Le procès du journaliste Jean-Claude Kavumbagu doit s’ouvrir ce 9 février 2011 devant le tribunal de Grande instance de Bujumbura (Burundi) L’accusé risque la réclusion à perpétuité pour « trahison ». Une incrimination contre laquelle s’insurgent ses avocats. Selon ces derniers, le journaliste n’a fait qu’exercer sa liberté d’informer.
Jean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet 2010 pour avoir publié une dépêche titrée ainsi « Le Burundi sera-t-il la prochaine cible des Shebbab somaliens ? ». Son article commentait le double attentat du 11 juillet 2010 à Kampala (Ouganda). Ce jour-là, l’explosion de deux bombes a fait 64 morts et plus de cent blessés dans un restaurant éthiopien et un club de rugby de la capitale ougandaise où des supporters étaient rassemblés pour suivre sur des téléviseurs grand écran la finale de football qui opposait les équipes d’Espagne et du Pays Bas. Un acte « ignoble et lâche » avait commenté le président américain Barak Obama. Depuis les attentats commis par les hommes d’Al Quaïda contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et à Dar-es-Salaam, (prélude des attentats contre le World Trade Center le 11 septembre 2002), les Etats-Unis sont particulièrement vigilants face au terrorisme islamiste en Afrique de l’Est. La rapidité de la réaction du président des Etats-Unis en juillet dernier est aussi due au fait qu’un citoyen américain était parmi les victimes du double attentat de Kampala.
Le Burundi a envoyé des troupes en Somalie pour soutenir le gouvernement reconnu par la communauté internationale - mais qui vit en état de siège à Mogadiscio -. Des militaires burundais ont déjà été victimes d’attentats terroristes sur place, et les milices islamistes Shebbab ont annoncé depuis longtemps qu’elles commettraient aussi des représailles sur le territoire du Burundi.
Dans sa dépêche, le journaliste Jean-Claude Kavumgabu soulignait ce point sensible en écrivant : « Dès lundi matin, l’inquiétude était réelle à Bujumbura, et tous ceux qui ont appris ce qu’il s’est passé à Kampala étaient convaincus que si les miliciens Shebbab voulaient tenter « quelque chose » dans notre pays, ils réussiraient avec faculté déconcertante tellement nos forces de défense et de sécurité brillent plus par leur capacité à piller et à tuer leurs compatriotes qu’à défendre notre pays ».
Bien que cette remarque reflète une réalité connue de tous , au Burundi comme à l’étranger, elle a déclenché une véritable fureur chez les autorités. Arrêté le journaliste est poursuivi sur la base de l’article 570 du Code pénal qui stipule que toute entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation « ayant pour objectif de nuire à la défense nationale » est punissable de servitude pénale à perpétuité.
Les défenseurs de Jean-Claude Kavumgabu, les avocats burundais Gabriel Sinarinzi et Emmanuel Hakizimana, assistés de Me Bernard Maingain, du Barreau de Bruxelles, ont l’intention de contester la régularité de l’arrestation du journaliste ainsi que les chefs d’inculpation. En particulier le gouvernement burundais avait « fait l’économie » de saisir le juge de la détention préventive. D’autres principes de procédure pénale auraient également été violés.
Quand à améliorer l’armée burundaise qui brille effectivement plus par sa capacité à piller et à tuer ses compatriotes qu’à défendre son pays, c’est un problème loin d’avoir trouvé sa solution…
Source: Africarabia, du 07 février 2011
Jean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet 2010 pour avoir publié une dépêche titrée ainsi « Le Burundi sera-t-il la prochaine cible des Shebbab somaliens ? ». Son article commentait le double attentat du 11 juillet 2010 à Kampala (Ouganda). Ce jour-là, l’explosion de deux bombes a fait 64 morts et plus de cent blessés dans un restaurant éthiopien et un club de rugby de la capitale ougandaise où des supporters étaient rassemblés pour suivre sur des téléviseurs grand écran la finale de football qui opposait les équipes d’Espagne et du Pays Bas. Un acte « ignoble et lâche » avait commenté le président américain Barak Obama. Depuis les attentats commis par les hommes d’Al Quaïda contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et à Dar-es-Salaam, (prélude des attentats contre le World Trade Center le 11 septembre 2002), les Etats-Unis sont particulièrement vigilants face au terrorisme islamiste en Afrique de l’Est. La rapidité de la réaction du président des Etats-Unis en juillet dernier est aussi due au fait qu’un citoyen américain était parmi les victimes du double attentat de Kampala.
Le Burundi a envoyé des troupes en Somalie pour soutenir le gouvernement reconnu par la communauté internationale - mais qui vit en état de siège à Mogadiscio -. Des militaires burundais ont déjà été victimes d’attentats terroristes sur place, et les milices islamistes Shebbab ont annoncé depuis longtemps qu’elles commettraient aussi des représailles sur le territoire du Burundi.
Dans sa dépêche, le journaliste Jean-Claude Kavumgabu soulignait ce point sensible en écrivant : « Dès lundi matin, l’inquiétude était réelle à Bujumbura, et tous ceux qui ont appris ce qu’il s’est passé à Kampala étaient convaincus que si les miliciens Shebbab voulaient tenter « quelque chose » dans notre pays, ils réussiraient avec faculté déconcertante tellement nos forces de défense et de sécurité brillent plus par leur capacité à piller et à tuer leurs compatriotes qu’à défendre notre pays ».
Bien que cette remarque reflète une réalité connue de tous , au Burundi comme à l’étranger, elle a déclenché une véritable fureur chez les autorités. Arrêté le journaliste est poursuivi sur la base de l’article 570 du Code pénal qui stipule que toute entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation « ayant pour objectif de nuire à la défense nationale » est punissable de servitude pénale à perpétuité.
Les défenseurs de Jean-Claude Kavumgabu, les avocats burundais Gabriel Sinarinzi et Emmanuel Hakizimana, assistés de Me Bernard Maingain, du Barreau de Bruxelles, ont l’intention de contester la régularité de l’arrestation du journaliste ainsi que les chefs d’inculpation. En particulier le gouvernement burundais avait « fait l’économie » de saisir le juge de la détention préventive. D’autres principes de procédure pénale auraient également été violés.
Quand à améliorer l’armée burundaise qui brille effectivement plus par sa capacité à piller et à tuer ses compatriotes qu’à défendre son pays, c’est un problème loin d’avoir trouvé sa solution…
Source: Africarabia, du 07 février 2011
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