C’est son seul et unique fonds de commerce. Gbagbo Laurent tente de convaincre la communauté internationale qu’après lui, c’est le chaos. Que si lui, Woody, n’est pas là, la Côte d’Ivoire s’embrase. Que les ethnies vont se liguer les unes contre les autres et que ça sera la chienlit. C’est pourquoi il tente de convaincre tout le monde, y compris ses partisans et lui-même, que son départ du pouvoir est synonyme d’apocalypse en Côte d’Ivoire. Avant, pendant et après les élections, qu’il a perdues, le langage de l’ancien président n’a pas varié. Aujourd’hui plus que jamais, Gbagbo brandit le chiffon rouge de la guerre civile. Il menace les observateurs internationaux, le répète à longueur de journée aux différents médiateurs qui viennent lui demander de céder le fauteuil et rabâche les oreilles des Ivoiriens dans sa télévision privée (RTI) avec une virtuelle guerre civile. Mais en réalité, Gbagbo mieux que quiconque, sait très bien qu’il n’aura jamais sa guerre civile. Tout ce battage médiatique autour de ce sujet, tout aussi préoccupant qu’il puisse être, n’a pour seul objectif que d’effrayer la communauté internationale et surtout la CEDEAO qui songent, de plus en plus, à user de la force légitime pour déloger un homme qui se sait perdu et qui tente d’usurper le pouvoir d’Etat. Sa stratégie en est simple. Faire croire qu’après lui, c’est le chaos serait une arme pour ramollir la position de la communauté internationale qui comme un seul homme, s’est dressée contre sa forfaiture. Convaincu qu’il l’est, que personne ne veut voir la Côte d’Ivoire devenir un Rwanda bis. Heureusement, cette tactique ne saurait prospérer sur les bords de la Lagune Ebrié. Parce que la Côte d’Ivoire n’est pas le Rwanda et dans le cas ivoirien, la crise n’est pas nationale, ethnique, religieuse ou communautaire. La crise que nous vivons, contrairement au Rwanda, est née de la simple volonté d’un individu qui a décidé, avec quelques suiveurs de militaires et politiciens, de garder un pouvoir que son peuple lui a enlevé dans les urnes. Le problème ivoirien n’est pas un problème national. Mais bien un problème individuel. L’individu Gbagbo a perdu les élections face à Alassane Ouattara mais refuse de partir. Voilà tout. Il utilise des Généraux à sa solde pour tenter de mater toute contestation. Il fait sortir ses partisans, encadrés par des hommes en armes, pour menacer l’Onuci et le gouvernement légalement élu. Et enfin, il entreprend une campagne médiatique pour créer la psychose et faire croire à l’éventualité d’une guerre entre les populations vivant en Côte d’Ivoire. Il le fait juste pour effrayer la communauté internationale et donner de l’espoir à ses partisans. Sinon Gbagbo sait que jamais les Ivoiriens ne s’entretueront pour lui garantir un pouvoir qu’eux-mêmes lui ont enlevé le 28 novembre. Il sait que les Ivoiriens n’iront pas au clash parce que lui Gbagbo, qui ne leur à rien apporté en dix ans, va quitter le palais. Gbagbo et ses suiveurs savent que la Côte d’Ivoire n’ira pas une guerre ethnique, religieuse ou même idéologique parce que lui, la cause du mal, sera chassé du pouvoir. Il peut distraire ses fans, il peut même se distraire lui même et, peut être, effrayer une partie de la communauté internationale, mais la grande majorité de ceux qui sont au fait des réalités ivoiriennes, la vraie communauté internationale et les Ivoiriens sont convaincus que quand Gbagbo tombera, comme un fruit pourri pour emprunter au Président Alassane Ouattara, aucune mouche ne se lèvera pour créer le désordre. Il n’y aura rien ! Bien au contraire, les Ivoiriens sortiront nombreux dans les rues pour chanter, danser et fêter le départ du dictateur. Gbagbo le sait bien et c’est la raison pour laquelle il empêche toujours les Ivoiriens de se rassembler et crier leur mécontentement. Il les repousse à coups de canon et de balles réelles pour les faire taire à jamais. Que Gbagbo se détrompe. Il n’aura pas sa prétendue guerre civile qu’il appelle de tous ses vœux. Parce que les Ivoiriens ont déjà tourné sa page. Et bientôt, il ne sera qu’un sinistre souvenir.
Koné Lassiné
Prétendue guerre civile si Gbagbo est délogé - Où ces affrontements auront-ils lieu ?
