L’année 2010 a vu plusieurs pays d’Afrique célébrer le cinquantenaire de leurs accessions à l’indépendance. Après un demi-siècle de gestion nationale
«souveraine», la situation économique et sociale de la plupart d’entre eux ne présente malheureusement pas un tableau reluisant. Avec l’étonnant paradoxe du nombre de plus en plus croissant d’universitaires, que l’on retrouve aujourd’hui à la tête de presque toutes les institutions et structures de ces Etats, « ces possesseurs de savoirs » censés faire mieux que les dirigeants des premières années post coloniales dont la majorité fut moins bien lotie intellectuellement, et une courbe de développement, elle, continuellement décroissante ! Cette absence de performance est la conséquence, on l’a dit et redit depuis des décennies, d’une gestion publique laxiste, complaisante, « artisanale », clientéliste, bref défectueuse.
Pour remédier à ce déficit de gouvernance publique, des programmes de réforme et de modernisation des administrations publiques sont continuellement envisagés. Des séminaires, ateliers et conférences visant à « renforcer les capacités » d’action des gestionnaires publics sont partout et régulièrement organisés. Mais seuls quelques animateurs des organismes officiels et associatifs prennent habituellement part à ces assises. Leurs auditoires ne sont ainsi pas souvent larges et leurs impacts pas toujours visibles en termes d’amélioration du fonctionnement des administrations de nos différents Etats.
L’importance de la question du leadership politique en Afrique, et du management public qui lui est lié, exige, aujourd’hui plus qu’hier, une très large vulgarisation des principes de base d’une bonne gestion, à travers notamment les grands canaux de sensibilisation des masses. Georges Clemenceau, grand homme d’Etat français du début du 20e siècle, a dit que « la guerre est une affaire très sérieuse pour être laissée aux seuls militaires ». Nous disons aussi, en métaphore, que la question de la gestion publique devenant plus que préoccupante en Afrique, ses principes ne devraient pas non plus rester l’affaire exclusive des diplômés en gestion. Une connaissance et une stricte observance de ces principes de la part de tous (gestionnaires publics, contrôleurs institutionnels et populations appelées, in fine, à juger et à sanctionner), et auxquelles devrait s’ajouter une dose nécessaire de volonté politique, pourraient être les gages d’une future et meilleure gestion des pays africains. Le « bond en avant », le développement du continent passe, nous le disons d’intime conviction, par cette unique voie, celle du respect des principes universels d’une gestion rationnelle, lesquels, disons-le en passant, ne sont pas d’invention récente. Ils sont au fondement des progrès notables enregistrés par d’autres continents au cours du 20e siècle et, par ailleurs, bien connus des universitaires africains. Nous avons estimé important ici d’en rappeler quelques-uns. On a ainsi une bonne gouvernance par la réunion et une rigoureuse mise en application des principes ou éléments suivants :
1. La clarté de l’objectif
Impératif d’assigner ou de s’assigner préalablement un but clair à atteindre qui s’exprime en termes de programme, de feuille de route, de chronogramme, de ligne de conduite, de performance à réaliser.
2. La disponibilité des moyens
Obligation de mobiliser et de disposer des ressources appropriées, étant entendu que tout objectif, toute mission ne vaut que par rapport aux ressources qu’on alloue à son accomplissement.
3. La compétence
Nécessité, pour toute personne appelée à assumer une fonction, de posséder un savoir, une expertise confirmée devant lui permettre de bien l’exercer. Mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut.
4. L’efficacité
Capacité, ingéniosité à donner un plus grand rendement, à produire plus en peu de temps et avec peu de ressources financières, matérielles ou humaines.
5. La transparence
Nécessité de rendre la gestion publique visible. Ce qui appartient à tous, ce qui concerne tous doit être connu de tous.
6. La responsabilité
Devoir de répondre de ses actes, de rendre des comptes à la hiérarchie et à l’opinion. En démocratie, les gestionnaires publics doivent à tout moment expliquer et s’expliquer.
7. Le respect du droit
Principe de légalité qui exige que tout acte de gestion soit conforme à la loi, au règlement en vigueur.
8. L’évaluation
Appréciation périodique des résultats obtenus dans l’exécution du travail ou du programme, de la performance de celui qui l’exécute et de la correspondance des moyens par rapport aux finalités.
9. Le contrôle
Permanente obligation de surveiller tout gestionnaire et, de la part de la hiérarchie, de veiller au bon fonctionnement des échelons inférieurs, de vérifier les biens, les fonds, les comptes, les documents justificatifs, etc.
10. La sanction
Nécessité de punir les fautes commises, de réprimer tout acte délictueux conformément aux peines prévues par la loi ou le règlement et, aussi, de sanctionner positivement, c’est-à-dire de bien récompenser les méritants.
