Saturday, April 30, 2011

LIBYE: Kadhafi répète qu'il ne partira pas, appelle France et USA à négocier

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a répété qu'il ne renoncerait pas au pouvoir et appelé la France et les Etats-Unis à négocier avec lui une sortie de la crise en Libye, dans une allocution retransmise par la télévision d'Etat dans la nuit de vendredi à samedi.

L'Otan "doit abandonner tout espoir d'un départ de Mouammar Kadhafi. Je n'ai pas de fonction officielle pour y renoncer. Je ne quitterai pas mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort", a déclaré M. Kadhafi dans son allocution, lors d'une cérémonie marquant le centenaire d'une bataille contre les forces d'occupation italiennes en Libye.

Répétant que les Libyens l'"aiment", il a affirmé qu'il était pour eux "plus sacré que l'empereur du Japon ne l'était pour son peuple". "Je suis sacré pour le peuple libyen, je suis un symbole et un père pour eux", a-t-il martelé.

"Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition", a encore dit le dirigeant libyen.
"Nous ne nous rendrons pas mais je vous appelle à négocier. Si vous voulez le pétrole, nous passerons des contrats avec vos compagnies, ce n'est pas la peine de mener une guerre", a-t-il poursuivi.
"Nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre, retirez vos flottes et vos avions", a lancé le leader libyen à l'adresse de l'Otan.

Il a en outre affirmé que les rebelles qui luttent contre ses forces "sont des terroristes qui ne sont pas de Libye, mais venus d'Algérie, d'Egypte, de Tunisie et d'Afghanistan". "Nous les confronterons, enfants, femmes et vieillards, mais sans armes", a-t-il assuré.

afp


Publié le 30.04.2011, 07h07



Source: Le Parisien, du 30/04/2011

RWNDA: Alain Juppé ne serait pas le bienvenu, selon Paul Kagamé

Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, ne serait pas le bienvenu au Rwanda, affirme dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique son président Paul Kagamé, qui continue de reprocher au ministre français ses prises de position pendant et après le génocide de 1994.
A la question de savoir si Alain Juppé serait le bienvenu au Rwanda, Paul Kagamé rétorque: "Pas à ma connaissance".

Il affirme aussi maintenir ses critiques formulées début avril, en dépit d'un message apaisant d'Alain Juppé à son homologue rwandaise à l'occasion de la commémoration du génocide de 1994 au Rwanda.
"Je ne retire pas un mot de ce que j?ai dit, avant que ce message nous parvienne", dit Paul Kagamé. "S?il y a de sa part une approche différente du Rwanda et une évaluation nouvelle de la situation, nous examinerons cela", a-t-il dit.
Paul Kagamé avait estimé début avril que les Rwandais avaient "été insultés" par l'attitude et les prises de position d'Alain Juppé qui, pendant le génocide, occupait les mêmes fonctions de ministre des Affaires étrangères qu'actuellement.
Il avait dans le même temps salué les "efforts déployés" par le président Nicolas Sarkozy pour améliorer les relations entre Paris et Kigali.
Pour le chef d'Etat rwandais, le ministre français n'est cependant pas un obstacle à une future visite en France. "La France ne se résume pas à Alain Juppé" et cette visite "dépend encore des circonstances, du calendrier et de la formalisation de cette invitation", précise-t-il.
Dans son message début avril, Alain Juppé soulignait que la France se tenait "au côté des Rwandais et (partageait) leur souffrance", selon un diplomate français.



Source: Le Parisien, du 30/04/2011

COTE D'IVOIRE: Mort d’Ibrahim Coulibaly - Des questions sans réponses

Ibrahim Coulibaly a-t-il été vraiment tué au combat ? Qu’en est-il des membres de la famille qu’il avait prise en otage ? De combien de temps disposait-il pour désarmer ses hommes ? IB était-il sincère sur la question du désarmement du commando invisible ? Qui avait intérêt à ce qu’IB soit tué ? Ce sont autant de questions que l’on se pose deux jours après la mort de l’ex Sergent-chef, survenu, nous a-t-on dit, au PK-18.

Selon le communiqué lu sur Télé Côte d’Ivoire (TCI), mercredi soir, par le porte parole du Ministre de la défense, le capitaine Alla Kouakou Léon, «suite à l’offensive lancée par les Frci sur Abobo PK 18 et Anyama, IB s’est retranché en compagnie de ses soldats dans une cour non loin de l’usine Unicafé. IB avait pris en otage toute une famille…», nous apprend le communiqué sans pour autant donner des informations sur ce que sont devenus les membres de la famille prise en otage.

Ensuite, mardi, les Ivoiriens avaient vu à la télévision, le Général Michel Gueu, transmettant au capitaine Aka Meyo, l’émissaire d’IB, au siège de l’Onuci, le message du Premier Ministre qui invitait le chef du commando invisible à déposer les armes. C’était la seule condition avant de rencontrer le Premier ministre d’abord puis le Chef de l’Etat.

Mais plusieurs personnes ont été surprises d’apprendre que les Frci ont lancé une offensive sur Abobo et Anyama, le mercredi matin.

Que s’est-il passé entre mardi et mercredi ? IB a-t-il vraiment eu le temps nécessaire de désarmer ses hommes ? Voulait-il vraiment les désarmer ou rusait-il avec ses interlocuteurs ? Une dépêche de l’Afp indiquait dans la matinée de mercredi que «IB avait demandé à ses hommes de déposer les armes». Des sources indiquent qu’il était même sur le point de se rendre aux Forces républicaines. Vrai ou faux ? Il sera difficile de confirmer cette information. Toujours est-il que les forces nationales de défense et de sécurité ne semblaient pas apprécier le jeu jugé trouble d’Ibrahim Coulibaly ces derniers temps. Ses hésitations à exécuter l’ordre suffisamment ferme du chef de l’Etat de déposer les armes après la chute de Laurent Gbagbo, l’avait placé dans une sorte de belligérance et il s’était alors retrouvé dans l’objectif des Frci.
La suite est contenue dans le communique lu, mercredi soir, par le capitaine Alla. IB est mort. Triste fin pour un soldat d’élite.

Author: COULIBALY Vamara

Source: Soir Info, du 30/04/2011

COTE D'IVOIRE: Venance Konan DG de Fraternité Matin / A propos de la mort d’Ibrahim Coulibaly : ‘’C’était soit Soro soit IB’’

Depuis 9 ans, Ibrahim Coulibaly dit IB, était le principal rival de Guillaume Soro. Cela lui valu à tort ou à raison de rompre les amarres avec celui-ci. Une insubordination dont il a fait les frais dans le déroulement des événements. Car depuis le 27 avril, l’homme fort du « commando invisible » a tiré sa révérence. Le tout nouveau Directeur Général du quotidien Fraternité Matin, Venance Konan, revient à travers une analyse sur les circonstances de sa mort.

Son désaccord avec le Premier ministre Guillaume Soro a fini par avoir raison de lui. Ibrahim Coulibaly dit IB, l’homme de tous les coups d’Etat en Côte d’Ivoire, n’est plus. Mais pour Venance Konan, cela était probable, en témoigne son insubordination au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. « Quand j'ai vu sa résistance et ses revendications, je me disais que sa mort était quelque chose qui pouvait arriver, s'il ne mettait pas un peu d'eau dans son vin (…) Mon souhait était qu'on fasse l'économie d'une nouvelle mort », a constaté le tout nouveau DG du quotidien Fraternité Matin. Car, pense-t-il, IB et Guillaume Soro ne devaient pas beaucoup s’aimer. Un désamour qui remonte à l’ère de la rébellion armée de septembre 2002 dont le sergent-chef Ibrahim Coulibaly avait été présenté comme le chef et qui a vu ravir sa place par un Guillaume Soro plus tacticien et plus politique. «Mais à un moment donné il s’agissait d’une phase qui était plus politique, et il a fallu quelqu’un de politique contrairement à IB qui, lui, était essentiellement militaire. C’est en ce moment que Soro a fait son apparition et c’est à partir de là qu’il a eu l’envergure qu’on lui connaît. Je crois que c’est ce que IB n’a pas aimé et s’est effacé ». Et depuis, l’un et l’autre se regardent désormais en chiens de faïence. « C’est comme deux caïmans dans un marigot. C’était soit l’un soit l’autre », a-t-il dit. Même s’il estime que la mort du ‘’général trois étoiles’’ du « commando invisible » n’est pas une bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire, Venance Konan invite ses partisans à bannir la haine de leur cœur, tout en les encourageant à la reconstruction d’une Côte d’Ivoire de rêve. Selon le DG de Fraternité Matin, une chose reste certaine: c’est que le Président Alassane Ouattara a dû donner des instructions pour ne pas qu’IB soit tué. Et de conclure : «les choses se seraient dégradées sur le terrain».
A. Dedi (Source Rfi)



Source:  L'intelligent d'Abidjan, du 30/04/2011

Friday, April 29, 2011

COTE D'IVOIRE: Ouattara-Soro, un duo pour une transition délicate

Vainqueur de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara n'a pu accéder au pouvoir que par la force des armes de l'ex-rebelle Guillaume Soro, "Premier ministre de combat" et pilier du nouveau régime jusqu'à la stabilisation complète du pays, jugent des experts.

"Alassane Ouattara a gagné la présidentielle dans les urnes en novembre 2010, mais il a été fait roi par les armes par Guillaume Soro et la France en avril 2011", résume Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique et ancien directeur de La lettre du continent.

Le 11 avril, Laurent Gbagbo, hébété, est capturé à Abidjan par les ex-rebelles des Forces nouvelles, rebaptisées Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), à l'issue d'une offensive de deux semaines, appuyée par la force française Licorne et celle de l'ONU.

"Alassane Ouattara a fait le choix d'un Premier ministre de combat, pour répondre à la force utilisée par Laurent Gbagbo. Les forces politiques et sociales qui ont permis à Ouattara de gagner les élections ont dû faire place à des forces militaires qui lui ont permis d'assumer effectivement le pouvoir", juge Gilles Yabi, directeur pour l'Afrique de l'Ouest au sein de l'International Crisis Group.

L'indispensable normalisation sécuritaire voulue par le président Ouattara a abouti à l'élimination de l'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB", abattu mercredi par les FRCI pour avoir tardé à déposer les armes après avoir pourtant contribué à déstabiliser le régime de Laurent Gbagbo depuis janvier.

La mort d'"IB" a aussi permis de trancher un vieux conflit fratricide dans le camp du président Ouattara: l'ex-putschiste était perçu comme une menace par le pouvoir, surtout par le Premier ministre Guillaume Soro, son éternel rival de la rébellion de 2002.

"Ces dernières semaines, on sentait qu'une nuit des longs couteaux se préparait. Ibrahim Coulibaly avait des ambitions politiques, mais surtout il était soupçonné, à tort ou à raison, d'être à l'origine de l'attentat contre l'avion de Guillaume Soro en novembre 2007", rappelle Antoine Glaser.