Le spectre de la guerre civile est aujourd’hui brandi par ceux qui s’affichent aujourd’hui comme bourreaux de la démocratie en Afrique et précisément en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo et les siens – c’est bien évidemment d’eux qu’il s’agit – ont décidé à dessein d’en faire un véritable bouclier pour espérer se sortir de l’impasse en freinant une quelconque intervention militaire de la CEDEAO contre l’ex-président et le carré qui l’entoure.
Mais même si ce chiffon rouge, véritable fonds de commerce pour Gbagbo, devrait, par extraordinaire, porter ses fruits, l’une des questions essentielles reste bien celle-ci : où est-ce que la guerre civile, agitée aussi frénétiquement par les refondateurs, aura lieu ? Sur quel espace géographique ? Dans quelle région de notre pays ? Au Nord, à l’Est, à l’Ouest, au Centre, au Sud ?
Ce n’est évidemment pas le Nord avec son brassage interethnique authentique et enraciné de manière très endogène et totalement acquise à la cause du candidat du RHDP qui s’entredéchira pour un homme qui a perdu la légitimité des urnes. Ce pas non plus les liens séculaires d’amitié, de cohabitation pacifique, de vie de couple, et de mariages interethniques très effective au Centre qui voleront en éclats, pour Laurent Gbagbo. Ce n’est ni encore moins, le Sud, notamment à Abidjan avec son équilibre presque parfait de peuplements des différentes ethnies que renferment la Côte d’Ivoire et les populations venues de la sous-région. Cet équilibre de présence des différentes ethnies s’observe aussi bien à l’Est, au Centre-ouest et à l’Ouest. Il n’y a point de déséquilibre en terme de concentration de populations ethniques et de corps électoral au profit du candidat malheureux Laurent Gbagbo. Il faut donc s’interroger et demander à ceux qui brandissent le spectre de la guerre civile comme un bouclier pour se sortir de l’impasse, où en réalité cette guerre aura lieu ? Ce n’est en tout cas pas à Abidjan où les populations venues de divers horizons et vivant en harmonie qui se tireront la dessus pour un homme qui est convaincu par lui-même qu’il a perdu les élections, ni les populations de Bouaké, ni à Daloa encore moins à Korhogo ou à San-Pédro. Toute comme le guerre de Troie, la guerre civile en Côte d’Ivoire n’aura pas lieu. Les Ivoiriens sont fatigués, ils attendent que la CEDEAO prenne ses responsabilités pour éjecter Laurent Gbagbo du Palais présidentielle.
Moussa keita
Prétendue guerre civile si Gbagbo est délogé - Même les militaires ne s’y voient pas
En Côte d’Ivoire, l’intervention militaire est imminente. Gbagbo Laurent qui refuse de céder le pouvoir au président élu Alassane Ouattara sera contraint dans sa volonté d’usurpation, de vol, par une force militaire de la CEDEAO. Au fur et à mesure que les choses se précisent, le chef des rebelles LMP brandit le spectre d’une guerre civile. La même trompette est embouchée par le rigolo porte-parole de la rébellion, Ahoua Don Mello, le recruteur de miliciens libériens Emilie Guiriéoulou et l’aboyeur public et dérobeur de licence au département d’Anglais de l’Université de Cocody, Blé Goudé. Cet affrontement entre Ivoiriens, tant souhaité par le camp Gbagbo, n’est qu’un leurre. Un mirage dans la mesure où personne n’est disposé aujourd’hui en Côte d’Ivoire à aller à la guerre. Encore moins les soldats. Au plus fort de la crise armée de 2002 qui a consacré la partition du pays, les soldats de l’armée régulière (FANCI) et leurs adversaires de l’ex-rébellion (FAFN) ont consenti à faire la paix. A travers un cessez-le-feu, ils ont pris l’engagement de ne plus se tirer dessus et de préserver la vie de la population. Tout simplement, parce qu’ils se sont rendus compte que la guerre n’est pas la panacée au problème ivoirien. Ces soldats, alors protagonistes, se sont donnés la main dans un cadre formel et officiel, le Centre de commandement intégré (CCI) et ont décidé de travailler dans l’intérêt de la nation. Ensemble, ils ont œuvré pour la tenue des élections qui ont consacré l’élection d’Alassane Ouattara, le 28 novembre dernier (54,1% des suffrages). C’est dire qu’après tant d’efforts et de sacrifices, ils ne sont plus prêts à aller à l’affrontement. Surtout que le pays est réunifié depuis lors. En plus, Gbagbo ne peut plus compter sur l’armée pour enclencher une guerre civile. Le score, plus de 60% obtenu par le président Alassane Ouattara dans les casernes, montre bien que l’armée a opté pour le changement comme tous les Ivoiriens. Et donc, elle ne s’engagera pas à combattre le peuple. Le contrôle apparent de Gbagbo sur l’armée depuis la crise postélectorale est une illusion entretenue par certains généraux (trois). Le miroir que reflètent Dogbo Blé Brunot, Guiai Bi Poin et Vagba Faussignaux ne peut engager l’armée ivoirienne dans une guerre intercommunautaire, tribale, religieuse encore moins civile. Certainement Gbagbo, Affi N’Guessan, Guiriéoulou, Don Mello, Blé Goudé, Alcide Djédjé et la rébellion comptent sur les mercenaires angolais et les miliciens libériens pour cette guerre civile. Mais ils doivent savoir que ces derniers sont des professionnels, des chasseurs de primes, des chiens de guerre qui sont venus faire fortune pour repartir s’occuper de leurs familles. Et ne voudront pas se faire tuer pour une cause perdue. Même les officiers qui le poussent actuellement à la guerre seront les premiers à détaler si l’ECOMOG pose ses premiers pas en Côte d’Ivoire. C’est dire que la menace de la guerre civile est un prétexte pour la bande de voyous pour confisquer le pouvoir. Mais l’armée qui est républicaine ne les suivra pas dans leur folie meurtrière.
OUATTARA Gaoussou
Prétendue guerre civile si Gbagbo est délogé - La Côte d’Ivoire, une mosaïque culturelle inébranlable
La guerre civile. C’est le chiffon rouge brandi actuellement par l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Selon lui, tout usage de la force pour l’amener à quitter un pouvoir qu’il usurpe depuis plus d’un mois, fera basculer la Côte d’Ivoire dans la guerre civile. Il fait croire à la communauté internationale et nationale que s’il partait, les Ivoiriens allaient s’entre-tuer. Et pour asseoir cette idée dangereuse dans la tête des Ivoiriens, les membres de son clan, appuyés par la télé LMP (ex-RTI), prennent en exemple le cas rwandais. Dans ce petit pays de l’Afrique centrale, l’assassinat du président sortant, Habyarimana le 6 avril 1994, a été l’élément déclencheur d’une guerre civile très meurtrière. Pendant près de trois mois, les deux ethnies (hutu et tutsi), se sont entretuées. Ce que l’on a qualifié de génocide rwandais a fait environ 800 000 morts. C’est ce schéma épouvantable que le dictateur souhaite pour la Côte d’Ivoire. Mais tous ceux qui connaissent très bien la Côte d’Ivoire savent que le schéma rwandais est impossible. D’abord, du fait même de la mosaïque culturelle et ethnique qu’est la nation ivoirienne. En effet, comment plus de 60 ethnies peuvent-elle s’affronter entre elles ? Surtout que ces ethnies avec les vagues de déplacement massifs, sont « éparpillées », un peu partout sur le territoire national. A cause de leurs activités économiques, les Malinkés (dioula), les Sénoufos ont immigré tant à l’ouest, au sud, qu’à l’est du pays. Il en est de même pour les Baoulés, les Gourous, etc. C’est à juste titre que le président de l’Assemblée Nationale, Mamadou Koulibaly, également n° 3 du FPI, parti du président sortant, expliquant le mélange des Ivoiriens, déclarait qu’il est un sénoufo (donc du nord de la Côte d’Ivoire), mais que si on lui demandait son village, il répondait Azaguié (sud), car ses parents se sont installés dans cette région depuis belle lurette. Par ces propos, le député de Koumassi expliquait que la guerre civile était difficilement faisable en Côte d’Ivoire. Justifiant aussi l’impossibilité d’une guerre civile en Côte d’Ivoire, les sociologues évoquent le jeu des alliances interethniques. Les grands groupes composant les 60 ethnies sont toutes unies entre elles par des alliances. On voit mal un sénoufo (Mandé du nord) s’attaquer à un Yacouba (Mandé du sud) ou encore un Agni attaquant un Baoulé (tous du groupe Akan).
