Sunday, July 15, 2012

RDC: Retour sur une implosion annoncée

  


"Joseph Kabila" accueilli lors de sa première visite à Bruxelles par le "grand chef blanc" Louis Michel, alors chef de la diplomatie belge.
Dès le début de la guerre contre le régime du « Libérateur » Laurent-Désiré Kabila, le 2 août 1998, les « rebelles congolais » avaient affiché clairement leurs ambitions. Toute idée de sécession était écartée. Renverser Kabila semblait être leur seul objectif avoué. Le Congo n’est pas le seul pays africain à être ou à avoir été déchiré par la guerre. Plusieurs autres le sont ou l’ont été, avec des zones contrôlées par le pouvoir et d’autres par les rebelles. Tel fut, par exemple, le cas de la Sierra Leone ou du Burundi, en proie à la guerre civile à partir de 1991 ; du Rwanda, avant et à la suite du renversement du régime Habyarimana en 1994 ; de l’Ouganda, depuis la prise du pouvoir par Museveni en 1986 ; de l’Angola pendant près de trente ans, etc. Jamais les médias occidentaux n’avaient évoqué la partition de ces Etats. Pourtant, à peine les hostilités ouvertes au Congo, ils ont agité le spectre de l’implosion. Pourquoi le Congo imploserait-il ?

Préparation de l’opinion internationale à l’implosion du Congo

Le professeur belge Gauthier de Villers avait une explication scientifique à la question ci-dessus : « A mon sens, la plus grande menace est plutôt celle d’une implosion, d’un éclatement du pays, dont le maintien de l’unité tient depuis longtemps du miracle » (Le Soir, 5 août 1998). Un deuxième intellectuel belge, Samuel Falmagne, renchérissait : « Les Belges au Congo étaient comme le ciment d’un mur. Maintenant, il ne reste que les briques » (La Dernière Heure, 5 août 1998). Un troisième, l’avocat Mario Spandre, leur emboîtait le pas et laissait entendre qu’il ne s’agirait pas d’une implosion à la yougoslave. D’après lui, l’internationalisation du conflit congolais résultait du fait que « la destruction du tissu économique du pays avait dénoué les liens habilement tissés à Berlin ». La présence des troupes étrangères au Congo signifiait que « les forces bloquées par l’arrivée de Léopold II se remettaient en marche ». C’est ainsi qu’il voyait « le Zimbabwe repartir vers le nord, l’Angola retourner vers le royaume du Congo et, à l’est, les peuples des royaumes des Bami retraverser la Semliki et la Ruzizi pour occuper le Kivu » (Le Soir, 11 septembre 1998).

En voyant réapparaître des structures politiques traditionnelles là où agissaient des Etats post-coloniaux clairement identifiés, Mario Spandre tentait de justifier maladroitement la remise en question des frontières héritées de la colonisation telle que mise en branle par la poussée tutsi. Ses propos ne mériteraient que l’indifférence s’ils n’étaient méprisants quand ils suggéraient cette solution à la guerre en cours : « la colonisation du Congo par ses voisins ou une reconnaissance des anciens royaumes » (Le Soir, 11 septembre 1998).

L’agression des pouvoirs tutsi d’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, abusivement considérée comme un mouvement migratoire des peuples des royaumes des Bami par Mario Spandre, devait certainement rencontrer la même compréhension chez l’historien Gaëtan Feltz du Département d’Histoire de l’Université d’Antananarivo. Il soutient que la colonisation a stoppé l’expansion des Etats de la région interlacuste, en l’occurrence le Rwanda et le Burundi. Pour lui, le Nord-Kivu était dans la seconde moitié du XIXè siècle l’une des « soupapes de sécurité » du Rwanda, « tant au niveau politique que sur le plan démographique, en particulier lors de crises alimentaires ou de conflits de succession, ou encore de conflits armés ». Pour guérir le Rwanda de 1995, qu’il estimait « traumatisé par une guerre civile ouverte avec des interférences externes », Gaëtan Feltz proposait entre autres cette solution : « redéfinir le cadre institutionnel des Etats-nations tels qu’ils existent aujourd’hui, en créant un nouvel ensemble politique de type fédéral ou même confédéral, dans lequel des petits Etats comme le Rwanda et le Burundi seraient associés à ceux de l’est du Zaïre (ce grand ensemble politique devant aussi évoluer vers un système politique de type fédéral). Ainsi, les exutoires d’avant la colonisation - [ces fameuses soupapes de sécurité] - recouvreraient leur existence en tant que dynamique sociale et politique des peuples de la région » (Feltz, G., « Ethnicité, Etat-nation et Démocratisation au Rwanda et au Burundi », in Démocratie et développement. Mirage ou espoir raisonnable ? Actes du colloque international sur « Pouvoirs et Etats dans l’histoire de Madagascar et du Sud-Ouest de l’océan Indien -Antananarivo, 6-12 mai 1992, Paris et Antananarivo, Karthala et Omaly sy Anio, 1995).

