Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, a posé vendredi un ultimatum à Laurent Gbagbo en exigeant qu'il se retire du pouvoir avant minuit, heure locale, une échéance maintenant dépassée.
Guillaume Soro, le premier ministre du gouvernement Ouattara, promet que Laurent Gbagbo « n'aura pas d'ennuis » s'il cède la présidence pacifiquement.
« Si d'ici minuit il ne quitte pas le pouvoir, le président de la République sera au regret d'envisager d'autres mesures », a affirmé M. Soro.
Ces menaces font écho à une possible intervention militaire de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Toutefois, Laurent Gbagbo a promis de ne « pas céder » aux pressions internationales ou à celles de son rival Alassane Ouattara. Il a fait cette déclaration en guise de réplique lors d'un discours de voeux à la Nation diffusé sur la télévision d'État RTI.
Il a ainsi dénoncé « une tentative de coup d'État menée sous la bannière de la communauté internationale ».
Une première mission des chefs d'État du Bénin, de Sierra Leone et du Cap-Vert a eu lieu cette semaine en Côte d'Ivoire. Les trois émissaires doivent retourner lundi à Abidjan, mais la Sierra Leone a précisé que la rencontre avec M. Gbagbo serait la dernière.
Mais si cette nouvelle tentative de dialogue échoue, « la CEDEAO prendra par la force le pouvoir à Laurent Gbagbo et le donnera à Alassane Ouattara », a déclaré le porte-parole de l'armée nigériane, le colonel Mohamed Yerimah.
Déclarations de l'ONU
La haute-commissaire pour les réfugiés des Nations Unies, Navi Pillay, a affirmé que président ivoirien sortant avait la responsabilité de protéger la population de son pays. Selon elle, les enlèvements et les meurtres qui ont lieu dans ce pays depuis les élections du 28 novembre constituent des crimes contre l'humanité.
Navi Pillay rappelle aux partisans de Laurent Gbagbo qu'ils seront tenus responsables des atrocités commises. Des milliers de personnes ont fui la Côte-d'Ivoire parce qu'ils craignaient l'éclatement une guerre civile.
La Grande-Bretagne appuie une intervention militaire
Le président sortant est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Le Royaume-Uni a annoncé vendredi qu'elle ne reconnaissait plus l'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Londres, Philippe Djangone-Bi, nommé en 2007 par Laurent Gbagbo.
Le ministère des Affaires étrangères britannique a également déclaré qu'il soutiendrait une éventuelle intervention militaire des dirigeants d'Afrique de l'Ouest.
« Ils seraient bien avisés de le faire sous l'autorité des Nations unies, mais nous soutiendrions une telle action aux Nations unies », a précisé William Hague, le chef de la diplomatie britannique.
L'Union européenne sanctionne le régime de Gbagbo
L'UE a annoncé vendredi une nouvelle série de sanctions contre Laurent Gbagbo. Cinquante-neuf proches du président sortant sont désormais interdits de visas.
D'après un diplomate, les pays européens préparent également un gel des avoirs du clan Gbagbo.
Avec cette crise politique, Paris recommande ainsi à ses citoyens de quitter provisoirement le pays, même si les étrangers n'ont pas encore été directement menacés.
Sur presque 14 000 ressortissants français qui étaient présents au début des événements, environ 2000 auraient quitté la Côte d'Ivoire.
Les risques d'affrontements sont toujours élevés. Les partisans de Laurent Gbagbo, ont notamment menacé d'attaquer l'hôtel Golf d'Abidjan, le quartier général d'Alassane Ouattara, le 1er janvier.
En deux semaines, les violences auraient causé 179 morts, selon l'ONU.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters
Source: Radio Canada, du 01/01/2011
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