Près de trois semaines après l'arrestation de M. Gbagbo, le nouveau pouvoir doit encore mettre fin à l'activité de miliciens pro-Gbagbo dans un quartier ouest d'Abidjan, pour accélérer le retour à la normale.

Une normalisation qui progresse malgré un démarrage difficile: les fonctionnaires reprennent le chemin du travail, des écoles ont rouvert ainsi que des banques jeudi. Mais policiers et gendarmes se font encore rares à Abidjan, tardant à remplacer les FRCI dans les rues.

"Tant que la situation n'est pas normalisée en Côte d'Ivoire, tant qu'il y aura de l'insécurité, Guillaume Soro, Premier ministre et ministre de la Défense, sera l'homme fort du pays. Tout dépend de la capacité d'Alassane Ouattara à remettre en marche les institutions, à réunifier l'armée. Plus le pays va se stabiliser, plus Ouattara sera fort", souligne Antoine Glaser

"Ministre d'Etat comme premier job dans la vie à 31 ans, Premier ministre à 35, sauveur de la République et de la démocratie à 39, que te reste-t-il, Guillaume ?", se demande sur le site Slateafrique l'écrivain et éditorialiste ivoirien Venance Konan. "A être président de la République, pardi ! Mais auras-tu la patience d'attendre?"

http://www.aufaitmaroc.com/monde/afrique/2011/4/29/cote-divoire-ouattara-soro-un-duo-pour-une-transition-delicate

AFP
Dernière mise à jour : 29/04/2011 à 10:24


Source: Aufait Maroc, du 29/04/2011

COTE D'IVOIRE: Ibrahim Coulibaly: vie et mort d’un chef de guerre

Ibrahim Coulibaly a été tué le 27 avril par ses anciens compagnons d’armes. Ultime épisode d’une rivalité qui opposait l’un des fondateurs de l’ex-rébellion ivoirienne au Premier ministre Guillaume Soro.


Ibrahim Coulibaly en 2003 à Ouagadougou, Burkina Faso. REUTERS/Gilbert Tourte
Ibrahim Coulibaly, «IB» pour les intimes, était l’un des personnages clés des soubresauts politico-militaires qui ont secoué la Côte d’Ivoire depuis 1999. Ancien garde du corps d’Alassane Ouattara, du temps où il était Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, ancien sergent-chef de l’armée ivoirienne, il est l’un des acteurs majeurs du coup d’Etat du 24 décembre 1999 qui porte le général Robert Gueï au pouvoir. L’irruption inattendue des militaires dans la vie politique ivoirienne est alors l’épilogue de longs mois de tension autour de la personnalité d’Alassane Ouattara, que le Président déchu, Henri Konan Bédié, tente par tous les moyens d’écarter de la vie politique en affirmant qu’il ne serait pas un «vrai» Ivoirien.
L’avènement des hommes en uniforme à la tête de l’Etat est d’abord accueilli avec soulagement par une grande partie de la population. Mais il marque en réalité le début de l’instabilité qui règne jusqu’à maintenant en Côte d’Ivoire. Dans les mois qui suivent, les Abidjanais découvrent la «Camorra» et autres «Brigades rouges», des groupes de militaires incontrôlés qui font la loi dans la capitale économique ivoirienne, tandis que le général Gueï revient bientôt sur sa promesse de ne pas se présenter à la présidentielle.

Coups de force et exil

Au fil des mois, ses relations avec IB tournent au vinaigre. En septembre 2000, Robert Gueï l’accuse d'avoir tenté, avec d’autres soldats, de le renverser. Plusieurs d’entre eux sont arrêtés et torturés. Ibrahim Coulibaly, à l’époque en poste à l’ambassade de Côte d’Ivoire au Canada, part en exil au Burkina Faso, avec l’intention, avouée quelques années plus tard, de se venger. Pendant quelques mois, le sergent rebelle se fait oublier. Mais entretemps, en octobre 2000, Laurent Gbagbo a été élu chef de l’Etat, au cours d'une élection dont Alassane Ouattara a été exclu. En janvier 2001, le nom d’IB est cité lors d’une tentative de coup de force, derrière laquelle les nouvelles autorités voient, malgré les dénégations de ses proches, la main d’Alassane Ouattara et du Burkina Faso.
Le 19 septembre 2002 naît la rébellion, dans le Nord du pays, qui manque de renverser le président Gbagbo. Plusieurs personnalités de premier plan, dont le général Gueï et le ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudou, sont tuées. IB est un des principaux acteurs du soulèvement, mais il préfère mettre en avant un civil pour donner un visage officiel à la rébellion. Ce sera Guillaume Soro. Ancien patron de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), un temps proche du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo avant de devenir membre du Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, ce tout juste trentenaire se présente d’abord comme le porte-parole du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), le nom initial de la rébellion ivoirienne. Il en deviendra rapidement secrétaire général.
A peine cinq mois après le début du soulèvement, ce jeune homme sans grande formation universitaire, et encore moins militaire, apparaît en première ligne, fin janvier 2003, lors des négociations menées sous l’égide de la France à Marcoussis, en région parisienne. Soro est même proposé comme ministre de la Défense d’un gouvernement d’union nationale, avant d’occuper finalement le poste de la Communication.

Combats de chefs

Ibrahim Coulibaly est donc mis sur la touche. Dès lors, la rivalité entre les deux hommes se radicalise. Le 25 août 2003, le bouillant sergent-chef est arrêté en France, accusé d’une tentative de déstabilisation. Il connaît la prison, puis la liberté surveillée, avec interdiction de quitter le territoire français. Aux journalistes à qui il s’est confié, il avoue toutefois clairement qu’il avait élaboré un plan détaillé pour à la fois reprendre le contrôle du mouvement rebelle et renverser Laurent Gbagbo.
Dans ce contexte, dans la zone Nord de la Côte d’Ivoire, mise en coupe réglée par les chefs du MPCI, qui répondent désormais au nom de Forces nouvelles, les règlements de comptes fratricides font de nombreuses victimes, dont toutes n’ont pas été répertoriées. L’épisode le plus connu reste celui où le «commandant» Martin Kouakou Fofié, l’un des hommes de main de Guillaume Soro, est accusé d’avoir laissé mourir par étouffement une soixantaine de personnes dans un container servant de prison, parmi lesquelles des combattants proches d’IB.
Son nom est à nouveau évoqué en juin 2007, lorsqu’il est soupçonné d’avoir trempé dans une tentative d’assassinat contre Guillaume Soro, sur l’aéroport de Bouaké, peu après la nomination de ce dernier comme Premier ministre de Laurent Gbagbo. Mais c’est après le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010 qu’Ibrahim Coulibaly fait son retour en force sur la scène ivoirienne. Le 2 décembre, le chef de l’Etat sortant a été proclamé Président par le Conseil constitutionnel, tandis que l’ONU et la Commission électorale indépendante affirment, au contraire, qu’Alassane Ouattara a gagné.
Dans les semaines qui suivent, les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo, subissent de violentes attaques dans le grand quartier populaire d’Abobo, à Abidjan, qui a majoritairement voté pour Alassane Ouattara. La presse ivoirienne parle bientôt d’un «commando invisible». Des combats très violents se déroulent en certains points du quartier, faisant des victimes militaires et civiles, et entraînant la fuite de milliers d’habitants. Au bout de quelques semaines, IB revendique la paternité de l’insurrection, assurant combattre pour défendre les populations contre les attaques des militaires de Laurent Gbagbo. Le porte-parole de ce dernier l’accuse au contraire de tentative de déstabilisation, tandis qu’Amnesty international, tout en condamnant les exactions des forces pro-Gbagbo, dénonce des atrocités commises par le «commando invisible».
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté, mais sa chute ne signe pas la réconciliation entre Ibrahim Coulibaly et Guillaume Soro. Désormais Premier ministre d’Alassane Ouattara, Soro entend obtenir le ralliement d’IB. La suite reste confuse. Il est certain qu’Ibrahim Coulibaly entendait monnayer le rôle qu’il a joué dans la chute de Gbagbo. Il n’entendait en outre répondre qu’aux seuls ordres du président Ouattara, qui avait d’ailleurs demandé qu’il soit capturé vivant. L’histoire retiendra, en tous cas, que le premier bénéficiaire de la mort d’Ibrahim Coulibaly est Guillaume Soro, qui vient là d’éliminer son principal rival. Même s’il n’a peut-être pas réclamé sa tête, Henri Konan Bédié, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle et désormais allié d’Alassane Ouattara, aurait, lui aussi, difficilement pu accepter de côtoyer de trop près l’artisan de sa chute le 24 décembre 1999.

Author: Jérémie Ncubé

Source: Slate.fr, du 29/04/2011

COTE D'IVOIRE:Ce qui a perdu IB / Mort d`IB - Ouattara: "C`est regrettable"