On croirait rêver, si la réalité n’avait pas rejoint la « théorie politique » des « soupapes de sécurité ». Les Hutu et les Tutsi du Rwanda et du Burundi seraient-ils les seuls peuples de la région ? Le Kivu serait-il un no man’s land ou, pour emprunter au vocabulaire politique du pouvoir colonial belge, une terre vacante ? Faut-il dépecer le Congo pour que fonctionnent les « soupapes de sécurité » ? Pourquoi le petit Rwanda ne disparaîtrait-il pas de la carte du monde pour se diluer dans le grand Congo ?

Absence de forces centrifuges à l’intérieur du Congo

Il serait utile de noter, comme l’a souligné Jan Vansina au sujet des écrits d’historiens coloniaux, que Gaëtan Feltz et Mario Spandre ont un faible romantique pour les migrations de l’Afrique précoloniale. Selon cette image, « on suppose généralement qu’un beau jour des milliers d’individus se mirent en marche, détruisant tout sur leur passage et que les migrants vinrent directement de leur point d’origine jusqu’à celui où ils vivaient à la fin du XIXè siècle. Comme si tout l’intérieur de l’Afrique avait été un grand billard où les boules se seraient heurtées l’une l’autre et renvoyées à l’infini » (Vansina, J., Les anciens royaumes de la savane, Léopoldville, CES n° 1 - IRES, Université Lovanium, 1965).

Ce qui se passe au Congo ne relève pas de la dynamique des migrations traditionnelles ; ce qui a poussé un autre spécialiste de l’Afrique, le Français Richard Banegas, à parler d’un « Yalta informel de l’Afrique centrale » au sujet du sommet de Victoria Falls, du 7 septembre 1998, consacré à la crise congolaise. Il a été le seul à y voir « les nouveaux parrains de Kabila partager le Congo en zone d’influence » (Le Matin, 8 septembre 1998). A moins de faire avancer le droit international comme semblait le suggérer Mireille Duteil, estimant « ce Congo trop grand et trop riche » (Le Point, 29 août 1998) sans doute pour mériter d’exister, rien ne justifie l’implosion de cet Etat. Déjà lors de la guerre de 1996/97, qui avait emporté le régime Mobutu, l’historien congolais Ndaywel-è-Nziem éclairait l’opinion internationale en ces termes : « Il ne serait pas facile de réussir une partition du pays. Car le Zaïre est géré depuis un siècle comme un Etat unitaire ; il y a eu des brassages de populations ; une culture moderniste est née à partir des centres urbains et s’est disséminée dans les campagnes, tant et si bien que dans toute l’Afrique, aujourd’hui, on reconnaît un Zaïrois » (La Libre Belgique, 11 décembre 1996). Par ailleurs, il faut ajouter que les velléités sécessionnistes qu’a connues le pays jusqu’ici étaient avant tout l’œuvre des ex-colonisateurs. Pour les leaders congolais, ces sécessions n’étaient qu’un « moyen de faire pression pour obtenir une meilleure position » au niveau du pouvoir national. En 1998, des acteurs inattendus sont montés au créneau pour porter le flambeau de l’unité de leur pays. Il s’agit des évêques congolais. Ceux-ci ont lancé un avertissement aux envahisseurs et à leurs commanditaires occidentaux : « Nous disons aux étrangers que notre peuple tient absolument à l’unité de notre pays. Cette unité n’est pas négociable. Nous dénonçons tout plan visant à la balkanisation de notre pays. Le peuple n’en veut pas » (« Conduis nos pas, Seigneur, sur le chemin de la paix », Message des Evêques Catholiques de la République Démocratique du Congo aux fidèles et aux hommes de bonne volonté, in Congo-Afrique, n° 330, décembre 1998).

