(AfriSCOOP, Commentaire) — L’Afrique continue d’éprouver toutes les difficultés de la planète pour domestiquer ses divers maux qui la défigurent. Mais, au regard des tenants et des aboutissants de l’intervention de l’Otan en Libye ces derniers mois, le continent noir devra, dans les années à venir, repenser ses capacités militaires et de défense pour mieux se faire respecter dans le concert des nations qui décident de l’avenir du monde, sans se référer aux pacifiques. Etats comme individus.
On savait la Libye grande en terme de superficie ; on savait aussi que le régime de Tripoli de l’ère Kadhafi ne pouvait pas grand-chose face à des puissances militaires du Nord qui se coalisent. Mais, la facilité avec laquelle les hommes de M. Jalil ont pénétré dans la région Tripolitaine et très précisément Tripoli a surpris plus d’un. Au-delà des bombardements répétés de l’Otan sur les positions Kadhafistes qui ont ouvert des brèches béantes propices à l’avancée rebelle décisive sur Tripoli, il y a des non-dits, de grands non-dits que l’Histoire elle-même se chargera de ramener sur le rivage des hommes, telle une mer qui charrie et module le flot des vagues qui la rendent plus vivante.
De Gbagbo à Kadhafi, même “sanction” pour l’Afrique
Même si les priorités de l’Afrique résident dans une meilleure garantie du bien-être quotidien de ses enfants, les dirigeants du continent noir devront d’ores et déjà revoir leur politique de défense nationale. Une telle posture aura assurément plus de poids dans un creuset panafricain. Car épars, les Etats africains ne valent et ne représenteront aucune force devant les puissances militaires de la planète. La Chine, l’Inde, l’Israël, la Corée du Nord ou encore le Pakistan sont “craints” et respectés, avant tout, par l’Occident parce qu’ils représentent des puissances nucléaires ! Au même titre que les Etats puissants de la planète. Pendant ce temps, en Afrique, il n’y a qu’en Afrique du Sud que le nucléaire est rentré dans les habitudes. Mais là aussi, pas à de hauts degrés comme en France par exemple.
Au plus fort de la crise ivoirienne, la France a, sans ambages, donné des leçons de guerre au régime de Gbagbo qui prétendait s’être bien armé !! Pretoria que l’on présentait comme proche de Laurent Gbagbo n’a pu lever le petit doigt, en dépit du positionnement de son bâtiment, le Drakensberg, dans les eaux de la Côte d’Ivoire. Plus près de nous, Mouammar Kadhafi qui est impliqué dans l’animation de plusieurs conflits sanglants en Afrique sub-saharienne et qui a longtemps nargué l’Occident en alimentant des réseaux terroristes ou encore en s’armant à outrance, a été balayé en l’espace de six mois !!! Sans déploiement massif de troupes occidentales sur son sol natal…
C’est vrai que la plupart des firmes qui commercialisent les armes se situent au Nord. Mais, visiblement, elles ne vendent pas les bonnes et sophistiquées munitions de défense aux régimes africains. Dictatoriaux comme démocratiques.
L’Afrique aura plus de poids militaire quand elle commencera à voir ses propres drones, ses Apaches, Gazelles, Mistrals, etc. Jamais, des kalachnikovs ou des Ak 47 ne résisteront devant des technologies militaires sans cesse en perfectionnement au Nord. Sur terre, mer comme dans les airs. Bref, on le voit, la défense de l’Afrique est trop faible à l’heure actuelle, sur le plan militaire, face, au Nord. Qui veut la paix prépare la guerre, nous enseigne tous les jours l’Histoire.
Author: Georges Samir, La Rédaction AfriSCOOP à Tunis ©
Source: Afriscoop, du 10/09/2011
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