Arrivé hier à Paris, Paul Kagame doit rencontrer Nicolas Sarkozy aujourd'hui. La rencontre, qui portera sur le développement du partenariat entre la France et le Rwanda, doit permettre de poursuivre le « processus de normalisation » entre Paris et Kigali. Demain, Paul Kagame s'entretiendra avec des représentants du Medef.
Les relations avaient été rompues en 2006. À cette époque, le juge Bruguière avait recommandé au Tribunal pénal international d'engager des poursuites contre Paul Kagame pour sa participation présumée à l'attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana. Cet attentat est considéré comme l'élément déclencheur du génocide qui avait fait 800 000 morts. Kigali avait riposté en 2008, avec le rapport dit Mucyo. Dans ce document, la France est accusée d'avoir été associée de façon active à la préparation du génocide. Les soldats français sont également directement mis en cause pour avoir pis part à des viols et des massacres.
« Aveuglement »
Cette visite officielle est la première que le président rwandais effectue en France depuis 1994. Nicolas Sarkozy s'était rendu en février 2010 à Kigali. À l'époque, il avait reconnu « une forme d'aveuglement » de la France qui n'avait pas vu « la dimension génocidaire » du régime rwandais hutu. Ces propos avaient été salués par le régime de Paul Kagame. Aujourd'hui, un certain nombre de politiques et de militaires espèrent qu'il condamnera d'une façon ou d'une autre les accusations lancées contre la France et ses soldats.
Cité dans le rapport Mucyo, comme plusieurs hauts responsables politiques de l'époque, Alain Juppé avait dit, après sa prise de fonction au mois de mars, qu'il ne se rendrait pas au Rwanda tant que circulerait le « tissu de mensonges » du rapport. Il avait également précisé qu'il n'avait pas l'intention de serrer la main de Paul Kagame. Il n'aura pas à le faire cette fois-ci.
Le ministre d'État s'est en effet opportunément envolé en fin de semaine dernière pour la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Ce déplace- ment officiel est le premier d'un chef de la diplomatie française dans cette région depuis vingt-huit ans. Il se rendra ensuite en Chine.
Source: Sud Ouest, du 12/09/2011
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