Author: Wina Lokondo
(winalokondo@yahoo.fr) Mbandaka, R.D. Congo
«souveraine», la situation économique et sociale de la plupart d’entre eux ne présente malheureusement pas un tableau reluisant. Avec l’étonnant paradoxe du nombre de plus en plus croissant d’universitaires, que l’on retrouve aujourd’hui à la tête de presque toutes les institutions et structures de ces Etats, « ces possesseurs de savoirs » censés faire mieux que les dirigeants des premières années post coloniales dont la majorité fut moins bien lotie intellectuellement, et une courbe de développement, elle, continuellement décroissante ! Cette absence de performance est la conséquence, on l’a dit et redit depuis des décennies, d’une gestion publique laxiste, complaisante, « artisanale », clientéliste, bref défectueuse.
Pour remédier à ce déficit de gouvernance publique, des programmes de réforme et de modernisation des administrations publiques sont continuellement envisagés. Des séminaires, ateliers et conférences visant à « renforcer les capacités » d’action des gestionnaires publics sont partout et régulièrement organisés. Mais seuls quelques animateurs des organismes officiels et associatifs prennent habituellement part à ces assises. Leurs auditoires ne sont ainsi pas souvent larges et leurs impacts pas toujours visibles en termes d’amélioration du fonctionnement des administrations de nos différents Etats.
L’importance de la question du leadership politique en Afrique, et du management public qui lui est lié, exige, aujourd’hui plus qu’hier, une très large vulgarisation des principes de base d’une bonne gestion, à travers notamment les grands canaux de sensibilisation des masses. Georges Clemenceau, grand homme d’Etat français du début du 20e siècle, a dit que « la guerre est une affaire très sérieuse pour être laissée aux seuls militaires ». Nous disons aussi, en métaphore, que la question de la gestion publique devenant plus que préoccupante en Afrique, ses principes ne devraient pas non plus rester l’affaire exclusive des diplômés en gestion. Une connaissance et une stricte observance de ces principes de la part de tous (gestionnaires publics, contrôleurs institutionnels et populations appelées, in fine, à juger et à sanctionner), et auxquelles devrait s’ajouter une dose nécessaire de volonté politique, pourraient être les gages d’une future et meilleure gestion des pays africains. Le « bond en avant », le développement du continent passe, nous le disons d’intime conviction, par cette unique voie, celle du respect des principes universels d’une gestion rationnelle, lesquels, disons-le en passant, ne sont pas d’invention récente. Ils sont au fondement des progrès notables enregistrés par d’autres continents au cours du 20e siècle et, par ailleurs, bien connus des universitaires africains. Nous avons estimé important ici d’en rappeler quelques-uns. On a ainsi une bonne gouvernance par la réunion et une rigoureuse mise en application des principes ou éléments suivants :
1. La clarté de l’objectif
Impératif d’assigner ou de s’assigner préalablement un but clair à atteindre qui s’exprime en termes de programme, de feuille de route, de chronogramme, de ligne de conduite, de performance à réaliser.
2. La disponibilité des moyens
Obligation de mobiliser et de disposer des ressources appropriées, étant entendu que tout objectif, toute mission ne vaut que par rapport aux ressources qu’on alloue à son accomplissement.
3. La compétence
Nécessité, pour toute personne appelée à assumer une fonction, de posséder un savoir, une expertise confirmée devant lui permettre de bien l’exercer. Mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut.
4. L’efficacité
Capacité, ingéniosité à donner un plus grand rendement, à produire plus en peu de temps et avec peu de ressources financières, matérielles ou humaines.
5. La transparence
Nécessité de rendre la gestion publique visible. Ce qui appartient à tous, ce qui concerne tous doit être connu de tous.
6. La responsabilité
Devoir de répondre de ses actes, de rendre des comptes à la hiérarchie et à l’opinion. En démocratie, les gestionnaires publics doivent à tout moment expliquer et s’expliquer.
7. Le respect du droit
Principe de légalité qui exige que tout acte de gestion soit conforme à la loi, au règlement en vigueur.
8. L’évaluation
Appréciation périodique des résultats obtenus dans l’exécution du travail ou du programme, de la performance de celui qui l’exécute et de la correspondance des moyens par rapport aux finalités.
9. Le contrôle
Permanente obligation de surveiller tout gestionnaire et, de la part de la hiérarchie, de veiller au bon fonctionnement des échelons inférieurs, de vérifier les biens, les fonds, les comptes, les documents justificatifs, etc.
10. La sanction
Nécessité de punir les fautes commises, de réprimer tout acte délictueux conformément aux peines prévues par la loi ou le règlement et, aussi, de sanctionner positivement, c’est-à-dire de bien récompenser les méritants.
Author: Wina Lokondo
(winalokondo@yahoo.fr) Mbandaka, R.D. Congo
Source: Congoindépendant 2003-2011, du 17 Janvier 2011
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