EN DIRECT - Le président ivoirien sortant a été arrêté lundi dans sa résidence par les forces de son rival Alassane Ouattara. Il se trouve à présent avec son épouse à l'hôtel du Golf, QG du président élu.
• Laurent Gbagbo a été arrêté
Le président sortant a été arrêté lundi par les forces d'Alassane Ouattara et conduit, avec son épouse, à l'hôtel du Golf, QG du vainqueur reconnu de l'élection présidentielle du 28 novembre. Les forces françaises n'ont, a priori, pas participé à l'arrestation de Laurent Gbagbo, contrairement à ce qu'avait d'abord affirmé son conseiller à Paris, Toussaint Alain.
Cette arrestation survient après une nouvelle campagne de frappes de la France et de l'ONU sur la résidence où était retranché le président sortant. Les hélicoptères français de la force Licorne avaient repris leur frappes dans la matinée. Au sol, une colonne de blindés français avait également été aperçue à proximité du lieu.
Selon Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes du président ivoirien sortant, la résidence de Laurent Gbagbo a été «partiellement détruite» par les derniers bombardements. Un témoin évoque la présence des «pro-Ouattara» dans l'enceinte du bâtiment.
• Neutraliser l'arsenal
La France et la force de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) ont entamé cette opération dimanche après-midi afin de neutraliser l'arsenal du camp Gbagbo. Des tirs ont été entendus toute la nuit. En plus du palais présidentiel, le siège de la radio-télévision ivoirienne et des camps militaires étaient également visés.
Le camp Gbagbo, dont les forces avaient réussi ces derniers jours à regagner du terrain à Abidjan, a accusé la France, ancienne puissance coloniale, de n'avoir pas d'autre objectif que d'«assassiner» le président sortant. «La France n'a pas pour mission de chasser Laurent Gbagbo militairement», a rétorqué Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, lundi matin sur France 2. L'armée française indique que l'opération militaire en cours à Abidjan vise à éviter un «bain de sang».
Ban Ki-moon a expliqué dans un communiqué que les Nations unies cherchaient à neutraliser les armes lourdes du camp Gbagbo après les attaques de la veille contre le QG d'Alassane Ouattara. Le patron des Nations unies a répété des accusations de l'ONU selon lesquelles Laurent Gbagbo aurait profité de négociations en début de semaine pour «regrouper ses forces et déployer de nouveau des armes lourdes». «Ces actions sont inacceptables et ne peuvent continuer», a martelé Ban Ki-moon.
Un hélicoptère des Nations unies survole Abidjan samedi.
• Le camp Gbagbo dément avoir attaqué l'hôtel du Golf
Samedi, l'hôtel du Golf d'Abidjan avait été attaqué au mortier par les forces de Laurent Gbagbo. L'Onuci a riposté, «conformément à leur mandat de protection de l'hôtel du Golf où se trouve le président Ouattara et son équipe», a expliqué son porte-parole. C'était la première attaque de ce type visant directement l'hôtel où sont retranchés le président élu et son gouvernement depuis le début de la crise ivoirienne il y a plus de quatre mois.
Attaque démentie par le camp du président : «C'est absolument faux. Il n'y a pas eu d'attaque du Golf» par les forces pro-Gbagbo, c'est «une attaque imaginaire», a déclaré l'un de ses représentants. Ces accusations prouvent selon lui «le parti pris de l'Onuci, qui, dans sa connivence avec la Licorne, prépare sûrement une autre attaque» des positions du président sortant.
• Les avocats de Ouattara réclament une intervention militaire
Les avocats français d'Alassane Ouattara ont demandé dimanche à l'ONU et à la France de «neutraliser les miliciens à la solde (du président sortant Laurent) Gbagbo et remettre à la justice le candidat battu».
«Nous appelons les forces impartiales de l'Onuci avec l'appui de Licorne à éliminer sans délai les armes lourdes, neutraliser les miliciens à la solde de Gbagbo qui constituent une force d'occupation illégale, et remettre à la justice le candidat battu», écrivent Me Jean-Paul Benoit et Me Jean-Pierre Mignard, avocats d'Alassane Ouattara et de la République de Côte d'Ivoire, dans un texte rendu public à Paris.
«C'est l'esprit et la lettre de la résolution 1975 du Conseil de sécurité» adoptée le 25 mars, qui appelle notamment à utiliser «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils et empêcher l'utilisation d'armes lourdes contre les populations civiles, poursuivent les avocats. «Il y a urgence. La survie des populations d'Abidjan est menacée, la sécurité physique d'Alassane Ouattara et de son gouvernement est en cause», écrivent-ils encore, réclamant «une intervention légalitaire, une intervention militaire, sur la base du droit, afin de rétablir la légalité».
(Avec AFP, AP et Reuters)
Source: Le Figaro, du 11/04/2011 | Mise à jour : 16:03
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