son langage requiert plus de souplesse, et que le marteau ne soit pas nécessairement le
symbole de la bienveillance, on ne pourrait aussi reprocher à Kagame le manque de volonté de collaborer avec
tous ceux qui acceptent honnêtement de tourner la page du passé, pour bâtir un avenir juste et prospère pour
tous.
Les écrits mensongers, haineux et alarmistes de «l’Intelligentzia Hutu et autres « opposants économiques
Tutsis» ne sont pas de nature à briser la glace qui pourrait être encore le seul obstacle à ramener tous les
valeureux fils du pays à l’édification du Rwanda nouveau.
Il est en Europe des Hutus bien inspirés qui appellent aujourd’hui à un dialogue entre Rwandais, mais il semble
que l’expression de ce voeu ne vise plutôt qu’à la consommation extérieure car ce dialogue ne pourrait se
concevoir avec des personnes qui ignorent, minimisent ou détournent les responsabilités du Genocide Tutsi sur
les victimes. La question est donc de savoir avec qui dialoguer.
La vraie réconciliation ne pourrait se concevoir sans une franche lecture de l’Histoire et Je doute que le
président Kagame refuserait de considérer des sérieuses propositions qui émaneraient d’exilés Hutus de bonne
volonté. Les centaines des partis politique de salons européens devraient peut être se muer en groupes de
concertations pour créer un groupe des sages soucieux de baliser les voies vers une veritable Réconciliation
entre les fils et les filles du Rwanda.
La vraie réconciliation entre les deux ethnies soeurs se fera, non en vertus de quelque loi nationale ou étrangère
d’importations, en vertu des décisions ou recommandations des tribunaux et encore moins du dictat
d’organismes « spécialisées ».
La vrai réconciliation se fera par le seul recours à notre patrimoine commune, notre « Muco » qui a su bâtir le
Rwanda à partir du minuscule Gasabo jusqu’à atteindre les présentes dimensions culturelles, sans limites et
sans cesse rampantes, celle du toujours glorieux Rwanda-Rugali- Rwa-Gasabo du quel nous ressentons malgré
nos dissensions ou nationalités, la fierté et l’honneur d’appartenir.
Cet honneur nous impose aussi tout autant des nobles sacrifices auxquels nous devrions courageusement vouer
autant d’énergies, que celles consentis par nos grands-parents, afin que nos grands enfants puissent à leur tour
se réjouir d’un passé tout aussi glorieux, en misant sur un avenir radieux.
Les extrémistes de tout bord devraient comprendre que les deux races sont condamnées à vivre ensembles.
Des sacrifices mutuels devraient être librement consentis pour protéger la jeunesse de demain contre le
divisionnisme qui ne pourrait en aucun cas profiter aux générations à venir.
Je peux, il est vrai, méconnaitre certaines réalités du Rwanda que je n’ai jamais revu depuis l’âge de dix ans.
Néanmoins, je ne puis que déplorer que des hommes Hutus valeureux dont j’admire la haute érudition, gardent
leurs yeux fixés sur les rétroviseurs de sombres années et consacrent tant d’énergies à une littérature
passionnelle qui abreuvent la jeunesse émergente des mêmes tares que nous déplorons les uns chez les autres.
IBIHE BIHANA IBINDI…
Beaucoup de nos pères, ceux-là que certains disent « Abafeodari » ont eux aussi vieillis dans la même fausse
illusion de se voir rétablis un jour dans leurs privilèges, oubliant l’implacable loi de l’Histoire. Ils ont longtemps
attendu ou attendent encore la victoire de Kigeri sur l’infâme race Hutu qui avait osé revendiquer la fin du
système monarchiste. Tout au plus, le tutsi a repris aujourd’hui ses droits de citoyenneté mais ne pourrait
revendiquer ses privilèges passés sans se couvrir de ridicule. L’histoire est ainsi faite, il faut s’adapter au
changement ou disparaitre.
Aux Musebyimana, Theo et à tous ces hommes de mérites qui se complaisent à entretenir le feu de la haine,
parfois sans mesurer les conséquences de leur écris ; Il serait utile que nous nous départissions parfois de nos
masques de faux Inyenzi et de faux génocidaires pour revêtir le tablier d’ouvriers et ouvrer ensemble à
sensibiliser nos enfants sur les réalités de demain.
Un océan des contradictions pourrait empêcher à certains de se tendre la main, leurs intérêts peuvent ne
jamais pouvoir converger, mais le temps de la guerre est passé, le seul champ de bataille sur lequel ils
pourraient encore se distinguer et la formation de la génération qui arrive après nous, aux sacrées valeurs de la
tolérance.