Devenue un leitmotiv dans la couverture médiatique de la guerre, la partition du Congo faisait partie du plan d’agression. A défaut d’abattre Kabila et d’installer une dictature tutsi à Kinshasa, il fallait abattre le pays lui-même, soit en plaçant les provinces de l’est sous domination tutsi, soit en les annexant purement et simplement à l’Ouganda et au Rwanda. Tel fut le sens de la question que se posa le journaliste belge Didier Grogna aussitôt que l’action diplomatique de Kabila porta ses fruits : « L’aide angolaise sauvera peut-être Kabila. Mais le Congo ? » (L’Echo, 25 août 1998).

Dans une lettre adressée au ministre belge des Affaires étrangères le 30 avril 1998, les administrateurs de l’association Sima-Kivu, soutien aux initiatives des mouvements actifs au Kivu, avaient prédit le scénario de l’invasion, en exprimant leur crainte « que la revendication de la nationalité par les Banyamulenge en dehors des structures de l’Etat ne soit un alibi pour ceux qui voudraient de nouveau les utiliser afin de déstabiliser totalement le Congo et l’imploser. Cette implosion serait, dit-on, le prélude à l’occupation militaire du Kivu projetée au profit du Rwanda » (La Libre Belgique, 7 août 1998).

Au commencement était l’erreur de jugement d’un scientifique

Au chapitre de la balkanisation du Congo, il fallait se demander si les avis des experts, en ce compris les scientifiques, ne relevaient plutôt de la manipulation. Quand, sans états d’âme, « les diplomates étrangers évoquaient l’hypothèse d’une annexion du Kivu, d’un débordement du Rwanda surpeuplé vers le grand pays voisin » (Le Soir, 19 août 1998) ; quand l’ex-ministre belge des Affaires étrangères, Erik Derycke, « jouait dangereusement avec l’idée selon laquelle le Congo pourrait se diviser en plusieurs sphères d’influence, plus ou moins contrôlées par les pays voisins » (Le Soir, 30 décembre 1998) ; quand les médias occidentaux abordaient sans cesse ce thème, ils faisaient preuve de légèreté et d’hypocrisie. Car, ils devraient expliquer pourquoi le Congo imploserait alors que l’attachement à l’unité du pays était clairement exprimé par tous les Congolais.

Hypocrites, ils l’étaient car, l’hypocrisie collective accompagne l’agression permanente des pays du Sud par ceux du Nord, comme l’a écrit Aimé Césaire. Une hypocrisie habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte (Césaire, A., Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1995). En effet, en juin 1996, avant que les Américains ne décident de larguer leur meilleur protégé en Afrique, le dictateur Mobutu Sese Seko, Steven Metz, professeur des sciences militaires au U.S. Army War College réfléchissait sur l’avenir du Zaïre, en se basant sur des prémices dont la fausseté est brillamment démontrée par les Congolais depuis 1996 (Metz, S., Reform, conflict and security in Zaïre, U.S. Army War College, June 5, 1996). « De nombreux analystes, écrivait Steven Metz, soutiennent que le Zaïre est un Etat si artificiel que l’unité du pays est finalement impossible ». Il continuait: « Certains observateurs estiment que le Zaïre en tant que nation n’existe plus aujourd’hui. Le Kivu a redirigé davantage son activité économique plus à l’Est. Le Kasaï-Oriental refuse d’accepter la monnaie nationale. Et le Shaba est décrit comme une extension virtuelle de l’Afrique du Sud. Il y a donc de fortes chances qu’une telle désintégration de fait donne lieu à une sécession formelle ». Metz entrevoyait alors trois scénarios possibles pour l’avenir : celui de la réconciliation, reconstruction, réforme et démocratie ; celui d’une désintégration plus ou moins pacifique, par la négociation ou la reconnaissance de l’impossibilité de l’unité du pays ; enfin, le scénario de la violence, due à un soulèvement populaire, à un conflit ethnique armé ou à la guerre civile impliquant des régions, des groupes ethniques ou des armées personnelles des seigneurs de guerre. Aussi recommandait-il aux stratèges du Pentagone: « Les Etats-Unis devraient œuvrer à l’émergence du premier scenario, accepter le second si nécessaire, et se préparer au troisième ». Et si jamais un pouvoir démocratique émergeait d’une sécession, poursuivait Metz, les Etats-Unis devraient l’encourager, tout en ayant l’unité du pays comme objectif à moyen ou long terme.

