Par couardise vis-à-vis de son mentor rwandais, «Joseph
Kabila» laisse pourrir la situation sécuritaire dans les deux Kivu. Depuis la
défaite des FARDC à Mushake face aux troupes de Paul Kagame, «Joseph Kabila» est
mené par le bout du nez par son «homologue» rwandais. Celui-ci a manifestement
atteint son objectif consistant à régenter les affaires du Congo à travers un
homme-lige. Son nom : «Joseph Kabila». Il faut refuser de voir pour ne pas
réaliser que Kagame et «Kabila», deux personnages issus du même moule de l’armée
patriotique rwandaise, se moquent des Congolais. La guerre de basse intensité
qui a repris au Nord Kivu constitue un test pour le gouvernement d’Augustin
Matata Ponyo.
Depuis dimanche 30 avril, des combats parfois à l’arme
lourde opposent les FARDC ( ?) aux mutins étiquetés CNDP, fidèles au «général»
Bosco Ntaganda, proche de Kigali. «Joseph Kabila» se tait comme pour dire à la
«communauté internationale» en général et à la CPI (Cour pénale internationale)
en particulier que «je vous avais prévenu !». Ntaganda qui fait l’objet, depuis
2006, d’un mandat d’arrêt de la CPI prétend qu’il n’y serait pas impliqué dans
les combats actuels. Malin, il assure n’exercer aucun pouvoir de commandement
pour rétablir le calme. L’homme veut démontrer par l’absurde qu’il est un
"facteur de paix". Plusieurs localités de la province du Nord Kivu sont occupées
par les soldats mutinés. Membre du parti présidentiel, le PPRD, le gouverneur
Julien Paluku dément. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire «Jeune
Afrique» daté du 29 avril au 5 mai, le président rwandais Paul Kagame - lequel a
élevé le mensonge au rang d’art moderne – soutient sans rire que l’instabilité
provoquée au Nord Kivu par le transfert éventuel de Ntaganda à La Haye «est une
affaire qui concerne le Congo et non le Rwanda». Un discours déjà entendu à
l’époque où Laurent Nkunda faisait la pluie et le beau temps dans la région. En
réalité, Paul Kagame est le tireur des ficelles. C’est lui qui attise, via des
groupes armés montés de toutes pièces, l’instabilité dans les provinces du Kivu.
Par couardise - Et pourquoi pas par connivence avec le régime rwandais ? -,
«Joseph Kabila» laisse faire.
Régenter les affaires du Congo
«Les
autorités de Kigali n’ont jamais abandonné leur rêve de régenter les affaires de
Kinshasa par le biais de leurs hommes de main qu’elles propulseraient à
l’avant-plan à la prise du pouvoir». Question : Qui est l’auteur de ces mots ?
Un organe de presse de l’opposition? Nullement. Il s’agit d’un article publié le
27 avril 2004 sous la signature «MMC» qui est la branche éditoriale du site
«Digital Congo.net» financé par Jaynet «Kabila». A l’époque, il était de bon ton
de fustiger le RCD-Goma, un mouvement dit rebelle concçu les «services» rwandais
selon le même modus operandi qui a vu naître l’AFDL. Depuis le mois de janvier
2009, ce genre d’écrit est devenu suicidaire. Et pour cause, Kagame et «Kabila»
se sont réconciliés. Une réconciliation qui n’a apporté aucune embellie en
termes sécuritaires dans les provinces du Kivu malgré les opérations "Umoja
Wetu" et autre "Kimya". La situation est devenue pire. Les FARDC sont infiltrées
par des soldats rwandais camouflés sous la bannière du CNDP (Congrès national
pour la défense du peuple) qui se veut le garant de la sécurité des membres de
la communauté tutsie.
Au Nord Kivu, les combats ont repris entre des
ex-combattants CNDP intégrés de manière chaotique dans l’armée nationale
congolaise et des forces loyalistes ( ?). Les FARDC sont minées de l’intérieur
par des «ennemis invisibles» qui sont déployés non seulement au niveau des
régions militaires mais aussi à l’état-major général. A Goma, Mbuji-Mayi,
Bukavu, l’armée est commandée par des officiers à la loyauté douteuse. Des
affrontements ont commencé lundi 30 avril. Ils opposent dans le Masisi et à
Walikale des «hommes» commandés par Bosco Ntaganda et les FARDC.
Des
localités occupées
Selon des activistes de la société civile, les
insurgés auraient pris le contrôle de plusieurs localités. La radio Okapi cite
notamment : Muheto, Mushaki, Buku, Kitshanga, Bwiza, Nyamitaba, Kirolirwe,
Kabati, Mukambi, Murambi, Misumbala, Luhunga, Mwesso. Ces faits ont été
confirmés par le vice-président de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota.
