Sunday, July 15, 2012

Le Rwanda met en doute l'identité de présumés mutins qu'il a refoulés

Le colonel Sultani Makenga (au milieu), le leader du M23. Le colonel Sultani Makenga (au milieu), le leader du M23. © REUTERS
Le Rwanda a affirmé dimanche que rien ne prouvait qu'un groupe de mutins présumés du M23 qu'il avait refusé de récupérer la veille à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) étaient des citoyens rwandais, et a demandé un exercice conjoint de vérification.
"Nous avons refusé d'accepter ce groupe parce que c'était un groupe litigieux. Rien ne prouve qu'ils étaient des citoyens rwandais", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée rwandaise, le général Joseph Nzabamwita.
Le groupe -- composé de 29 personnes selon Kigali, de 24 selon l'ONU -- avait été présenté par la mission de l'ONU en RDC (Monusco) comme des déserteurs du Mouvement du 23 mars (M23) auquel l'armée congolaise est confrontée depuis le mois d'avril.
"Comment la Monusco et les FARDC (Forces armées de RDC) peuvent-elles décider comme ça de jeter le groupe au Rwanda, alors que nous avons une commission mixte de vérification?", a demandé l'officier général rwandais.
Pour lui, l'intention de l'autre côté de la frontière était de fabriquer une preuve du "prétendu" soutien du Rwanda au Mouvement du 23 mars.
"Ils voulaient une publicité médiatique à des fins de propagande, surtout qu'ils étaient accompagnés de médias", a affirmé le général.
"Nous avons envoyé une communication officielle à nos homologues de l'armée congolaise, en vue d'un exercice de vérification conjointe", a-t-il ajouté.

"Aide directe"

Les services rwandais ont cependant accueilli sept combattants de la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), actives dans l'est de la RDC, ramenés par l'ONU en même temps que les mutins.
Des rapports de l'ONG Human Rights Watch (HRW) puis d'experts de l'ONU ont affirmé que le M23 avait reçu une "aide directe" de la part de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, et le chef d'état-major des armées, le général Charles Kayonga.
Kigali a de son côté toujours démenti tout soutien aux mutins et appelé les Congolais à résoudre eux-mêmes leurs propres problèmes.


Source: Jeune Afrique, du 15/07/2012 à 11h:35

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