On attendait un grand débat, c’est plutôt à un imbroglio qu’on a assisté. Lequel a failli dégénérer en bataille rangée dans l’hémicycle du Palais du peuple. La Majorité a déployé sa grosse artillerie face à la question de la révision constitutionnelle et mis à mal l’Opposition. Acculée, celle-ci a préféré vider le plancher de la salle des congrès, laissant libre cours à la majorité ragaillardie. Après un débat monocorde et sans saveur, la plénière, tout aussi monocolore, a procédé au vote de l’initiative portant révision de la Constitution du 18 février 2006. Sur 327 députés votants, seul un a voté contre et deux se sont abstenus. C’est un exploit réalisé haut la main mais sans surprise du tout. Toutefois, cela demeure une bataille de gagnée et non toute la guerre, car le Sénat n’a pas encore dit son dernier mot et que le congrès sera l’étape ultime avant de crier victoire finale.
C’est peut-être à cette occasion que le vrai et grand débat aura lieu. Loin de toute passion et de tout calcul politicien ; orienté l’intérêt supérieur de la nation. L’intérêt de la RDC, au stade actuel, est de consolider la fragile stabilité chèrement acquise au prix de plusieurs sacrifices tant de la population que de la communauté internationale. La démarche en cours devrait tendre vers le parachèvement sinon la perfection du processus démocratique enclenché en 2006. Il est attendu des débats en plénière de deux Chambres réunies de la hauteur dans les interventions et non des arguties puant le clientélisme à mille lieues.
Les politiciens ne veulent pas changer mieux, ils ne veulent pas évoluer. C’est à se demander s’ils méritent le qualificatif d’élite. Tant ils se dédisent et se contredisent sans aucune gêne. Ils nagent à contre courant et pensent qu’il suffit d’aligner les mots dans une phrase pour avoir raison.
Aussi détruisent-ils aujourd’hui avec facilité ce qu’ils défendaient avec force hier. Preuve sans conteste d’absence de vision et de projection pour l’avenir. Ils réfléchissent sur la vie de la nation comme s’il s’agissait du devenir d’une SPRL ou d’une SARL. Jusqu’à quand devront-ils comprendre que la RDC n’est pas une propriété privée ?
Autant il n’est pas permis de rater les élections en 2011, autant personne n’est autorisé à créer une nouvelle crise de légitimité. Laquelle replongerait la RDC dans le panier des pays non fréquentables, car ouverts à la maffia du fait de l’insécurité persistante. Le peuple congolais n’en a cure.
Sans précipitation inconsidérée et sans atermoiements funestes, les acteurs politiques ont l’obligation de poursuivre l’œuvre entamée en 2006 avec une plus grande prise de responsabilité. Le débat démocratique est mis à rude épreuve. Une remise en question.
Source:Le Potentiel, du 12/01/2011
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