François Hollande et Nicolas Sarkozy photographiés dans leur bureau de vote respectif dimanche 6 mai 2012. Photo AFP
Une page est tournée ce dimanche 6 mai 2012 en France. L’Hexagone a un nouveau Président de la République. Il s’appelle François Hollande (51,62%). C’est un événement historique. Hollande devient ainsi le deuxième homme de gauche (socialiste), après François Mitterrand, à diriger cette grande nation depuis l’instauration de la Vème République inaugurée en 1958 par le général Charles de Gaule. La passation de pouvoir pourrait avoir lieu le 16 mai prochain.
Le président sortant Nicolas Sarkozy (48,38%) a été le premier à reconnaître, dimanche soir, la victoire de son adversaire. "Le peuple français a fait son choix", "C’est un choix démocratique" a-t-il déclaré devant ses partisans. Il a aussitôt téléphoné à son successeur pour "lui souhaiter bonne chance". Aux militants de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) qui faisait du chahut au prononcé du patronyme du nouveau locataire de l’Elysée, Sarkozy les a invité à "donner une meilleure image de la France" en respectant le nouveau Président. Et d’ajouter sur un ton empreint de gravité : "Je porte la responsabilité de cette défaite".
Président élu, François Hollande s’est adressé, depuis Tulle, en Correzze, à ses partisans ainsi qu’aux habitants de son fief et à travers eux au "peuple de France". "Je salue Nicolas Sarkozy qui mérite notre respect", a-t-il dit. "Je suis au service de la France". Une France qu’il voudrait "rassemblée".
Ce qui s’est passé dimanche 6 mai n’a rien de bien surprenant dans cette nation de vieille tradition démocratique où le mot "République" a tout son sens. Par République, on entend ici un Etat impartial. Un Etat au service du bien commun s’articulant sur des institutions fortes et non sur des hommes forts. A preuve, les résultats définifs de la présidentielle seront donnés par le ministère de l’Intérieur qui est encore dirigé par un "sarkoziste" en l’occurrence Claude Guéant.
Bien que doté des pouvoirs dignes d’un "monarque républicain", le chef d’Etat français - contrairement aux potentats africains - ne dispose pas de l’appareil judiciaire, de l’armée et des forces dites de sécurité à sa guise. Ici, le pouvoir n’est pas un bien personnel au service d’un homme ou d’un "clan". Le pouvoir est avant tout une force au service d’une idée. Une idée axée sur la justice et la liberté. Ainsi que l’égalité et l’amélioration des conditions sociales de la population. Bref, le progrès économique et social. D’aucuns pourraient ergoter que "la démocratie est un processus". Et que "l’Afrique a besoin de temps pour faire l’apprentissage".
Six mois après l’élection présidentielle et les législatives dans la très mal nommée République... démocratique du Congo, le pays vit dans un climat de ni paix ni guerre. Le challenger du président sortant est assigné de facto à résidence par une escouade des sicaires de la garde présidentielle. Et pourtant. Cela fait vingt-deux ans que les Zaïro-Congolais peinent à donner un élan à leur "processus démocratique". Il y a plus de reculs que d’avancées rien qu’en matière d’exercice des droits et libertés.
Une chose paraît sûre ce dimanche 6 mai 2012 : Nicolas Sarkozy ne fera pas déployer des chars et des véhicules blindés autour de la résidence de Francois Hollande à Tulle. Le ministère de l’Intérieur - pouvoir organisateur des élections - ne procédéra pas aux bourrages des urnes pour "changer l’ordre d’arrivée" des prétendants. Quelle belle leçon de démocratie apaisée et d’esprit républicain venue de France!
Ce dimanche 6 mai 2012, il y avait de quoi à éprouver une certaine honte d’être Africain et Congolais. Les Etats africains dirigés par des potentats brutaux, incompétents et jouisseurs sont ainsi relegués au "Moyen Age politique". La balle se trouve désormais dans le camp des démocrates africains. Il s’agit de conjurer la fatalité en tournant "la roue démocratique" qui n’est plus à inventer. En tous cas, le nouveau chef d’Etat français semble la même ambition. Il a affirmé sa ferme volonté de "porter", au-delà des frontières de son pays, les valeurs chères à la République française que sont "la paix, la liberté, le droit des peuples à s’émanciper des dictatures et la lutte contre la corruption...".
Président élu, François Hollande s’est adressé, depuis Tulle, en Correzze, à ses partisans ainsi qu’aux habitants de son fief et à travers eux au "peuple de France". "Je salue Nicolas Sarkozy qui mérite notre respect", a-t-il dit. "Je suis au service de la France". Une France qu’il voudrait "rassemblée".
Ce qui s’est passé dimanche 6 mai n’a rien de bien surprenant dans cette nation de vieille tradition démocratique où le mot "République" a tout son sens. Par République, on entend ici un Etat impartial. Un Etat au service du bien commun s’articulant sur des institutions fortes et non sur des hommes forts. A preuve, les résultats définifs de la présidentielle seront donnés par le ministère de l’Intérieur qui est encore dirigé par un "sarkoziste" en l’occurrence Claude Guéant.
Bien que doté des pouvoirs dignes d’un "monarque républicain", le chef d’Etat français - contrairement aux potentats africains - ne dispose pas de l’appareil judiciaire, de l’armée et des forces dites de sécurité à sa guise. Ici, le pouvoir n’est pas un bien personnel au service d’un homme ou d’un "clan". Le pouvoir est avant tout une force au service d’une idée. Une idée axée sur la justice et la liberté. Ainsi que l’égalité et l’amélioration des conditions sociales de la population. Bref, le progrès économique et social. D’aucuns pourraient ergoter que "la démocratie est un processus". Et que "l’Afrique a besoin de temps pour faire l’apprentissage".
Six mois après l’élection présidentielle et les législatives dans la très mal nommée République... démocratique du Congo, le pays vit dans un climat de ni paix ni guerre. Le challenger du président sortant est assigné de facto à résidence par une escouade des sicaires de la garde présidentielle. Et pourtant. Cela fait vingt-deux ans que les Zaïro-Congolais peinent à donner un élan à leur "processus démocratique". Il y a plus de reculs que d’avancées rien qu’en matière d’exercice des droits et libertés.
Une chose paraît sûre ce dimanche 6 mai 2012 : Nicolas Sarkozy ne fera pas déployer des chars et des véhicules blindés autour de la résidence de Francois Hollande à Tulle. Le ministère de l’Intérieur - pouvoir organisateur des élections - ne procédéra pas aux bourrages des urnes pour "changer l’ordre d’arrivée" des prétendants. Quelle belle leçon de démocratie apaisée et d’esprit républicain venue de France!
Ce dimanche 6 mai 2012, il y avait de quoi à éprouver une certaine honte d’être Africain et Congolais. Les Etats africains dirigés par des potentats brutaux, incompétents et jouisseurs sont ainsi relegués au "Moyen Age politique". La balle se trouve désormais dans le camp des démocrates africains. Il s’agit de conjurer la fatalité en tournant "la roue démocratique" qui n’est plus à inventer. En tous cas, le nouveau chef d’Etat français semble la même ambition. Il a affirmé sa ferme volonté de "porter", au-delà des frontières de son pays, les valeurs chères à la République française que sont "la paix, la liberté, le droit des peuples à s’émanciper des dictatures et la lutte contre la corruption...".
Author: Baudouin Amba Wetshi
Source: Congoindépendant 2003-2012, du 6 Mai 2012
Source: Congoindépendant 2003-2012, du 6 Mai 2012
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