Il est ahurissant que Steven Metz et les analystes et observateurs auxquels il se référait confondent la notion de l’Etat avec celle de la nation. Certes, Mobutu, l’archétype du despote prédateur et jouisseur, avait plongé l’Etat congolais dans un profond coma, l’Etat étant défini comme l’autorité souveraine s’exerçant sur un peuple et un territoire bien déterminés. Kabila avait réussi à le réanimer avant que n’intervienne la guerre, qui l’a replongé dans le coma. Mais la nation congolaise, c’est-à-dire le corps d’associés se partageant l’espace géographique Congo et désireux de vivre sous une même loi et représentés par un même législateur, cette nation, elle, reste bien vivante et en très bonne santé. Les Congolais ont démontré combien leur nation était forte. Jamais celle-ci n’a eu l’intention de se suicider, quand bien même les puissances occidentales, les Etats-Unis en tête, cherchent à tout prix à l’étrangler. Ainsi l’analyse de Steven Metz fut remise au premier plan de l’actualité, non pour préparer l’Occident à un désastre éventuel au Congo, mais en cherchant à créer le dit désastre, en voulant imprimer à l’Histoire une marche contraire au bon sens et à la volonté des Congolais eux-mêmes. Ainsi, le 15 octobre 1996, Walter Kansteiner, attaché au Centre d’études des minerais stratégiques [le Congo en regorge] puis Secrétaire d’Etat aux Affaires africaines sous George W. Bush, plaidait pour « la création de pays homogènes sur le plan ethnique, ce qui impliquait nécessairement de redessiner les frontières internationales » et « la création d’Etats hutu et tutsi séparés, le dernier à l’Est du Congo ». On notera que cette voix d’outre atlantique trouva un écho favorable en Afrique. En effet, l’ex-président étiquette rwandais, le Hutu Pasteur Bizimungu, lançait un appel à Berlin II aussitôt que déferlait sur le Congo une vague nommée Kabila. Plus tard, Bizimungu ira jusqu’à arborer « une carte prouvant, selon lui, que l’Est du Congo avait été jadis territoire rwandais ». Ce message sera martelé par de nombreux autres dirigeants et intellectuels rwandais, notamment l’ex-ministre des Affaires étrangères Gasana et l’ex-ambassadeur Manzi alors en poste à Bruxelles.

Le 19 décembre 1996, l’opinion publique internationale était davantage préparée à légitimer ce qui se tramait au sujet du destin congolais. On pouvait lire dans le célèbre quotidien américain International Herald Tribune que « le Congo est le résultat d’une union impossible, non naturelle, la frontière coloniale ne pourra éternellement être considérée comme sacro- sainte ». En mars 1998, le premier des Américains montera en personne au créneau pour avaliser ce discours éminemment fallacieux. Essuyant une larme de crocodile à l’occasion de sa visite à Kigali et répondant au discours de Kagamé, après avoir laissé faire le massacre des Tutsi afin que l’un des leurs arrive au pouvoir dans les wagons yankee, Bill Clinton donnera au Rwanda le feu vert nécessaire à sa nouvelle aventure au Congo. Aux Rwandais complexés par la petitesse de leur territoire national, il dira : « Comme vous l’indiquez, le Rwanda était un seul pays [sous-entendu avec le Kivu] avant que les puissances européennes se réunissent à Berlin pour se répartir l’Afrique. Les Etats-Unis sont à vos côtés ».