Le chef du commando invisible, l`ex- sergent-chef Ibrahim Coulibaly alias IB, a été tué dans la soirée du mercredi 27 avril 2011 lors d`un affrontement entre ses hommes et les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI). C`est du moins la version des faits relatée par le porte-parole du ministre de la Défense, le capitaine Alla Kouakou Léon. Celui qui a marqué la vie socio-politique de la Côte d`Ivoire pour ses nombreuses tentatives de putsch a fini son parcours dans son QG d`Abobo PK 18. Une fin de parcours provoquée par la conjugaison de plusieurs facteurs aussi désagréables les uns que les autres. Le premier fait qui a joué contre IB est la déclaration de l`un de ses chefs d`unité, en l`occurrence « le colonel Bauer » qui s`affichait à la tête de commando invisible un mois après sa constitution. Celui-ci avait confié au journal français « Le figaro », le mardi 15 mars 2011, que le commando invisible combattait à Abobo pour prendre le pouvoir et organiser une transition à l`issue de laquelle Alassane Ouattara pourra se représenter. « Selon nous, le dernier scrutin a été entaché de trop d`incidents. Il sera donc indispensable de passer par une transition dirigée par le général Coulibaly. Ensuite, seulement, Alassane Ouattara pourra se présenter à de nouvelles élections », avait-il soutenu. Une déclaration qui a fait l`effet d`une douche froide aux militants d`Alassane Ouattara, qui croyaient que le commando invisible était venu réhabiliter leur mentor dont l`élection comme président de la République avait été contestée par le camp de l`ancien chef d`État, Laurent Gbagbo. Depuis lors, l`image d`IB s`est écornée dans l`esprit des pro-Ouattara qui ont commencé à se méfier de lui. Il se sursurre même dans le cercle restreint des FRCI que les hommes d`IB auraient bloqué l`entrée à Abidjan, du commandant de zone Morou Ouattara pendant plusieurs heures à Azaguié, une bourgade située non loin de la commune d`Anyama que le commando invisible contrôlait. La rumeur a circulé par ailleurs que les « petits d`IB » avaient attaqué la télévision nationale dans le but de faire proclamer leur chef président de la République. Une rumeur confortée par une autre qui laissait croire que ses éléments combattaient aux côtés des miliciens favorables à Laurent Gbagbo à Yopougon, contre les FRCI. Même si dans sa conférence de presse du mardi 19 avril 2011, Ibrahim Coulibaly a démenti toutes ces rumeurs, le mal était fait et le patron du commando invisible était désormais perçu par les partisans de Ouattara comme un élément dangereux pour le nouveau régime. Qui plus est, ces militants comprenaient difficilement son refus de déposer systématiquement les armes après la chute de Laurent Gbagbo. La plupart de ses soldats, qui disaient avoir pris les armes pour combattre le régime précédent, ont préféré le quitter pour regagner, pour certains les FRCI et pour d`autres, la vie civile. Un autre fait et non des moindres qui a joué contre IB, c`est l`incohérence des déclarations qui fusaient de son staff et sa mauvaise analyse du terrain. IB n`a pas compris, ou peut-être a compris tardivement, que les soldats qui ont combattu à ses côtés l`ont tous fait pour Ouattara qu`ils disent être abusivement écarté du pouvoir. Ce qui explique la défection de plusieurs d`entre eux une fois Laurent Gbagbo arrêté. Ceux qui étaient encore à ses côtés espéraient intégrer l`armée ou bénéficier d`un programme de réinsertion, sans plus. Ceux-là ont encore rendu les armes aux FRCI quand elles ont attaqué le fief d`IB. Quant à ses déclarations, elles donnaient l`impression aux pro-Ouattara d`être un chantage, dans la mesure où elles subordonnaient le dépôt des armes à l`obtention d`une audience. Même pendant l`attaque de son QG, il n`a pas abdiqué depuis sa cachette, confiant à l`AFP que ses positions étaient attaquées de toutes parts, que ses éléments résistent et qu`ils lanceront une contre-offensive. Une déclaration qui tranchait avec celle de son porte-parole qui affirmait qu`IB avait ordonné à ses éléments de déposer les armes suite à l`injonction du président de la République. Autant d`incohérences qui irritaient plus d`un dans l`entourage de Ouattara pour qui la personnalité d`IB, tout comme son attitude, était difficile à cerner. La médiation engagée par l`ONUCI pour trouver un terrain d`entente entre le commando invisible et les FRCI a échoué du fait de l`absence d`IB, qui a préféré se faire représenter. Ce fut, sans doute, le dernier clou enfoncé dans son cercueil. Dès lors, celui qui s`est attribué le grade de Général de division légitimait, par sa posture, une offensive contre son QG. Ce qui fut fait et les populations d`Anyama et de PK 18 ont perçu l`arrivée des FRCI dans leurs communes comme une libération. Tous ces facteurs, ajouté à l`inimitié farouche entre lui et le Premier ministre Guillaume Soro, ont finalement eu raison de celui qui appelait affectueusement Alassane Ouattara « mon père ».

Y.DOUMBIA


Mort d`IB - Ouattara: "C`est regrettable"

Le président de la République, Alassane Ouattara, a regretté la mort d`Ibrahim Coulibaly à l`issue d`une visite du palais présidentiel au Plateau, hier jeudi 28 avril 2011. IB, qui était son garde du corps quand il était Premier ministre sous le pouvoir du premier président Félix Houphouët-Boigny, est mort à l`issue des combats qui ont opposé les FRCI et certains soldats du commando invisible, selon le porte-parole du ministre de la Défense, le capitaine Alla Léon. Le président Ouattara a présenté ses condoléances et sa compassion à l`épouse du défunt ainsi qu`à ses enfants. « Je présente mes condoléances à sa femme, à ses enfants. Vous savez, IB a été garde du corps chez moi. C`est un jeune homme que nous avons bien connu. Les choses se sont passées comme on l`a indiqué, ce qui est regrettable. C`est toute ma compassion que je présente à sa famille et à ses parents », a-t-il déclaré à la presse après avoir visité, pendant une vingtaine de minutes, le palais présidentiel qui avait été la cible des frappes des MI-24 et des Gazelles de l`Onuci pendant les affrontements entre les FRCI et les forces fidèles à Laurent Gbagbo. C`est à 11h35mn que le successeur de Laurent Gbagbo a foulé le parvis de la Présidence du Plateau à bord d`une Nissan Patrol blindée immatriculée « PR ». Avec ses collaborateurs, il a visité les bureaux du palais pour évaluer les dégâts qui y ont été commis et voir l`avancement des travaux qui y sont effectués. Malgré les bruits des détonations d`armes lourdes qui parvenaient à la Présidence, c`est un président partagé entre la joie de pénétrer dans son futur lieu de travail et l`amertume de constater des bureaux endommagés qui s`est adressé à la presse. Selon le chef de l`État, le palais est dans un état qui demande encore beaucoup de choses d`autant plus que les bureaux ont été saccagés, des coffres-forts éventrés et des documents emportés. Loin de se décourager, Ouattara a soutenu qu`une telle situation fait partie de la vie des nations et que les travaux sont engagés pour redonner à la Présidence son lustre d`antan. Il compte réhabiliter le palais présidentiel avant le 21 mai prochain, date à laquelle il souhaite organiser son investiture. A cet effet, il dit avoir adressé des invitations à plusieurs personnalités africaines et étrangères. Juste après ses bureaux, le président de la République a visité la salle des pas perdus, lieu des grandes réceptions. Il faut dire que palais présidentiel a été nettoyé pour le rendre présentable, comme en témoignait la propreté du tapis et de la salle de conférence. Une heure après cette visite, Ouattara a regagné ses bureaux provisoires du Golf hôtel qui lui sert de Présidence, avant son investiture.


Source: L'Inter, du 29/04/2011

COTE D'IVOIRE: Mort d’I.B. / Wattao fait des révélations

Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, dit IB, qui s’est « bombardé » général de division ( trois étoiles ) et qui revendiquait une autorité sur le groupe armé baptisé « commando invisible », a été tué le mercredi 27 avril 2011, vers 20 h, au PK 18, route d’Anyama, par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). La mort d’Ibrahim Coulibaly est intervenue à la suite d’une gigantesque offensive lancée par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), notamment, dans les communes d’Abobo et d’Anyama, camps retranchés de l’ex-tombeur du président Henri Konan Bédié en décembre 1999. Selon le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao, le refus d’Ibrahim Coulibaly de déposer les armes, en dépit de l’appel du président Alassane Ouattara, est mu par une volonté de renverser le nouveau régime, en liaison avec certains officiers supérieurs des Fds restés fidèles au président déchu, Laurent Gbagbo.
« I.B voulait faire un coup d’Etat pour renverser le président élu Alassane Ouattara », a expliqué Wattao, sur les antennes d’une radio internationale, sans apporter plus de précisions. Sur les circonstances de sa mort, le commandant soutient que « quand nous sommes arrivés, il ( IB) ne voulait pas se rendre et il avait pris une famille en otage derrière l’usine Unicafé ». Mais trois versions, apparemment contradictoires, font état de ce que IB et ses hommes, face au déluge de feu des Frci, étaient sortis de leur cachette, avec à la main, un drapeau blanc, signe de reddition. Mais les éléments de Chérif Ousmane, qui conduisait les opérations, certainement oublieux de la convention de Genève de 1929 relative au traitement des « prisonniers de guerre », les ont immédiatement canardés, tuant 7 personnes, y compris IB lui-même. Une autre source soutient que IB, qui a pris « en otage une famille derrière l’usine
Unicafé, a automatiquement ouvert le feu sur les Frci, dont la riposte lui a été fatale ». Pour sa part, le capitaine Léon Alla Kouakou, porte-parole du ministre de la Défense, Guillaume Soro, affirme qu’après « l’opération de sécurisation et de pacification lancée mercredi matin par les Forces républicaines (Frci) dans les quartiers d’Abobo et d’Anyama, IB est allé se réfugier dans une cour non loin d`une usine à PK-18. Dans cette cour, Ibrahim Coulibaly a pris en otage toute une famille.

Règlement de compte ?
Les Frci ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les Frci n’ont eu d’autre choix que de riposter, et la riposte lui a été fatale », a-t-il indiqué. Les Frci ont-ils donné délibérément la mort à IB pour ne pas faire un prisonnier encombrant ou alors ont-ils agi en légitime défense ? Quoi qu’il en soit, IB est mort, les armes à la main…Dans le camp des Frci, deux soldats ont été tués, avec à la clé, plusieurs blessés. Le président Alassane Ouattara avait appelé vendredi dernier l’ex-putschiste de 1999 à désarmer ses hommes, sous peine d’y être contraint par la force. IB avait accédé à cette requête présidentielle, mais s’est refusé à traduire dans les faits sa décision, conditionnant la mise en œuvre à une rencontre préalable avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Soro Guillaume et l’aile militaire des Frci conduite par le général Michel Gueu y
ont vu une attitude attentatoire à leur autorité et ont opposé une fin de non recevoir à une audience d’IB avec le chef de l’Etat. La mort d’IB n’est pas la résultante d’une vendetta de la part du Premier ministre Guillaume Soro, avec qui, il n’était pas en odeur de sainteté, souligne néanmoins Wattao. « Ce n’est pas un règlement de comptes. Le Premier ministre Soro Guillaume n’est pas un criminel pour nous donner l’ordre de le tuer. On voulait l’attraper vivant, mais il ne voulait pas se rendre. Il traumatisait les populations de PK 18 et d’Anyama. Le Président Alassane Ouattara a été élu et nous ne voulions plus de tirs par-ci et par-là », a-t-il indiqué. Si l’on en croit Wattao, « IB n’est pas le chef du commando invisible d’Abobo », soulignant qu’il « a usurpé le commandement » de ce groupe d’auto-défense dont de nombreux soldats se reconnaissent en Alassane Ouattara. Il a tenté de
dévier le « commando invisible de son objectif ». Le sergent-chef IB aurait « abusé d’eux, en leur faisant croire que lui, IB combattait pour ADO, alors qu’en réalité, c’est faux », a soutenu le commandant Wattao. « Depuis 2002, il ( IB) voulait être président de la République. C’est ce qui a entraîné notre divorce avec lui », a révélé, par ailleurs, Issiaka Ouattara dit Wattao. Peu avant la mort d’IB, le commandant Cherif Ousmane, qui conduisait l’offensive des Frci à Abobo, annonçait « la fin d’IB ». "Dites à vos enfants, à vos frères, qu’IB, c’est fini. La vie doit reprendre son cours normal", a expliqué à la population près de la zone des combats, le commandant Chérif Ousmane. Le téléphone portable du sergent-chef IB, pris sur lui, après sa mort, aurait fourni d’importants renseignements sur les connexions d’IB, notamment, avec certains officiers supérieurs proches du président déchu Laurent Gbagbo.