Autre réalité qui empêche la réalisation du schéma rwandais en Côte d’Ivoire. La configuration même de la crise ivoirienne. Si au Rwanda ce sont deux ethnies qui se sont affrontées, en Côte d’Ivoire la crise oppose deux formations politiques : LMP et le RHDP. Et dans chacune de ces deux formations, militent aussi bien des ressortissants du nord, du sud, du centre, de l’est que de l’ouest. Ainsi, Ahmadou Gon Coulibaly (directeurs national de campagne du candidat RHDP) et Issa Malik Coulibaly (directeur national de campagne du candidat LMP), en plus d’être tous des fils du nord, sont des parents. Le second étant l’oncle du premier. Au RDR, parti de base d’Alassane Ouattra, la n°2 Henriette Dagri Diabaté, et Anne Ouloto, porte-parole du président, sont respectivement du sud et du nord. Au FPI, Mamadou Koulibaly, et Affi N’Guessan (n°2) sont originaire du nord et du centre. Des exemples de ce genre, on pourrait en citer des milliers. C’est donc dire que la guerre civile est une vue de l’esprit du putschiste constitutionnel ivoirien. Elle ne peut se faire en Côte d’Ivoire.
Dao Maïmouna
Fatigués, les Ivoiriens n’iront pas à la guerre de Gbagbo
« Palabre, c’est bon comme ça ! On veut vivre un peu ». Casquette bleue, à la mode, vissée sur le crâne, tee-shirts jaunes et culottes larges, un jeune homme, les yeux rivés sur les « Une » des journaux affichés par un revendeur au grand carrefour de Koumassi, crie son ras-le-bol face à l’enlisement de la crise postélectorale.
A l’image de ce garçon d’une vingtaine d’années, la plupart des Ivoiriens sont exaspérés par le blocage du pays depuis un peu plus d’un mois. Une situation créée par la volonté de Laurent Gbagbo de s’accrocher, en dépit de sa déconvenue dans les urnes (il a été sèchement battu le 28 novembre dernier, lors du second tour de la présidentielle, par Alassane Ouattara qui a raflé 54,1% des suffrages contre 45,9% pour son adversaire), par tous les moyens, y compris au péril de sa vie, à son fauteuil présidentiel.
Si les Ivoiriens sont davantage écœurés par cette énième crise, il est vrai inutile, c’est parce qu’ils savent qu’elle repose sur du faux. La souveraineté du pays, le respect de la constitution bref tous les arguments brandis par les refondateurs pour justifier leur coup d’Etat électoral ne sont aux yeux d’une grande partie de la population que des prétextes fallacieux. Car en Côte d’Ivoire, tout le monde, même les partisans du président sortant, sait que Laurent Gbagbo a perdu les élections. Et ils sont d’autant plus peinés, que le chef des frontistes leur impose un calvaire, après dix années de souffrance qu’ils ont endurées.
Les Ivoiriens sont fatigués de la crise qui dure depuis plus de dix ans ! Et c’est un euphémisme de le dire, car avant d’en arriver aux élections, Dieu seul sait combien d’accords ont été signés et de capitales ont été visités pour la recherche de la paix. Agiter aujourd’hui le chiffon rouge d’une guerre civile en Côte d’Ivoire est un leurre. A la vérité, les populations, même si elles prêtent une oreille attentive à tout ce qui se passe dans l’arène politique, ne sont plus prêtes à s’engager dans une guerre civile comme tente de le faire croire le camp Gbagbo.
Appauvris, et exténués par la flambée incessante, mais inquiétante, des prix des denrées de première nécessité, les Ivoiriens n’ont aujourd’hui qu’une seule préoccupation: comment se nourrir et se soigner et non se donner à la mort, pour une cause perdue ? Et la seule chose qu’ils attendent du « refondateur en chef », c’est qu’il reste le verdict des urnes en quittant tranquillement le pouvoir, afin que le pays retrouve sa sérénité.
Si Laurent Gbagbo et ses sbires croient qu’une intervention militaire débouchera sur une guerre civile, ils se trompent lourdement. Quand les Casques blancs débarqueront, les Ivoiriens resteront cloîtrés chez eux, en priant, comme le souhaitent beaucoup d’entre eux, pour « qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette situation de blocage ». Seuls quelques extrémistes, entretenus par Gbagbo ou aveuglés par les thèses farfelus des refondateurs sur la souveraineté du pays, iront se battre, et s’offrir en moutons de sacrifice. Il n’est même pas sûr que certains éléments des FDS engagent le feu avec les soldats de l’ECOMOG, convaincus que Laurent Gbagbo usurpe son pouvoir. Ce n’est donc pas des civils, de surcroît en proie à des problèmes existentiels, qui livreront bataille pour un président illégitime. Laurent Gbagbo et son clan peuvent continuer de rêver…
Author: Y. Sangaré
Source: Le Patriote, du 10/01/2011
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