Interpol a diffusé, vendredi 9 septembre, une "notice rouge" pour demander à ses cent quatre-vingt-huit pays membres l'arrestation en vue de leur extradition ou de leur traduction devant un tribunal international du colonel Mouammar Kadhafi, de son fils Seif Al-Islam et de son beau-frère Abdallah Al-Senoussi, visés par un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale.
Ce mandat "va restreindre significativement les possibilités pour ces trois hommes de franchir les frontières et sera un outil important pour aider à leur localisation et à leur capture", a estimé dans un communiqué Ronald K. Noble, le secrétaire général de l'organisation policière internationale, basée à Lyon.
Traqué de toutes parts, Mouammar Kadhafi a démenti, jeudi, dans un message sonore s'être enfui au Niger. Son arrestation "est une question de temps", à en croire le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
Selon M. Noble, "Interpol coopérera et assistera la CPI et les autorités libyennes représentées par le Conseil national de transition pour appréhender Mouammar Kadhafi". L'organisation propose également le soutien de son "centre de commandement et de coordination" et demande à ses membres "de prendre toutes les mesures conformes à leur législation pour aider la CPI à localiser et interpeller Kadhafi".
En mars, Interpol avait déjà émis une "alerte orange" à l'encontre du colonel Kadhafi et de quinze de ses proches, afin de faciliter la mise en œuvre des sanctions de l'ONU et l'enquête ouverte par la CPI.
>> Pour en savoir plus sur les différentes "notices" émises par Interpol
Premier tribunal international permanent chargé de poursuivre les auteurs présumés de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, la Cour a compétence en Libye en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU votée le 26 février.
"CERTAINS PENSENT QUE LA BATAILLE A ÉTÉ GAGNÉE"
Par ailleurs, l'OTAN, qui poursuit ses frappes aériennes mais à une cadence beaucoup plus faible, poursuivra ses opérations "tant que subsistera une menace" des forces loyales à Kadhafi, a réaffirmé jeudi le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen.
A Tripoli, Mahmoud Jibril a mis en garde contre des luttes politiques prématurées alors que la bataille n'a pas encore été gagnée. "Dans le Sud, certaines villes sont encore assiégées [par des pro-Kadhafi], le sort de Bani Walid et de Syrte n'a pas été réglé et en dépit de cela certains pensent que la bataille a été gagnée", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
"Certains se sont jetés dans la bataille politique sans respecter de règles alors qu'on n'a pas encore élaboré de charte nationale et qu'on n'a pas tenu de congrès national", a encore ajouté le chef du conseil exécutif du CNT.
Des généraux de Kadhafi au Burkina
Des généraux proches de Mouammar Kadhafi se sont établis au Burkina Faso après avoir transité par le Niger, a affirmé, vendredi, une source touareg de haut niveau. "Il y a trois à quatre semaines, une bande de généraux et de hauts cadres proches de Kadhafi sont entrés au Niger par Agadez, a expliqué la même source, sans toutefois donner le nombre de ces généraux, après un séjour à Tahoua, région voisine d'Agadez. Ils ont continué à Niamey, dans la capitale nigérienne, où ils ont procédé à d'importantes opérations bancaires à la Bisic [une banque libyenne] avant de continuer au Burkina Faso".
LEMONDE.FR avec AFP | 09.09.11 | 13h01 •
Source: Le Monde, Mis à jour le 09.09.11 | 17h34
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