Author: Armand B. DEPEYLA


Source:  Soir Info, du 29/04/2011

COTE D'IVOIRE: Portrait de Soro, l'ex-rebelle qui a porté Ouattara à la présidence

ABIDJAN - Ancien rebelle devenu Premier ministre de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a remis son costume de chef de guerre pour installer Alassane Ouattara à la présidence ivoirienne, faisant désormais figure d`homme fort du nouveau régime.
Les Ivoiriens ont élu le 28 novembre Alassane Ouattara mais ce sont les hommes de Guillaume Soro, plusieurs milliers de combattants de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) rebaptisés Forces républicaines (FRCI), qui ont
chassé Laurent Gbagbo du pouvoir, avec l`appui décisif de l`ONU et de la France.
Leader des FN qui avaient échoué à renverser Laurent Gbagbo en 2002 mais occupaient depuis lors le nord du pays, devenu Premier ministre de Gbagbo à la faveur de l`accord de paix de 2007, Soro, 38 ans, a dès le début de la crise politique choisi Ouattara, qui l`a maintenu à la Primature (poste de Premier ministre).
Au côté de Gbagbo, il avait abandonné le style enflammé qui était le sien comme chef des FN. Discours posé, embonpoint certain et barbichette, il jouait un rôle d`"arbitre" que le camp Gbagbo et l`opposition lui avaient rarement
dénié.
Le président déchu voyait d`ailleurs en lui "le meilleur" de ses chefs de gouvernement. Mais ces derniers mois, Soro, dont la silhouette s`est nettement affinée, n`avait pas eu de mots assez durs pour combattre le "dictateur" d`un
"régime fini".
Les voies diplomatiques épuisées, Soro a fini par persuader Ouattara de lancer l`offensive militaire qui en quelques jours a mené ses troupes aux portes de la résidence de Gbagbo.
"Le cauchemar est terminé", proclamait-il le 11 avril après l`arrestation de Laurent Gbagbo par les FRCI.
Né le 8 mai 1972 dans le Nord ivoirien, majoritairement musulman, le chrétien Guillaume Kigbafori Soro a retrouvé pendant la crise post-électorale
les accents de tribun qui l`ont fait connaître comme leader du puissant syndicat étudiant, la Fesci, de 1995 à 1998.
Au début de la décennie, il se rapproche de Ouattara, dont il conteste l`exclusion à la présidentielle de 2000 pour "nationalité douteuse".
En octobre 2002, Soro revient sur le devant de la scène au sein de la rébellion qui vient de prendre le nord. Il en devient le chef après une lutte sanglante avec son grand rival Ibrahim Coulibaly, dit "IB".
Nommé Premier ministre de Gbagbo en 2007, il sort indemne la même année d`une attaque contre son avion à l`aéroport de Bouaké (centre), qui fait au moins quatre morts.
Trois ans durant, cet homme pressé, marié et père de quatre enfants, s`emploie malgré les embûches à préparer une présidentielle reportée depuis
2005. En apportant la paix espérée, le premier scrutin libre du genre pouvait lui servir de passeport pour une candidature cinq ans plus tard, à laquelle ses proches pensaient très fort.
Si son avenir à moyen terme à la Primature reste incertain, Ouattara ayant promis le poste au PDCI de l`ex-président Henri Konan Bédié, allié essentiel du second tour, Guillaume Soro reste dans l`immédiat irremplaçable.
Il a même conforté son statut de nouvel homme fort du pays avec la mort d`"IB": après avoir contribué à la chute de Gbagbo à la tête de son "commando invisible", le "général IB", tardant à désarmer, représentait une menace pour le pouvoir, et a été abattu mercredi par les FRCI.




Source:  La Libre, du 29/04/2011

COTE D'IVOIRE: Eviction de Gbagbo: le rôle de la France “pose problème“, selon Kagamé

Le rôle de la France dans l'éviction en Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo "pose problème", selon le président du Rwanda, Paul Kagamé, qui a dans le même temps soutenu l'intervention militaire internationale conduite entre autres par Paris en Libye.
Interrogé par l'hebdomadaire Jeune Afrique sur les images de la chute de l'ex-président ivoirien, Paul Kagamé juge que si elles "ont quelque chose de tragique", elles "sont aussi largement artificielles".
"Elles tendent à démontrer que ce sont les forces d'Alassane Ouattara qui ont procédé à cette arrestation, mais plus je les regarde et plus je vois derrière l'ombre du metteur en scène étranger", ajoute-t-il.
"Le fait que, cinquante ans après les indépendances, le destin du peuple ivoirien, mais aussi son économie, sa monnaie, sa vie politique, soient encore contrôlés par l'ancienne puissance coloniale pose problème. C'est cela que ces images montrent avant tout", insiste Paul Kagamé.
Au sujet de la Libye, le président rwandais considère que "les Occidentaux et l'Otan interviennent là où ça les arrange et pas ailleurs. C'est sans doute exact. Mais cela étant dit et même si cela relève du +double standard+, tout vaut mieux que de rester les bras croisés face à des massacres", précise-t-il.
"Je ne peux qu'être d'accord avec le principe d'une responsabilité de la communauté internationale à l'égard des peuples de ce monde. Le génocide qu'a
connu le Rwanda en 1994 est là pour le démontrer a contrario. Cette même communauté avait l'obligation morale d'intervenir et l'on sait qu'elle a failli à son devoir", ajoute Paul Kagamé.
Interrogé d'autre part sur l'opposition à son pouvoir formée par
d'ex-généraux et des dissidents de son parti, le chef d'Etat assène que "ces gens n'ont ni base, ni légitimité, ni avenir". "Pour moi, cette initiative est tout simplement inexistante", précise-t-il.

 

Source: Le Monde, du 29/04/2011

UGANDA: Number of injured in Kampala riots shoots to 84

The ambulances with sirens blaring are arriving to deliver the injured at Mulago National Referral Hospital at an interval of 3 minutes, our reporter Justus Lyatuu reports.
A police an officer was among the total 84 registered at the medical facility by 12:30pm, many having sustained gunshot wounds. Children and women are among the victims.
Our Reporter Lyatuu says a policeman is making entries of the casualties’ particulars in a record book but has no clue how many are dead. Unconfirmed reports indicate at least four people have died, although the figure could be higher.
Earlier reports said three men were shot dead on spot in downtown Kampala and one taken to Mulago Hospital in critical condition after suffering gunshot wounds.
His legs were shattered, says a witness. Four other people suffocated by teargas collapsed and have been rushed to hospital after.
“There are many injured people here but I don’t have the figure of how many are injured or dead. We are too busy now,” says Mulago Hospital Spokesman Dan Kimosho.
The shootings occurred in Katwe, Owino and the Old Taxi Park. Bloody chaos flared up in that congested market due to agitation over earlier arrest of some of the vendors there.
Mercy Nalugo and Sarah Tumwebaze report that Jinja Road has been blocked at Kireka outskirt and a police teargas vehicle vandalised by an angry mob in the area. Other accounts, she says, indicate the riots erupted at around 10am following reports Besigye had died after his family was refused to fly him abroad for treatment.
Angry mobs started burning tyres in the middle of the highway and were stopping every car at Kireka, and pelting drivers who sped past.
Security forces moved in firing teargas and live ammunition while some police men were seen exploding the irritant inside people’s houses, forcing them out on the streets where they were promptly arrested and beaten.
The demonstrations have also erupted at Makaerere University where students are engaged in attack-and-withdraw fight. It is said some police have moved to lob teargas canisters into students’ halls of residence.
The mayhem has spread to the eastern Mbale town where there is running street battle between demonstrators and security forces. Our Bureau Chief, David Mafabi, reports that opposition supporters say they are demonstrating over the alleged inhumane and degrading treatment of opposition leader, Kizza Besigye, by security forces during his violent arrest on Thursday.
Plain-clothed and uniformed officers smashed the windscreens of the Land Cruiser carrying Dr Besigye and sprayed liquid pepper into his eyes and body, blinding him.
The situation in Entebbe and on the route to the airport appears to be spiraling out of control. A police truck has reportedly been burned, but the Force’s Spokesperson Judith Nabakooba says she is yet to crosscheck the information.
The area between Kajjansi and Zzana is now under virtual security lockdown, according to our staffer David Tumusiime. Enraged youth are burning logs, car tyres and using boulders to block the road while fighting back security crackdown.

Source: Daily Monitor, Posted  Friday, April 29 2011 at 13:12

Author: Monitor Team

UGANDA: Besigye boards KQ plane after Museveni clears his travel


Airport security officials reverse an earlier decision to block Dr Kizza Besigye and now allow him to fly out with his sister, Olive Kobusingye.
Our reporter Richard Wanambwa says Airport security chief Herman Owomugisha, who previously said he had received a telephone call “from above” to block Dr Besigye, later approached Surgeon Kobusingye at around 7:25pm, saying the opposition politician had been cleared to fly.
A highly-placed source says President Museveni had to personally intervene after being briefed by aides that Dr Besigye, battered a day earlier by a cocktail of security forces, had been stopped.
Questions are now being asked – and the repercussions might be dire - where Mr Owomugisha got the authorisation to abort the opposition politician’s flight out for treatment, an episode reportedly witnessed firsthand by a top Western diplomat.
It is not clear if Mr Owomugisha acted overzealously or was duped by other security chiefs without Mr Museveni’s knowledge.
Following the State House telephone call, Dr Besigye was rushed through to boarding without any security check and was on board Kenyan Airways flight, KQ 414, departing 8pm.

Source: Daily Monitor, Posted  Friday, April 29 2011 at 18:50

Author: Richard Wanambwa & Martin Ssebuyira

UGANDA: US concerned at Uganda opposition 'harassment'


The United States said it has raised its concerns with Uganda over the treatment of Ugandan opposition leader Kizza Besigye who was arrested Thursday for a fourth time this month.
"We have expressed our concern about what appears to be harassment of Dr. Besigye," Johnnie Carson, the assistant secretary of State for African affairs, told reporters.
The United States has "urged that the Ugandan government act both in a responsible and civil fashion in dealing with the arrests of individuals attempting to carry out peaceful protests," he said.
Carson, the top US diplomat for Africa, said he raised these concerns directly with Ugandan Foreign Minister Sam Kutesa in a telephone call on Thursday.
"I spoke to the foreign minister today and it was specifically concerning the apparent ill treatment of Dr. Besygi as well as the government's reaction to peaceful protest by others," Carson said.
"I urged political outreach and reconciliation to resolve the differences that the government has with opposition leders," he said.
"I also encouraged that there be scope for civil and peaceful protests and that government reaction to those protests should be tempered, responsible and civil," he added.
Ugandan police on Thursday arrested Besigye for the fourth time this month, after smashing his car windows and teargassing him.
Besigye, who was released from a week in custody after being granted bail on Wednesday, was taken to Kasangati police station, close to his home in the Kampala suburbs, then transferred to court, where he had to be led in, his eyes covered with ointment and a handkerchief.
The opposition leader had attempted another "walk to work" demonstration to protest against rising prices, but he was blocked from walking by the police and eventually drove from his home into the city center.