PLACE A LA NOUVELLE GENERATION :
En 2017, La génération d’après le Génocide Tutsi aura tout au moins 23 ans, l’Age adulte pour des millions
d’enfants tutsis rescapés, pour des millions d’enfants hutus nés ou grandis dans l’errance, parfois traqués de
toute part dans des forets du Congo pour les crimes de leurs père qu’ils n’avaient pas choisis.
Ils auront l’âge de s’assumer, mais aussi celui d’interroger l’Histoire, celui de juger la génération qui leur aura
précédé, celui de juger leurs parents, leurs ainés, en bloc, victimes et coupables confondus.
Tout comme ces enfants, le Rwanda traverse en ce moment une étape particulière de son Histoire, celle de
l’adolescence, avec tout ce qu’elle celle-ci charrie d’interrogations, des doutes, de peur de jugements parfois
justes, souvent erronés, des conclusions hâtives mais aussi, et surtout des rêves, rêves des lendemains
meilleurs, pour soi et pour les générations à venir.
Tous ces enfants Hutus et Tutsis éprouvent aujourd’hui le même besoin légitime de justice, le même droits à
une patrie, le même droit d’être éduqués et préparés à jouer demain leur rôle de citoyen, à servir leur pays
chacun selon ses mérites, ses aptitudes, ses capacités.
Le nouveau septennat qui commence devrait pouvoir ouvrir à ces enfants une ère nouvelle d’égalité et de
justice dans les opportunités. Le temps n’est plus ni à la guerre ethnique ni au dictat de l’Occident, ceci est le
juste moment du dépassement, celui de préparer la jeunesse aux charges politiques du prochain septennat.
Les frères et soeurs Hutus ou tutsi qui s’agitent inutilement à l’extérieur pour des raisons aussi contradictoires et
sans rapport avec les intérêts réels de la Nation Rwandaise, devraient comprendre que les dirigeants du
prochain septennat se forment aujourd’hui aux vraies valeurs démocratiques qui se passent de la force des
armes et de la force numérique.
Il appartient aux uns et aux autres d’ouvrir au Président Kagame la porte à un dialogue franc qui privilégie
l’avenir de demain, celui des enfants hutus et tutsi qui eux, nous en convenons, ne sont coupables d’aucun
crime mais sont plutôt tous victimes des folies d’une génération irresponsable, la nôtre, qui n’aura pas su les
protéger.
Il appartient au Président Kagame de sécher les larmes de tous ces enfants, aussi bien les orphelins du
Génocide Tutsi, que les enfants hutus, victimes oubliés en exil ou au pays, qui payent encore aujourd’hui un
lourd tribut pour des crimes commis parfois avant leurs naissances. Ces enfants qui sont obligés de porter
l’opprobre pour des fautes réelles ou supposées de leurs parents mort, en prison ou qui violent, pillent et tuent
encore dans les forêts du Congo. Ces enfants nécessitent eux aussi une attention particulière de la Nation
Rwandaise.
LES DEVOIRS DE TOUS
Encore une fois, Les 93% des voix accordées par le Peuple Rwandais au Président Kagame ne consacrent pas la
victoire du Front Patriotique sur quelque opposition que ce soit. Elle consacre la Victoire du Rwanda Nouveau
contre l’Ancien. Elle est la Victoire de l’unité contre la Division, la Victoire de la Fraternité contre la Haine.
Quelque soient les sentiments des uns et des autres à son égard, Kagame devrait être perçu par tous,
fanatiques comme opposants, modérés comme extrémistes, comme le porte étendard obligé des nouvelles et
justes ambitions du Peuple Rwandais.
Il a, lui même le devoir de tempérer le fanatisme destructeur de certains, la lourde tâche d’être à l’écoute de
tous pour ramener au bercail tous les frères et soeurs parfois égarés par des faux jugements ou par un suivisme
aveugle.
Il est temps pour notre génération de comprendre ou d’accepter de nous résigner à vivre les réalités du
moment. Dans les sept ans à venir, les cinquantenaires d’aujourd’hui ne pourront se prévaloir du droit de
décision sur la marche politique de la Nation.
Nos blessures, nos haines, nos rancunes, nos déceptions auront cédé à l’unité d’une génération de ceux qui
n’auront plus besoin de chercher à savoir qui aurait fait quoi, quand et pourquoi.
Nous sommes tous, Tutsi comme Hutu individuellement libres de garder pour nous et d’emporter dans l’au-delà
nos blessures, nos haine, nos ressentiments. Mais nous avons aussi le devoir sacré de protéger les générations
à venir contre les erreurs qui ont mené notre génération à commettre l’horreur.
Hâtons-nous car elle arrive la génération sans coupable ni victime Elle arrive la génération sans majorité ni
minorité ethnique Elle arrive la génération sans vainqueurs ni vaincu Elle arrive le Rwanda de demain.
Source: http://www.rrnonline.net/, Published 11/12/2010 - 3:00 p.m. CST
Author: Ange Michel Murangwa
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