Aussi nul que peut l’être tout Américain moyen sur les connaissances historiques du reste du monde, le Président Bill Clinton ignorait que le partage de l’Afrique par la conférence de Berlin est un mythe et non une réalité. Une ignorance largement partagée par les décideurs rwandais. Car aussitôt que démarra leur nouvelle aventure au Congo, le 2 août 1998, le Président marionnette Pasteur Bizimungu reprenait un discours rangé au placard depuis l’accession de Kabila au pouvoir à Kinshasa, le 17 mai 1997. Répondant aux questions des journalistes occidentaux sur la nouvelle crise, il déclarait : « Je souhaite que le débat tourne autour des frontières héritées du colonialisme. L’Afrique a besoin d’une nouvelle conférence de Berlin ». En août 2000, pendant que le Président Kabila tentait de contourner le dialogue inter congolais, piège à cons destiné à l’éliminer politiquement, Walter Kansteiner revenait à la charge et prononçait l’arrêt de mort de l’Etat congolais dans un autre quotidien américain, le Pittsburgh Post Gazette. « L’éclatement du Congo, déclarait-il, est plus probable aujourd’hui qu’il ne l’était voilà vingt ou trente ans ».

Conclusion

L’implosion du Congo par les Etats-Unis en faveur de « ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise » fut annoncée tambour battant. A l’heure de la mondialisation ou de la défense des droits de l’homme le plus fort, en l’occurrence l’homme occidental, morceler le Congo faciliterait le contrôle de nouvelles entités étatiques par les multinationales. Le drame de ce pays est que les longues années Mobutu ont fini par crétiniser l’ensemble de la classe politique. Depuis le lancement officiel du processus de démocratisation, le 24 avril 1990, tous les acteurs politiques congolais se battent pour une et une seule chose : une place au festin d’un pouvoir à conserver pour les uns et à conquérir pour les autres. L’élite intellectuelle du pays n’a pas échappé à cette crétinisation. Son sport favori consiste soit à servir de caisse de résonnance aux politiciens, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, soit à crier contre ceux du camp adverse juste pour crier et se défouler.

Alors que les Etats-Unis se servent de l’hégémonie tutsi rwandaise pour régenter à leur guise la politique congolaise au profit du Rwanda, un Congolais par adoption et d’origine tutsi rwandaise est arrivé au pouvoir dans des circonstances obscures sans que cela ne suscite la moindre inquiétude au sein de la classe politique. Le pouvoir de l’imposteur fut légitimé par l’ensemble de la classe politique réunie à Sun City. En prélude des élections présidentielles de 2006, des chefs coutumiers katangais furent le voyage de Bruxelles ou ils subirent un bourrage des cranes afin de faire avaler à leur peuple la fable de « Joseph Kabila », authentique fils du Katanga. Dans la course au pouvoir de 2006, un sorcier blanc viendra de Bruxelles pour intimer aux hommes politiques congolais l’ordre de ne pas évoquer la question des origines de l’usurpateur. Et les grands enfants congolais obtempèrent ! Légitimé par les urnes en 2006, l’imposteur a clairement choisi son camp, celui de sa patrie d’origine au détriment de la patrie de son père adoptif. Aux commandes d’un gouvernement parallèle qui n’a des comptes à rendre à personne, il exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays. Pendant ce temps, les hommes politiques n’ont des yeux tournes que vers leurs ventres, pleins pour les uns et à remplir à tout prix pour les autres. Les discours sur l’avenir du pays n’existent que pour amuser la galerie.

A moins de nous ressaisir lors d’une énième période de transition qui se profile déjà à l’horizon, en mettant enfin en place des institutions républicaines qui inhiberaient une fois pour toutes le désir de dominer et son revers, la crainte d’être dominé, dictés par le phénomène identitaire, nous n’avons d’autre choix, pour sauver le Congo, que de proclamer sa faillite et de demander sa mise sous tutelle des Nations Unies. Les activités du Conseil de tutelle de l’ONU ont été certes suspendues depuis que le dernier territoire sous tutelle, les Palaos, a obtenu son indépendance en décembre 1994. Mais elles peuvent encore servir. Pour mettre debout le géant aux pieds d’argile qu’est devenu le Congo, notre patrie aux immenses richesses source de misère aujourd’hui humiliée et martyrisée. Et pour sauver notre peuple, victime de la barbarie occidentale et de la folie de ses propres dirigeants.
Author: Nkwa Ngolo Zonso         
Source:  Congoindépendant 2003-2012,du
11 Juillet 2012 

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