Source: Daily Monitor, Posted  Friday, April 29 2011 at 11:03

UGANDA: Muhoozi M7's son) takes command as chaos spreads across Kampala


Sporadic clashes between security forces and demonstrators that erupted early Friday morning spread across Kampala and its suburbs and gunshots are ringing from different neighbourhoods.
People coming into the city centre for work and or business are fleeing back home as police and military take over streets with armoured vehicles.
First Son Lt. Col. Kainerugaba Muhoozi, the commander of the Special Forces Group, takes command of operations at Kisekka Market in downtown Kampala, one of the bloody scenes.
Plain-clothed as well as uniformed security forces flush out journalists --- and some allege they were assaulted.
One person has reportedly been shot dead through the stomach in Kisekka Market in downtown Kampala and three others injured in Katwe suburb and Old Taxi Park.
The Bwaise, Bweyogerere, Kireka and Ntinda outskirts and sections of Entebbe and Masaka Roads are the most dangerous hotspots.
“I walked about 300 metres from my house but there was a lot of gun fire outside. So I and many others had to come back to our houses,” Don Wanyama, this newspaper’s chief sub editor says of the chaos in Kireka.
He says the road there connecting to Jinja is now cut off and this includes the Kinawataka short-cut. Our journalists on the ground say security forces have blocked them from covering the unfolding bloody scenes.
Passengers are being stoned in taxis as the situation degenerates. Our staff David Tumusiime says he was in a taxi and got hit with a stone hurled by a protestor.
Demonstrators are blocking roads, lighting bonfire and pelting security operatives with stones.
Many traders have hurriedly closed shops and dashed back home, panicking.
“I came to town to do personal business but reaching the City Square, all people are running randomly. I also took off. There is a lot of teargas. It is worse at Kisekka Market,” says Peter Asiimwe.
“I don’t know what is happening and I hate this mess.”

Source: Daily Monitor,Posted  Friday, April 29 2011 at 10:55

Thursday, April 28, 2011

UGANDA: Govt probes Besigye ‘brutal’ arrest

 
Forum for Democratic Change (FDC) leader Kizza Besigye falls as he is arrested in the capital Kampala
Forum for Democratic Change (FDC) leader Kizza Besigye falls as he is arrested in the capital Kampala
APOLLO MUBIRU

Government will give a full account of FDC leader, Kizza Besigye’s ‘brutal’ arrest to Parliament after gathering facts.

The commitment was made before Parliament by the defense Minister, Crispus Kiyonga and the state Minister for internal affairs, Matia Kasaija.

Kiyonga acknowledged that he had been briefed about Besigye’s arrest but asked to be given more time to compile the facts.

“We shall give full accountability of Dr. Besigye’s arrest. UPDF being involved in Besigye’s arrest is not so critical to me. Security agents should act where there is a breach of the law and where they have made mistakes, they have been punished,” Kiyonga said.

This after Bugweri County MP Abdul Katuntu raised Besigye's arrest as a matter of urgency that required Government’s response.

Besigye was arrested this morning at Mulago round about, detained at Kasangati Police station and has this afternoon been arraigned in Court.

What MPs say
“We are seated here as if nothing has happened. We are pleading with you that this Country belongs to all us. Why do you criminalize our thinking? Why have you turned us into criminals?” Katuntu asked.

Lwemiyaga County MP, Theodore Sekikuubo (NRM) said, “Why should security personnel be equipped with hammers? Have we degenerated to the extent that we have turned into a hammer wielding government? That is banditry.”

Kasilo County MP, Elijah Okupa (FDC) wondered, “Are there no go areas for Besigye?”

Kitgum woman MP Beatrice Anywar who broke down during her submission said, “This is a black day for me. I could not believe what I saw. It was like a film. It hurts to treat us like that yet we are supposed to meet next week for a dialogue.”

Buyaga County MP, Benard Tinkasimire (NRM) called for clean competition between government and the opposition.

Rubada west MP, Henry Banyenzaki wanted Parliament to pass a resolution condemning the manner in which Besigye was arrested but Speaker, Edward Ssekandi ruled that it was premature for such a motion since Government had not presented a comprehensive report on the matter.

Source: Newvision, Wednesday, 27th April, 2011

BURKINA FASO: Nouvelle mutinerie au Burkina Faso

Une mutinerie de policiers qui a éclaté mercredi soir à Ouagadougou s'est étendue, jeudi, à plusieurs villes du Burkina Faso, dont Bobo-Dioulasso. Après des mutineries dans l'armée les semaines précédentes, la mutinerie de mercredi a touché une caserne de CRS (compagnie républicaine de sécurité). Des tirs ont d'abord été entendus vers 22 heures (minuit à Paris), affirment des témoins contactés par téléphone, dans cette caserne du quartier de Dassasgho, dans l'est de la capitale burkinabè, soumise depuis près de deux semaines à un couvre-feu nocturne.

Le Burkina Faso a connu ces dernières semaines une série de mutineries militaires, à Ougadougou et dans plusieurs autres villes, qui se sont souvent traduites par des pillages, mais c'est la première fois que des policiers se mutinent. Tout commes les soldats qui ont fini par obtenir satisfaction, ces policiers réclament une amélioration de leurs conditions financières.

Cette mutinerie intervient quelques heures après une nouvelle manifestation violente de commerçants et de jeunes à Koudougou, ville du centre du Burkina Faso d'où, après la mort d'un jeune dans une manifestation, était partie le 22 février la vague de contestation populaire qui frappe le pays depuis. Les commerçants protestaient contre la décision du maire, membre du parti au pouvoir, dont ils ont réclamé la démission, de fermer une quarantaine de boutiques pour non-paiement d'arriérés de taxes locales, et le prix élevé selon eux des emplacements sur le marché de la ville. Il ont ensuite été rejoints par de jeunes élèves.

Les manifestants ont mis le feu au domicile du maire, au siège de la police municipale, à celui de l'établissement public chargé de la gestion du marché de la ville, ainsi qu'au domicile de son directeur, et pillé un grand restaurant, sans que les forces de l'ordre n'interviennent. Les manifestations de colère contre la vie chère et le régime du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, proviennent de la quasi-totalité des couches de la population : militaires, jeunes, élèves et étudiants, magistrats, commerçants, personnels de santé, producteurs de coton et maintenant policiers. Le bilan de ces manifestations est d'au moins six morts.

Pour tenter de contrer le mécontentement populaire grandissant, M. Compaoré, militaire arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, a nommé un nouveau premier ministre, Luc Adolphe Tiao, qui a formé un gouvernement composé de proches et de fidèles du président, et qui s'y est attribué le ministère de la défense. Il a également limogé les principaux chefs de l'armée.

L'opposition a appelé à une grande manifestation, samedi à Ouagadougou, contre le régime du chef de l'Etat qui, depuis 1991, s'est fait réélire quatre fois avec plus de 80 % des voix dans des scrutins contestés par ses opposants.

LEMONDE.FR avec AFP | 28.04.11 | 11h19


Source: Le Monde, du 28/04/2011

OUGANDA: Nouvelle arrestation du chef de l'opposition Kizza Besigye

KAMPALA - La police ougandaise a arrêté jeudi pour la quatrième fois en un mois le chef de l'opposition Kizza Besigye, après avoir brisé les vitres de sa voiture et l'avoir aspergé de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.

M. Besigye, qui avait été remis mercredi en liberté conditionnelle après une semaine de détention, tentait une nouvelle fois jeudi d'organiser une manifestation contre la hausse des prix de la nourriture et des carburants.

Empêché par la police de sortir à pied de son domicile, en périphérie de Kampala, M. Besigye a pris sa voiture pour se rendre en centre-ville, a-t-on constaté.

Il a été stoppé par la police au rond-point de Kitante, près de l'hôpital de Mulago, alors que sa voiture était suivie par plusieurs centaines partisans de l'opposition.

Des policiers en civil sont alors intervenus violemment, brisant à coups de marteau les vitres du véhicule et aspergeant de gaz lacrymogène l'opposant et ses gardes du corps.

Il a incité à la violence, a bloqué la route et a désobéi aux ordres des policiers, a affirmé le commandant de la police à Kampala, Grace Turyagumanawe.

Il était avec des émeutiers, nous lui avons demandé de partir mais il a refusé. La force utilisée était proportionnée, a assuré M. Turyagumanawe.

Arrêté avec au moins trois membres de son entourage, l'opposant a été emmené à l'arrière d'un pick-up. Il a été conduit au poste de police de Kasangati, en périphérie de Kampala, selon M. Turyagumanawe.

Agé de 54 ans, M. Besigye, chef du Forum pour le changement démocratique (FDC, principale coalition d'opposition), est à la tête d'un mouvement contre la cherté de la vie enclenché le 11 avril, près de deux mois après sa troisième défaite à l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Ayant renoncé après sa défaite à porter devant la justice ses allégations de fraude électorale massive, l'opposition a opté pour une nouvelle tactique consistant à appeler la population à se rendre au travail à pied pour marquer sa colère face à l'inflation.

Les prix ont augmenté de 4% en mars par rapport au mois précédent, et le taux annuel de l'inflation s'élève à 11,1% dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Est de près de 33 millions d'habitants et doté d'importantes réserves pétrolières.

L'opposition accuse M. Museveni d'avoir fait tourner la planche à billets pour favoriser sa réélection.

Le président invoque des causes extérieures comme l'envolée des cours mondiaux du pétrole et des produits alimentaires. Face à la menace brandie par l'opposition d'une révolte populaire à l'égyptienne, il avait prévenu après sa réélection qu'il n'autoriserait aucune manifestation.

Au moins cinq personnes ont été tuées depuis le début de ces manifestations contre la vie chère et leur répression par la police.

M. Besigye a été arrêté à trois reprises, à chaque fois remis en liberté sous caution, et est poursuivi notamment pour incitation à la violence et participation à un rassemblement illégal.


(©AFP / 28 avril 2011 11h37)




Source:  Romandie.com, du 28/04/2011

COTE D"IVOIRE: Règlements de comptes sanglants à Abidjan

Après l'arrestation de Laurent Gbagbo, beaucoup avaient cru en un retour à la normale. Il n'en est rien. Les rivalités perdurent et pour les Abidjanais, rien n'est fini.

Le monde a déjà tourné la page d'histoire qui vient de s'écrire en Côte d'Ivoire. Deux semaines après l'arrestation de Laurent Gbagbo, la situation est loin de s'être normalisée.
Un assaut inattendu a été livré le 27 avril 2011 par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) à PK18, dans le quartier populaire d'Abobo, contre le quartier général du fameux «commando invisible» d'Ibrahim Coulibaly, alias «IB». Règlement de comptes à la Scarface, dans un monde de brutes, au sein même du camp Ouattara?
Au cours de cet assaut, Ibrahim Coulibaly, dit « IB », chef du « commando invisible », a été tué dans la soirée du 27 avril 2011, par les forces du président ivoirien Alassane Ouattara.
Depuis plusieurs semaines à Abidjan, l'électron libre IB était considéré comme le chef d'un véritable «troisième camp». Il aurait demandé à être reçu par Alassane Ouattara pour lui prêter allégeance. Son rival de longue date au sein de la rébellion des nordistes de 2002, le Premier ministre Guillaume Soro, l'en aurait empêché.
Guillaume Soro serait aussi derrière l'assaut donné à PK18, alors qu'une opération de désarmement était en cours. Des dépêches d'agences indiquent que Cherif Ousmane, l'un des commandants des FRCI, avait donné pour consigne à PK18: «Dites à vos frères que IB, c'est fini!»