Selon lui, «ces localités sont désormais sous le contrôle de troupes rebelles
car elles n’obéissent plus à la hiérarchie des FARDC». Le gouverneur Julien
Paluku, a, pour sa part, rejeté les informations faisant état d’occupation de
ces entités. Selon lui, «les militaires indisciplinés n’occupent pas de
villages». Qui croire ? Sans vouloir imputer aux forces onusiennes
l’irresponsabilité organisée des gouvernants congolais, il n’est pas sans
intérêt de relever que le gros des 17.000 hommes de la Mission onusienne de
«stabilisation» au Congo est basé dans les deux Kivu.
Pendant ce temps,
«Bosco» qui avoue être en contact avec la hiérarchie militaire mais aussi avec
"Joseph Kabila", joue la carte de l’innocence. «Je ne suis pas impliqué dans les
affrontements», a-t-il confié à un journaliste de l’AFP. Et d’ajouter : «Je suis
dans ma ferme près de Mushaki. Ma hiérarchie militaire sait que je suis là et
m’a autorisé d’y rester. Même le chef de l’Etat le sait». Malin comme un singe,
«Bosco» de souligner qu’il a appris «que les mutins auraient des revendications
qui les poussent à déserter les rangs des FARDC». D’après lui, il ne peut rien
faire contre les «insurgés» au motif «qu’il n’avait pas de fonction de
commandement actuellement». De qui se
moque-t-on?
Dénégations
Interrogé par «Jeune Afrique» sur le cas
Ntaganda et la CPI, Paul Kagamé a eu ces mots : «C’est une affaire qui concerne
le Congo et non le Rwanda». Le chef d’Etat rwandais brandit néanmoins une menace
à peine voilée : «(…), il est capital de tenir compte du contexte toujours très
volatil de cette région et de connaître l’impact éventuel d’un tel événement sur
l’équilibre sécuritaire». Dans un langage subliminal, le satrape rwandais de
dire tout le mal qu’il pense du transfert de Ntaganda à la CPI : «(…) mes
réserves quant au fonctionnement de la CPI et à son impartialité, que j’ai déjà
maintes fois, formulées, demeurent intactes». De quoi se mêle l’homme fort de
Kigali puisqu’il s’agit, selon lui, d’une affaire qui congolo-congolaise
?
Ce n’est pas la première fois que Kagame se livre, sans convaincre, à
des dénégations sur l’implication de son pays dans les opérations de
déstabilisation dans la partie orientale du Congo-Kinshasa. «Je ne m’occupe ni
de Nkunda ni de son mouvement, déclarait-il en avril 2008. Leur sort et leurs
revendications sont des affaires congolo-congolaises» (voir jeune Afrique n°2466
du 13-19 avril 2008). Trois mois plus tard, on assitait à une sorte de
"rétro-pédalage" : «Des officiels congolais, dont le général Numbi, sont venus à
Kigali et je leur ai donné un hélicoptère pour qu’ils puissent aller rencontrer
Nkunda au Nord Kivu», dira Kagame dans une interview au «Soir» de Bruxelles daté
6-7 juillet 2008. Les responsables congolais auraient-ils sollicité la
"médiation" des autorités rwandaises si celles-ci n’étaient pas impliquées dans
les menées subversives de Nkunda? Allons donc! Depuis janvier 2009, Laurent
Nkunda est "retenu" au pays des mille collines par les autorités
militaro-judiciaires sans que l’ex-chef du CNDP ait été reconnu coupable d’un
fait attentatoire aux intérêts vitaux de l’Etat rwandais. Allez
comprendre!
Par couardise vis-à-vis de son mentor rwandais, «Joseph
Kabila» laisse pourrir la situation sécuritaire dans les deux Kivu. Depuis la
défaite des FARDC à Mushake face aux troupes de Paul Kagame, «Joseph Kabila» est
mené par le bout du nez par son «homologue» rwandais. Celui-ci a manifestement
atteint son objectif consistant à régenter les affaires du Congo à travers un
homme-lige. Son nom : «Joseph Kabila». Il faut refuser de voir pour ne pas
réaliser que Kagame et
«Kabila», deux personnages issus du même moule de
l’armée patriotique rwandaise, se moquent des Congolais. La guerre de basse
intensité qui a repris au Nord Kivu constitue un test pour le gouvernement
d’Augustin Matata Ponyo. Une chose paraît sûre : "Joseph Kabila" est disqualifié
pour continuer à exercer un pouvoir exclusif et solitaire sur les questions
militaires et sécuritaires. Son échec est patent.
Author: Baudouin Amba
Wetshi
Source: KongoTimes, du 04/05/2012
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