Le temps des représailles

Pour mémoire, le commando invisible a signé en janvier les premiers actes de résistance contre les Forces de sécurité (FDS) pro-Gbagbo. Il s'agissait alors de riposter face au harcèlement, vols et exécutions sommaires à l'encontre des populations civiles, dans ce bastion pro-Ouattara. Aujourd'hui, la situation s'est renversée: ce sont les FRCI qui se livrent à des exactions à Yopougon, un autre grand quartier populaire d'Abidjan considéré comme le fief du président sortant.
Médecins sans frontières (MSF) a de nouveau tiré l'alarme le 22 avril 2011, rappelant que la violence persiste et que la situation humanitaire est toujours «aigüe». En cause, les combats et règlements de compte dans plusieurs quartiers d'Abidjan, PK18 et Yopougon, mais aussi l'instabilité dans l'Ouest du pays.
«Des villages pillés et détruits sont déserts et l'on voit des cadavres calcinés le long des routes entre Guiglo et Toulepleu, rapporte Xavier Simon, chef de mission de MSF en Côte d'Ivoire. Nos équipes prennent maintenant en charge des personnes qui n'osaient pas sortir de la brousse pour se faire soigner et qui souffrent de blessures datant de deux ou trois semaines. Comme ces blessés sont toujours terrifiés, ils attendent d'être dans un état critique pour sortir et se faire soigner
A Abidjan, MSF a soigné 60 blessés le 21 avril 2011, dont 12 par balle. Les pénuries de matériel et de médicaments pénalisent les hôpitaux de la ville, aux portes desquels de longues files se forment dès quatre heures du matin, pour recevoir des traitements urgents. Beaucoup se terrent, par peur des représailles des FRCI contre les partisans de Laurent Gbagbo.

Des scènes de crimes sous les applaudissements

Un homme a raconté à SlateAfrique, sous couvert d'anonymat, avoir perdu un membre de sa famille, le 25 avril 2011: Thérèse Blabo, une militante en vue du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, âgée d'une cinquantaine d'années et mère de deux enfants émigrés aux Etats-Unis, a été brûlée vive près de chez elle, aux 220 Logements, un quartier d'Adjamé.
La scène s'est produite sous les yeux d'une population qui aurait applaudi, selon les témoignages parvenus à cet homme. Un retraité raconte par ailleurs avoir perdu le 10 avril 2011 l'un de ses neveux, un étudiant en sciences économiques de 23 ans, sans activité politique, mais appartenant à l'ethnie bété (comme Laurent Gbagbo). Le jeune homme a été fauché à Yopougon alors qu'il cherchait à fuir le quartier.
«Ca tirait et il a pris une balle en route, raconte notre source. Beaucoup de parents partent à Dabou, une ville située à 50 km d'Abidjan. Les gens à Yopougon sont égorgés comme des moutons, parce qu'ils sont Bétés ou soupçonnés d'être des supporters du président sortant. C'est insupportable. Je ne dors pas, ça me rend malade. On continue à tuer les gens pour une histoire de politique alors que c'est fini! C'est fini! Tout se passe au nez et à la barbe de l'Onuci, qui doit protéger les civils.» indique le retraité.

La disparition de Gbagbo et de ses forces

Un proche de Charles Blé Goudé se terre dans une banlieue d'Abidjan, sans nouvelles de ses anciens camarades pro-Gbagbo de la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d'Ivoire (Fesci) et des Jeunes patriotes, évanouis dans la nature. Aux dernières nouvelles, Charles Blé Goudé serait vivant, assure-t-il. Alors que Laurent Gbagbo et son épouse Simone sont détenus dans des lieux différents, au nord du pays, les rumeurs ont couru les 25 et 26 avril sur une éventuelle tentative de suicide de Laurent Gbagbo.
Son porte-parole à Paris, Toussaint Alain, a formellement démenti, et accusé Alassane Ouattara de «tenter maladroitement de déguiser un projet d'assassinat du président Gbagbo en tentative de suicide». Marie-Antoinette Singleton, l'une des filles du couple Gbagbo, qui vit et s'est mariée aux Etats-Unis, a adressé le 26 avril une lettre à Nicolas Sarkozy, le président français, pour s'inquiéter du sort de ses parents.
«Ce courrier ayant un but unique, je n'évoquerai pas les graves problèmes de droit international que posent les conditions dans lesquelles la résolution 1975 de l'ONU a été exécutée par vos forces armées. Mon père, ma mère et mon frère ont été arrêtés, pour ne pas dire enlevés comme une prise de guerre, sans aucun mandat de justice; ils ont été incarcérés et demeurent dans un lieu tenu secret, dans l'ignorance totale des charges qu'on leur reproche. La famille, au mépris de la plus élémentaire humanité, n'a plus aucune nouvelle d'eux. Que sont-ils devenus? Les photos humiliantes publiées dans le journal Paris-Match laissent craindre le pire. Un de nos avocats, Maître Collard, a demandé un permis de visite; faute de juge, il s'est adressé au Président reconnu par la communauté internationale. A ce jour, notre avocat n'a pas de réponse.»
Réponse le lendemain de Patrick Achi, porte-parole du gouvernement Ouattara: une enquête criminelle préliminaire a été ouverte contre le couple Gbagbo et une centaine de membres de son entourage. «Je ne peux pas dire quels seront les principaux chefs d'inculpation, cette tâche incombe aux tribunaux», a-t-il précisé. La crise post-électorale en Côte d'Ivoire a fait plus de 1500 morts. Un bilan qui s'alourdit encore, chaque jour, hypothéquant lourdement l'avenir.

Source: Slate.fr, mise à jour 28/04/2011

COTE D"IVOIRE: Ibrahim Coulibaly tué lors des affrontements avec les forces pro-Ouattara

 ABIDJAN -- Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit "IB", chef du "commando invisible", a été tué mercredi à Abidjan au cours des affrontements avec le Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, forces pro-Ouattara), selon une information diffusée sur une bande déroulante à la télévision Côte d'Ivoire (TCI, télévision pro-Ouattara).

L'information a été confirmée par un communiqué lu sur les antennes de cette télévision, par le porte-parole du ministre de la Défense du gouvernement Ouattara, le capitaine Léon Alla Kouakou.

"Malgré les appels répétés du Premier ministre à déposer les armes pour aller au dialogue, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly a refusé d'obtempérer. Les Frci qui se sont rendues dans son quartier général au PK 18, ont lancé des tirs de sommations mais ont été accueillies par des tirs nourris des éléments de "IB"", a expliqué en substance le capitane Alla.

"Les FRCI se sont vus obligées de riposter. A l'issue des affrontements, l'on a enregistré sept morts du côté du "commando invisible" dont le sergent-chef Ibrahim Coulibaly et deux morts et plusieurs blessés du côté des FRCI", a-t-il précisé.

Les habitants d'Abobo (quartier pro-Ouattara) avaient fait état de combats dans la mi-journée entre les FRCI et les forces d'Ibrahim Coulibaly.

Les éléments de Coulibaly, baptisé "commando invisible" avaient combattu par le passé le régime du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo.

Vers fin janvier et tout au long du mois de février, le "commando invisible" avait attaqué les positions des Forces de défense et de sécurité (FDS, forces pro-Gbagbo) et occasionné de nombreuses pertes dans les rangs de celles-ci, avant l'offensive des Frci sur Abidjan le 31 mars.

Un ancien litige opposant le Premier ministre et ministre de la Défense du gouvernement Ouattara, Guillaume Soro à IB avait refait surface depuis plusieurs semaines.

Ibrahim Coulibaly et Guillaume Soro étaient les principaux leaders des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion armé) qui ont coupé le pays en deux en 2002, mais des querelles internes avaient contraint "IB" à s'exiler en France.

Le gouvernement Ouattara avait invité Ibrahim Coulibaly à déposer les armes, et l'avait convié à une rencontre de négociations mardi, mais celui-ci a brillé par son absence évoquant des questions de sécurité.

"IB" a exprimé son souhait de rencontrer directement Alassane Ouattara qu'il reconnait comme chef suprême des armées, mais Guillaume Soro a estimé qu'il faillait qu'il rencontre d'abord le ministre de la Défense avant d'accéder au président de la république.

La Côte d'Ivoire aborde un nouveau tournant de son histoire socio-politique après l'arrestation le 11 avril dernier du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo.



Source: Xinhuanet, Publié le 2011-04-28 08:56:50

RDC: «Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ?»

« Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ? ». C'est le titre d'un documentaire diffusé ce 27 avril 2011 sur la chaîne de télévision, France O. Une chaîne disponible, partout dans le monde, sur le bouquet Canal Satellite Horizon.Depuis le 16 janvier 2001, jour de l'assassinat du président Laurent-Désiré Kabila, l'énigme persiste. On ne sait pas toujours pas qui est derrière la main de Rachidi, l'assassin du président. Dans ce documentaire, de nombreux Congolais témoignent. Le mystère commence à s’éclaircir. L'un des deux auteurs du film, Arnaud Zajtman, répond aux questions de RFI.
Depuis le 16 janvier 2001, c'est une énigme. On ne sait pas toujours pas qui est derrière la main de Rachidi, l'assassin du président Kabila. Dans ce documentaire, de nombreux Congolais témoignent. Le mystère de ce complot commence à s’éclaircir. L'un des deux auteurs du film, Arnaud Zajtman, répond aux questions de RFI.
RFI : Arnaud Zajtman, dans le documentaire que vous avez réalisé sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier 2001, vous partez d’un constat : aucune des trente personnes condamnées à mort en 2003 n’est coupable de ce meurtre.
Aucune n’est coupable de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila.
RFI : On sait qui a tué Laurent-Désiré Kabila, dans son bureau du palais de marbre, c’est Rachidi Kasereka, l’un de ses gardes du corps. Mais dix ans après, on ne sait toujours pas qui a commandité cet assassinat.
A.Z. : Effectivement, dans le film, j’ai suivi les pistes, à savoir celles d’un petit nombre de gardes du corps. Ils étaient liés à un homme d’affaires libanais qui en a assuré la logistique et qui, lui-même, avait des contacts avec le groupe rebelle pro-rwandais RCD (le Rassemblement congolais pour la démocratie). Ces rebelles, à l’époque, occupaient l’est de la RDC. Et ces mêmes gardes du corps avaient également, à l’époque, des contacts avec l’attachée de Défense de l’ambassade des Etats-Unis. Et donc, d’après mes investigations, toutes ces personnes sont, à différents égards, impliquées dans le complot.
RFI : On connaît Rachidi Kasereka, ce garde du corps qui a tiré et qui a ensuite été abattu par l’aide de camp du président, Eddy Kapend. On connaît moins Georges Mirindi, autre garde du corps, complice de Rachidi. Il attendait celui-ci avec un véhicule à l’extérieur de la présidence et il s’est enfui.
A.Z. : En effet, il y a eu un complot dans lequel un petit nombre de gardes du corps étaient impliqués, Mirindi étant le seul rescapé de cette aventure. Mais au moment où il faut trouver des coupables, ceux ayant été impliqués dans le complot et ayant réussi à fuir, c’est tout l’entourage de Laurent-Désiré Kabila qui est arrêté et aujourd’hui ils sont encore cinquante à Makala, dans la prison centrale de Kinshasa parmi lesquels Eddy Kapend qui pourtant a tenté de sauver le régime.
RFI : Alors Mirindi, ce complice de Rachidi, vous l’avez retrouvé, il est en Suède où il est exilé. Dans ce film, il vous parle, mais malheureusement, il vous ballade un peu ?
A.Z. : Il nous ballade complètement. Mais l’image ne ment pas. On voit qu’il nous ballade, on le voit dans son attitude physique. C’est cela que nous avons montré. Nous ne sommes pas de la police. Je n’ai pas de moyens coercitifs pour forcer les gens à me dire la vérité.
RFI : Première piste que vous explorez, celle du commandant Anselme Masasu. Rachidi et Mirindi étaient des hommes du commandant Masasu que Kabila avait fait exécuter deux mois plus tôt. Les hommes de Masasu auraient-ils voulu venger sa mort ?
A.Z. : En effet, les gardes du corps de Laurent-Désiré Kabila avaient été recrutés par Masasu qui est ce compagnon d’armes que Kabila fait tuer au mois de novembre. Et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’élément qui vient rajouter à la frustration déjà grande des gardes du corps puisqu’ils sont mal payés. Laurent-Désiré Kabila est imprévisible. De temps en temps, il envoie ses gardes du corps au cachot. Donc l’assassinat de Masasu ne vient que renforcer les frustrations des gardes du corps.
RFI : Deuxième piste : Bilal Héritier, cet homme d’affaires libanais que Kabila a écarté du marché du diamant quelques semaines plus tôt. Est-ce une piste sérieuse ?
A.Z. : C’est une piste sérieuse effectivement dans l’organisation du complot, à savoir que Bilal Héritier, à l’époque où le pays est divisé, a déjà des contacts dans l’est du Congo occupé par les rebelles pro-rwandais du RCD. C’est lui qui fournit la logistique de l’assassinat. C’est lui qui fournit un appartement mis à la disposition des gardes du corps qui font le coup. Et le soir de l’assassinat, c’est chez lui que trouve refuge le complice de l’assassin, Georges Mirindi. Les services de sécurité apprennent que Georges Mirindi s’est réfugié là-bas. Et donc en représailles, c’est le major Lengue un proche parmi les proches de Joseph Kabila (le fils) qui va arrêter onze Libanais qui seront ensuite exécutés, ce qui nous laisse penser que cette arrestation s’est faite sous les ordres de Joseph Kabila. Donc onze ressortissants libanais, qui eux-mêmes sont innocents, mais qui étaient pour leur malheur voisins d’un diamantaire libanais qui, lui, était impliqué dans le complot.
RFI : Troisième piste : le Rwanda. Vous indiquez dans le documentaire que, juste après l’assassinat, Mirindi le garde du corps et Héritier l’homme d’affaires libanais s’enfuient à Goma dans l’est, c’est-à-dire dans la zone sous contrôle rwandais.
A.Z. : Ils s’enfuient dans la zone sous contrôle de la rébellion congolaise soutenue par le Rwanda. En effet, j’ai rencontré d’ailleurs à l’époque Bilal Héritier dans la résidence du secrétaire général du RCD de l’époque, Azarias Ruberwa. Ces deux hommes étaient, à l’époque, très proches, ce qui nous laisse penser que le RCD et probablement le Rwanda en savaient quelque chose. D’ailleurs, le soir de l’assassinat, c’est l’un des responsables de la sécurité du Rwanda qui dit à un diplomate britannique « ce sont nos hommes qui ont fait le coup ».
RFI : Ce fameux Bilal Héritier n’a pas voulu parler dans votre film ?
A.Z. : Il nous a donné rendez-vous en Afrique du Sud. Je suis allé jusqu’en Afrique du Sud pour le rencontrer. J’ai eu une conversation téléphonique avec lui avant d’y aller. Je lui ai parlé au téléphone une fois arrivé en Afrique du Sud, mais assez vite, le téléphone ne répondait plus. Et effectivement, il n’a pas voulu parler.
RFI : Quatrième piste : les Etats-Unis. Vous vous demandez si, comme pour l’assassinat de Lumumba 40 ans plus tôt, en 1961, les Américains n’ont pas été mis au courant avant le crime et auraient laissé faire ?
A.Z. : En effet, j’ai recueilli les témoignages de l’ancienne attachée de Défense de l’ambassade américaine à l’époque. Il s’agit d’une femme, le colonel Sue Ann Sandusky, dont la carte de visite a été trouvée dans les affaires de Rachidi, l’assassin. Elle m’a confirmé qu’elle était en contact avec les gardes du corps, qu’elle leur offrait des bières. Mais évidemment, elle nie toute implication dans l’assassinat. On peut comprendre qu’elle tente de nouer des contacts dans le sérail, mais on se demande quand même de quoi elle a pu parler avec de jeunes gardes du corps swahiliphones à l’époque.
RFI : Chacun sait que les vrais coupables sont donc dans la nature. Vous montrez d’ailleurs un Joseph Kabila mal à l’aise, lors d’une conférence de presse où il répond à une question que vous lui posez sur ce sujet. Mais vous donnez aussi la parole à un « kabiliste », le sénateur Abdoulaye Yerodia, qui a cette phrase terrible : « Je pense que ce n’est pas Eddy Kapend le coupable. Mais on ne peut lutter en faveur d’Eddy Kapend que si l’on trouve un autre coupable ».
A.Z. : Effectivement, c’est avec un cynisme déconcertant qu’Abdoulaye Yerodia nous donne en fait la position du régime sur cette affaire, à savoir : il faut que des gens payent pour asseoir ce pouvoir, il faut que des gens payent pour cet assassinat.
Propos recueillis par Christophe Boisbouvier
« Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ? ».
 Le 27 avril 2011 en soirée sur France O. Un film réalisé par Marlène Rabaud et Arnaud Zajtman.

Source: RFI, du mercredi 27 avril 2011 - Dernière modification le : mercredi 27 avril 2011
Arnaud Zajtman
DR
Arnaud Zajtman :

Côte d'Ivoire: Le chef du «commando invisible», Ibrahim Coulibaly, tué par les forces d'Alassane Ouattara

MONDE - Malgré sa participation à la chute de Laurent Gbagbo, «IB» était perçu comme une menace par le pouvoir...

Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara ont tué mercredi soir l'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit «IB», chef du «commando invisible» dans le nord d'Abidjan, qui était perçu comme une menace par le pouvoir même s'il avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo.

IB a pris une famille en otage avant d'être tué

Plusieurs centaines de membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), équipés de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, ont lancé mercredi matin une attaque d'envergure contre le fief d'«IB» dans le quartier populaire d'Abobo (nord), a constaté l'AFP. Après cette «opération de sécurisation et de pacification», «IB est allé se réfugier dans une cour (d'habitations) non loin d'une usine à PK-18 (secteur nord d'Abobo)», a déclaré à l'AFP le capitaine Léon Kouakou Alla, porte-parole du ministère de la Défense.
Dans cette cour, Ibrahim Coulibaly «a pris en otage toute une famille. Les FRCI ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les FRCI n'ont eu d'autre choix que de riposter, et la riposte lui a été fatale», a ajouté le porte-parole. L'affrontement qui a eu lieu vers 20h (22h heure française) a fait «deux soldats tués et plusieurs blessés» côté FRCI, et «sept morts» dans le camp adverse, dont «IB» lui-même, a-t-il précisé.

IB préparait une «contre-offensive»

Les FRCI avaient durant la journée progressé dans son fief sans rencontrer de réelle résistance, alors que la population se terrait chez elle ou avait fui la zone, a constaté un journaliste de l'AFP. Mais à la mi-journée, l'ancien putschiste se disait en «lieu sûr» et assurait même qu'«en temps opportun» il lancerait une «contre-offensive».
Le «commando invisible» avait contribué à la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d'Abidjan au début de l'année. Le président Ouattara avait appelé vendredi l'ex-putschiste de 1999 et 2002 à désarmer ses hommes, sous peine d'y être contraint par la force.

Guillaume Soro a pris le dessus

«On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu'ils doivent désarmer sans conditions. Il faut les convaincre qu'ils peuvent déposer les armes sans craindre pour leur vie», avait déclaré à l'AFP au début de l'offensive Félix Anoblé, numéro deux du «commando invisible». «IB» avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat pour se mettre à sa disposition. Son entourage avait mis en cause le Premier ministre Guillaume Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.
Guillaume Soro a été l'adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre Laurent Gbagbo, force dont il prit finalement la tête et qui forme désormais le gros des FRCI. Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d'«IB».

De 1.000 à 3.000 morts dans les violences post-électorales

Ibrahim Coulibaly, l'un des personnages les plus mystérieux de la scène ivoirienne depuis une décennie, avait revendiqué ces derniers jours sa part dans la chute de Laurent Gbagbo, tout en assurant se placer sous l'autorité d'Alassane Ouattara, dont il avait été le garde du corps. Abobo était l'un des derniers quartiers d'Abidjan qui échappaient au contrôle des FRCI. Elles doivent encore éliminer la menace des miliciens pro-Gbagbo de Yopougon (ouest), qui opposent toujours une résistance farouche.
Dans un entretien au quotidien français La Croix à paraître jeudi, Alassane Ouattara a évalué à près de 3.000 morts le bilan des violences post-électorales en Côte d'Ivoire, tandis que les Nations unies font état de près de 1.000 morts. Il a annoncé qu'il prévoyait d'organiser sa cérémonie d'investiture le 21 mai et qu'il allait créer «d'ici deux semaines» une commission Vérité et Réconciliation à la sud-africaine. Il compte nommer un «gouvernement d'union nationale» avant la fin mai.

Source:  AFP , du
Créé le 27.04.11 à 20h28 -- Mis à jour le 28.04.11 à 07h58

Monday, April 25, 2011

L'opposant Tshisekedi exige le respect du délai constitutionnel dans le processus électoral

KINSHASA -- L'opposant historique de la RDC Etienne Tshisekedie wa Mulumba, président national de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a lancé dimanche un appel au gouvernement afin de respecter le délai constitutionnel dans le processus électoral.

Etienne Tshisekedi a lancé cet appel lors d'un rassemblemant au stade Tata Raphaël de Kinshasa, auquel étaient présents les dirigeants de plusieurs partis politiques de l'opposition.

Le rassemblement a été organisé à l'occasion de la commémoration du 21ème anniversaire de l'avènement du multipartisme en RDC en 1990.

M. Tshisekedi a dénoncé les tracasseries policières, la corruption, la mégestion dans les entreprises étatiques ainsi que des violations recurrentes des droits de l'homme qui sont, selon lui, autant des éléments de recul pour la démocratie congolaise naissante.

Il a promis que son parti, une fois au pouvoir, s'emploiera à combattre toutes ces anti-valeurs pour rétablir le peuple congolais dans ses droits.

A l'approche de la fin du mandat du président Joseph Kabila, investi le 6 décembre 2006, l'opposition ne cesse de souligner le respect du délai constitutionnel. Pour elle, l'actuel président deviendra illégitime au delà du 6 décembre 2011.


Source: Xinhuanet, Publié le 2011-04-25 08:59:33

COTE D"IVOIRE: « IB » sera reçu ce lundi par Ouattara

  — L’ancien chef de guerre Ibrahim Coulibaly dit « IB », chef du commando invisible sera reçu en audience ce lundi 25 avril 2011 par le président ivoirien Alassane Ouattara, a indiqué « IB » sur son site internet.

« Le Président Ouattara reçoit le Général IB et le Commando Invisible ce lundi 25 Avril 2011 à 11heures au Golf Hotel. », lit-on sur le site internet des Forces de défense et de sécurité impartiales de Côte d’Ivoire (Fdsi) consulté par Afriscoop.

Vendredi, M. Ouattara avait demandé à « IB » et aux miliciens de déposer les armes sous peine d’être désarmés par la force.

En réponse, le général autoproclamé Ibrahim Coulibaly a indiqué samedi qu’il était prêt à déposer les armes, mais il a prévenu que cela prendrait du temps à organiser expliquant qu’il ne pouvait pas « abandonner les armes en pleine rue ».

Pour mémoire, le général Ibrahim Coulibaly fut l’un des instigateurs du coup d’État de 1999 qui renversa Henri Konan Bédié et du putsch manqué de 2002 contre Laurent Gbagbo et muet en rébellion armée. Après de violents combats à Bouaké, la paternité fut finalement revendiqué par l’actuel Premier ministre Soro Guillaume.

« IB » s’est alors exilé en 2003 mais sera de retour en Cote d’Ivoire au début de l’année 2011 pour créer le commando invisible qui compte, selon lui, environ 5000 hommes. Ces derniers ont contribué à désorganiser le système sécuritaire de Laurent Gbagbo et précipité sa chute.

Depuis, une grande rivalité s’est installée entre Guillaume Soro et Ibrahim Coulibaly. Un grand défi à relever par Alassane Ouattara qui ne contrôle que très peu les anciennes forces rebelles dirigées par cinq chefs de guerre distincts.

Ce dimanche, Soro a ordonné aux soldats fidèles à « IB » de déserter son armée et de rejoindre immédiatement les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qu’il contrôle.

Author:  Nathalie MARONE


Source: Afriscoop, du 25/04/2011

COTE D'IVOIRE: L’ambassadeur de France au Sénégal apporte des éléments de réponse sur l’arrestation de Gbagbo

« Si Laurent Gbagbo n’était pas capturé,la guerre civile serait longue » Invité de l’émission « Point de vue » ce dimanche sur la télévision nationale,Son excellence Nicolas Normand,Ambassadeur de France au Sénégal a totalement démenti les accusations faites à l’endroit de la France. « La France n’a pas capturé Laurent Gbagbo. Nous avons uniquement sécurisé la population pour éviter les massacres » a-t-il laissé entendre. « Il est évident, que s’il n’était pas neutralisé, la guerre civile serait longue » précise t-il.

En tout cas, le flou demeure toujours sur le rôle que la France a joué dans la crise ivoirienne. Indexée, la France refuse toujours d’être à l’origine de l’arrestation de Laurent gbagbo. Par la voix de son excellence Nicolas Normand,Ambassadeur de France au Sénégal il a démenti formellement ses informations ; il était ce dimanche à 14heures sur la télévision nationale. « L’armée française n’a pas capturé Gbagbo. Nous avons sécurisé la population ivoirienne en évitant la guerre » a fait savoir Nicolas Armand . « Il est évident que si laurent Gbagbo n’était pas encore neutralisé, la guerre civile serait longue « dit-il. Avant de préciser : « ce sont les africains eux-mêmes qui ont demandé l’intervention militaire. Le Sénégal et le Nigeria ont demandé à la Cedeao l’intervention militaire » précise t-il. Néanmoins, il déplore ce qui s’est passé en côte d’ivoire,en pensant que le pays va se réconcilier au plus vite pressé. « Les Ivoiriens en ont besoin » martèle t-il. Qu’à cela ne tienne, la position de la France ne sera jamais claire ; puisque jusqu’ici, les réponses ne conviennent pas.

author: Malickou Ndiaye, correspondant de koaci.com à Dakar source: Koaci.com


Source: Seneweb, du 25/04/2011

RWANDA: France-Rwanda. Une histoire complexe

Un génocide. Une complicité française. Et la vie qui continue aujourd’hui au Rwanda. Une soirée pour aller plus loin que ce que nous propose les grands médias et tenter de comprendre le dessous des cartes.

La Projection de "Complicité" -35mn- sur le rôle de la France dans cette tragédie sera suivie d’une discussion-débat avec Ignace Fabiani, à partir de ses voyages et recherches au Rwanda.

Ignace Fabiani, diplômé de l’EICD 3A, travaille depuis plus de 6 ans à mieux comprendre l’histoire du Rwanda où il a séjourné à plusieurs reprises. Passionné par la compréhension et la mise en lumière de la complexité, il s’engage pour faire connaître et reconnaître cette histoire tout en cherchant ce qu’elle a à nous dire d’universel.

Son travail est un va et vient constant entre théorie et pratique, entre la recherche et l’action. Il s’appuie sur un méticuleux travail de lecture et de rencontre de tous ceux qui ont publié des livres et des articles sur le sujet en France et en Belgique. En parallèle, il développe une connaissance « sensible » de ce pays par le biais de nombreuses discussions avec des Rwandais vivant en France, des humanitaires et des militaires français en mission au Rwanda jusqu’en 1994 et grâce aux nombreuses rencontres au Rwanda.

Son témoignage : « Au Rwanda j’ai des amis qui ont chacun une histoire particulière. J’ai des amis qui sont rescapés du génocide, d’autres qui ont perdu des membres de leur famille tués par le FPR, d’autres dont les parents sont en prison pour leur participation au génocide, d’autres dont les parents ont été injustement condamnés par les gacaca*, d’autres qui ont des amies qui ont été violées par des soldats français, d’autres qui sont rentrés d’exils après 1994, d’autres qui voudraient s’exiler aujourd’hui,… Au fil de mes rencontres j’ai pris conscience de la complexité de l’histoire rwandaise et donc de l’importance de sortir du manichéisme et des simplifications historiques qui ont fait tant de victimes dans ce pays. »

MARSEILLE
le jeudi 5 mai 2011
20 h à l’Équitable Café, 54 cours Julien, 13006
Discussion
Journées Françafrique avec Survie 13


Source:  Mille Babords, du 25/04/2011

LIBYE: L'Otan frappe la résidence de Mouammar Kadhafi à Tripoli

Les pompiers s'employaient toujours à éteindre les flammes s'échappant du bâtiment détruit lorsque des journalistes ont été conduits sur place quelques heures après l'attaque.
Selon un responsable chargé de la presse, qui a requis l'anonymat, Kadhafi utilisait ce bâtiment pour des réunions ministérielles. Quarante-cinq personnes ont été blessées, dont 15 grièvement, et des personnes sont portées disparues, a ajouté ce responsable, qualifiant l'attaque de tentative d'assassinat de Kadhafi.
Il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante.
Trois puissantes explosions ont secoué Tripoli dans la nuit de dimanche à lundi. A la suite de cette série d'explosions, trois chaînes d'Etat, la télévision libyenne, Jamahiriyah et Shabaiyah, ont interrompu leur diffusion pendant une demi-heure avant de reprendre leur programmation.
La résidence de Kadhafi avait déjà été prise pour cible par la coalition internationale mais l'Otan semble avoir intensifié ses frappes sur la capitale libyenne depuis quelques jours.
Vendredi, les forces de l'Alliance atlantique avaient frappé les environs de la résidence, visant ce que le gouvernement libyen a présenté comme étant un parking mais qui pourrait dissimuler un bunker.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, en pointe dans le dossier libyen, ont prévenu que les frappes ne cesseraient que lorsque Kadhafi quitterait le pouvoir.
BOMBARDEMENTS À MISRATA
Washington, qui souhaite dans la mesure du possible rester en retrait de l'action militaire en Libye, a toutefois déployé des drones "Predator" pour la première fois samedi afin de détruire des lance-roquettes multiples près de Misrata.
La seule ville de l'ouest du pays aux mains des rebelles a été une nouvelle fois soumise dimanche à d'intenses bombardements des forces kadhafistes.
"La situation est très dangereuse", a estimé Abdelsalam, porte-parole des insurgés, joint au téléphone dans la ville.
"Les brigades de Kadhafi ont commencé à bombarder aux premières heures de la matinée. Le pilonnage se poursuit. Ils visent le centre de la ville, principalement la rue de Tripoli et trois quartiers résidentiels", a-t-il ajouté.
Un porte-parole du gouvernement a indiqué que l'armée avait toujours l'intention, comme elle l'avait annoncé samedi, de se retirer de la ville pour la confier aux tribus loyalistes.
"Alors que notre armée était en train de se retirer de Misrata, elle a été attaquée par les rebelles. L'armée à riposté mais elle poursuit son retrait de la ville", a assuré à la presse Mussa Ibrahim.
A Benghazi, bastion des rebelles situé dans l'Est, un porte-parole militaire des insurgés s'est dit sceptique quant au retrait de Misrata des forces kadhafistes.
"Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un véritable retrait" a déclaré à Reuters le porte-parole Ahmed Bani.
Lors d'une conférence de presse au Koweït, le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeldjeïl, a annoncé que le Koweït allait verser 50 millions de dinars koweïtiens, plus de 177 millions de dollars, à la rébellion.
Cet argent contribuera à payer les salaires des employés du secteur public en Cyrénaïque, dans l'est de la Libye aux mains de l'insurrection, a-t-il précisé.
Abdeldjeïl a également fait savoir que les rebelles avaient reçu des armes fournies par "des amis et des alliés", sans autre précision. Ces armes "nous ont permis de libérer Misrata", a-t-il ajouté.
Avec Guy Desmond et Maher Nazeh à Tripoli et Alexander Dziadisz à Benghari, Marine Pennetier pour le service français

Source: Reuters, du 25-4-2011